Accueil > Le Mag > Formations & métiers du sport et des APS : il vous faudra mouiller le maillot !

Le secteur du sport et plus largement des activités physiques et sportives (APS) intéressent, à des degrés divers, un nombre croissant d’acteurs aux profils hétérogènes : grand public, entreprises petites et grandes, fédérations, sportifs professionnels, associations, clubs, bénévoles…

Un engouement qui a encore progressé avec la récente Coupe du Monde de Rugby et la perspective des Jeux Olympiques de Paris. Deux événements grâce auxquels plusieurs dispositifs de promotion du sport ont été orchestrés par l’Etat, avec le concours des régions et des opérateurs de terrain.

Reste que présenter le, ou plutôt les modèles, permettant de se former et d’exercer un métier dans le domaine du sport, de l’animation, des activités physiques… relève de la gageure tant l’existant est opaque.

homme nageant dans une piscine

Mutation des pratiques sportives : de « nez dans le guidon » à « bien dans ses baskets » !

Durant les « 30 glorieuses », la pratique sportive pouvait se résumer au tandem « mono activité » et « quête de compétition et/ou de performance ». La population plébiscitait un sport en particulier à pratiquer dans un contexte institutionnel (club, fédération…).

Entre 1950 et la première moitié des années 80, le nombre de licences est passé de 2 à plus de 10 millions. La progression s’est poursuivie durant les décennies suivantes bien que moins fortement.

2018 a constitué l’année bascule, avec une perte de 70.000 licenciés pour plusieurs fédérations sportives (le nombre de licenciés associatifs a baissé de 22% entre 2019 et 2021).

tennis woman

Si la crise sanitaire de 2020 n’a guère émoussé cette tendance, c’est plus largement une évolution des attentes des français qui s’est fait jour depuis le début des années 2000.

Sport-santé, sport-plaisir, sport-loisir, pluralité des activités, recherche de bien être ou d’autonomie, facilité d’accès… guident aujourd’hui un grand nombre de pratiquants, contraignant les fédérations à ré-inventer un modèle économique qui s’appuyait, au moins en partie, sur les revenus des licenciés et sur le bénévolat des encadrants.

Création d’espaces ouverts par les collectivités territoriales, essor d’équipements payants dédiés, développement d’applications digitales, coaching sportif… les acteurs publics comme privés ont pris le pas de cette inclination des français pour une pratique désinstitutionnalisée.

ados devant des écrans

Parallèlement à l’évolution des pratiques sportives, des enjeux de santé public sont apparus avec le développement de la sédentarité (télétravail, temps passé devant les écrans…)

La proportion de personnes obèses ou en surpoids a plus que doublé en l’espace d’un quart de siècle. Et les maladies cardio-vasculaires, les troubles musculo-squelettiques, les problèmes de vue ont progressé significativement.

66 % des 11-17 ans présentent un risque sanitaire préoccupant, caractérisé par le dépassement simultané des deux seuils sanitaires : plus de 2 heures de temps écran et moins de 60 minutes d’activité physique par jour

ANSES, Inactivité physique et sédentarité chez les jeunes • 2020

Les mesures visant à améliorer l’alimentation de nos concitoyens pour lutter contre l’obésité ont évolué au rythme des efforts douloureux et des renoncements homéopathiques de l’industrie agroalimentaire (péniblement donc).

En revanche, on ne compte plus les nombreuses initiatives opérées depuis une quinzaine d’années par les acteurs concernés (ministères, Agence Nationale du Sport, fédérations sportives, régions…) s’agissant de la promotion du « sport santé » et plus généralement de l’activité physique.

Les mesures en faveur du sport

  • création des maisons du sport-santé,
  • reconnaissance officielle de l’activité physique comme « thérapeutique non médicamenteuse » par la Haute autorité de santé (HAS),
  • développement des PST (Projets Sportifs Territoriaux),
  • création d’équipements sportifs de proximité avec le Plan 5000 terrains de sport,
  • lancement du Centre de Formation des Apprentis Campus 2023 dans le cadre de la Coupe du Monde de Rugby,
  • mise en oeuvre des PSF (projets sportifs fédéraux) à l’occasion des Jeux Olympiques et paralympiques de Paris 2024,
  • projet Cours d’école actives et sportives,
  • dispositif Pass’Sport,
  • expérimentation de deux heures hebdomadaires supplémentaires d’activité physique et sportive pour les collégiens …

On notera en passant que cette profusion de dispositifs visant à favoriser la pratique sportive n’apparaît pas toujours compatible avec les dérèglements climatiques en cours et les épisodes caniculaires à répétition.

Pas sûr que le « sport santé » de demain soit envisageable par 40° à l’ombre !

Fermons la parenthèse.

cycliste au soleil

Ces actions et dispositifs sont autant de leviers nécessitant le recours à un personnel formé et qualifié. C’est la raison pour laquelle ces mutations protéiformes ont conduit l’Etat à légiférer en matière de formations.

Loi « Buffet » en 2000, création de la Nomenclature d’activités physiques et sportives (NAPS) en 2002 et d’une convention collective pour le sport en 2005, politiques publiques d’aide à l’emploi et de défiscalisation… ont ainsi contribué à la professionnalisation du sport et à la réglementation des métiers qui en dépendent.

