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BTS, BUT, Licence pro… ce qu’il faut savoir sur les formations courtes professionnalisantes

BTS, BUT, Licence pro… ce qu’il faut savoir sur les formations courtes professionnalisantes

Les formations courtes professionnalisantes ont toujours le vent en poupe. En 2022, près d’un lycéen sur deux a confirmé un voeu en BTS sur Parcoursup. Et un tiers a opté pour un BUT.

Ces études en 2 ou 3 ans après le bac conduisent par ailleurs à des taux de réussite assez largement supérieurs à ceux des étudiants de licence générale. Ainsi, alors qu’ils sont à peine 30% à obtenir leur licence générale en 3 ans, les étudiants en licence professionnelle ont leur diplôme dans 90% des cas.

Et ils sont autant à décrocher un emploi dans les 18 mois qui suivent la fin de leurs études. L’augmentation continue du nombre d’apprentis dans l’enseignement supérieur (+360% entre 2005 et 2020) témoigne de l’intérêt porté à la professionnalisation par les étudiants.

conseillère orientation mont de marsan

Formations professionnalisantes : quelles études courtes choisir ?

Ce type de formation permet d’accéder au monde du travail suite à l’obtention de son diplôme. C’est pourquoi il conviendra dans un premier temps de définir le ou les domaines d’activité qui pourraient intéresser le jeune.

Il sera par ailleurs primordial de bien choisir la ou les spécialités de ou des formations envisagées et de se renseigner sur les débouchés possibles. Penser aussi à regarder le programme de la formation visée pour avoir un aperçu du contenu et des modalités de la formation (cours théorique, TD, stage, apprentissage…).

Visiter l’établissement, lors des JPO, est tout aussi judicieux. Cela permet d’échanger avec les étudiants, les professeurs, de se projeter dans les locaux et de se faire une idée plus précise des études dans lesquelles s’engager. Toutes ces démarches permettront de s’assurer que ce type formation correspond bien au profil du jeune, à ses besoins, à son parcours…

Enfin, il faut garder en tête qu’avec un bon dossier, il est possible de poursuivre ses études après ce type de formation.

Anne-Laure BallereauConseillère en orientation Mont-de-Marsan (40)

BTS (Brevet de Technicien Supérieur), en 2 ans après le bac

Stages en entreprise, travaux pratiques, interventions de professionnels… né à l’orée des années 60, le BTS est le diplôme professionnalisant par excellence. Il ravira donc les étudiants qui souhaitent intégrer rapidement le monde du travail.

Avec près de 120 spécialités proposées (BTS Agricole compris) dans des domaines aussi différents que l’informatique, l’art, le commerce, la santé, le bâtiment, l’environnement… il offre la possibilité de satisfaire à peu près tous les centres d’interêt.

À savoir sur le BTS

  • après le bac
  • voie scolaire ou apprentissage
  • au lycée ou en école privée
  • inscription sur Parcoursup
  • une année de mise à niveau peut être requise pour certaines spécialités
  • poursuite d’études possible (en Licence Pro par exemple)

Bachelor, un titre en 3 ou 4 ans après le bac

Inspiré du modèle anglo-saxon, le Bachelor est un titre d’école et non un diplôme. Il s’est fortement développé en France depuis une quinzaine d’années, dans les écoles de commerce et d’ingénieur en particulier.

En règle générale, le Bachelor comprend 1 à 2 années « généralistes », suivies d’une à deux années de spécialisation « métier ». A l’instar du BTS, le Bachelor prépare les étudiants au monde professionnel, quel que soit le domaine choisi (Mode, Design, Cybersécurité, Management, Ingénierie, Audiovisuel, Immobilier…).

La prudence impose de privilégier les Bachelors ayant obtenu :

  • le visa ou le grade de Licence, tous deux délivrés par le Ministère de l’enseignement supérieur,
  • ou un titre RNCP de niveau 6 octroyé par France Compétences (Ministère du Travail).

À savoir sur le Bachelor

  • titre post-bac en 3 ans (ou 4 ans pour le Bachelor of Business Administration)
  • voie scolaire ou apprentissage
  • en école privée ou consulaire
  • inscription sur Parcoursup ou directement sur les sites des formations
  • certaines formations (Management, Ingénieur) proposent aussi des concours communs (Ecricome Bachelor, Avenir Bachelor…)
  • poursuite d’études possible (en Master par exemple)

B.U.T. (Bachelor Universitaire de Technologie), en 3 ans après le bac

Le BUT succède au DUT qui disparaît. A la différence du Bachelor, le BUT est un diplôme national visé par l’Etat qui se prépare en IUT (Institut Universitaire de Technologie) et confère le grade de licence.

Le BUT propose 24 domaines de spécialisation (ou mentions) couvrant des filières métiers très différentes (Informatique, Industrie, Bâtiment, Administration…) : BUT Carrière Juridiques, BUT Génie biologique, BUT Carrières Sociales, BUT Métiers de la Transition et de l’Efficacité Energétiques, BUT Métiers du Multimédia et de l’Internet…

Les programmes mêlent théorie et pratique, et s’inscrivent dans une logique d’acquisition de compétences dont la nature varie selon la mention et le parcours sélectionnés (voire aussi selon les spécificités locales de l’IUT) :

  1. des compétences communes à la mention choisie;
  2. des compétences spécifiques au parcours sélectionné.

Ainsi, le BUT Information-Communication comporte 5 parcours distincts (Communication des organisations, Information numérique dans les organisations, Journalisme, Métiers du livre et du patrimoine, et Publicité), intégrant l’acquisition de compétences communes aux 5 parcours (« Analyser les pratiques et les enjeux liés à l’information et à la communication au niveau local, national et international, Informer et communiquer au sein des organisations ») et spécifique à chacun d’eux.

À savoir sur le BUT

  • diplôme national (grade de Licence)
  • voie scolaire ou apprentissage
  • en IUT exclusivement
  • inscription sur Parcoursup
  • poursuite d’études possible (Licence, Master…)

En savoir+

conseillère d'orientation pertuis

Études courtes : le témoignage de Cécile…

Cette année, j’ai pu accompagner un jeune homme en terminale générale qui, lors de notre première rencontre, m’a confié n’avoir aucune idée de métier ou de secteur d’activité vers lequel il pourrait s’orienter. N’arrivant pas à imaginer des perspectives, il se sentait démotivé et en perte de confiance. Ses parents étaient inquiets de cette situation à quelques mois de la procédure parcoursup d’autant plus qu’ils ne percevaient aucune motivation pour travailler de la part de leur fils dont la moyenne générale stagnait à 11 avec des notes en enseignements de spécialité plutôt fragiles.

