Accueil > Le Mag > Envolez-vous vers les formations et les métiers du tourisme durable
Le titre de ce nouveau dossier consacré aux métiers du tourisme responsable et aux formations qui y mènent est un tantinet provocateur. D’aucuns diront même qu’il confine à l’oxymore. Car tourisme et environnement sont parfois difficilement compatibles en raison des dégâts que le premier peut engendrer sur le second : émissions de CO2, pollutions, surexploitation des ressources naturelles, gestion défaillante des déchets, dégradations culturelles et patrimoniales, destruction de la biodiversité …

Pourtant, les exhortations à faire mieux et les projets visant à verdire le secteur se multiplient. Dans le monde comme en France.

Si l’avion reste un point majeur de discorde, la plupart s’accorde à considérer qu’une politique responsable des activités touristiques est possible.

Qu’est-ce que le tourisme ? Comment se porte le marché du tourisme ? Quel est donc ce tourisme responsable dont il est de plus en plus question ? Tourisme Vert : quelles formations, quels métiers ?…

Voyage au coeur de cette industrie qui génère entre 1000 et 3000 milliards de dollars de revenus selon les années (OMT).

tourisme balnéaire
tourisme espagne
trek islande
affiche touristique côte d'azur

Bien avant le tourisme durable il y eut le Grand Tour…

Si Pythaes de Massalia, Hérodote, Erik Le Rouge, Marco Polo, Ibn Battûta ou plus tard Magellan, Christophe Colomb, Jacques Cartier… furent parmi les premiers grands voyageurs, le tourisme tel qu’on le connaît aujourd’hui prend sa source aux XVIIIème et XIXème siècle. En Grande Bretagne le précise la Docteure en histoire Evelyne Lehalle.

Le « grand tour » constitue une pratique culturelle et initiatique en vogue, qui mène alors la jeune aristocratie britannique à travers l’Europe.

Les anglais toujours, grâce à Thomas Cook, organisent au milieu du XIXème siècle les premiers voyages organisés, puis les premiers circuits touristiques. En France, les stations thermales et balnéaires naissent dans les années qui suivent.

Le tourisme est l’industrie qui consiste à transporter des gens qui seraient mieux chez eux, dans des endroits qui seraient mieux sans eux.

Cet aphorisme abrupte attribué à l’académicien pétainiste Jean Mistler est symptomatique de ce que fut donc le tourisme avant qu’il ne se démocratise : un art de vivre réservé à l’élite de la Société. Une extension mondaine de la « pérégrination académique » en usage en Moyen-Âge.

Syndicat d’initiative à la fin du XIXème siècle, Office de tourisme en 1905, mouvements associatifs et mutualistes, Auberges de jeunesse, camping-clubs… esquissent l’avenir d’un tourisme « social » qui ne demande qu’à s’émanciper.

Avec l’avènement des Congés payés en 1936, les vacances, les loisirs et le tourisme deviennent accessibles à une frange élargie de la population.

Mais c’est après-guerre que le tourisme de masse voit le jour. Et avec lui, l’industrialisation qui va lui permettre de s’étendre et de se sophistiquer.

Ainsi, le voyage, le tourisme, l’hôtel sont engagés en plein dans cet âge industriel dont il faut bien qu’ils subissent les lois.

André Siegfried • Aspects du XXe siècle • 1955

Classes « touriste », vols charter, agences de voyage, clubs de vacances, informatisation des réservations, comparateurs en ligne… ont façonné le paysage touristique mondial tel qu’il existe.

surtourisme balnéaire
En l’espace d’un demi-siècle, le tourisme semble avoir muté. Il est passé d’une certaine forme d’aventure où le voyage comptait au moins autant que la destination à un produit à consommer dans le temps court imparti sur place.

L’industrie du tourisme a élaboré des produits formatés ô combien rassurants, riches en lieux paradisiaques, en activités ludiques, en loisirs familiaux, en rencontres autochtones organisées, desquels la découverte, la surprise, l’exploration, l’inattendu, la réalité paraissent le plus souvent exclus.

Parce qu’il est préférable d’occulter la misère haïtienne quand on fait la promotion des plages de sable fin de la République Dominicaine à proximité.

Reste qu’avec à peine 300 millions d’Humains en capacité de faire du tourisme dans le monde, le caractère élitiste de cette industrie a-t-il véritablement évolué depuis le XIXème siècle ?

Dans son Manuel de l’antitourisme, Rodolphe Christin dit du tourisme qu’il est « le luxe d’une minorité dont l’impact concerne une majorité ».

Néanmoins, depuis une vingtaine d’années environ, l’activité touristique prend un nouveau tournant, plus vertueux.

En particulier parce que les touristes eux-même ont, pour partie d’entre eux, manifesté le désir d’une plus grande authenticité dans leur rapport au voyage et la préoccupation d’une meilleure préservation des lieux visités.

La conscientisation des dérèglements environnementaux et des menaces que fait peser le secteur sur les ressources naturelles, la biodiversité ou même l’existence des peuples visités a fait son chemin.

Il est vrai que l’état des lieux ne plaide guère en faveur d’un tourisme exempt de toute forme de régulation.

plage paradisiaque

Le tourisme est une activité prospère…

49 biens inscrits au patrimoine mondial par l’UNESCO, 22 Grands Sites de France labellisés, 20 000 km de côtes, 9 massifs montagneux, 11 parcs nationaux, 58 parcs naturels régionaux, 8 000 musées, 6 000 festivals, 45 000 monuments, 19 000 km d’itinéraires cyclables aménagés… on comprend mieux que la France soit la destination préférée des touristes du monde entier (en nombre de visiteurs) depuis plus de 30 ans.

En 2019, juste avant la crise sanitaire, la destination accueillait près de 90 millions de touristes étrangers et engrangeait 180 milliards d’euros de consommation touristique.

Le tourisme en chiffres

  • 1,3 milliard de touristes internationaux (visiteurs passant la nuit) dans le monde (estimation pour 2023), contre 25 millions en 1950
  • 1600 milliards de dollars de recettes totales d’exportation du tourisme en 2023 (transport de passagers inclus)
  • 10% du PIB mondial (activité économique n°1 dans le monde)
  • +52% de touristes d’ici 2030 (soit près de 2 milliards de personnes)
  • France : 8% du PIB et 2 millions d’emplois
Certes, à y regarder de plus près, la situation semble moins glorieuse.

Car en comptabilisant à la fois le nombre de touristes par habitant, le chiffre d’affaires moyen par touriste et la part des recettes touristique dans le PIB, la France serait plutôt à la 7e place mondiale. Une « imposture » affirme Alexandre Mirlicourtois, Directeur de la conjoncture et de la prévision chez Xerfi, entreprise spécialisée dans les études sectorielles.

Une activité qui gagnerait à se verdir

Lors de sa 54ème et récente réunion annuelle, le Forum économique mondial, dont on sait qu’il accueille une proportion somme toute fort raisonnable d’éco-terroristes, le reconnaissait :

La croissance effrénée du tourisme mondial a eu un impact considérable sur l’environnement, qu’il convient d’atténuer afin de lutter contre le changement climatique et d’assurer la viabilité à long terme du secteur.

Las, cette fondation lobbyiste à but non lucratif qui tend à « améliorer le monde » estime par ailleurs que « les voyages et le tourisme sont essentiels pour l’économie mondiale, notamment en raison des contributions du principal mode de transport international : l’aviation. »

émission gaz effet de serre avion
Les constats schizophréniques de l’organisation internationale pour la coopération public-privé interrogent sur les solutions que les participants (banquiers, milliardaires, responsables politiques, leaders d’opinion et patrons de multinationales) pourraient imaginer.

Dans les faits, le tourisme mondial est responsable d’environ 10% des émissions de CO2.

L’avion ? Il totalise entre 4 et 5% des gaz à effet de serre (85% des déplacements en avion relèvent des loisirs selon Action climat). Et la tendance serait plutôt à la hausse selon l’Association du Transport aérien international (IATA) qui table sur un doublement du trafic de passagers d’ici 2037.

Sur le même sujet : Le tourisme : un nouveau coupable ?

Stratégie de décarbonation chez AirFrance-KLM, vacances certifiées éco-responsables chez Easyjet Holidays, objectif zéro émission chez MSC Croisières… parce qu’ils sont de plus en plus pointés du doigt, de nombreux acteurs du transport de loisirs cherchent à atténuer (progressivement) leur impact sur les émissions de GES et s’emploient à le faire savoir.

C’est promettre beaucoup : mais qu’en sort-il souvent ?
Du vent

La montagne qui accouche • Jean de la Fontaine

Régulièrement, l’actualité nous donne à penser qu’en matière d’écologie, les discours volontaristes et les engagements résolus coïncident plus rarement avec les actes ou les améliorations tangibles.

Quand ils ne s’apparentent pas à cette forme de tartuferie écologique que l’on nomme green washing.

Surconsommation des ressources naturelles, gestion complexifiée des déchets, destruction des écosystèmes, disparition de la biodiversité… d’une façon générale, l’industrie du tourisme n’est pas une sinécure pour l’environnement.

A fortiori lorsqu’elle exploite opportunément les dégâts dont elle est en partie à l’origine pour promouvoir le « tourisme de la dernière chance ».

Aucun pays, aucune destination et aucun sous-secteur n’est parvenu à réduire de manière significative les émissions de gaz à effet de serre du tourisme. Les nombreux signes de progrès, de bonnes pratiques et d’innovation identifiés dans le bilan doivent être étendus de toute urgence. L’intensification des impacts observables du changement climatique sur les destinations touristiques est indéniable. Les tendances soulignent également à quel point de nombreuses formes de croissance du tourisme à forte intensité d’émissions constituent un obstacle majeur à la réduction des émissions. Faire progresser le développement d’un tourisme résilient au changement climatique relève de la responsabilité collective des pays du monde entier.