Nul ne peut enseigner, animer, entraîner ou encadrer contre rémunération une activité physique ou sportive, à titre d’occupation principale ou secondaire, de façon régulière, saisonnière ou occasionnelle s’il n’est titulaire d’un diplôme comportant une qualification définie par l’État

Article 37 de la loi du 6 juillet 2000 qui modifie l’article 43 de la loi du 16 juillet 1984

La filière sport*

  • 128 000 entreprises (10 000 à 15 000 créations d’entreprises chaque année)
  • 71 milliards d’euros de CA / 2,6% du PIB
  • près de 400 000 emplois (plus de temps partiel et contrats saisonniers et moins de CDI que pour la moyenne nationale des salariés)
  • 20 milliards d’euros mobilisés par le secteur public (dont 12,5 Mds provenant des collectivités territoriales)
  • 13,1 millions de licences sportives
  • football, tennis, équitation, basket et judo composent le quinté du nombre de licenciés

* source : Observatoire de l’économie du sport, BPCE 2023

logo anestaps

Pour l’Anestaps, ces évolutions, bien que notables sur certains aspects, restent insuffisantes. La pluralité des acteurs en présence rend la concertation délicate et parfois problématique.

L’association des étudiants en STAPS note par exemple que « de nouvelles formations ne répondant aucunement aux besoins du monde professionnel, telle que la mention complémentaire Encadrement secteur sportif », voient le jour.

Le Grenelle de l’emploi et des métiers du sport pourrait préfigurer des changements…

Organisé en juin dernier, l’événement fut notamment l’occasion de faire un état des lieux de l’existant et de s’engager sur une « Charte de coopération interministérielle et interbanches sur les diplômes et les certifications dans le champ du sport ».

…quatre ministres réunissent l’ensemble des parties prenantes de la filière du sport pour échanger sur les travaux menés durant plus de deux mois en concertation avec les acteurs issus des administrations, du mouvement sportif, des opérateurs de l’emploi et de la formation ainsi qu’avec l’ensemble des partenaires sociaux.

Grenelle de l’emploi et des métiers du sport • Juin 2023

Parmi les ambitions affichées :

  • Une meilleure lisibilité de l’offre et des parcours de formations vers les métiers du sport
  • L’ouverture d’une plateforme des métiers du sport (informations métiers, emplois, formations)
  • Evolutions législative, réglementaire et doctrinale permettant de fluidifier l’enregistrement des certifications du champ du sport
  • Organisation de la première édition de la semaine des métiers du sport
  • Expérimentation du premier campus des métiers du sport …

Ces évolutions à venir augurent une clarification qui à date fait défaut.

cohésion d'équipe

Pour se former aux métiers du sport ne baissez pas les bras !

En règle générale, se repérer dans les méandres d’un secteur professionnel pour trouver un métier et une formation pour l’exercer n’est jamais chose aisée. Les coachs en orientation Tonavenir peuvent en témoigner.

En attendant les aménagements promis dans le cadre du Grenelle d’avant l’été, les métiers et les formations du sport et de l’animation battent encore des records de complexité.

L’offre de formation renvoie une image confuse qui pourrait dérouter les candidats potentiels, mais aussi les pratiquants, les parents d’élèves ou les clients à la recherche de signaux tangibles d’évaluation des professionnels.

Rapport de la branche professionnelle du sport • CPNEF Sport • 2018

Certificateurs différents, formations, diplômes et métiers multiples, conditions d’accès, modalités d’exercice et réglementations contraignantes… doivent parallèlement faire face à un marché en croissance, une forte diversification des pratiques et des acteurs chaque année plus nombreux.

La diversification des disciplines et des pratiques ayant entraîné celle des diplômes et des spécialités, ce sont plus de 1 000 certifications* qui coexistent aujourd’hui sur le marché de la formation.

Vision prospective partagée des emplois et des compétences – Les métiers du sport • Cereq & France Stratégie • 2019

* Dans les faits, environ 300 certifications sont recensées dans le code du sport à l’Annexe II-1 (art. A212-1) – hors masters et doctorats (version modifiée par arrêté du 28 mars 2018) – notamment car une partie de ces diplômes a été abrogée, mais ils restent comptabilisés car les titulaires de ces diplômes sont encore en activité.

Choisir son futur métier dans la filière sport et comprendre quelles formations y mènent, c’est un peu comme vouloir se lancer dans la pratique du rugby avec un ballon de basket en se familiarisant avec les règles du water polo.

Autant dire qu’il conviendra de mettre le nez dans le guidon pour ne pas jeter l’éponge !

On compte aujourd’hui plus de 1500 formations dans le Champ du Sport et de l’Animation (CdSA). La pluralité des organismes de formation, la diversité des diplômes et l’ensemble des prérogatives qui y sont associées sont autant de facteurs qui rendent l’articulation des formations du CdSA particulièrement opaque, tant pour les jeunes qui souhaitent s’y engager que pour les professionnels qui sont amenés à les employer.

Livre blanc de l’Anestaps • 2022

Mais alors à défaut de pouvoir rendre accessible cet univers par nature hétérogène, comment aider celles et ceux qui envisageraient de s’orienter vers un métier du sport ou des activités physiques et sportives en général ?

Le labyrinthe d’une offre de formation pléthorique...

Ainsi, un jeune souhaitant s’insérer dans le champ de l’encadrement sportif se trouve rapidement perdu dans le labyrinthe d’une offre de formation pléthorique. Il devra comprendre les logiques propres à chaque système afin d’identifier les débouchés possibles, tout en surmontant les préjugés entretenus par des années de défiance réciproque. L’architecture actuelle manque de lisibilité : elle empêche quiconque de construire un projet professionnel de façon éclairée.

Maixent Genet • 2012

La déclaration de cet ancien président de l’Anestap date de 2012; elle n’en demeure pas moins en grande partie toujours d’actualité. L’une des explications de cet écheveau a été résumé par le CAFEMAS (Centre d’Analyse des Formations, des Emplois et des Métiers de l’Animation et du Sport) dans un Panorama des situations professionnelles du champ des activités physiques et sportives :

Le champ des APS relève de pratiques sociales extrêmement diverses qui possèdent des histoires également très différentes. De l’athlétisme à la gymnastique volontaire en passant par le vol libre, le ski ou la randonnée, le champ est un agrégat de disciplines plus ou moins instituées, régies par des pratiques, des codes ou normes tout à fait différentes. Ceci marque profondément des règlements, mais aussi des communautés, des formes d’emploi, des appellations et des certifications. De ce point de vue, le champ des APS ressemble davantage à une compilation d’entités distinctes ou de territoires spécifiques et souvent étanches, qu’à un ensemble homogène.