 

Il s’agissait donc d’identifier des secteurs d’activité, des idées de métiers qui pouvaient correspondre au profil du jeune homme afin de redonner du sens à ses apprentissages et envisager des formations adaptées à sa situation.

Objectif : faire en sorte que ce jeune homme puisse repartir avec des réponses claires, pragmatiques de manière à reprendre confiance en lui et aborder sereinement parcoursup. Dans le cadre du pass révélation, les tests de personnalité, le travail sur un cahier d’orientation et nos échanges ont mis en exergue son attrait pour le domaine de la chimie. La présentation de divers métiers dans ce domaine ont révélé son intérêt particulier pour la création d’arômes notamment dans la parfumerie.

 

Après avoir identifié un secteur dans lequel il aurait aimé s’orienter, nous avons ensuite travaillé sur les études pouvant conduire à ce type de métier. Son besoin d’encadrement, son intérêt pour l’expérimentation et la pratique ainsi que son souhait de poursuivre des études supérieures par étapes nous ont conduit à nous intéresser à des cycles de formation courts offrant toutefois des possibilités de poursuites d’études.

 

La première catégorie de formations proposée à été celle des BUT (Bachelor Universitaire de technologie)

Bien « qu’universitaires », les BUT sont dispensés dans les structures plus encadrantes des IUT (Institut Universitaire de Technologie). Ces formations ne sont pas uniquement centrées sur la théorie comme cela peut être le cas en licence universitaire générale. Les BUT intègrent des cours théoriques certes mais également une grande partie d’enseignements plus concrets à travers des cours en groupe plus restreints en travaux pratiques et dirigés. Ces formations proposent également des stages mais aussi de l’alternance pendant leur cursus de 3 ans. Ce sont donc les BUT mention Chimie avec le parcours chimie industrielle et le BUT mention génie chimique et génie des procédés avec le parcours conception des procédés et innovation technologique qui ont retenu l’attention de mon élève. Ces formations d’un bon niveau à la fois théorique et pratique offrent des possibilités de poursuites d’études en master du domaine de la chimie, en écoles d’ingénieurs de chimie ou en écoles spécialisées comme l’ISIPCA par exemple.

 

La deuxième catégorie de formations proposées a été celle des BTS (Brevet de Technicien Supérieur) qui sont des formations accordant une grande place à la pratique.

Ces formations sont souvent dispensées dans des lycées, donc avec un encadrement comparable à celui de l’année de terminale, ainsi que dans des classes de petite taille. De niveau Bac +2, elles offrent des possibilités de stages ou être réalisées en alternance. C’est le BTS mention métiers de la chimie qui a retenu l’attention de mon élève. Malgré le fait que cette formation vise essentiellement une insertion professionnelle, les élèves ayant un bon dossier ont la possibilité de poursuivre leurs études notamment en licence professionnelle comme par exemple la licence professionnelle Arômes, Parfums et Cosmétique de l’université de Montpelier ou intégrer une prépa ATS pour poursuivre en école d’ingénieurs.

 

La participation aux journées portes ouvertes des établissements conseillés l’ont conforté dans ses choix et lui ont permis de rédiger des projets de formation motivés plus adaptés. Nous attendons donc avec impatience le mois de juin…

 

Cécile Morel, Conseillère en orientation Tonavenir à Pertuis

Licence professionnelle, en 3 ans après le bac

Licence professionnelle et BUT ont en commun de conduire à des diplômes nationaux de niveau Bac+3 et de faciliter l’entrée dans la vie active. La comparaison s’arrête là.

Alors que le BUT offre des opportunités professionnelles élargies, la licence pro permet d’accéder à un métier spécifique. C’est la raison pour laquelle il existe plus de 170 mentions en licence professionnelle (contre 24 en BUT).

Par ailleurs, depuis qu’elle a été réformée en 2019, la licence pro est aujourd’hui accessible dès l’obtention du baccalauréat et permet de suivre un parcours en 1, 2 ou 3 années.

Enfin, l’admission en licence pro ne requiert que le dépôt d’un dossier sur Parcoursup, tandis qu’un oral est exigé pour le BUT.

À savoir sur la licence professionnelle

  • diplôme national (grade de Licence)
  • voie scolaire ou apprentissage
  • université, école, lycée, CFA
  • inscription sur Parcoursup
  • poursuite d’études possible (Master…)

DEUST (Diplôme d’Études Universitaires Scientifiques et Techniques), en 2 ans après le bac

Moins connu et surtout moins plébiscité que son cousin le BTS, le DEUST est un diplôme professionnalisant conçu pour répondre aux besoins locaux des entreprises.

Les programmes couvrent un peu plus d’une centaine de spécialisations fonction de la zone géographique : Assistant juridique, Environnement & déchets, Médiations citoyennes Métiers de la forme, Théâtre…

Ils sont le plus souvent co-construits entre l’université d’accueil et les entreprises concernées, et selon des modalités (présentiel/distanciel, théorie/pratique, durée des stages…) propres à chaque établissement.

À savoir sur le DEUST

  • diplôme national de niveau 5 (RNCP), donnant droit à 120 ECTS
  • université
  • inscription sur Parcoursup (ouverte aux bacheliers général ou technologique)
  • poursuite d’études possible (Licence pro…)
conseillère d'orientation bordeaux mérignac cécile manca

Dans quels cas choisir des études courtes ?

Les lycéens que j’oriente vers des études courtes sont souvent peu scolaires, ils aspirent à des enseignements plus pratiques que théoriques ou l’apprentissage par le faire. Ils ont besoin de bouger et d’appliquer un concept pour le rendre concret.

De par mon expérience, il s’agit souvent de profil « réaliste », « pragmatique » identifié grâce à notre test d’orientation professionnelle basé sur le RIASEC du chercheur américain John Holland.

Le choix est large entre les BTS, les BUT ou les bachelors d’écoles et couvrent de nombreux métiers et secteurs d’activité, l’informatique, les services, l’industrie…

A titre d’exemple, j’ai accompagné l’année dernière un jeune qui avait abandonné sa première année de licence de géographie. Il avait pris un emploi d’appoint et ne savait pas du tout vers quel métier s’orienter.

Nous avons retravaillé son projet au travers du PASS Révélation. S’appuyant sur 2 stages réalisés auprès de commerciaux, il s’est orienté vers un BTS NDRC en alternance. Aujourd’hui, il est pleinement épanoui tant au niveau scolaire que professionnel.