Rapport Tourism and Climate Change Stocktake 2023 • Le Global Stocktake (GST) est une initiative régie par la Convention-cadre des Nations-Unies sur le Changement Climatique.

En France

  • 80% de l’activité touristique se concentre sur 20% du territoire; le surtourisme menace les patrimoines culturels et nuit à la qualité de vie des locaux;
  • le transport représente plus de 75% des émissions de GES du secteur (dont 40% pour l’avion seul);
  • Les secteurs de la restauration et de l’hébergement touristique représentent respectivement 6% et 7% des émissions de GES;
  • l’empreinte carbone du tourisme équivaut à celle de 11 millions de français;
  • hébergement des touristes, achats de biens touristiques et restauration comptent pour 20% des émissions;
  • Le développement des hébergements touristiques peut notamment occasionner une artificialisation des sols et, dans certaines zones très fréquentées, multiplier la consommation d’eau par deux et celle d’énergie par trois;
  • En zones de montagne, la hausse des températures (plus prononcée qu’en plaine) et la baisse croissante de la disponibilité en eau dues au changement climatique, remettent en cause le modèle économique des quelques 200 stations françaises de ski existantes (dont la fréquentation est supérieure à un million de journées skieurs par saison) …

Dans le monde

  • 80% des déchets marins retrouvés sur les plages de la Méditerranée seraient dus au tourisme (étude menée par l’Université autonome de Barcelone);
  • 1,6 tonne de déchets plastiques retrouvés dans l’Himalaya (2023);
  • 95% des touristes mondiaux visiteraient moins de 5% des terres émergées (OMT);
  • Avec 3 années successives de sécheresse et de canicule, il n’est pas certain que l’Espagne puisse satisfaire les besoins en eau des 85 millions de touristes accueillis (2023), lesquels consomment en moyenne 3 fois plus d’eau qu’un autochtone …
ENTRETIEN AVEC JULIE DAUTRICHE (ADEME)

Entretien avec Julie Dautriche, Cheffe de Projet Formes Emergentes de tourisme pour l’ADEME.

A l’ADEME, vous êtes en charge des « formes émergentes de tourisme » qui s’inscrit dans le cadre du Fonds Tourisme durable et du plan Destination France. Quelles sont ces formes émergentes et quel est le rôle de l’ADEME s’agissant d’elles ?

L’appel à projets (AAP) Formes Emergentes du Tourisme (FET) dont je suis en charge est opéré par l’ADEME en lien étroit avec la Direction Générale des Entreprises (DGE).

La DGE s’intéresse à ces formes émergentes de tourisme depuis 2019 et a réalisé dans ce sens plusieurs études et des outils mis à disposition des acteurs du tourisme.

Dans le cadre de cet AAP, les FET désignent le Slow tourisme et l’Ecotourisme, qui peuvent couvrir également d’autres formes de tourisme comme l’agritourisme, le tourisme vert, le tourisme culturel, etc.

Dans cette optique, l’AAP Slow tourisme en 2021 puis l’AAP FET en 2023 ont été lancés avec pour objectif de favoriser le développement de projets touristiques émergents et de nouvelles filières dédiées, afin de :

  • diversifier et déconcentrer spatialement et temporellement les activités touristiques
  • relocaliser le tourisme et développer un tourisme de proximité
  • répondre aux nouvelles attentes de consommation des touristes
  • mettre en tourisme des territoires aujourd’hui peu fréquentés avec un fort potentiel d’attractivité.

Ces nouvelles approches de tourisme peuvent-elles conduire à l’émergence de nouveaux métiers ?

Dans le cadre d’une convention entre l’ADEME et ADN Tourisme, l’AAP FET a été structuré de façon à mobiliser dans chaque département un référent localisé dans une Agence de Développement du Tourisme (ADT) ou un Comité Départemental de Tourisme (CDT) afin d’accompagner les porteurs de projet locaux dans la structuration de leurs projets et au dépôt de leur dossier.

Dans ce cadre, j’ai mis en place des modules de formations à destination de ces référents afin de mieux appréhender les formes émergentes de tourisme et les critères de l’AAP.

A l’échelle très restreinte de cet AAP, il est difficile de parler d’émergence de nouveaux métiers, mais plutôt de la montée en compétences des acteurs du tourisme existants.

Dans l’optique de structurer de nouvelles filières touristiques durables, former les acteurs du tourisme actuels aux enjeux de transition écologique du tourisme est un impératif, ce qui permettra à terme l’émergence de nouveaux métiers je l’espère.

Il y a maintenant 5 ans, l’ADEME s’est vu confier par le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères une mission visant à définir une politique de développement du tourisme durable en France. En 2020, cette mission a donné lieu à la publication du rapport « Tourisme durable : 20 mesures pour une transition de la 1ère destination touristique mondiale », puis plus récemment à la Stratégie Tourisme 2023-2025. Quelles sont les principales mesures recommandées et quel a été l’impact de celles ayant été mises en place ?

Effectivement l’action de l’ADEME en termes de tourisme est inédite, elle a été initiée en 2019, a été matérialisée financièrement par un fonds dédié dans le cadre du Plan de Relance puis de Destination France aujourd’hui.

L’ADEME pilote quatre mesures du Plan Destination France :

  1. Les volets hébergements et restauration du Fonds Tourisme Durable
  2. Le volet 3 du Fonds Tourisme Durable, à savoir l’AAP FET
  3. Le programme « Développer le vélotourisme« 
  4. Bilan des émissions carbones du secteur du tourisme.

En savoir+

En ce qui concerne leurs impacts, l’évaluation du Plan Destination France est en cours.

Cheffe de projet Formes émergentes de tourisme ADEME

Les 50 nuances de vert du tourisme responsable

Il peut être « slow », écologique, solidaire, communautaire, rural, équitable, social, culturel, participatif, vélocipèdique, œnologique… C’est dire si le tourisme durable peut se décliner au gré des spécificités et des variantes qu’il recouvre et qui parfois se chevauchent.

Un tourisme qui tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et futurs, en répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels, de l’environnement et des communautés d’accueil.

Définition de l’Organisation Mondiale du Tourisme

Simplifions en disant que le tourisme responsable associe des modes de production, de consommation et de déplacement qui prennent en compte la préservation de l’environnement et le bien-être des populations locales.

Qu’elles soient motivées par la nécessité d’acter l’urgence environnementale ou le fruit de l’imagination aussi fertile qu’opportuniste du marketing touristique, ces différentes visions alternatives du tourisme sont les filles du développement durable tel qu’il fut défini dans les années 80.

Elles intéressent désormais de près ou de loin tous les acteurs de la filière : producteurs, opérateurs, organismes et pouvoirs publics, ONG, associations, consommateurs…

Depuis la toute fin des années 90, c’est le Code mondial d’éthique du tourisme établi par l’Organisation mondiale du tourisme qui sert de socle (non contraignant) de référence.

Le tourisme en général et le tourisme durable en particulier mettent en scène une kyrielle d’intervenants

En France, les activités liées au tourisme sont réglementées et les compétences et missions du secteur globalement réparties entre l’Etat et les collectivités territoriales (Ministère des Affaires étrangères, Ministère de l’Economie, Atout France, Bpifrance et la Banque des Territoires, France tourisme Lab, ADEME, Agence Nationale de Cohésion des Territoires, Direction Générale des Entreprises…).

A ces acteurs publics s’ajoutent une multitude d’entreprises privées et d’associations, petites et grandes, qui intègrent peu ou prou les enjeux d’un tourisme responsable.

Quelques exemples de tourisme alternatif

Ecotourisme / Tourisme vert : démarche pédagogique ou éducative qui vise à faire découvrir la nature, les écosystèmes, la biodiversité…

Tourisme rural / local : favoriser les rencontres avec les acteurs d’un territoire afin de leur permettre de pérenniser ou de développer leur activité.

Agrotourisme et œnotourisme en font partie. Et dans une moindre mesure le tourisme participatif qui tend à impliquer les visiteurs à l’activité de l’hôte.

Tourisme équitable / solidaire : inspirés des valeurs du commerce équitable, ces formes de tourisme consistent à favoriser sur le plan local les partenariats entre acteurs économiques ou à soutenir le développement de projets.

Tourisme social / solidaire : né dans la première moitié du XXe siècle; s’inscrit dans la volonté de faciliter les vacances pour tous (chèques vacances, aménagement des réceptifs pour les personnes en situation de handicap…).

Slow tourisme : mêlant équité, solidarité et écologie, il peut être défini comme la synthèse d’un tourisme alternatif aux antipodes du tourisme de masse. Il prend sa source dans le concept de slowfood initié dans les années 80 par Carlo Petrini.

ENTRETIEN AVEC RÉMY KNAFOU

Entretien avec Rémy Knafou, géographe spécialiste du tourisme, professeur émérite de l’université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne et auteur de « Réinventer vraiment le tourisme » aux Éditions du Faubourg.

Dans Réinventer vraiment le tourisme, vous dénoncez « les discours plus ou moins sincères du système touristique mondial ». A quoi faites-vous allusion ?

Je fais allusion au préjudiciable et persistant décalage entre le discours et la mise en actes. Il se trouve que j’ai le recul suffisant pour mettre en perspective ces constats :

  • j’ai participé à la première conférence mondiale, en 1989, à Tenerife (Canaries) consacrée à la relation tourisme environnement ;
  • j’ai été, au sein d’un petit groupe de trois personnes, à l’origine du premier rapprochement entre le ministère du tourisme et le ministère de l’environnement qui, auparavant, s’ignoraient, et d’où a résulté un colloque commun « Tourisme et environnement », qui s’est tenu à La Rochelle en 1991 ;
  • et c’est en 1995 qu’une autre conférence mondiale, à Lanzarote (Canaries), a adopté la Charte du tourisme durable.