Tout est dit.

Formations et métiers des APS : la balle est dans votre camp

Le ministère des sports, le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche et la branche professionnelle du sport sont les 3 principaux certificateurs des métiers de l’encadrement sportif.

Le ministère de l’Éducation nationale, le ministère de la Défense et quelques fédérations sportives complètent ce panorama avec certains titres et diplômes.

joueur de foot
À NOTER
  • Une dizaine de secteurs (codes NAF de l’Insee) composent le périmètre de la filière Sport. Il ne nous a pas semblé nécessaire d’évoquer dans ce dossier la Construction de bateaux de plaisance ou la Fabrication d’articles de sports. Seuls 5 secteurs directement liés au sport ont été pris en compte : Activités de club de sport, Enseignement de disciplines sportives, Centre de culture physique, Gestion d’installations sportives et Autres activités liées aux sports.
  • Ne sont ici abordées que les formations initiales. Ainsi, les Titres à Finalité Professionnelle (TFP), proposés par les branches professionnelles pour attester d’une compétence particulière, n’y figurent pas.
  • Les modalités d’accès aux diplômes ci-après varient selon les formations, leur statut, leur situation géographique, les spécialités ou mentions proposées… Il conviendra de se rapprocher de l’établissement ciblé pour connaître le détail des conditions d’inscription.
  • De la même façon, les spécialités, mentions et options existantes ne sont pas accessibles dans toutes les formations et dans tous les établissements; le BPJEPS Activités du cyclisme est par exemple disponible au CREPS d’IDF mais pas à celui des Pays de la Loire.
  • Les critères d’admission peuvent varier d’une formation, d’une spécialité, d’une mention, d’une option… à l’autre. L’attestation PSC1 (Prévention et Secours Civiques de niveau 1) s’avère toutefois requise dans de nombreux cas.
  • Il existe de nombreuses passerelles et possibilités de poursuite d’études selon les formations suivies et les diplômes obtenus : les étudiants en L1 et L2 STAPS peuvent se réorienter vers les BPJEPS; à l’UCO d’Angers, les étudiants de L1 peuvent s’orienter vers le BPJEPS APT (activités physiques pour tous)…
  • Enfin les coûts des formations peuvent sensiblement varier d’une formation à l’autre; ainsi par exemple, la Branche professionnelle (qui propose une quarantaine de Certificats de Qualification Professionnelle inscrits au RNCP) finance aussi des formations certifiées par le Ministère des sports (BPJEPS, DEJEPS, DEUST…).

A ces innombrables cas de figure s’ajoutent des informations incomplètes ou obsolètes et parfois contradictoires selon le site web officiel consulté. Pour toutes ces raisons et afin d’éviter erreurs et omissions, nous n’entrerons pas dans le détail des formations présentées.

Quelles formations sport et APS jusqu’au Bac ?

À SAVOIR

Sections sportives au collège et au lycée, enseignement de spécialité Sport du bac Général et option Sport du lycée Général & Technologique, unité professionnelle facultative secteur sportif (UF2S) pour les bacheliers professionnels… les élèves les plus passionnés par une discipline sportive peuvent d’ores et déjà muscler leurs compétences dans les établissements qui la proposent, et ce en complément du sport enseigné dans le tronc commun.

EN SAVOIR+

BAFA et BAFD

Le Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur (ouvert aux jeunes de 16 ans depuis 2022) et le Brevet d’Aptitude aux Fonctions de Directeur (BAFD) ouvrent la possibilité d’encadrer, à titre occasionnel et non professionnel, des enfants et des adolescents accueillis de façon collective (centres aérés, colonies de vacances…).

EN SAVOIR+

CPJEPS

  • Titre/diplôme : peu connu, le Certificat Professionnel de la Jeunesse, de l’Éducation Populaire et du Sport est un diplôme d’état de niveau CAP (enregistré au RNCP de niveau 3)
  • Rattachement : ministère des Sports
  • Durée de la formation : 1 an (lieux, tarifs, modalités variables) / attestation PSC1 obligatoire
  • Métiers envisageables : animation enfance-jeunesse, accueil de loisirs, séjours de vacances, socioculturel…
EN SAVOIR+

BPJEPS

  • Titre/diplôme : le Brevet Professionnel de la Jeunesse, de l’Éducation Populaire et du Sport Éducateur Sportif est un diplôme d’état de niveau Bac (enregistré au RNCP de niveau 4)
  • Rattachement : ministère des Sports
  • Spécialités/Mentions : une trentaine d’activités disponibles qui vont de la boxe au vol libre en passant par les sports collectifs, le parachutisme, le cirque…
  • Durée de la formation : environ 1 an / Formations publiques et privées habilitées par les Drajes (délégations régionales académiques à la jeunesse, à l’engagement et aux sports) : Creps, fédérations, CFA… Certaines formations sont accessibles via Parcoursup.
  • Pré-requis : ils dépendent de l’organisme de formation et de la spécialité choisie, mais la plupart impose de réussir les tests d’admission spécifiques / attestation PSC1 obligatoire
  • Métiers envisageables : Animateur, moniteur ou éducateur sportif / Tous secteurs (clubs, associations, entreprises…) et tous publics.
EN SAVOIR+

CQP

Choix paritaire de certification que réalise une branche professionnelle afin de répondre à des besoins sectoriels en qualification. Il est délivré sous la responsabilité de la Commission Paritaire National Emploi Formation (CPNEF) de la branche. Dans certains cas, la formation est ouverte, en formation initiale, aux étudiants souhaitant compléter leur activité.