Les études courtes présentent de nombreux avantages pour ce type de profil. Elles permettent d’acquérir des compétences professionnelles rapidement, d’intégrer le marché de travail mais offrent également la possibilité de poursuite d’études sur des licences professionnelles ou des masters spécialisées en écoles.

Cécile MancaConseillère en orientation à Mérignac (33)

DCG (Diplôme de Comptabilité et de Gestion), en 3 ans après le bac

Le DCG constitue le 1er cycle des études de comptabilité et de gestion.

Professionnalisant, il permet, en début d’activité et selon l’organisation concernée, de se voir confier des missions d’assistance : contrôle de gestion, paie, trésorerie, conseil en crédit, audit financier…

Dans la mesure où la formation requiert une forte implication et de bonnes capacités de travail, celles et ceux que ces sujets intéressent pourront privilégier un BTS Comptabilité et gestion ou un BUT Gestion des entreprises et des administrations.

Sur le même sujet : Comment devenir comptable ou expert-comptable ?

À savoir sur le DCG

  • diplôme national grade de licence
  • lycée, CFA, école
  • inscription sur Parcoursup (plus de 65% des étudiants ont un bac général ou technologique)
  • poursuite d’études possible (Master, DSCG…)

DN MADE (Diplôme National des Métiers d’Art et du Design), en 3 ans après le bac

Plastiques, Appliqués, Beaux… le domaine des arts offre mille et une possibilité de métiers et de spécialités. Ouvert en 2018 à tous les bacheliers, le DN MADE supplante lentement mais surement le DMA (Diplôme des Métiers d’Art), qui ne durait que 2 ans.

Organisé autour d’un socle commun de connaissances en première année, il permet de se spécialiser en seconde et 3e année. Les étudiants ont ainsi le choix entre une quinzaine de mentions différentes : Animation, Espace, Événement, Graphisme, Innovation sociale, Instrument, Livre, Matériaux, Mode, Numérique, Objet, Ornement, Patrimoine, et Spectacle.

Conçu pour être professionnalisant, le DN MADE impose une immersion en entreprise sous la forme de stages qui peuvent durer jusqu’à 4 mois.

Sur le même sujet :

Formations et métiers d’art et de design, le DN MADE dans le schéma LMD

Mon métier ? La marquetterie de paille

À savoir sur le DN MADE

  • diplôme national grade de licence
  • lycée, CFA, école d’art
  • inscription sur Parcoursup (plus de 65% des étudiants ont un bac général ou technologique)
  • poursuite d’études possible (Master, DSAA, DNSEP…)
© photos : Félicie Eymard

DE (Diplôme d’Etat), en 2 ou 3 ans après le bac

Les DE relèvent de la certification professionnelle (le RNCP). La durée d’une formation menant à un DE dépend du métier cible et de l’organisme certificateur (Ministère de la santé, de l’éducation, du travail…). S’il suffit de 3 ans (titre de niveau 6) pour devenir orthoptiste, il en faut 5 (titre de niveau 7) pour prétendre exercer l’orthophonie.

Santé, culture, social, sport… il existe de nombreux métiers accessibles avec un DE en 2 ou 3 ans.

Citons :

  • à bac+2 : DEJEPS (diplôme d’État de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport); DE professeur de danse; DE éducateur spécialisé…
  • à bac+3 : DE psychomotricien; DE ergothérapeute; DE médiateur familial; DE éducateur technique spécialisé; DE audioprothésiste; DE puéricultrice; DE pédicure podologue…

À savoir sur les DE

  • diplôme d’état
  • université, école spécialisée
  • modalités d’admission fonction du métier choisi
  • poursuite d’études possible selon les métiers

CPES (Cycles Pluridisciplinaires d’Études Supérieures), en 3 ans après le bac

Seule exception à cette longue liste d’études courtes professionnalisantes : les CPES. Ils offrent aux bons élèves de terminale issus d’un milieu modeste et ayant obtenu leur bac, l’opportunité de poursuivre des études supérieures.

Les quelques 50 cycles disponibles en 2022/2023 n’ont donc pas vocation à favoriser l’insertion professionnelle.

Développés un peu partout en France en partenariat entre les universités et les lycées accueillant une CPGE, les programmes des CPES s’articulent autour de l’acquisition de fondamentaux (mathématiques, français/philosophie, informatique, langues vivantes…) et de parcours thématiques : Sciences économiques, juridiques et sociales; Environnement et énergies nouvelles; Modélisation et numérique; Sciences des données, arts et culture …

À savoir sur les CPES

Formations et métiers agricoles : le bonheur est dans le pré agroécologique

Formations et métiers agricoles : le bonheur est dans le pré agroécologique

De nombreuses sources d’informations permettent de découvrir les formations et les métiers de l’agriculture et de l’agroalimentaire. Mais peu d’entre elles autorisent une recherche tenant compte des aspirations « éco-responsables » des collégiens, des lycéens et des étudiants.

Pourtant, les enjeux de la transition écologique étant ce qu’ils sont, traiter le sujet des formations et des métiers agricoles peut-il s’envisager autrement que sous le prisme de la préservation du Vivant ?

Après tout, bien qu’ils soient mal connus, les métiers de la nature et du vivant séduiraient plus de 8 jeunes sur 10 de moins de 30 ans selon un sondage réalisé en juin 2022 par le CNEAP (Conseil National de l’Enseignement Agricole Privé).

éleveuse poule

Agriculture et agroalimentaire, du champ à l’assiette !

Aborder le sujet des métiers et des formations de l’agriculture et de l’agro-alimentaire n’est pas une mince affaire, tant les voies d’orientation sont pléthoriques et les modalités d’accès souvent complexes à déchiffrer.

Au sens le plus large, ce secteur de l’économie comprend les cultures, l’élevage, la chasse, la pêche et la sylviculture. La nomenclature d’activités française établit une distinction entre l’activité agricole (exploitation des ressources naturelles en vue de la production des divers produits de la culture et de l’élevage), la sylviculture et l’activité de pêche (exploitation professionnelle des ressources halieutiques en milieu marin ou en eau douce).

Définition de l’INSEE

Une difficulté renforcée par le fait que les secteurs concernés comptent des activités disparates.

Agriculteurs, arboriculteurs, horticulteurs, viticulteurs, maraichers… relèvent du travail de la terre et de la production des matières premières agricoles. Chef de produit, logisticien, responsable qualité, opérateur de production… renvoient à la transformation, à la commercialisation et à la distribution des denrées produites.