Tout cela pour dire que la nécessité de prendre en compte dans le tourisme les préoccupations environnementales ne datent pas d’hier et que si la diffusion mondialisée du vocable « tourisme durable » est un évident succès, il n’en va pas de même pour les réalisations à mettre au crédit de ces intentions.

Autrement dit, le secteur du tourisme fait un usage intensif du « greenwashing » (il n’est du reste pas seul à le faire) et tarde beaucoup à entrer dans la « transition juste » (que l’on peut résumer très schématiquement à décarbonation et démocratisation).

Pour le système touristique mondialisé dans lequel nous nous trouvons, tout est bon pour accroître son emprise, quel que soit le prix à payer pour notre environnement, local, régional ou global.

L’ »avion vert » est un bon exemple de la manière d’amuser la galerie car les vrais délais prévisibles de sa mise en œuvre ne sont pas compatibles avec le respect des Accords de Paris.

Le plus grand navire de croisière au monde, lancé cette année, Icon of the Seas (365 m de long, 7 600 passagers) a été présenté par son armateur comme « un pas vers un avenir plus durable », avec l’utilisation du gaz naturel liquéfié présenté – à tort – comme un « carburant vert », alors que l’on sait que la production et le transport du GNL émettent 10 fois plus de gaz à effet de serre que le que gaz naturel dont il est issu, et que la combustion du GNL dans un navire dégage du méthane, un gaz certes persistant moins longtemps que le dioxyde de carbone dans l’atmosphère, mais ayant un pouvoir réchauffant bien plus élevé.

Les nouveaux « navires d’exploration » qui naviguent durant l’été austral dans l’Antarctique sont présentés comme respectueux de l’environnement car, pour certains pourvus de piles électriques leur permettant de ne pas toujours brûler du GNL, mais le GNL demeure leur source d’énergie très dominante, sans compter l’hélicoptère qui effectue des reconnaissances et les Zodiacs mis à la mer pour acheminer les passagers jusqu’à la terre.

« Œuvrer pour un tourisme durable, c’est déjà penser à des navires respectueux de l’environnement, avant même leur fabrication », proclame le Directeur des nouvelles constructions et de la Recherche & développement de PONANT, l’un des armateurs qui participe à l’ultime conquête touristique du continent glacé et inhabité qui n’est justifiée que par l’appât du gain.

Bref, les pollueurs du tourisme ne reculent devant aucune hypocrisie pour justifier et poursuivre leurs entreprises.

Cela dit, toutes les entreprises touristiques ne sont pas à mettre dans le même panier, car beaucoup ont sérieusement pris le problème à bras le corps, en particulier dans l’hôtellerie ou la gestion des grands sites, même s’il faut reconnaître qu’il est plus facile d’adopter de vraies stratégies de durabilité quand on n’œuvre pas dans le domaine des transports, de loin les plus émetteurs de gaz à effet de serre.

Il ne faut donc pas passer sous silence les interrogations et efforts réels d’une partie des professionnels du tourisme, ceux qui ont compris qu’à terme leur activité pourrait pâtir de l’actuelle fuite en avant du secteur, lequel, après l’interruption brutale liée à la pandémie de Covid, est reparti comme avant.

Á titre d’exemple, je citerai la récente parution des « Dialogues du tourisme équitable », organisés par l’Association pour le Tourisme Équitable et Solidaire (ATES), posant la question : « Quel rôle pour le tourisme équitable dans la transition écologique ? »

Quels modèles alternatifs prônez-vous dans votre ouvrage pour réduire l’impact du surtourisme ?

Dans cet ouvrage, je parle assez peu du surtourisme ; depuis sa parution, j’ai poursuivi ma réflexion sur cette question (cf. ma note pour la Fondation Jean Jaurès, publiée quelques mois plus tard : « La surmédiatisation du surtourisme : ce qu’elle nous dit du tourisme (et de ceux qui en parlent) »; mais cette poursuite n’invalide pas pour autant ce que j’en disais dans mon livre et qui était résumé par ce titre : « Surtourisme : surévalué, surmédiatisé, survendu, mais sous-traité », qui me paraît un résumé toujours d’actualité du problème posé.

Autrement dit, les cas réels de surtourisme sont finalement peu nombreux et, de fait, ne devraient pas exister dans les sites gérés par une autorité unique si celle-ci exerce à bon escient sa responsabilité, car on dispose des moyens de traiter ce type de situations, en contingentant, voire en interdisant.

Le reste relève de la subjectivité de ceux qui trouvent un intérêt à fustiger le surtourisme : qu’il s’agisse de professionnels qui souhaitent nous vendre des voyages vers des destinations souvent lointaines, coûteuses en énergie fossile et grosses émettrices de gaz à effet de serre ou de territoires touristiques qui en profitent pour taxer davantage les touristes, souvent en voulant nous faire croire qu’il s’agit d’un outil de régulation des flux.

Pour répondre à la question, il n’y a pas de modèle alternatif, car, l’augmentation de la population mondiale, couplée à la souhaitable progression des taux de départ en vacances dans le monde, va, à l’évidence, contribuer à saturer davantage les sites et lieux les plus convoités à la faveur d’un imaginaire touristique porté par le tourisme international.

Mais, dans les lieux touristiques ouverts où l’on considère que les touristes sont ou seraient trop nombreux, des solutions pour mettre fin à ces excès existent :

  • en premier lieu, jouer sur la capacité d’accueil en cessant d’autoriser son augmentation sans fin (en particulier la transformation des logements permanents en locations touristiques) ;
  • ensuite, chercher à réguler les flux en favorisant leur étalement dans le temps et dans l’espace ; mais ce sont là des solutions non universelles. Ainsi, certains lieux touristiques ont une saisonnalité dépendante du climat (exemple, la saison des pluies dans la zone tropicale, ou bien la saison des cyclones dans cette même zone) ; étaler les fréquentations dans l’espace vaut dans les territoires bien équipés où des lieux peu visités sont facilement accessibles, mais n’est pas aussi facilement défendable dans des territoires peu ou mal équipés où l’étalement des flux dans l’espace signifie nouveaux aménagements, artificialisation des sols, recul de la biodiversité, etc.

Dans le Dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés (que vous avez co- piloté aux Editions Belin), le tourisme est défini comme un « système d’acteurs, de pratiques et d’espaces qui participent de la recréation des individus par le déplacement et l’habiter temporaire hors des lieux du quotidien ». Quelle définition actualisée donneriez-vous d’un tourisme « soutenable » ou « vert » ?

La définition que vous rappelez me paraît toujours d’actualité car elle repose sur la mise en évidence de quatre éléments constitutifs du tourisme en général, qu’il soit gris, bleu, noir ou vert… :

  1. une approche systémique indispensable pour comprendre l’interaction qui se joue dans le tourisme ;
  2. le ressort profond qui explique le tourisme à travers ses différentes modalités (la découverte, le repos, le jeu, le shopping) ;
  3. la condition de sa réalisation : le déplacement hors de l’espace-temps du quotidien ;
  4. une conséquence de ce qui précède, rarement prise en compte : le touriste est aussi un habitant des lieux qu’il fréquente.

La dimension « soutenable » ou « durable » est donc absente de la définition que vous rappelez, pour deux raisons :

  • d’une part, elle est non constitutive de la compréhension du tourisme ;
  • d’autre part, en raison des contradictions insurmontables que contient la définition du tourisme durable, cette expression étant de l’ordre de l’intention, du programmatique, et non du scientifique.

Je rappellerai, au passage, que le tourisme durable est la déclinaison, appliquée au tourisme, du concept de développement durable, formalisé en 1987 dans l’ouvrage « Our Common Future » (rapport Brundtland) avec, dès le départ, en français, la traduction malheureuse de « sustainable development » par « développement durable » alors que la bonne traduction aurait été « développement soutenable », la référence à la durée aiguillant sur une voie où l’ambiguïté et la confusion règnent en maître.

En effet, qu’est-ce qui est durable dans le tourisme ?

La réponse est « le tourisme » et, plus précisément, les lieux touristiques (cf. Équipe MIT, Tourismes 3. La révolution durable, Belin, 2011), mais certainement pas l’environnement ou les sociétés que le tourisme affecte et transforme puissamment.

Car l’histoire nous montre que plus le tourisme transforme, plus il dure, car il s’adapte à toutes les situations, même les plus hostiles. Du coup, il est très difficile de définir sérieusement le tourisme durable ; en revanche, il est plus aisé de donner une définition de l’écotourisme : « un tourisme centré sur la découverte de la nature dans le respect de l’environnement et de la culture locale. »

La différence tient à ce que cette définition est purement descriptive et ne s’appuie pas sur un processus aussi incertain que contradictoire.

De facto, l’écotourisme est généralement organisé pour des groupes restreints ; les prestataires de services partenaires dans les destinations sont le plus souvent de petites entreprises locales ; il minimise les retombées négatives sur l’environnement naturel et socioculturel ; il favorise la protection des zones naturelles utilisées comme attractions écotouristiques (sources de revenus, d’emplois) et, ainsi, fait davantage prendre conscience aux habitants du pays comme aux touristes de la nécessité de préserver le capital naturel et culturel.

Récemment, en me rendant dans les Cévennes, j’ai pu observer l’organisation et le fonctionnement d’un territoire écotouristique offrant un modèle d’un autre type de tourisme, à côté du tourisme des grandes concentrations du littoral languedocien, d’un tourisme qui atteint plus facilement un état d’équilibre, d’autant plus que la présence du Parc national est un facteur de stabilité et un moyen d’éviter de commettre certaines erreurs (notamment, la création d’installation d’enneigement artificiel alors qu’aux altitudes concernées, la pratique du ski est condamnée à court terme).