  • Titre/diplôme : le Certificat de Qualification Professionnelle est un diplôme RNCP de niveau 3 à 4; une vingtaine de titres actifs à date sur France Compétences (Animateur de loisir sportif, Moniteur d’arts martiaux, Technicien sportif baseball – softball – cricket…)
  • Rattachement : Branches Sport
  • Durée de la formation : quelques dizaines d’heures à plus de 300 heures / Formations animées par les branches sport concernées.
  • Pré-requis : ils dépendent du CQP dont il est question – exemple pour le CQP d’Accompagnateur en téléski nautique : attestation de 100 mètres nage libre, permis bateau, réussite aux tests techniques en téléski nautique…
  • Métiers envisageables : Animateur, moniteur ou éducateur sportif / Tous secteurs (clubs, associations, entreprises…) et tous publics
EN SAVOIR+

A NOTER : le BAPAAT (Brevet d’Aptitude Professionnelle d’Assistant Animateur Technicien a été abrogé.

sports de montagneLe cas particulier des diplômes d’état des sports de montagne

Ils ne requièrent aucun diplôme mais les prétendants doivent avoir au moins 18 ans et être en mesure d’attester d’expériences dans le sport cible. Il existe 4 diplômes d’état pour ces sports :

  1. Alpinisme accompagnateur de moyenne montagne ;
  2. Alpinisme guide de haute montagne ;
  3. Moniteur de ski alpin ;
  4. Ski-moniteur national de ski nordique de fond.

Plus d’informations :

Entretien avec STUDYRAMA

Questions à Julie Mleczko et Yasmina Haddou-Essom, respectivement Directrice déléguée de la rédaction et Chef de projet StudyLives

Parmi les nombreux salons d’orientation organisés par Studyrama, quels sont ceux qui couvrent les formations de la filière Sport et APS ?

Plusieurs salons d’orientation sont consacrés notamment aux formations sportives. Les prochains se tiendront à Lille, Montpellier et Paris, respectivement les 11 novembre, 9 décembre et 20 janvier.

Un autre événement d’orientation, entièrement digital cette fois, est également organisé par Studyrama le 14 décembre : il s’agit d’un StudyLive consacré aux formations et métiers du sport et management du sport. Pour s’inscrire à ces événements, il suffit de se rendre sur le site studyrama.com.

Quels sujets y sont abordés et de quelle manière ?

Sur les salons physiques, les visiteurs pourront aller à la rencontre des différents exposants (universités, écoles spécialisées, écoles de management, centres de formation agréés…) et échanger avec eux pour en savoir plus sur leur offre de formation dans le domaine sportif.

Sur le salon de Paris, un pôle consacré au BPJEPS sera prévu. Quel que soit le salon, nous donnons toujours l’occasion de découvrir différents métiers du sport : ceux liés à la diététique, à la médecine, à la préparation physique, au marketing, à l’événementiel, au journalisme sportif… Un programme de plusieurs conférences est par ailleurs proposé le jour J.

Concernant le StudyLive du 14 décembre, les jeunes et leurs parents pourront assister en direct de 16h à 20h, depuis leur mobile ou leur ordinateur, à des visioconférences via la plateforme de Studyrama, et accéder pendant toute la durée de l’événement au replay de chacune d’elles.

Les lives sont animés soit par les journalistes de la rédaction de Studyrama avec des invités, soit par des experts du secteur qui ont choisi de présenter un sujet en particulier (une formation, un métier…).

Les visiteurs de l’événement pourront ainsi interagir avec les intervenants pendant le live pour poser leurs questions, mais également tout au de l’événement via tchat, visio ou appel sur leur espace personnel. Ils auront en outre la possibilité de consulter tous les documents (plaquette, vidéos…) mis à disposition par les établissements pour compléter leur description.

Quels sont les attentes ou les questionnements de vos visiteurs sur ces salons en particulier ?

Plus que des attentes, c’est de l’angoisse que l’on ressent parfois chez les parents qui viennent sur nos salons. En effet, pour eux déjà, le secteur du sport n’est pas forcément très porteur en termes d’emploi. Ce qui n’est qu’un préjugé car le secteur sportif en France est en plein boom et va continuer de jouer un rôle primordial, notamment dans les politiques de santé publique.

Une fois qu’ils ont compris et vu que travailler dans le secteur sport, ce n’est pas juste ne rien vouloir faire de sa vie que de « jouer à la balle », comme on a tendance à le dire de façon dénigrante, là ils sont plus à l’écoute.

Les questionnements se posent surtout sur la filière de licence STAPS dont ils savent :

  1. qu’elle est très demandée et se demandent donc s’il existe une autre façon de se former au cas où leur enfant ne serait pas pris en Université.
  2. qu’elle est réputée pour son taux d’abandon ou d’échec. Ce qu’ils ne souhaitent pas pour leur enfant bien sûr.

Les jeunes de leur côté, ont une tendance à vouloir se tourner vers les carrières touchant au journalisme sportif (chez les jeunes hommes de 18 à 22 ans, c’est flagrant !) ou au management sportif tel qu’agent de joueur par exemple.

On sait que les possibilités de carrière dans ces secteurs existent bel et bien, même si elles sont assez dépendantes des grands évènements qui rythme le secteur sportif : Coupe du Monde de Rugby, JO 2024, etc…

Le conseil que je peux donner à tous, c’est de bien faire attention : le projet professionnel est-il réel ou seulement lié au rêve de pouvoir approcher un secteur passion (je pense ici au foot par exemple), comme une autre façon de toucher son rêve du doigt sans avoir besoin de devenir joueur professionnel ?

C’est important car les déconvenues peuvent être au rendez-vous.

directrice de la rédaction studyrama
chef de projet studylives

Quelles formations sport et APS après le Bac ?