Dans la pratique, la nomenclature arrêtée comprend aussi les éleveurs, les apiculteurs et les vétérinaires. Certains petits producteurs ne se contentent plus non plus de produire pour l’agro-industrie ou la grande distribution, et assurent eux-même la valorisation, le conditionnement et la commercialisation locale de leurs produits. Et n’oublions pas les pêcheurs, les jardiniers, les paysagistes… qui font aussi partie des métiers de « l’agriculture ».

Reste que ces deux univers, agriculture et agroalimentaire, demeurent étroitement liés. Ne serait-ce que parce que l’agro-industrie transforme plus des 2/3 de la production agricole française. Ou encore que certains industriels investissent dans la production, voire même manifestent un engouement croissant pour le foncier agricole.

Concentration des exploitations et financiarisation seraient-elles les deux mamelles de la France agricole d’aujourd’hui ?

 

Agriculture et agroalimentaire : données clés*

  • Les activités agricoles occupent aujourd’hui près de la moitié du territoire français (contre 70% dans les années 50).
  • Production agricole : 75 milliards d’euros / 390 000 exploitations.
  • Agroalimentaire : près de 80 000 entreprises / plus de 355 milliards d’€ de CA (Industries, Artisanat commercial et Commerce de gros) / près de 800 000 salariés.
  • Agriculture bio : 58000 exploitations / sur 2,8 millions d’hectares / 10% de la Surface Agricole Utilisée (SAU).
  • Pêche : 1,2 milliard d’euros / 6200 navires / 7300 emplois.
  • Aquaculture : moins de 200 000 tonnes / environ 730 M€ / près de 12 000 emplois.
  • Le nombre d’exploitations agricoles est passé de 1,6 million en 1970 à 390 000 aujourd’hui.
  • Grandes cultures (blé, orge, colza, tournesol…) : sauf rares exceptions, la part de la surface traitée en produits phytosanitaires dépassent les 80%.
  • Les émissions d’ammoniac (en partie responsable de la pollution de l’air), sont dues, à 98%, par les activités agricoles.
  • Près de 90% des émissions d’azote et 70% des émissions de méthane proviennent de l’agriculture.

* Sources officielles (ministères, Agreste, Graph’Agri…)

tracteur vu du ciel

Agriculture et enjeux environnementaux : de la fourche caudine à l’assiette déséquilibrée ?

Ce sont les nombreux rapports du Giec qui l’affirment : l’agriculture industrielle est responsable du quart des gaz à effet de serre (GES). Ces derniers contribuant à un réchauffement climatique dont les effets (sécheresses, inondations…) impactent le secteur agricole et donc notre souveraineté alimentaire.

En l’espace d’un demi-siècle, les pertes de récoltes liées aux sécheresses et aux canicules ont été multipliées par 3 en Europe.

GIEC

tracteur dans un champs
Déforestation, appauvrissement des sols, baisse des ressources en eau, diminution de la biodiversité, extinction d’espèces, pollutions diverses et variées… sont étroitement liés à la façon dont sont produits, stockés, transformés, emballés, transportés, préparés les produits alimentaires que nous consommons et qui génèrent des GES.

Nous avons une double responsabilité face à la gestion des terres, nous sommes à la fois responsables de la crise climatique qui les appauvrit mais aussi d’une agriculture productiviste polluante qui les dégradent renforçant ainsi la crise climatique. Ce rapport du GIEC doit permettre à nos décideurs politiques de comprendre l’urgence à reformer notre système de production agricole pour assurer la sécurité alimentaire des années à venir.

Laurence Tubiana • 2019 • Directrice générale de la Fondation européenne pour le climat

assiette tofu

Sans compter que notre alimentation influe sur notre santé. Si, selon l’OMS, la moitié des européens sont en surpoids et le quart d’entre eux souffrent d’obésité ce n’est pas en raison d’une surconsommation de tofu.

Les problèmes associés d’allergie, de diabète, de maladies inflammatoires, de trouble du sommeil, de dépression… et de cancers, pourraient être provoqués par les aliments ultratransformés, selon l’INSERM.

Un véritable inventaire médical à la Prévert, en moins poétique !

L’agriculture devrait être la première activité de santé. Le paysan doit précéder le médecin.

Pierre Rabhi • Graines de possibles, regards croisés sur l’écologie (2005)

Avec la chute abyssale du nombre d’exploitations agricoles, l’augmentation de leur taille et la diversification du profil et du statut des exploitants, l’image d’Epinal du « paysan sur sa terre nourricière » aurait-elle vécu ?

En résumé, l’agriculture pollue l’eau à grands coups de nitrates, de phosphates et de pesticides, et les consommateurs paient non seulement leur nourriture, les aides aux agriculteurs, mais aussi la facture de dépollution.

Isabelle Saporta • Le Livre noir de l’agriculture

Dès lors, pouvait-on s’épargner l’évocation de la relation symbiotique qui existe entre agroindustrie et bouleversements environnementaux, sanitaires ou économiques dans un dossier qui touche aux formations et aux métiers que choisiront les prochaines générations dans les années à venir ?

Ces choix d’orientation méritent d’être éclairés à l’aune d’un contexte et de perspectives qui ne permettent pas toujours d’affirmer que le bonheur est dans le pré. N’en déplaisent à ceux qui pratiquent le green washing avec l’aplomb d’un Sultan dirigeant une compagnie pétrolière et se préparant à présider la COP28.

Les promoteurs d’une agriculture intensive gavée aux engrais, aux pesticides, aux herbicides et aux aides financières ciblées, ont bien compris que la préservation de leur modèle passait par l’aveu marketé d’une prise de conscience béate, suivi d’actions homéopathiques en faveur de l’environnement.
copie d'écran site web bayer france

Un stratagème qui s’apparente à cette « fabrique du consentement » qu’affectionnait le linguiste et sociologue Noam Chomsky.

Ainsi, Bayer, propriétaire de Monsanto, se targue de « contribuer aux grands enjeux de société en lien avec les Objectifs de Développement Durable des Nations Unies (…) ».

D’émouvantes déclarations d’intention aussi gouteuses qu’une lampée de Glyphosate, qui n’ont pas empêché le géant de la chimie d’être plusieurs fois condamné, aux Etats-Unis comme en France, pour les cancers provoqués par certains de ses produits.

Bien plus efficace qu’une posture climatosceptique, le green washing, que l’on peut traduire par « croyez ce que je dis, ne regardez pas ce que je fais », est devenu un sport en vogue pour tous les pollueurs de la planète.

Il existe néanmoins des formations menant à des métiers qui tendent à préserver le Vivant.