Enfin, pour répondre plus directement à votre question, je dirais qu’un tourisme « soutenable » est ou serait un tourisme ayant la capacité de parvenir à un état d’équilibre permettant à un territoire de vivre en renonçant à la logique du « toujours plus » qu’on observe trop souvent un peu partout et qui se traduit par une artificialisation croissante des sols, des atteintes de plus en plus nombreuses à la biodiversité, le recours à davantage d’énergies fossiles, etc.

Label d’Agir pour un tourisme responsable (ATR) attribué au croisiériste Voyages d’exception, Easy Jet Holidays lauréat du prix Avenir durable aux Globe Travel Awards 2022 (partenaire de l’OMT), Air France « partenaire » des campagnes Explore France d’Atout France… les labels, certifications et récompenses multiples octroyés à des acteurs du tourisme dont l’engagement « durable » peut être questionné sont-ils une bonne chose pour la lisibilité et la compréhension de ce que devrait être le tourisme « soutenable » tel que vous le nommez ?

Ces labels et ces récompenses décernés par des associations internationales directement liés aux grandes entreprises du tourisme sont le plus souvent (il y a des exceptions, par exemple, le Label Destination Innovante Durable, initié par France Congrès et Évènements) de bons exemples de l’utilisation abusive du tourisme durable relevant clairement du greenwashing.

C’est du reste ce que j’avais pointé dans mon livre précédent (« Réinventer le tourisme. Sauver nos vacances sans détruite le monde », éditions du faubourg, 2021), en prenant l’exemple de Sir Bani Yas (Abu Dhabi), proclamée « meilleure destination touristique durable au monde » pour 2019.

Je concluais la présentation de cette étude de cas ainsi :

Accès en avion ou bien en bateau après 3h30 depuis l’aéroport international, trois resorts dans un lieu qui n’a pas d’eau et ne produit aucune denrée agricole, safari en 4×4, voilà bien une destination qui en dit long sur la manière dont le système touristique réinterprète la durabilité.

Quels métiers faudrait-il selon vous faire émerger ou développer dans les années à venir dans la perspective d’un tourisme (vraiment) « durable » ?

Je ne sais pas s’il s’agit uniquement de métiers nouveaux ou bien de préoccupations et de compétences à intégrer dans les métiers actuels.

Cela dit, parmi les métiers nouveaux, je verrais bien celui-ci : « Chargé(e) de l’optimisation de la performance touristique » (pour maximiser le rendement du lieu en étant à la fois plus respectueux de l’environnement, de la société d’accueil et du touriste, considéré comme un habitant temporaire), cette fonction pouvant s’exercer à différentes échelles (du niveau local au niveau national), car la recherche d’un état d’équilibre me semble être un objectif prioritaire pour toute politique touristique sérieuse dans une destination mûre comme la France, en particulier depuis que le plan « Destination France », à l’initiative du gouvernement Castex (novembre 2021), s’est fixé pour ambition de faire de la France la première destination de tourisme durable.

Autre suggestion, complémentaire de la précédente : « Chargé(e) de tourisme réflexif », le concept de « tourisme réflexif » visant à constituer une méthodologie d’adaptation des lieux touristiques aux nécessaires mutations à venir.

géographie spécialiste du tourisme soutenable
ouvrage Réinventer vraiment le tourisme

Le train du tourisme responsable est en marche

Depuis une quinzaine d’années, les actions, les projets, les produits, les services, les dispositifs… qui intègrent peu ou prou les enjeux d’un tourisme durable ont fortement progressé.

Comparateurs en ligne, applis dédiées, géolocalisation, cartographie digitale, réalité augmentée, réseaux sociaux, blogs de voyage… servent les desseins de ce e-tourisme alternatif et concordent avec l’essor fulgurant d’Internet et des smartphones.

Grâce aux Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication, les initiatives (calcul de l’empreinte carbone des voyages, comparateurs de séjours responsables, guides de voyages en ligne éthiques…) fleurissent de part et d’autres pour réduire l’empreinte carbone du secteur. Elles sont, dans certains cas, soutenues par des investissements publics.

Des labels dédiés au tourisme éthique

Green Globe, Ecolabel européen, Tourisme équitable, Eco-table, Clé verte, Charte européenne du tourisme durable… labels et certifications officiels et privés sont légion en France et dans le monde.

Les professionnels peuvent y avoir recours pour attester de leur engagement dans la transition écologique. Qu’il soit réel ou contestable.

Reste que l’investissement requis, la notoriété du label, la complexité des modalités d’accès, les moyens de contrôle… constituent parfois des freins importants, pour les toutes petites entreprises en particulier.

L’ADEME a dressé une sélection de 100 labels existants. Elle couvre une quinzaine de typologies d’activités (Alimentation, Hébergement, Mobilier…).

Le train doit encore faire face à la concurrence de l’avion

L’empreinte carbone d’un déplacement en avion est 30 à 70 fois supérieure à celle du même trajet en train selon les comparateurs utilisés, y compris celui de l’Aviation civile.

En France, voyager en train coûte pourtant sensiblement plus cher. En moyenne, 2 à 3 fois plus selon le déplacement concerné, d’après une étude de Greenpeace. Mais l’écart peut s’avérer très largement supérieur en fonction de la destination choisie.

Ces différences de tarif sont dues à une fiscalité à double vitesse :

  1. outre les taxes sur l’énergie et la TVA, la SNCF répercute la part des péages ferroviaires sur ses billets payés par les voyageurs. Ces redevances d’utilisation et d’entretien des infrastructures ferroviaires représentent environ 40% du prix d’un trajet. En France, ce ratio représente en moyenne 8 euros par kilomètre, contre 2,8 euros en Italie et 1,45 euros en Suède.
  2. les compagnies aériennes ne paient quant à elles ni taxe sur le kérosène ni TVA sur les vols internationaux, et bénéficient de subventions financées par les contribuables.

Faire payer le voyageur éco-responsable et sponsoriser celui qui pollue, affirmerait un esprit taquin.

Un choix politique qui coïncide avec le niveau dérisoire d’investissement de l’Etat en faveur du train : 4,6 euros par habitant, contre 115 en Italie et 245 en Suède. La France étant à la toute dernière place en la matière, les marges d’amélioration demeurent conséquentes.

Si l’on en croit le baromètre « Sobriétés et modes de vie » publié en mars dernier, une majorité de français serait favorable à plus d’interventionnisme de l’Etat.

Pour 72% des Français, l’Etat devrait faire plus pour préserver l’environnement, même si cela signifie contrôler ou limiter certaines pratiques (voyages en avion, déplacements avec des véhicules qui roulent à l’essence…).

ADEME • Mars 2024

tourisme durable avec le train

Plusieurs enquêtes ont enfin mis en évidence l’importance de disposer de normes qui tiennent compte des données et projections les plus récentes. Ainsi les normes européennes de construction des voies ferrées et des gares, auxquelles se réfèrent SNCF Réseau et SNCF Gares et connexions, n’ont pas encore été adaptées au changement climatique. Depuis le 1er janvier 2020 et le passage de la SNCF au statut de société anonyme, la holding a mis en place un comité stratégique d’« adaptation au changement climatique », qui a retenu deux scénarios climatiques de référence pour la réalisation des études de vulnérabilité des réseaux et équipements de la SNCF. Toutefois, alors qu’elle a décidé de généraliser ces études, l’entreprise n’a pas encore instauré de dispositif permettant de mesurer les avancées réalisées par ses filiales et ne leur a imposé aucune obligation de reporting.

Rapport de la Cour des Comptes • Mars 2024

ENTRETIEN AVEC ELSA MIROUX (ATES)

Entretien avec Elsa Miroux, Responsable du pôle Garantie et Expertise de l’ATES (Association pour le Tourisme Equitable et Solidaire).

Pourriez-vous présenter succinctement l’ATES et ses missions ?

L’ATES est un réseau professionnel d’acteurs et de spécialistes du tourisme équitable et solidaire.

Créée en 2006, l’ATES regroupe plus de 35 producteurs de voyages, opérateurs de tourisme en France et membres associés, convaincus que le voyage peut être un formidable levier de développement des territoires, de solidarité et d’épanouissement personnel s’il respecte quelques principes clairs et mesurables.

À l’ATES, nous défendons les valeurs ancrées dans l’Economie Sociale et Solidaire, le commerce équitable, la solidarité locale et internationale et le développement durable. Ensemble, nous œuvrons pour un tourisme qui limite les impacts négatifs sur les pays de destination tout en maximisant les impacts positifs.

Les missions du réseau :

  • Garantir les pratiques des organisations touristiques engagées dans le tourisme équitable et solidaire en délivrant le Label Tourisme Équitable
  • Animer et accompagner le réseau des acteurs du tourisme équitable et solidaire (formations, ateliers d’échanges, rencontres…) et déployer l’expertise sur le Tourisme équitable et solidaire auprès de nombreux partenaires, dans le cadre de projets thématiques
  • Diffuser les valeurs et les pratiques du tourisme équitable et solidaire auprès des institutions et des partenaires (publications d’articles, interviews, interventions dans des colloques, des formations, des comités et groupes de travail
  • Faire connaître l’offre touristique équitable et solidaire des opérateurs labélisés Tourisme équitable et sensibiliser les voyageuses et voyageurs aux enjeux du tourisme équitable et solidaire.

Il existe de nombreux labels (dont le vôtre) et de certifications permettant aux professionnels du tourisme de valoriser, à tort ou à raison, leur implication dans les transitions. Cette profusion ne crée-t-elle pas de la confusion chez le consommateur ? Comment s’assurer du degré d’exigence de ces labels et donc de leur fiabilité ?