DEJEPS et DESJEPS

  • Titre/diplôme : le Diplôme d’État de la Jeunesse, de l’Éducation Populaire et du Sport et le Diplôme d’État Supérieur de la Jeunesse, de l’Éducation Populaire et du Sport sont respectivement des diplômes de niveau Bac+2 (titre de niveau 5) et de niveau Bac+3 (titre de niveau 6)
  • Spécialité/Mentions : la spécialité « perfectionnement sportif » compte près d’une centaine de mentions en fonction de la discipline sélectionnée (Boxe, Pétanque, Polo…) et la spécialité « animation socio-éducative ou culturelle ») en propose 2 (Animation sociale; Développement de projets, territoires et réseaux)
  • Rattachement : ministère des Sports / Les DEJEPS peuvent être délivrés par les formations habilitées par les Délégations Régionales Académiques à la Jeunesse, à l’Engagement et aux Sports (Drajes) : CREPS, Insep, CFA ou encore les Centres Régionaux d’Education Populaire et du Sport.
  • Durée de la formation : environ 2 ans
  • Pré-requis : si quelques places sont accessibles via Parcoursup, la grande majorité des formations exigeront le passage de tests de sélection dont la nature varie selon la mention choisie.
  • Métiers envisageables : DEJEPS : domaines de l’entrainement sportif, de l’animation… • DESJEPS : Entraîneur de haut niveau, fonctions de direction (Directeur sportif, Directeur socio-culturel…)

DEJEPS • EN SAVOIR+ DESJEPS • EN SAVOIR+

Licence STAPS

Filière sélective (elle compte parmi les 3 formations les plus demandées sur Parcoursup), la formation Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives combine théorie et pratique et donne une large place aux sciences appliquées aux sports. Elle mêle cours magistraux, travaux pratiques, travaux dirigés et stages professionnalisants.

  • Titre/diplôme : diplôme bac/3 du schéma LMD (180 ECTS). Le DEUG STAPS peut être délivré aux étudiants ayant validé leur L2. Il équivaut à un BPJEPS APT (Activités Physiques pour Tous).
  • Spécialité/Mentions : Activités Physiques Adaptées et Santé, Ergonomie du sport et performance motrice, Entraînement sportif, Management du sport et Éducation et motricité. Ces mentions ne sont pas proposées dans toutes les universités. En licence, la spécialisation intervient à partir de la 2ème année.
  • Rattachement : ministère de l’Enseignement Supérieur et de la recherche
  • Inscription : sur Parcoursup
  • Pré-requis : tous les bacheliers peuvent postuler; toutefois, dans la mesure où les sciences (anatomie, arthrologie…) et les matières littéraires (histoire, langues, sociologie…) occupent une place importante, les bacheliers Généraux seront mieux préparés. Il conviendra par ailleurs de bien choisir les spécialités en 1ère (ex : SVT, Physique-chimie…).
  • Poursuite d’études : elles sont nombreuses; MEEF (Master de l’Enseignement, de l’Éducation et de la Formation) pour devenir professeur d’EPS (sur concours), master en ergonomie, diplômes d’état du sport spécifiques (BPJEPS, DEJEPS…) requis pour exercer certains métiers, métiers de la santé (psychomotricien, ergothérapeute…) etc
  • Métiers envisageables : ils dépendront de la mention choisie (préparation physique, animation sportive…).

EN SAVOIR+ VIDÉO ANESTAPS Serious game de découverte des métiers du sport

CAPEPS

  • Titre/diplôme : le Certificat d’Aptitude au Professorat d’Éducation Physique et Sportive est un titre délivré sur concours et à l’issue d’une période probatoire d’un an dans le cadre d’un stage rémunéré. Il permet d’enseigner, en qualité de fonctionnaire, l’Education Physique et Sportive en collège ou en lycée.
  • Rattachement : ministère de l’Enseignement Supérieur et de la recherche
  • Inscription (concours externe) : dans l’un des Instituts nationaux supérieurs du professorat et de l’éducation (Inspé) qui préparent au métier d’enseignant; les postulants doivent en particulier être titulaire d’une licence STAPS (ou d’un titre équivalent) et être inscrits en seconde année de master MEEF (Métiers de l’Enseignement, de l’Éducation et de la Formation). Il existe des concours spécifiques pour l’enseignement privé sous contrat.
  • Métier : professeur d’EPS dans le second degré du public ou du privé sous contrat.
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DEUST

  • Titre/diplôme : le Diplôme d’Études Universitaires Scientifiques et Techniques est un diplôme professionnalisant de niveau Bac+2 (120 crédits ECTS)
  • Spécialité/Mentions : il existe une trentaine de formations regroupées en 6 mentions distinctes : Métiers de la forme, Activités physiques et sportives adaptées (APSA), Activités physiques et sportives et inadaptation sociale (APSIS), Animation et gestion des activités physiques et sportives ou culturelles (AGAPSC), Pratique et gestion des activités physiques et sportives et de loisirs, Action, commercialisation des services sportifs (ACSS).
  • Rattachement : ministère de l’Enseignement Supérieur et de la recherche
  • Inscription : sur Parcoursup
  • Poursuite d’études : licence professionnelle du sport
  • Métiers envisageables : animation, éducation sportive en fonction de la spécialité choisie.
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Licence pro du sport

  • Titre/diplôme : diplôme professionnalisant de niveau Bac+3 (180 crédits ECTS) / 1 an de formation.
  • Spécialité/Mentions : la licence pro permet de se spécialiser dans l’encadrement sportif, la gestion de structures de sports, le sport adapté, la médiation par le sport ou les loisirs sportifs. Il existe au total une quarantaine de spécialités réparties en 4 mentions d’encadrement et 2 mentions de gestion de structures sportives.
  • Rattachement : ministère de l’Enseignement Supérieur et de la recherche
  • Inscription : sur les sites universitaires ciblés
  • Poursuite d’études : Master STAPS, concours d’éducateur territorial des APS ou de Conseiller Territorial des APS…
  • Métiers envisageables : ils dépendent de la mention/spécialité choisie; animation sportive, coaching sportif, développement touristique…
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Mention Complémentaire du sport

Les MC sont des diplômes nationaux qui complètent une première formation (CAP, Bac pro, BPJEPS…) et s’inscrivent dans un objectif d’insertion professionnelle.