Avant de devenir un marché lucratif plébiscité par les bobos des grandes métropoles, Cédric Rabany (Les agronautes aux éditions Nouriturfu) rappelle que « l’agriculture biologique est d’abord née parmi des agriculteurs peu convaincus des recettes diffusées par l’agrochimie et pas forcément pour des raisons écologiques ou sanitaires ».

Des alternatives existent donc. Elles témoignent, poursuit l’agronome, du « besoin d’expérimenter localement, de comprendre les mécanismes du vivant, de gérer une ferme à une échelle systémique ».

Un « cadre de pensée complexe » aux antipodes du tout phytosanitaire recommandé durant les trente glorieuses par les chercheurs de l’agrochimie, et qui a montré ses limites.

biodiversité champignon
Quelles alternatives à l'agriculture intensive ?

Plusieurs modèles agricoles alternatifs coexistent. Certains sont encadrés ou certifiés, d’autres non. Les acteurs en présence (Etat, ONG, associations…) peinent d’ailleurs à s’entendre sur les critères ou les référentiels qu’il conviendrait de privilégier.

Générations Futures considère l’agroécologie comme un « concept flou » qui ne « garantit en aucun cas la non présence de pesticides », quand d’autres (FAO, Oxfam, Greenpeace…) la plébiscitent. Il n’y aurait donc pas de modèle « panacée » à proprement parler, mais une volonté commune de préserver l’environnement.

Dans cette perspective, un scénarioAfterres2050a été échafaudé à l’initiative de l’association Solagro avec le concours d’agriculteurs, de scientifiques, d’institutions et de citoyens. Parmi les différents leviers d’action envisagés, la généralisation de l’agroécologie figure en bonne place.

Agroécologie

L’agroécologie vise à promouvoir des systèmes alimentaires viables respectueux des hommes et de leur environnement. Ces systèmes engagent des modes de productions agricoles et des filières valorisant les potentialités écologiques, économiques et sociales d’un territoire. Leur développement s’appuie sur des approches transdisciplinaires réunissant professionnels du monde agricole, scientifiques, acteurs des mouvements sociaux de l’agroécologie et des politiques publiques.

Dictionnaire d’agroécologie

L’agroécologie serait le modèle d’avenir pour des institutions telles que l’ONU. En France, ce modèle est officiellement reconnu depuis 2012 dans le cadre du Plan agroécologique pour la France mis en oeuvre par le Ministre de l’agriculture de l’époque, Stéphane Le Foll. Pour Nadine Lauverjat, Déléguée Générale de l’association Générations Futures, l’agroécologie devrait « a minima reposer sur ces piliers » :

  • pas d’intrants chimiques de synthèse (tout au long de la filière);
  • pas d’OGM;
  • préserver et favoriser de la vie du sol ainsi que la ressource en eau et la biodiversité sauvage et cultivée;
  • des semences adaptées au terroir;
  • assurer le bien être animal;
  • favoriser des circuits courts et des productions de saison.

Agriculture Biologique

Système de gestion agricole et de production alimentaire qui allie les meilleures pratiques environnementales, un haut degré de biodiversité, la préservation des ressources naturelles, l’application de normes élevées en matière de bien-être animal et une méthode de production recourant à des substances et des produits naturels.

DGCCRF

Si les premiers cahiers des charges datent du début des années 70, il faut attendre une réglementation européenne de 1991 (puis 2000 pour les animaux) pour que les produits biologiques soient strictement encadrés.

Permaculture

La permaculture est un système de culture intégré et évolutif s’inspirant des écosystèmes naturels. C’est également une démarche éthique et une philosophie qui s’appuient sur 3 piliers : « prendre soin de la Terre, prendre soin des humains et partager équitablement les ressources ». La société associe généralement permaculture avec maraîchage et jardinage amateur.

Jean-Pierre Sarthou • Professeur en Agronomie et Agroécologie

Parfois associée à une pratique individuelle, la permaculture tend à reproduire le fonctionnement d’un biotope en associant plusieurs cultures dans un espace généralement restreint.

Agroforesterie

L’agroforesterie est un système dynamique de gestion des ressources naturelles qui intègre des arbres dans les exploitations agricoles et le paysage rural et permet ainsi de diversifier et maintenir la production afin d’améliorer les conditions sociales, économiques et environnementales de l’ensemble des utilisateurs de la terre.

Centre mondial d’agroforesterie

L’agroforesterie peut être utilisée dans des contextes très variés : grandes cultures, vigne, élevage, vergers…

D’autres approches peuvent être citées :

  • l’agriculture raisonnée a été inventée dans les années 90 par les tenants de l’agriculture productiviste pour répondre aux enjeux environnementaux. Dans la mesure où elle s’inscrit dans une démarche de production conventionnelle (en particulier pour l’utilisation des intrants), ce modèle n’a de « raisonnée » que le nom;
  • l’agriculture de conservation des sols, s’apparent à l’agroécologie lorsque ses référentiels spécifiques (moindre perturbation mécanique, couverture permanente du sol et diversification des cultures) sont associés à la préservation de la biodiversité.
  • l’agriculture syntropique, proche de l’agroforesterie, a été mise en oeuvre dans les années 80 sur une terre aride brésilienne par un chercheur suisse, Ernst Götsch. La méthode consiste à faire renaître un écosystème riche et viable au sein duquel une grande variété de plantes pourront être cultivées dans leurs conditions naturelles de lumière et de fertilité. Le système fonctionne sans intrants et avec peu ou pas d’irrigation.

Le changement de paradigme agricole viendra-t-il des étudiants ?

Cette volonté de penser l’enseignement, les débouchés professionnels et plus largement les grands choix de société dans une perspective de révolution éco-responsable, certains jeunes diplômés s’en sont faits l’écho à plusieurs reprises.

En 2018, plus de 30 000 étudiants avaient signé le manifeste Pour un réveil écologique. Et les étudiants de plusieurs grandes écoles (ENSAT, ESSEC, HEC…) ont fait état de leur engagement pour un monde plus juste et plus durable.

Le dernier en date et sans doute le plus médiatisé, fut celui offert par 8 étudiants d’AgroParisTech qui ont manifesté leur désir d’opter pour la « désertion » : agriculture collective et vivrière pour l’une, installation en apiculture pour un autre…

Nous sommes plusieurs à ne pas vouloir faire mine d’être fiers et méritant d’obtenir ce diplôme à l’issue d’une formation qui pousse globalement à participer aux ravages sociaux et écologiques en cours (…) Nous voyons que l’agro-industrie mène une guerre au vivant et à la paysannerie partout sur terre (…)

La vidéo complète

remise diplomes agroparistech

Formations et métiers pour une agriculture durable qui préserve le Vivant

Il n’est pas systématiquement nécessaire de suivre une formation agricole pour occuper un emploi de Community manager dans une entreprise de l’agroforesterie.