Tout d’abord, à la différence du secteur alimentaire, les labels dans le tourisme se sont pour la plupart spécialisés sur un métier spécifique : les hébergements, les voyagistes, etc. C’est un premier pas pour aider les consommateurs dans leur choix de prestataire.

Il y a donc une variété de labels et de certification durables dans le tourisme mais finalement, ramenés à chaque métier cela représente 2 voire 3 démarches maximum.

Ce qui brouille peut-être les pistes aujourd’hui c’est la multiplication des démarches internes de plateforme de réservation en ligne, qui elles manquent de transparence.

En effet, l’existence de nombreux labels dans le tourisme mais aussi ailleurs peut créer de la confusion si l’information donnée aux consommateurs est incomplète ou faussée (notamment à travers le Green et le Fairwashing).

Pour aider les consommateurs dans leur choix éthique, c’est donc aux labels d’avoir une démarche transparente et claire en rendant accessible facilement son référentiel et sa démarche.

Lorsqu’il n’est pas aisé de comprendre quelles sont les promesses concrètes du label et que des terminologies très larges sont utilisées c’est un premier drapeau rouge.

Il faut aussi être vigilant sur l’indépendance des labels vis-à-vis des structures candidates : les démarches internes d’entreprises, les mentions « durables » sur les plateformes de réservations peuvent en effet questionner sur l’exigence vis-à-vis des structures.

Pour finir, le commerce équitable est régi par la loi Climat et Résilience de 2021.

Il n’est alors pas possible d’utiliser une sémantique « éthique » ou « équitable » sans respecter les points de la loi qui sont très clairs. Le commerce équitable c’est :

  • des prix rémunérateurs pour les producteurs, basés sur les coûts de production et une négociation équilibrée ;
  • Un partenariat commercial pluriannuel entre les producteurs et les acheteurs;
  • Le versement d’un montant supplémentaire pour financer des projets et dynamiques collectives;
  • Une autonomie des producteurs grâce au renforcement des organisations de producteurs avec une gouvernance démocratique;
  • La transparence et la traçabilité des filières;
  • La sensibilisation des consommateurs à des modes de production socialement et écologiquement durables;
  • La valorisation des modes de production respectueux de l’environnement et de la biodiversité, tels que l’agroécologie.

Ainsi, quand on choisit un séjour labellisé Tourisme Equitable, on a la garantie que le voyagiste respecte la loi de 2021 et les engagements cités précédemment.

Quels conseils donner à un jeune qui souhaite exercer un métier du tourisme durable et cherche une formation post-bac spécifique ?

Comme pour les labels, il faut se méfier des promesses floues de certaines écoles ou formations et décortiquer les programmes des cours afin de comprendre la véritable place du tourisme durable dans la formation : est-ce une notion qui irrigue tout l’enseignement ou bien juste un module unique dans l’année ?

Il peut être aussi intéressant de regarder sous quels angles est abordée la question du tourisme durable car c’est un sujet vaste et qui recouvre un nombre important de sous-secteurs et donc de métiers : parle t-on bien des trois piliers du tourisme durable : l’environnement, le social et l’économie ?

Responsable du pôle Garantie et Expertise de l'ATES
ENTRETIEN AVEC CÉCILE RONDEAU (FUTOURISME)

Entretien avec Cécile Rondeau, Responsable communication et partenariats Pop’Sciences / Université de Lyon.

Initié en 2021 et coordonné par l’Université de Lyon, le projet de webdocumentaire Futourisme vise à penser l’avenir du tourisme de la région Auvergne Rhône-Alpes à l’horizon 2050. Quelles furent les motivations de départ ayant conduit à la mise en œuvre de ce projet ?

Le projet Futourisme invite à s’interroger sur l’avenir du tourisme, secteur ébranlé par la crise COVID et dont l’évolution est nécessaire notamment du fait de la crise écologique.

À quoi ressembleront donc les pratiques touristiques en 2050 en région Auvergne-Rhône-Alpes (AURA) ? C’est la question que les quatre universités régionales (Université Clermont Auvergne, Université Grenoble Alpes, Université Savoie Mont Blanc et Université de Lyon) impliquées dans le projet se sont posées et invitent à se poser.

Notre rôle en tant qu’université est de donner un éclairage scientifique, de proposer des clés de réflexions, de créer le débat entre grand public, professionnels et chercheurs.

Pour aborder la question de la nécessaire transition touristique de manière suffisamment large, nous avons choisi de questionner différentes facettes du tourisme tout en prenant en compte certaines spécificités géographiques.

Le webdocumentaire se découpe donc en 4 épisodes :

  • le tourisme de montagne,
  • le tourisme mémoriel,
  • le tourisme culturel et patrimonial
  • et les nouvelles économies touristiques.

Quelle synthèse pouvez-vous livrer de cet exercice et sur quoi a-t-il débouché concrètement ?

Futourisme est un projet de médiation/vulgarisation scientifique. Il ne visait donc pas à faire émerger des pistes d’actions, notamment pour les professionnels du secteur.

Avec ce webdocumentaire, il s’agit avant tout de plonger dans la thématique du tourisme avec une vision 360° du sujet.

Le visiteur qui parcourt la plateforme futourisme est invité à réfléchir à ce que peut être le tourisme de demain avec les éclairages de sociologues, historiens, psychologues, économistes, glaciologues ou encore acteurs de terrain.

Avec ces regards croisés, nous pouvons mieux comprendre les enjeux liés au tourisme, nous interroger sur les évolutions possibles ou souhaitées des pratiques, anticiper les questions qui sont ou seront soulevées.

A quoi pourraient ressembler les pratiques touristiques en 2050 ?

Balades sur les plages du débarquement, visites guidées de mémoriaux étiquetées « tourisme mémoriel » : ces offres qui mettent en avant le patrimoine historique – souvent traumatique – se multiplient.

Elles proposent, au-delà du devoir de mémoire, des clés de compréhension du monde dans lequel nous vivons. Invitations au tourisme de proximité, incitation au « slow tourisme » ou aménagements permettant une vraie rencontre entre touristes et locaux se développent : ces évolutions invitent à développer un autre imaginaire autour du tourisme.

Elles posent aussi les questions de la nécessaire concertation et collaboration entre habitants, commerçants, collectivités territoriales ou encore entreprises… Le projet Futourisme nous invite à voyager dans le temps, à réfléchir aux possibles et/ou aux souhaitables.

Néanmoins, certaines pistes envisagées à travers ce voyage en 2050 font écho à des tendances déjà en place, raison de plus pour s’y intéresser et les mettre en débat.

Quelle pourraient être les nouveaux métiers du tourisme durable susceptibles d’émerger dans les années à venir ?

Pour éviter les conséquences du « sur-tourisme » qui les engorge et les endommage, certains lieux prisés et très fréquentés (criques du parc national des Calanques, Venise, le Mont Fuji…) s’adaptent.

Ils mettent en place et généralisent des mesures parfois inédites : réservation obligatoire, tarification spéciale, quota de visiteurs, fermeture temporaire voire totale…

Des nouvelles activités ou pratiques professionnelles peuvent se développer autour de ces récentes stratégies de gestion des sites touristiques.

En mettant les questions écologiques au cœur des réflexions et des offres touristiques, les métiers ou pratiques professionnelles sont amenés à évoluer : agences de voyages axées sur le tourisme durable (avec notamment des déplacements moins carbonés) ou sur le tourisme de proximité par exemple.

L’évolution des pratiques touristiques va de pair avec des changements de lieux visités ou d’activités proposées dans ces lieux : tourisme dans le Nord de la France pour y trouver de la fraicheur, tourisme de montagne pendant l’été…

Face à ces évolutions, des adaptations sont nécessaires en matière de politique touristique (nouvelles offres, hébergements, aménagements…) ou de valorisation culturelle des lieux (valorisation autour de la montagne en dehors du ski de piste par exemple).

Il ne s’agit donc pas forcément de nouveaux métiers mais de ne nouvelles politiques ou pratiques touristiques ou d’activités réorientées dans l’espace ou dans le temps.

Responsable communication et partenariats Pop’Sciences/Université de Lyon

Plan destination France : cap vers le tourisme durable

Présenté le 20 novembre 2021 par le Premier ministre, le plan Destination France a pour ambition de conforter la France comme première destination touristique mondiale et d’en faire la première destination de tourisme durable, grâce à un secteur porteur d’excellence, de croissance et d’emploi.

Direction Générale de l’Entreprise

Parmi les 20 mesures (réparties sur 5 axes principaux) que compte ce « plan de reconquête et de transformation du tourisme » :

L’une a débouché sur la création d’un « Réseau d’excellence des écoles et formations du tourisme chargé de renforcer et de rendre attractives et visibles les formations du tourisme ».

Ce réseau, lancé au printemps 2023, accueille 6 établissements :

  1. l’IFIS (Université Gustave Eiffel);
  2. l’ITCA (Université Côte d’Azur);
  3. l’IAE Savoie Mont-Blanc (Université Savoie Mont-Blanc);
  4. l’IREST (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne);
  5. l’ISTHIA (Université Toulouse Jean Jaurès);
  6. l’ESTHUA (Université d’Angers).

Doté d’un budget de 8 millions d’euros, le réseau a participé à plusieurs actions visant à améliorer la visibilité et l’attractivité des formations en tourisme : Semaine des métiers du tourisme, salons professionnels, New Explorer Challenge, Hackathon « Tech For Tourism »…

Cinq autres mesures ont pour objectif de « répondre aux enjeux de transformation du secteur » :

  • Élargir le périmètre et renforcer les moyens du Fonds tourisme durable.
  • Accompagner de manière spécifique l’adaptation des campings au changement climatique en zone littorale.
  • Moderniser et verdir les classements des hébergements touristiques.
  • Mettre en place des outils visant la réduction de l’empreinte écologique du secteur et adopter d’un tableau de bord du tourisme durable.
  • Au sein du fonds Destination France, créer un volet de 44 millions d’euros pour soutenir l’investissement dans les infrastructures touristiques durables.
couverture plan destination france

TFHTS : l’autre réseau de formations au tourisme

Fondée en 2022, l’association Top French Hospitality and Tourism Schools regroupe 4 écoles supérieures du Tourisme et de l’hôtellerie délivrant des diplômes visés par le ministère de l’enseignement supérieur : L’Ecole Supérieure de Tourisme (Yschools), FERRANDI Paris, L’Institut Lyfe et Excelia Tourisme School.