C’est sans doute la raison pour laquelle les mentions complémentaires deviendront (suite à un décret d’août 2023) des Certificats de Spécialisation dès 2025.

Les MC du sport sont accessibles après le bac, sous statut scolaire ou en apprentissage (candidatures sur Parcoursup) :

  • La MC Animation, Gestion de Projets dans le Secteur Sportif (AGSS) est accessible après le bac, sous statut scolaire ou en apprentissage. Les candidatures sont faites sur Parcoursup.
  • La MC Encadrement Secteur Sportif (E2S) comprend quant à elle 4 options : Activités physiques pour tous, Activités aquatiques et de la natation, Activités de la forme – Cours collectifs, Activités de la forme – Haltérophilie, musculation.
EN SAVOIR+
Entretien avec l'ANESTAPS

Questions à Arthur Marchau Chargé de mission Orientation & réussite à l’Anestaps

S’agissant des formations aux APS, quels sont selon les écueils principaux du modèle actuel ?

Aujourd’hui, il existe de nombreuses formations dans le champ du sport et de l’animation. Ces différentes formations octroient des prérogatives différentes que ça soit dans l’encadrement des APS mais aussi dans différents autres domaines (management, enseignement, etc).

Ces différences de prérogatives entre les formations sont justifiées par la largeur des compétences acquises dans ces dernières.

Pour compléter, il existe de nombreux certificateurs différents de ces formations, que ce soit par exemple le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le ministère des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, les acteurs professionnels du champ du sport (branche professionnelle), etc.

Pour un·e jeune qui souhaite travailler dans le champ des métiers du sport et de l’animation, les différences et particularités de chaque formation ne sont pas faciles à comprendre. Les principales problématiques du modèle actuel sont donc la lisibilité des formations, la cohérence de ces dernières entre elles ainsi que la coordination des différents certificateurs.

Quels seraient à votre avis les changements prioritaires à opérer ?

La priorité est sur l’accessibilité de l’information aux jeunes. Comme dit précédemment, aujourd’hui la difficulté est de chercher les bonnes informations au bon endroit. Une solution efficace à cela serait une plateforme unique permettant de regrouper l’ensemble des formations avec les différentes compétences.

Durant le Grenelle de l’emploi et des métiers du sport qui a eu lieu en juin dernier et auquel l’ANESTAPS a participé, la création d’une plateforme répondant à ces objectifs a été actée. C’est une grande avancée et cela permettra de faciliter l’information des jeunes.

En parallèle, nous pensons qu’il est nécessaire de généraliser les blocs de compétences dans les différentes filières. Cette généralisation des blocs avec un enregistrement au répertoire national des certifications professionnelles permettra une meilleure lecture des compétences acquises entre les formations, mais aussi de développer des passerelles basées sur les équivalences entre les différentes formations.

Le taux d’insertion professionnelle post licence STAPS est l’un des meilleurs des formations universitaires; comment expliquer ce phénomène ?

Les licences STAPS sont des formations pluridisciplinaires, dont le but et l’obtention de réelles compétences recherchées par les employeurs du champ du sport et de l’animation. Les étudiant·es vont alors étudier de nombreuses thématiques qui vont faire d’eux des expert·es du champ du sport et de l’animation.

Par ailleurs, le secteur du sport est un secteur en grande expansion.

De nouvelles formes de pratiques occupent une place importante comme le sport santé ou le sport bien être. Les études en STAPS, grâce à leur grande diversité, permettent de former des professionnels capables d’intervenir dans de nombreux domaines.

De plus, les formations en STAPS sont des formations qui permettent aux étudiant·es d’acquérir des compétences professionnelles de terrain grâce aux nombreux stages. Ces stages sont aussi un moyen pour les étudiant·es de construire leur réseau professionnel.

D’une façon large, les études en STAPS sont reconnues pour leur qualité académique et la largeur des compétences développées par les étudiant·es. Tout ceci répond à la demande des employeurs du secteur sportif qui cherchent des étudiant·es polyvalent·es et qui s’adaptent facilement.

Pour quelles raisons la filière STAPS est-elle sélective (filière en tension) ?

La filière STAPS est effectivement une filière très demandée par les jeunes lycéen·nes. Elle représente à titre d’exemple pour la rentrée 2022 plus de 20 000 nouveaux étudiant·es en 1ère année.

D’une façon large, les formations dans le champ du sport et de l’animation sont attractives.

L’enjeu est donc de bien informer les jeunes afin qu’ils puissent s’orienter dans une formation qui leur correspond. Concernant la filière STAPS, le nombre d’étudiant·es néo-entrant·es en STAPS a presque doublé depuis 2010. L’effectif global de tous les étudiant·es en STAPS a, lui aussi, doublé, passant de 30 000 en 2010 à 70 000 aujourd’hui.

Toutefois, les moyens accordés aux composantes STAPS n’ont quant à eux pas suivi. C’est pourquoi le taux d’encadrement, les infrastructures et les capacités d’accueil ne répondent aujourd’hui pas aux besoins des jeunes qui souhaitent s’orienter dans cette filière. Nous nous attachons à ce que chaque jeune qui veut entrer dans la filière STAPS puisse le faire, c’est pour cela que nous militons pour que chaque jeune puisse y avoir accès.