De même que les formations en droit, en communication, en journalisme, en gestion… peuvent être complétées par une poursuite d’études qui permettra d’exercer un métier lié à l’écologie, à l’environnement, à la biodiversité…

C’est dire que s’agissant du secteur de l’Agro-industrie comme des modèles alternatifs (agroécologie, agriculture bio…), les combinaisons de métiers, de formations et de secteurs sont pléthoriques.

petite fille dans un champ

Formations agricoles du collège au doctorat

En France, il existe, quelle que soit la voie choisie (Générale, Technologique ou Professionnelle), près de 3500 formations agricoles, en initiale ou en apprentissage, qui commencent dès la 4e et peuvent se poursuivre dans l’enseignement supérieur, via Parcoursup pour certaines.

Depuis la mise en place, en 2014, du premier plan « Enseigner à produire autrement » (EPA), les enjeux environnementaux couvrent désormais tous les champs de la formation agricole, quels que soient les établissements concernés (publics et privés).

Il a été renforcé en 2020 par le plan « Enseigner à Produire Autrement, pour les transitions et l’agro-écologie » (EPA2). Actant « un nouvel élan pour accompagner les transitions agro-écologiques et alimentaires sur les territoires et mobiliser l’ensemble des établissements d’enseignement agricole technique et supérieur ».

vigne raisins

Réforme du bac pro agricole

Dans la cadre de la réforme du baccalauréat professionnel, le nouveau bac pro agricole est entrée en application à la rentrée 2022. Il doit permettre aux lycéens de disposer des clés pour « agir en conscience dans une société complexe et un monde professionnel en mutation ».

Ce nouveau bac fait évoluer le tronc commun des enseignements généraux dispensés dans les 16 spécialités existantes, autour de 4 blocs de compétences :

  • construire son raisonnement autour des enjeux du monde actuel;
  • débattre à l’ère de la mondialisation;
  • développer son identité culturelle;
  • agir collectivement dans des situations sociales et professionnelles.

Les 16 spécialités du bac pro agricole :

  1. Agroéquipement
  2. Aménagements paysagers
  3. Conduite et gestion de l’entreprise agricole
  4. Conduite et gestion d’une entreprise du secteur canin et félin
  5. Conduite et gestion de l’entreprise hippique
  6. Conduite et gestion de l’entreprise vitivinicole
  7. Conduite de productions aquacoles
  8. Conduite de productions horticoles
  9. Forêt
  10. Gestion des milieux naturels et de la faune
  11. Laboratoire Contrôle Qualité
  12. Services aux personnes et animation dans les territoires
  13. Technicien conseil vente en alimentation (produits alimentaires et boissons)
  14. Technicien conseil vente en animalerie
  15. Technicien conseil vente univers jardinerie
  16. Technicien en expérimentation animale
Entretien avec Delphine Riccio

delphine riccioQuestions à Delphine Riccio, psychologue de l’Education Nationale.

Dans une tribune publiée en novembre dernier dans Le Monde, vous notez que selon l’étude PISA 2020 1 jeune européen de 15 ans sur 2 a les mêmes ambitions professionnelles qu’il y a 20 ans. Comment expliquer que des métiers en lien avec l’urgence écologique n’aient pas pris le pas sur des professions telles que médecin, avocat, vétérinaire ou chef d’entreprise, toujours autant plébiscitées ?

L’intérêt pour des métiers sont des constructions avant tout socio-culturelles, de classes, de genres à partir des représentations sociales et dans une moindre mesure seulement, en fonction des besoins de la société.

Les enfants arrivent dans une société dont l’organisation les précède et tendent à se construire sur ce modèle. Certains métiers, certaines formations sont davantage valorisées que d’autres. Il existe une hiérarchisation des métiers et des formations dans l’inconscient collectif.

Par exemple, il nous est très rare en entretien de conseil en orientation de rencontrer un jeune souhaitant devenir éboueur. A contrario, sur Parcoursup en 2021, on a observé que 11% de candidats ont fait au moins un vœu en PASS (Parcours d’Accès Spécifique Santé), filière qui conduit à médecine, dentiste, pharmacie ou maïeutique.

Pourtant le métier d’éboueur est tout aussi important que le métier de médecin. L’âge moyen des décès a considérablement reculé depuis que les rues sont nettoyées et que des poubelles ont été mises. Les médecins soignent mais les éboueurs ont permis d’éradiquer des maladies comme la peste. Cet exemple montre que les secteurs d’activités et les métiers sont porteurs de représentations sociales, dont le critère de prestige social a un impact fort sur les intérêts professionnels.

Par ailleurs, il n’y a pas de correspondance entre l’utilité sociale d’un travail et sa rémunération. Une étude de la New Economic Foundation intitulée : « Un peu riche, la réelle valeur sociale des métiers » a mis en évidence que les professions les mieux rémunérées sont aussi les plus coûteuses sur le plan social et environnemental. Publiciste en est un exemple probant. La hiérarchie des métiers est bien souvent dissociée de celle des bénéfices qu’ils rendent à la société.

Le secteur de l’agronomie et du vivant souffre d’un déficit d’image, par ses conditions de travail exigeantes.

Pendant un siècle, la société n’a fait que de dévaloriser ce secteur. Ainsi, on a développé toute une culture de la nourriture à bas coût et le budget alimentation est passé de 23,6 % en 1960 à 12,4% en 2013. De façon plus globale, le secteur scientifique plus généralement souffre d’une baisse constante d’attractivité.

Il y a des raisons culturelles comme le fait que le goût pour la technologie et les sciences se déploie d’autant plus facilement qu’on en voit l’application. Or, notre société s’est urbanisée et le travail s’est tertiarisé ; les métiers sont rendus abstraits et non visibles. Enfin, un autre frein à choisir des métiers en lien avec l’urgence écologique est la méconnaissance des questions transversales à l’écologie.

Qui peut répondre à la question : quels sont les métiers dont nous aurons besoin face à la limitation des ressources naturelles, la nécessité d’atteindre la neutralité carbone, les évolutions écologiques et le changement climatique ? La réponse est le plus souvent méconnue par les élèves et les adultes.

La façon de penser l’orientation scolaire au collège et au lycée pourrait-elle favoriser une appétence nouvelle pour les formations et les métiers traitant d’écologie, d’environnement, de biodiversité… ?