Il y est question de « French Hospitality and Tourism Touch », « d’attractivité du secteur du tourisme et de l’hôtellerie », « d’écosystème de co-construction des compétences » (sic), mais assez peu de tourisme durable (podcasts d’invités exceptés).

Excelia Tourism School se révèle bien plus prolixe sur le sujet.

ENTRETIEN AVEC ANTOINE ANGEARD (ADN TOURISME)

Questions à Antoine Angeard, Directeur Général de la Fédération nationale des organismes institutionnels de tourisme (ADN Tourisme).

Comme indiqué sur le site de l’association, la fédération « ADN Tourisme est née le 11 mars 2020 du regroupement des trois fédérations historiques des acteurs institutionnels du tourisme, Offices de Tourisme de France, Tourisme & Territoires et Destination Régions ». Quelles sont ses missions et actions spécifiques en matière de tourisme durable ?

Avant toute chose, ADN Tourisme préfère employer le terme de « tourisme responsable » à « durable ». La différence que nous faisons est d’attribuer un côté « passif » au tourisme durable et un côté plus « actif » et engageant au tourisme responsable dans le sens où la responsabilité incombe tant aux touristes qu’à tous les socioprofessionnels publics et privé qui construisent l’offre.

Et ce terme est dans notre raison d’être depuis la création de la fédération fusionnée en 2020 :

Nous agissons ensemble pour un tourisme responsable et de qualité.

Nous avons d’ailleurs présenté dès 2021 à notre premier Congrès à Agen un manifeste en faveur d’un tourisme responsable composé d’une dizaine d’engagement pour la fédération et le réseau touchant à la vision du tourisme, l’accompagnement à la transition écologique, à la formation, à l’hospitalité ou encore à l’observation plus qualitative du tourisme.

Sur les 10 dernières années, avez-vous constaté une évolution notable des différentes formes d’activités que pouvait prendre le tourisme « durable » en France ?

Oui, via l’écotourisme, l’agritourisme, le tourisme nature qui étaient des thématiques déjà abordées pré-covid, mais plus timidement, plus à la marge. Une accélération est incontestable post-covid (cf. enquête sur les nouvelles aspirations des Français), même si il reste un delta entre aspiration et passage à l’action.

Nous constatons une prise de conscience indéniable, et c’est toujours la base d’un changement de comportement, mais d’une manière générale, les Français ne « consomment » pas encore en tant que tel du tourisme responsable et les imaginaires ont besoin d’évoluer comme l’explique très bien Marie STUTZMANN dans cet article paru il y a quelques jours.

Dans un rapport publié en septembre dernier, ADN dresse 4 scénarios prospectifs pour le tourisme à l’horizon 2033. Le 1er scénario (tendanciel), le plus probable selon Marc Richet (Directeur Général du CRT Centre-Val de Loire), évoque des « changements immobiles ». Autrement dit, le tourisme serait « une activité résilience mais qui continue de se développer malgré ses impacts environnementaux ». Dans le cadre de ce scénario, les acteurs du tourisme s’adapteraient à un climat qui se dégrade plus qu’ils ne chercheraient à réduire leur empreinte. Quelle incidence pourrait avoir ce scénario sur les actions actuellement mises en place par ADN ?

Il y a une nécessité d’adaptation (des comportements, des activités, des acteurs…), notamment à court terme afin de faire perdurer une activité économique. Mais la seule adaptation sans changement plus profond des comportements ne suffira pas.

Parallèlement, il y a donc un besoin de diminution (des émissions de GES, une optimisation du temps passé sur place…). Pour répondre à ces deux besoins, c’est justement aux acteurs institutionnels du tourisme, légitimes à porter ce discours, à renforcer leurs actions pour l’accompagnement des prestataires à la transition écologique.

En décembre dernier, Atout France s’est livré au même exercice, avec, là aussi, 4 scénarios (Horizons 2040 – Construire ensemble les tourismes de demain). Qu’avez-vous pensé de cette étude prospective ?

Elle est très complémentaire à la nôtre. Celle d’Atout France est plus centrée sur le monde et les tourismes de demain là où la nôtre est, plus logiquement, centrée sur l’évolution de nos structures et des métiers de nos adhérents.

De nombreux organismes dont le vôtre oeuvrent pour la promotion d’un tourisme « responsable » qui tient compte de l’impact nocif sur l’environnement des acteurs du secteur. L’avion demeure pourtant un moyen de transport « toléré » (Agir pour un Tourisme Responsable compte ainsi Air France parmi ses partenaires) bien que sa nocivité soit avérée et qu’il ne concerne qu’une frange restreinte de la population. Quelle est la position d’ADN sur ce sujet ?

En effet, les trajets en avion ne concernent pas toute la population française, loin de là. Toutefois, il reste un incontournable pour certains territoires tels que les outre-mer qui sont complètement dépendant des liaisons aériennes pour leur activité.

En métropole, nous souhaitons renforcer le développement des moyens de transport moins impactant en matière d’émissions de GES (train, covoiturage), mais aussi inciter les touristes à venir peut-être moins souvent, mais plus longtemps. Cela permet aussi de mieux s’imprégner de la culture d’un territoire.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui souhaite exercer dans un métier du tourisme durable ?

Nous les invitons à être curieux, polyvalents et pragmatiques. Le tourisme est un secteur économique vraiment très varié, transversal à de nombreuses activités avec des métiers aussi riches et variés qu’il existe de destinations.

Antoine Angeard DG ADN tourisme

Tour du monde des formations et métiers de l’écotourisme

Il en va du tourisme comme d’autres secteurs industriels : les formations qui y mènent sont diversifiées. Autrement dit, il n’est pas toujours nécessaire d’entamer un cursus spécifique pour prétendre accéder à un métier du tourisme. Un Master en gestion, un Bachelor en web design, un BTS en communication… peuvent conduire à exercer dans ce domaine d’activités, qu’il soit « durable » ou pas.

Quant aux formations spécialisées dans les métiers du tourisme, il en existe plus de 2000, publiques et privées. Elles couvrent des secteurs variés : gastronomie, hôtellerie, tourisme d’affaires, événementiel, patrimoine…

S’agissant du tourisme durable, la difficulté tient principalement à la façon dont les formations tiennent compte des enjeux de la transition.

Certaines formations intègrent pleinement et de façon transversale ces enjeux. D’autres se contentent de proposer un cours sur la RSE ou le tourisme durable. D’autres encore n’abordent ces thématiques que pour l’un ou l’autre de leurs diplômes, quand certaines n’y font tout bonnement pas allusion.

Enfin, d’autres filières (sportives, agricoles…) permettent aussi d’accéder à un métier du tourisme durable (Certificat de Spécialisation tourisme vert, accueil et animation en milieu rural, BPJEPS spécialité éducateur sportif…).

Pas simple de s’y retrouver.

Les formations liées au tourisme sont souvent pléthoriques et peu lisibles (…) Une enquête réalisée par le ministère de l’Enseignement supérieur fait apparaître une inadéquation partielle entre l’offre de formation supérieure dédiée au tourisme et les besoins des employeurs.

Tourisme et développement durable en France • CESE • novembre 2014

Ecoles généralistes proposant un parcours spécifique, écoles spécialisées permettant d’accéder à des diplômes de niveaux différents, universités… Il conviendra d’interroger la ou les formations envisagées pour cerner la façon dont ces thématiques sont prises en compte dans les programmes.

Les voyages forment la jeunesse, dit-on. En l’occurrence, la jeunesse aura besoin de se former au périple qui l’attend pour trouver le parcours souhaité.

Rapport de la cour des comptes de décembre 2023

La prise de conscience par l’enseignement supérieur des enjeux de la transition écologique est récente. De nombreuses initiatives ont été prises ces dernières années en la matière et les politiques menées dans les établissements commencent à se mettre en place. Elles sont cependant encore insuffisantes pour atteindre les objectifs affichés, manquant en particulier de nombreux outils pour développer une démarche rigoureuse, cohérente et efficace.

Récapitulatif des recommandations sur la formation :

  • Développer la fonction d’ingénieur pédagogique se consacrant à la transition écologique, pour mieux accompagner son intégration dans les enseignements (ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche).
  • Renforcer et évaluer les actions de valorisation des engagements en faveur de la transition écologique des personnels de l’enseignement supérieur et des étudiants (ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, établissements d’enseignement supérieur et de recherche).

En savoir+

Formations tourisme durable jusqu’au bac

CAP (Certificat d’Aptitude Professionnelle)

Destiné à celles et ceux qui souhaitent intégrer rapidement la vie professionnelle, le CAP offre un premier niveau de qualification qui peut être acquis en 1, 2 ou 3 ans selon la situation de l’élève.

Parmi les quelques 200 spécialités existantes, peu donne accès à un métier du tourisme (Commercialisation et services en hôtel-café-restaurant; Cuisine…) et aucune n’aborde le tourisme durable.

Une poursuite d’études est possible en première professionnelle ou pour une Mention Complémentaire.