Journée Nationale du Sport et du Handicap, Label ATBE, Educathon… l’Anestaps est à l’initiative de nombreux projets pour la promotion du sport et de l’activité physique. Pour quelles raisons ?

L’ANESTAPS est une association qui a pour objectif de représenter les jeunes dans le champ du sport et de l’animation auprès de différents acteurs, mais aussi de mettre en place différents projets. Ces projets ont pour but de répondre aux problématiques actuelles.

À titre d’exemple, le projet des Friperies Sport Planète qui sont mises en place par les associations du réseau de l’ANESTAPS permet de répondre aux problématiques que rencontrent les jeunes en matière de pratique d’activité physique et sportive. Un grand nombre d’étudiant·es sont en situation de précarité et/ou ne pratique pas d’activité physique et sportive par manque de temps et de moyen. Ce projet répond donc à ce besoin en proposant de nombreux services comme la vente ou la location de matériel sportif, le financement de licences sportives, etc.

Nous mettons en place des projets d’innovation sociale afin d’agir directement sur le terrain et ainsi faire face aux différentes problématiques sociales.

chargé de mission Anestaps
professeur EPS

Comment devenir professeur d’EPS ?

Natation, sports collectifs et individuels… le professeur d’Education Physique et Sportive est amené à sensibiliser les élèves des collèges et des lycées à la pratique d’un ou plusieurs sports et disciplines artistiques dans le cadre des programmes définis par l’Education Nationale.

Si l’initiation proprement dite à la pratique sportive ou artistique constitue l’un des volets du métier de professeur d’EPS, il n’est pas le seul.

Qu’il s’agisse d’inculquer l’esprit d’équipe et le respect des règles, de veiller à la sécurité et d’accompagner les élèves dans le cadre d’activités extra-scolaires, ou encore d’animer des conseils de classe ou des entretiens avec les familles, le professeur d’EPS a un rôle pédagogique qui va bien au-delà de l’image de « prof de sport » qu’on lui attribue parfois.

L’EPS permet l’étude de différentes activités physiques sportives et artistiques pour que chaque élève s’approprie les différents enjeux de ces disciplines, les pratiques sociales de référence qui font culture dans nos sociétés.

SNEP (Syndicat National de l’Education Physique)

Quelle formation suivre pour exercer le métier de professeur d’EPS ?

Licence STAPS (3 ans), Master MEEF (2 ans), réussite au concours du CAPEPS et année de stage en qualité de professeur stagiaire rémunéré constituent le long parcours des futurs professeurs d’EPS.

L’inscription en licence STAPS se fait via Parcoursup. En 2023, environ 650 postes de professeurs d’EPS étaient à pourvoir (contre 800 il y a 5 ans).

Des possibilités d’évolution, de réorientation, de changement d’affectation… sont ouvertes aux personnes qui le souhaitent (enseigner à l’étranger, obtenir l’agrégation…).

EN SAVOIR+
Entretien avec le SNEP FSU

Questions à Coralie BENECH, professeur d’EPS (académie de Paris) et Secrétaire générale du Syndicat National de l’Education Physique

Les mesures et les dispositifs visant à promouvoir l’activité physique et le sport dans le cadre scolaire (projet Cours d’école actives et sportives, deux heures hebdomadaires supplémentaires de sport au collège…) vous semblent-elles compatibles avec les moyens humain et matériel dont disposent actuellement les professeurs d’EPS ?

Pour le SNEP FSU les mesures prises actuellement comme l’activité physique quotidienne en primaire ou encore le dispositif 2 heures de sport au collège ne répondent pas aux enjeux actuels de prévention sur la santé des jeunes et de lutte contre la sédentarité. Nous revendiquons 4 heures d’EPS pour répondre à un double objectif :

  1. celui de la santé (toutes les études montrent l’augmentation de l’obésité, de la sédentarité et des baisses de capacité cardio respiratoires chez les jeunes);
  2. et celui de l’école, l’école comme lieu d’appropriation culturelle.

Les 30 minutes d’activité physique quotidienne viennent régulièrement remplacer dans de multiples écoles les séances d’EPS pour des raisons de facilité. Elles ne nécessitent pas d’installations et puisqu’il faut juste bouger, elles ne nécessitent pas de grande préparation. Il faut savoir que différentes études ont déjà montré qu’en primaire les 3 heures d’EPS ne sont pas assurées sur les cycles 2 et 3, faute de temps (liées parfois aux multiples injonctions sur les savoirs fondamentaux) et faute de connaissances approfondies de l’enseignant liée à la diminution dans la formation initiale du temps consacré à l’EPS.

Sur le dispositif 2 heures de sport, ce n’est pas l’éducation nationale qui l’assure, mais il vient s’inscrire directement en concurrence avec les cours d’EPS et l’association sportive.

L’objectif visé des élèves en décrochage de la pratique sportive n’est pas atteint. Une étude de l’INJEP précise que sur le peu d’élèves concernés (max 20 élèves par collège) seuls 10% cherchée correspondent à la cible. Pour nous seules 4 heures d’EPS pour tous et toutes permet de répondre aux enjeux. Pour augmenter la pratique des jeunes en milieu scolaire, plusieurs mesures sont nécessaires :

  • rénovation et construction d’installations sportives dont nous manquons en France, et particulièrement dans certains territoires,
  • augmentation des recrutements via le CAPEPS (le vivier existe, le ministère pourrait décider de recruter 1500 professeurs d’EPS demain, les candidats seront présents),
  • revaloriser le métier (nous observons un léger décrochage ces 2 dernières années lié aux conditions de travail et aux salaires).

Contrairement aux effectifs d’élèves du collège et du lycée, le nombre de postes de professeurs d’EPS à pourvoir n’a cessé de baisser depuis les 5 dernières années. Comment expliquez-vous ce phénomène ?