Pour développer un goût pour les formations et les métiers traitant d’écologie, d’environnement et de biodiversité, il s’agirait de développer un esprit critique sur la valeur sociale que l’on porte sur les métiers afin de redonner leur juste place à ces métiers mais aussi une distance critique avec les métiers survalorisés aujourd’hui. Il s’agit d’inscrire un lien entre le sujet, ses désirs et motivations socialement construites et les besoins de la société pour la bifurcation écologique.

Actuellement, les séances collectives en orientation en classe sont surtout des dispositifs pour que chaque individu ait les outils pour entrer dans une démarche personnelle et autonome de construction de projet.

Cela favorise la cristallisation des représentations et des stéréotypes des professions. Aujourd’hui, on accompagne les processus de choix alors que ce qui est essentiel dans un contexte de changement de paradigme, c’est d’offrir aux jeunes des temps d’exploration, de découvertes, une ouverture culturelle, une compréhension du monde du travail, de son utilité sociale, de son organisation dans la cité.

Quand nous travaillons l’orientation avec les jeunes, chaque jour, nous voyons un paradoxe agir. Alors que l’urgence climatique vient interroger notre surconsommation, lorsqu’on parle orientation et projection dans l’avenir, il s’agit avant tout d’une rêverie individuelle, celle d’un bon métier permettant d’assurer qualité de vie et liberté de consommation.

La réflexion est depuis trop longtemps déliée des problématiques collectives. Si nous voulons organiser une société plus sobre en énergie mais accroître le bonheur auquel nous aspirons tous, autrement dit si nous voulons amorcer une bifurcation écologique de notre société articulant justice sociale et climatique, il m’apparaît indispensable d’accompagner les jeunes à comprendre les impasses de notre organisation du travail et notamment en venant interroger la (sur)valorisation de certains métiers et la dévalorisation d’autres.

C’est pourquoi, alors qu’il est habituel de demander « Qu’est-ce que tu veux faire plus tard ? », je propose d’aborder la problématique de l’orientation en classe à partir de réflexions collectives autour de « Quelle société voulons-nous construire demain? » et donc quels activités et métiers sont nécessaires, font sens, Mais aussi à quoi faudrait-il renoncer ?

A travers les crises que nous vivons et les défis qui attendent les jeunes générations, il va de soi que les histoires individuelles ne pourront se penser que dans une histoire collective que nous devons tous participer à réécrire.

L’Ecole me semble le lieu propice mais les programmes sont trop chargés et il n’y a plus de temps pour la mise en place d’un accompagnement à l’orientation permettant de construire de nouvelles représentations sociales plus en cohérence avec les nécessités contemporaines de bifurcation.

Depuis quelques années, certains jeunes fraichement diplômés (AgroParisTech, HEC, ESSEC…) remettent en cause le modèle économique qui a conduit aux dérèglements qui vous préoccupent. Et ce en dépit de formations conçues pour les préparer à évoluer au sein des entreprises mises en cause. Si comme le pensait Nelson Mandela, « L’éducation est l’arme la plus puissante pour changer le monde », ne faudrait-il pas songer à revoir la façon dont sont enseignées les matières qui touchent à l’agriculture, à l’agro-alimentaire et plus largement au Vivant ?

L’interpellation de ces jeunes a en effet suscité des questionnements au sein de la communauté éducative. De plus en plus de personnes s’interrogent sur ce que seraient les contours d’une éducation à l’anthropocène. Néanmoins les Ecoles sont souvent des lieux pour former les jeunes à intégrer un monde qui est déjà là. Si elles permettent de développer un esprit critique, ces Ecoles préparent d’abord à des compétences qui ont été pensées et développées dans notre propre modèle économique. Elles préparent à assurer un fonctionnement des systèmes actuels en les faisant évoluer.

C’est d’autant plus évident quand on voit les moyens de financement de ces écoles et les liens étroits avec le monde industriel. Cette transformation peut être nécessaire mais pas suffisante, d’où l’appel à déserter des jeunes diplômés d’AgroParisTech. Remettre en cause notre modèle économique c’est repenser nos organisations qui reposent sur une énergie à bas coût et indigente en vision systémique des impacts environnementaux, non seulement via les gaz à effets de serre, mais aussi sur les sols et la biodiversité.

Des transformations des métiers sont à venir, mais ce sont surtout des changements de l’organisation du travail et de nos modes de vie qui sont à opérer. En 2019, la part de l’agriculture dans les émissions de gaz à effet de serre sur le territoire français est estimée à 19%. Par ailleurs, en 2017, la consommation moyenne de denrées alimentaires locale des ménages des 100 plus grandes aires urbaines françaises n’est que de 2%. A contrario, chaque territoire exporte en moyenne 97% de sa production.

Il n’y a donc presque aucun lien entre ce qui est produit à un endroit et ce qui est consommé sur ce même lieu. Notre modèle, en privilégiant la compétitivité économique, a imposé aux territoires de se spécialiser pour augmenter la productivité au détriment des coûts écologiques. Ce que promeut un collectif d’AgroParisTech pour inventer une agriculture responsable et soutenable serait plutôt la mise en place d’écoles-laboratoires indépendantes soutenues par l’État.

Dans ce sens, des tiers lieux et des pôles de formation en ruralité pourraient aussi faire prochainement leur apparition.

Que conseiller à un lycéen que ces domaines intéressent mais qui peine à s’y retrouver dans la profusion de formations post-bac et de métiers existants ?

Il y a une façon traditionnelle d’opérer qui est de partir des domaines d’intérêts des lycéens – leurs matières scolaires préférées ou bien leurs secteurs professionnels favoris – et de consulter les quatre grandes catégories de formations du BAC +2 à BAC +5 : BTS, BUT, Université, Ecoles d’ingénieurs.

L’écologie est une thématique transversale à tous les secteurs, et chaque domaine de spécialité sera concerné.

On n’est pas obligé de devenir biologiste ou ingénieur en environnement pour partager cette problématique, les non-scientifiques peuvent y trouver leur place, tel que communicant, juriste ou directeur de ressources humaines.

La transition écologique c’est passer d’un système de production énergivore et polluant à un modèle plus respectueux, qu’on devra donc adapter à tout type d’entreprise.

Si l’on souhaite travailler spécifiquement dans ce domaine, écologie, développement durable, économie verte, environnement sont autant de termes utilisés dans les intitulés de formations pour tout ce qui touche à la protection de la nature dans les activités humaines.

Une autre méthode possible est de partir des problématiques des 4 secteurs les plus émetteurs de gaz à effet de serre en 2019, en France : la part était de 31% pour les transports, 19% pour l’industrie, 19% pour l’agriculture, 17% pour les bâtiments.