D’autres diplômes qui ne requiert pas le baccalauréat peuvent donner accès à des métiers du tourisme : BPJEPS (Brevet professionnel de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport -animateur touristique), BAFA (Brevet d’Aptitude aux Fonctions d’Animateur)…

Bac général ou technologique

Pour la voie générale et technologique, le choix des spécialités, des séries et des enseignements optionnels en fin de seconde (voire en 3ème), puis en première, peuvent faciliter l’orientation vers un métier du tourisme durable et vers la formation post-bac qui y conduit.

Ces choix déprendront du métier envisagé, s’il est déterminé. Et du moment au cours duquel ils doivent être faits (3ème, seconde ou première). Il convient de noter par exemple que la série STHR (Sciences et technologies de l’hôtellerie et de la restauration) du bac technologique doit être choisi dès la 3e.

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Bac professionnel

Dans le cas d’une orientation en voie professionnelle, les choix se font dès la seconde sur le principe des Familles de métiers. Chaque famille pouvant accueillir jusqu’à 10 spécialités. La famille des métiers de l’hôtellerie-restauration n’en propose que deux : Cuisine et Commercialisation et services en restauration.

A NOTER : parmi les 12 filières des quelques 116 Campus des métiers et des qualifications d’excellence, il existe une spécialité Tourisme, bien-être et gastronomie présente dans plusieurs régions.

En savoir+

Formations tourisme durable post-bac

On l’a dit : plusieurs centaines de formations au tourisme, publiques et privées, sont aujourd’hui disponibles en France et à l’étranger.

Les enjeux du tourisme durable y sont abordés différemment (quand ils le sont), selon le secteur d’activité ou le métier ciblé.

Lister ici l’ensemble de ces formations n’auraient guère de sens, sans énumérer parallèlement les critères permettant de faire un choix éclairé (prise en compte des particularités du tourisme durable, coût de la formation, nature et niveau de diplôme, spécialisations et options, implantation géographique, modalités d’admission…).

 À NOTER

BTS / BTSA / DEUST

  • Niveau Bac+2 (diplôme d’état / 120 crédits E.C.T.S)
  • Métiers : Conseiller voyages, Agent réceptif, Guide accompagnateur, Animateur de tourisme local, Réceptionniste…
  • Poursuite d’études : Bachelor, Licence professionnelle…
  • Tourisme durable : BTSA Gestion et Protection de la Nature; BTSA viticulture-œnologie; BTSA DATR – Développement, animation de territoires ruraux; BTS Métiers des Services à l’Environnement; DEUST Guide nature multilingue; DEUST technicien de la mer et du littoral…

Licence / Licence Pro / Bachelor visé

  • Niveau Bac+3 (diplôme d’état / 180 crédits E.C.T.S)
  • Métiers : Chargé de projets touristiques, Conseiller voyage, Chargé de mission tourisme et loisirs dans les collectivités territoriales, Directeur OT…
  • Poursuite d’études : Master
  • Tourisme durable : Licence pro Métiers du tourisme : communication et valorisation des territoires; Licence pro Protection et valorisation du patrimoine historique et culturel; Licence pro Chef de projet touristique; Licence géographie et aménagement; Licence 3 tourisme et développement; Bachelor Management du Tourisme et de l’Hôtellerie; B.U.T. Carrières sociales parcours villes et territoires durables; Licence Pro e-commerce et marketing numérique – parcours Développement durable des territoires par l’e-commerce et l’e-tourisme; L3 Tourisme, hôtellerie, événementiel – Spécialisation Gestion responsable et durable du tourisme…

Master

  • Niveau Bac+5 (diplôme d’état / 300 crédits E.C.T.S)
  • Métiers : Chargé de mission, Responsable de structure d’hébergement touristique, Agent de valorisation du patrimoine …
  • Poursuite d’études : Master
  • Tourisme durable : Master tourisme parcours Gestion des unités d’hébergement et séjours touristiques; Master tourisme parcours tourisme et développement durable des territoires; Master tourisme parcours Management du tourisme durable; Master tourisme parcours Management Des Transitions; Master 2 Gestion des territoires et développement local – parcours Ingénierie de la transition touristique et écologique…

Exemples d’universités intégrant les enjeux du tourisme durable dans leurs formations

Exemples d’écoles professionnalisantes (titre RNCP) intégrant les enjeux du tourisme durable dans leurs formations

Exemples de formations à l’étranger spécialisées dans le tourisme durable (en anglais)

 

À VOIR AUSSI

ENTRETIEN AVEC MATHILDE PULH (IAE DIJON)

Questions à Mathilde Pulh, Professeur des Universités en Sciences de Gestion et Responsable du master MAnagement du Tourisme et de la Culture (MATC) à l’IAE de Dijon (Université de Bourgogne).

Dans le secteur de l’hôtellerie-restauration en particulier, les métiers du tourisme peuvent être perçus comme peu attractifs en raison des contraintes qu’ils supposent (horaires décalés, temps partiels subis, faible rémunération…) ou de perspectives d’évolution limitées. Ces éléments contribuent d’ailleurs aux difficultés que rencontrent les employeurs pour trouver des candidats. Comment expliquer ce désintérêt ?

Le secteur de l’hôtellerie-restauration est un secteur fabuleux car il repose sur des fondamentaux précieux comme l’hospitalité, l’art culinaire, l’évasion, la découverte, les expériences partagées…

Porteur de nombreux « métiers-passion », les employeurs ont pu longtemps développer leur activité sur des conditions de travail complexes en raison justement des horaires décalés, des temps partiels parallèlement à des rémunérations peu attractives.

Les diplômés et les jeunes arrivant dans le monde du travail aujourd’hui sont bien évidemment différents de ceux qui y entraient il y a 10 ou 20 ans et ils n’acceptent plus ces contraintes même pour des métiers passions.

Comment leur reprocher ? Le marché était déjà tendu avant la crise Covid qui n’a fait que renforcer ce décalage entre le fonctionnement du secteur et les aspirations parfaitement raisonnables de ces jeunes générations.

Et ce sont elles qui sont maintenant en situation de force. Certains établissements ont parfaitement compris qu’ils ne pourraient attirer les compétences et surtout les fidéliser en leur sein sans redéfinir les conditions de travail et la rémunération. Une telle transformation n’est pas évidente, mais elle est nécessaire.

Dans un rapport de 2014 (Tourisme et développement durable en France), le Conseil Economique, Social et Environnemental, notait : « Le tourisme englobe des métiers très différents mais ils sont mal répertoriés et classés. En outre, de nombreux métiers ne sont pas connus et ne peuvent donc attirer les personnes qui pourraient les exercer, c’est le cas des métiers liés au numérique et à l’ingénierie du tourisme ». Que vous inspire ce constat ? Les choses ont-elles évolué en 10 ans ?

En 2024, nous n’en sommes plus du tout là. Un très grand nombre de formations se sont justement développées sur ces compétences de management de projet touristique et prennent en compte les mutations du secteur touristique.

Les évolutions numériques ainsi que les dynamiques environnementales sont aujourd’hui forcément présentes dans des formations de niveau bac+3 ou bac+5, au risque sinon d’être totalement déconnecté de la réalité du secteur.

Les étudiants en sont pleinement conscients et demandeurs de ces compétences qui le touchent personnellement et qu’ils savent également attendues sur le marché de l’emploi. Lorsque nous demandons aux candidats dans notre recrutement en master quelles sont les matières pour lesquelles ils sont le plus en demande, ce sont très souvent celles liées au tourisme durable, aux problématiques contemporaines du tourisme, à la communication digitale, au e-tourisme qui ressortent.

Les attentes les concernant sont fortes et nous ne pouvons les décevoir. Nous avons ainsi renforcé ces enseignements dans notre prochaine offre de formation.

Dans un autre rapport de 2003 remis à Jean-Pierre Raffarin, Premier Ministre de l’époque, la député Arlette FRANCO décrivait les formations universitaires comme ayant « tendance à se multiplier de façon anarchique ». Ajoutant que « l’effort de réflexion (devait) porter sur une meilleure adéquation entre ces formations et la réalité du marché du travail. » Qu’en est-il aujourd’hui ?

Il est certain que le nombre de formations en tourisme a cru de façon exponentielle. Le master que je dirige a été créé en 1992 et à l’époque, il n’avait que très peu de « concurrents ». Les étudiants ont aujourd’hui un choix colossal, tant mieux pour eux.

La plupart des formations savent adopter des positionnements différenciés pour répondre à des problématiques spécifiques et construire un réseau de formation complémentaire.

Le master que nous pilotons (le master Management du Tourisme et de la Culture à l’IAE Dijon) est par exemple spécialisé sur le management de projets touristiques et Culturels.

Notre objectif étant de former les étudiants, de développer leurs expériences professionnelles et in-fine de leur permettre de s’intégrer rapidement et qualitativement sur le marché du travail, je peux vous assurer que nous veillons à ce que les enseignements, les compétences et les dispositifs de professionnalisation proposés soient en adéquation avec la réalité du marché.

Nous faisons intervenir dans la formation de nombreux professionnels du secteurs, parmi lesquels de nombreux Alumni, qui nous aident à maintenir cette adéquation, à faire évoluer en permanence le contenu du master pour qu’il réponde le mieux possible aux exigences du marché. S’il ne l’était pas nos étudiants ne trouveraient pas de stage en M1, ne trouveraient pas d’alternance en M2 et peineraient à s’intégrer professionnellement ce qui n’est pas le cas.

Les formations dédiées aux métiers du tourisme vous paraissent-elles intégrer suffisamment les enjeux environnementaux ?

Je ne vois pas comment il pourrait en être autrement. Je ne sais pas ce qui est proposé exactement par les autres formations, mais concernant notre master, ces problématiques (environnementales mais également sociales, inclusives) sont présentes en permanence.