Ce sont les politiques gouvernementales qui font d’autres choix que celui de l’éducation. C’est en 2018 que le nombre de postes chute drastiquement et encore l’EPS est un peu épargnée par rapport aux autres disciplines. Cela est dû au nombre de candidats et aux différentes batailles menées sur le terrain pour refuser les heures supplémentaires. Car comme dit plus haut en EPS le vivier existe et le niveau est élevé.

Que conseiller à un collégien ou à un lycéen qui envisagerait de devenir professeur d’EPS ?

Malgré des conditions de travail pas toujours évidentes, déplacements vers les installations, installations vétustes, augmentation du nombre d’élèves, notre discipline est très plébiscitée chez les élèves. Nous disons toujours que ça reste un beau métier ! Pour ceux ou celles qui voudraient s’engager dans cette voie, plusieurs pistes :

  • continuer de pratiquer une ou plusieurs activités physiques sportives et artistiques et s’investir dans son club de différentes manières (bureau, auprès de plus jeunes etc…)
  • participer à l’association sportive de l’établissement et l’Union nationale du sport scolaire, y compris en s’engageant dans le bureau directeur ou dans des rôles d’officiels
  • au lycée faire la spécialité EPPCS Education physique, pratiques et culture sportive ou au moins l’option EPS.
Coralie Benech professeur EPS
métier entraineur sportif

Comment devenir entraîneur sportif ?

Sens de l’organisation et de l’observation, psychologie, tactique, capacité d’écoute, préparation physique… qu’il exerce en club, en association ou en entreprise, au niveau fédéral ou national, l’entraîneur sportif doit concilier des compétences multiples pour permettre au sportif ou au groupe dont il a la charge d’atteindre ses objectifs.

Le plus souvent, quels que soient son parcours de formation et son lieu d’exercice, l’entraîneur sportif maîtrise la discipline sportive qu’il doit prendre en charge.

Ce pré-requis mis à part, il peut intervenir au niveau fédéral (club), au sein d’une structure associative, pour le compte d’une collectivité territoriale ou encore dans le cadre d’un organisme privé (club de sport…).

Quelle formation suivre pour exercer le métier d’entraîneur sportif ?

Plusieurs parcours, parfois complémentaires, peuvent être envisagés. Mais quelle que soit la (ou les formations choisies), elle devra être « professionnalisante » pour espérer exercer contre rémunération.

Parmi les formations possibles, citons : DEJEPS, DESJEPS, licence STAPS, CQP (certificat de qualification professionnelle)…

EN SAVOIR+

Entraineur d'aviron

par Lubin Riault | Son parcours en DEJEPS performance sportive

coach sportif

Comment devenir coach sportif ?

Il anime et encadre des activités physiques de façon personnalisée, en fonction des attentes spécifiques et des objectifs de la personne qu’il accompagne. Le programme d’activités vise généralement un objectif de performance, de santé ou de bien-être. Il organise son activité en fonction des horaires adaptés au pratiquant et du mode d’accueil et d’encadrement qui peut être une salle de sport, le domicile du pratiquant ou l’extérieur, en milieu urbain ou naturel.

Groupe Amnyos • CDES Centre de droit et d’économie du sport • Cartographie prospective des métiers du sport

Le métier de coach sportif fait partie des métiers de l’encadrement des APS; au même titre que préparateur physique et mental, animateur de loisirs sportifs, éducateur sportif, moniteur d’activités physiques adaptées…

Il intervient le plus souvent sous le statut de micro-entrepreneur pour le compte de ses clients, particuliers ou entreprises (clubs…). En France, le nombre de ces entreprises sans salarié a littéralement explosé entre 2008 et 2021 (+180%), avec la création de la micro-entreprise.

Outre les compétences inhérentes à ses prérogatives d’encadrant, le coach sportif doit donc aussi démontrer des qualités commerciales pour développer son activité, voire envisager une activité salariée complémentaire en fonction des revenus dont il a besoin (animateur de loisirs sportifs, éducateur sportif en association ou en club…).

Quelle formation suivre pour exercer le métier de coach sportif ?

Le métier et le diplôme de « coach sportif » n’ont pas d’existence officielle. La profession n’est pas réglementée, mais l’activité du coach est encadrée par des associations professionnelles ou des institutions qui lui confère un socle de compétences à acquérir et qui peut déboucher sur des certifications (ex : label « Accompagnateur professionnel de la performance INSEP », référentiel de compétences de la Société Française de coaching…).

Le métier de coach sportif s’apparente donc plus à une variante professionnelle de l’éducateur sportif qu’à un métier à part entière et il s’inscrit avant tout dans une évolution sociétale qui impacte le sport.

Dossier Coach et coaching dans le milieu sportif • Ministère des sports

Pour exercer son activité, le coach sportif devra être détenteur d’un diplôme officiel, d’un CQP ou d’un titre à finalité professionnelle (TFP).

A titre d’exemples : BPJEPS Activités de la Forme ou Activités Physiques pour Tous, DEUST « Métiers de la forme », licence STAPS, CQP ALS option « Activités Gymniques d’Entretien et d’Expression »…

EN SAVOIR+

Coach sportif & Community manager

par Violaine Henno

Sources & Ressources

  • ANESTAPS (Association Nationale des Etudiants en STAPS)
  • Agence nationale du sport
  • CDES (Centre de Droit et d’Economie du Sport)
  • EDUSCOL (Ministère de l’éducation)
  • CPNEF Sport (commission paritaire nationale emploi formation)
  • INJEP (Institut National de la Jeunesse et de l’Education Populaire)
  • CEREQ (Centre d’études et de recherches sur les qualifications)
  • Sports.gouv (Ministère des sports)
  • COSMOS (organisation patronale représentant l’ensemble des employeurs du sport)
  • ANSES (Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’alimentation, de l’Environnement et du travail)
  • ONISEP Sport
  • CDES (Centre de Droit et d’Economie du Sport)