Des cours spécifiques leurs sont consacrés en M1 et en M2, ainsi que des conférences animées par des professionnels. Mais elles sont aussi développées dans des cours non dédiées car elles font partie de toutes les équations à résoudre actuellement, qu’il s’agisse de problématiques de communication, de création et de management d’événement, de développement territorial, de médiation culturelle, de valorisation du patrimoine…

Les missions proposées aux étudiants dans le cadre de leur stage, de leur projet ou de leur alternance les intègrent de plus en plus. Une formation de qualité et en lien avec son temps ne peut pas les minorer. J’ajouterais que l’IAE Dijon dans lequel est proposé notre formation, a développé une commission RSE, a proposé une journée consacrée entièrement à la thématique des VSS pour tous les étudiants de master.

Nos étudiants sont en attente sur les sujets, tout comme les employeurs. A nous de savoir y répondre.

Quels conseils donneriez-vous à un jeune qui cherche une formation post-bac pour exercer dans un métier du tourisme durable ?

Il est important que les étudiants souhaitant suivre une formation dans le tourisme avec cette sensibilité du tourisme durable regarde attentivement les maquettes pédagogiques des formations pour découvrir en détail les enseignements proposés et les compétences développées.

Il ne faut pas hésiter à échanger en amont avec les responsables pédagogiques de formation mais aussi avec les étudiants suivant ou ayant suivi ces formations pour profiter de leur expertise et expérience. Les Journées Portes Ouvertes des Universités sont là pour ça notamment, comme les rencontres lors des salons étudiants.

Il faut aussi que ces étudiants recherchent à développer au maximum leur expérience de ces métiers en cherchant des stages, des jobs étudiants, des vacations ou encore en faisant du bénévolat dans des structures touristiques pour consolider et/ou affiner leur projet professionnel.

Quand on recherche un métier qui a du sens, quand on recherche une structure employeuse avec laquelle on partage des valeurs, il faut multiplier les expériences pour mieux appréhender la réalité du marché.

S’agissant du tourisme durable, quels sont les métiers qui devraient être amenés à se développer dans les années à venir ?

Je ne suis pas certaine que l’on puisse parler de nouveaux métiers. La base c’est déjà d’intégrer les problématiques RSE a tous les volets des projets touristiques : les métiers du management comme la communication, le marketing, les finances, le contrôle de gestion, les RH doivent intégrer ce volet RSE ; les métiers culturels comme la médiation, la production, le développement des publics tout autant.

Un.e chargé.e de mission RSE ou responsable RSE dans une structure touristique ou culturelle doit connaître l’ensemble des activités de la structure et proposer leur redéfinition pour répondre, pas simplement à des objectifs de développement économique, commercial, mais également à des objectifs sociaux et environnementaux.

Mathilde Pulh IAE Dijon
ENTRETIEN AVEC PASCAL CAPELLARI (EXCELIA)

Entretien avec Pascal Capellari, Directeur Développement Produits d’Excelia Tourism School.

Excelia Tourism School a obtenu la certification UNWTO.TedQual, basée sur le Code Mondial d’Ethique du Tourisme (OMT). De quelle façon intégrez-vous les enjeux de la transition écologique dans vos formations dédiées au tourisme ?

  • Dans les cours : chaque cours a des objectifs pédagogiques, dont un en lien obligatoire avec le DD et la RSE. Donc, chaque enseignant intègre une dimension RSE dans son cours;
  • Dans le cursus : des cours de tourisme éthique sont dispensés chaque année;
  • Nous formons l’ensemble de nos étudiants aux sciences de la vie, ce qui permet de mieux comprendre le réchauffement climatique, les rapports du GIEC, etc.
  • Une mission Climacité obligatoire de 2 mois en lien avec une organisation qui lutte contre le réchauffement climatique;
  • La réalisation d’une enquête de sensibilisation.

S’agissant du tourisme durable, quels sont selon vous les métiers qui devraient être amenés à se développer dans les années à venir ?

Agents de développement touristique : ces professionnels travaillent à la promotion et au développement de destinations touristiques durables. Ils collaborent avec les acteurs locaux pour créer des projets respectueux de l’environnement et des communautés d’accueil.

Agents de valorisation du patrimoine : ils contribuent à la préservation et à la mise en valeur du patrimoine culturel et naturel des destinations. Leur rôle est essentiel pour sensibiliser les visiteurs aux richesses locales.

Agents de voyages : les agences de voyage jouent un rôle clé dans la promotion du tourisme durable. Les agents de voyages peuvent conseiller des itinéraires responsables et éco-friendly à leurs clients.

Animateurs en écotourisme : ils conçoivent et animent des activités touristiques respectueuses de l’environnement. L’écotourisme vise à sensibiliser les voyageurs à la nature et à la biodiversité tout en minimisant l’impact sur les écosystèmes.

Animateurs en tourisme rural et activités de pleine nature : ces professionnels proposent des expériences authentiques en milieu rural, comme des randonnées, des séjours à la ferme, et des activités de plein air. Ils favorisent ainsi le développement local et la préservation des espaces naturels.

Chefs de produit/marché : ils sont responsables de la conception et de la commercialisation de produits touristiques durables. Ils doivent anticiper les tendances et les attentes des voyageurs soucieux de l’environnement.

Parmi les différentes possibilités de financement proposées, un prêt peut être contracté auprès de grandes banques françaises, régulièrement critiquées parce qu’elles sont les « principaux soutiens européens à l’expansion des énergies fossiles ». Pour quelles raisons avoir noué ces partenariats dans le cadre de formations qui s’inscrivent dans une démarche durable ?

Nous avons mis en place un schéma directeur de développement durable ambitieux afin justement de nous fixer des objectifs, notamment, en ce qui concerne la décarbonation.

D’autre part, nous postulons au label RSE.DD de la CGE, qui démontre l’engagement de notre école.

Nous allons, à l’avenir, nous engager, certainement, dans le scope 3 (émissions directes et indirectes dans la chaîne de valeur, des parties prenantes) du GHG Protocol (Green House Gas Protocol). C’est le plus complexe à mesurer.

Pascal Capellari Excelia Tourism school

Ecotourisme : 5 podcasts métiers inspirants

Chef de projet / Chargé de mission tourisme durable

Il étudie, conseille, accompagne, évalue, conçoit, sensibilise, coordonne… Les missions d’un Chef de projet ou d’un Chargé de mission peuvent être vastes. Elles s’inscrivent en général dans des objectifs de développement durable du territoire et de préservation du patrimoine naturel ou culturel dont il dépend.

Je suis Cheffe de projet Formes Emergentes de tourisme

par Julie Dautriche | ADEME

Responsable QHSE dans un hôtel

QHSE (Qualité, Hygiène, Sécurité, Environnement), HSSE (Hygiène, Santé, Sécurité, Environnement), QSE (Qualité, Sécurité, Environnement), SSE (Sécurité, Sûreté et Environnement)… les acronymes ne manquent pas pour qualifier le périmètre d’intervention de la personne en charge de ces sujets : cartographie des risques, formation et sensibilisation des équipes, veille réglementaire, gestion des certifications… Ces prérogatives pourront varier selon le type d’établissements concerné et ses besoins.

Je suis Responsable Qualité Sécurité Environnement

par Justine Ocloo | HOTELS & CO

Concepteur de loisirs verts / séjours écotouristiques

Balades, excursions, séjours, activités… qu’il travaille à son compte, pour celui d’une agence spécialisée, d’un tour opérateur ou d’un office de tourisme, le concepteur/réalisateur de prestations liées au tourisme durable a en charge l’ensemble du montage inhérent à ce type d’activités. Création des thèmes, organisation, mode de transport, itinéraires, tarification, choix des partenaires… font partie de ses attributions.

Je suis Conceptrice de séjours écotouristiques

par Julie Nguyen | Chemins détournés

Eco-entrepreneur dans le tourisme durable

Toutes les formes de tourisme responsable sont envisageables, quel que soit le lieu ou le secteur d’activité (patrimoine et culture, gastronomie, hébergement, conseil en tourisme durable, séjours, excursions…). Outre une parfaite connaissance des règles applicables en matière de tourisme en général et de tourisme durable en particulier, comprendre le fonctionnement d’une entreprise est préférable (gestion, communication…).

J'ai créé mon agence d'écotourisme locale

par Emmanuelle Collot | Mes pieds sur terre

Responsable commercial/développement tourisme durable

De Responsable e-commerce ou e-tourisme à Agent de développement, en passant par Responsable de la commercialisation, Web-marketeur Chef de produit ou Animateur commercial… la vente est au coeur des prérogatives de la personne en charge de promouvoir un produit ou un service éco-touristique. Des compétences en commerce, marketing touristique, gestion… couplées avec la connaissance des enjeux du changement climatique sont requises.

Je suis Directrice Europe en charge du développement

par Mélanie Mambré | Vaolo

Sources & Ressources

Remerciements

Il n’y a d’homme complet que celui qui a beaucoup voyagé, qui a changé vingt fois la forme de sa pensée et de sa vie. Les habitudes étroites et uniformes que l’homme prend dans sa vie régulière et dans la monotonie de sa patrie sont des moules qui rapetissent tout. Pensée, philosophie, religion, caractère, tout est plus grand, tout est plus juste, tout est plus vrai chez celui qui a vu la nature et la société de plusieurs points de vue. Si mon esprit s’est agrandi, si mon coup d’œil s’est étendu, si j’ai appris à tout tolérer en comprenant tout, je le dois uniquement à ce que j’ai souvent changé de scène et de point de vue. Étudier les siècles dans l’Histoire, les hommes dans les voyages et Dieu dans la nature, c’est la grande école. Ouvrons le livre des livres ; vivons, voyons, voyageons. Le monde est un livre dont chaque pas nous tourne une page ; celui qui n’en a lu qu’une, que sait-il ?

Alphonse de Lamartine • Voyage en Orient