Le groupe de réflexion The Shift Project, qui œuvre pour une économie libérée de la contrainte carbone préconise particulièrement une Réorganisation du Transport, pour limiter la consommation de pétrole (davantage de déplacement en trains, bus et vélos, et moins en voiture ou en avion), un redéploiement de l’agriculture, pour passer de l’agriculture actuelle, intensive et carbonée, à une agriculture extensive, avec plus de main d’œuvre et moins de pétrole, une rénovation thermique des bâtiments, pour moins consommer de chauffage ou de climatisation et un fort développement des activités de recyclage, réparation et réemploi, ce qu’ils appellent industries des objets de deuxième vie.

L’orientation écologique offre donc de multiples possibilités.

S’agissant de l’agriculture et de l’agroalimentaire, quels sont selon vous les métiers dont nous aurons le plus besoin dans les années à venir pour faire face aux enjeux du climat et de la biodiversité ?

De nombreux métiers intègrent dorénavant de nouveaux savoir-faire liés à l’environnement.

Les métiers particulièrement concernés sont ceux du conseil et de l’assistance technique en agriculture, de l’ingénierie en agriculture et environnement naturel (en rapport avec l’agriculture biologique, l’agriculture raisonnée, la maîtrise de l’énergie, la protection des sols, la production de biocarburants, etc.).

On parle aussi d’agro-ressources pour qualifier les matières issues de l’agriculture (en particulier les végétaux) qui peuvent être utilisées pour des usages autres qu’alimentaires : pour remplacer les carburants (voir plus haut) mais aussi les produits issus du pétrole ou les produits chimiques (dans l’industrie agroalimentaire par exemple).

De plus, les études en prospectives métiers révèlent que pour faire face au changement climatique, nous aurons besoin de plus de travail humain. Une agriculture utilisant moins de pétrole, nécessite plus de mains d’œuvre. On estime les besoins d’ouvriers agricoles de 500 000 postes à plus d’un million d’emplois, d’ici 2050.

Parce qu’ils sont physiques, ils sont peu attirants, il apparaît de plus en plus de formes de diversification des activités : vendre les produits de son activité d’agriculteur ou bien des formes participatives où les acheteurs participent au moment de la récolte.

Parce qu’il faut reprendre la terre aux machines, il y aura un redéploiement de la mécanique agricole de proximité.

Pour plus d’informations sur les métiers de l’agriculture et de l’agro-alimentaire, les ressources suivantes peuvent être utiles :

Quels diplômes agricoles jusqu’au Bac ?

Certificat d’Aptitude Professionnelle agricole (initiale ou apprentissage)

  • en 2 ans après la 3e;
  • 10 formations possibles en apprentissage (Jardinier paysagiste, Palefrenier soigneur, Travaux forestiers…);
  • passerelles ou poursuite d’études possibles vers un bac professionnel ou un brevet professionnel.

Brevet professionnel (BP) et Brevet Professionnel Agricole (BPA) et BPREA (responsable d’entreprise agricole) sont accessibles par la voie de l’apprentissage. Le BP est un diplôme de niveau 4, le BPA de niveau 3. Le BPREA (2 ans d’études) peut être passé à l’issue d’un CAP.

Bac professionnel de l’enseignement agricole

  • en 3 ans après le collège;
  • 24 formations possibles (Agroéquipement, Cultures marines, Conduite de productions horticoles…);
  • le Brevet d’Études Professionnelles Agricoles (BEPA) a disparu suite à la réforme du bac professionnel;
  • poursuite d’études possible, courtes (BTSA) ou longues (masters, ingénieur).

Bac Technologique et général de l’enseignement agricole

  • Techno : série Sciences et Technologie de l’Agronomie et du Vivant (STAV anciennement STAE);
  • Général : 3 enseignements de spécialité possibles en 1ère (Biologie-écologie, Mathématiques, Physique-chimie), puis 2 en terminale (SVT et Biologie/écologie en lycées agricoles);
  • poursuite d’études : BTSA, classes prépas, BUT…
culture des oliviers

Quel enseignement agricole post-bac ?

BTSA (Brevet de Technicien Supérieur Agricole)

  • diplôme bac+2 (niveau 5);
  • plus d’une vingtaine de formations possibles (Gestion et maitrise de l’eau, Agronomie-productions végétales, Aquaculture…);
  • poursuite d’études possibles en licence pro (1 an), en classes prépas (écoles d’ingénieur, vétérinaire, paysage) ou pour un second BTSA en 1 an pour se spécialiser.

BUT (Bachelor Universitaire de Technologie / remplaçant des DUT)

  • bac+3 (grade de licence);
  • 24 mentions disponibles, parmi lesquelles le BUT Génie biologique (Agronomie, Sciences de l’environnement et écotechnologies…);
  • Poursuite d’études en classe prépa ATS, école d’ingénieur…

Licence professionnelle / Bachelors / Masters

  • diplôme bac+3 (niveau 2) à bac+5;
  • nombreuses mentions existantes en licences pros (Agriculture biologique, Agronomie, Gestion des organisations agricoles et agroalimentaires…) et en masters (Biodiversité, écologie et évolution; Biologie, agrosciences; Sciences de la vigne et du vin…);
  • certains écoles reconnues par l’Etat proposent par ailleurs des Bachelors (grade de licence) et des Masters spécialisés (Bachelor Agribusiness Développement durable d’Unilasalle, Master Biodiversité Écologie Évolution de l’Institut Agro Montpellier…);
  • poursuite d’études possible en master, doctorat ou écoles d’ingénieur.

Classe préparatoire ATS (Adaptation des Techniciens Supérieurs)

  • ouverte aux titulaires d’un BTSA, d’un DUT, d’un BUT, d’une seconde ou troisième année de licence pro, elle permet de concourir aux écoles d’ingénieurs, de paysage ou de vétérinaire;
  • 6 spécialités parmi lesquelles Biologie ou Métiers de l’horticulture et du paysage préparent aux formations « agricoles »;
  • plus globalement, les CPGE (Classes Préparatoires aux Grandes Ecoles), ouvertes aux bacheliers ayant opté pour des enseignements de spécialité technologies et/ou scientifiques pourront intégrer une école d’ingénieur.
apiculteur abeilles

5 métiers pour la préservation du Vivant

Les exemples de formations et de métiers présentés ci-après sont loin d’être exhaustifs.

Ils s’inscrivent par ailleurs dans une démarche de préservation du Vivant et couvrent les secteurs de l’Agriculture Biologique, de l’agroforesterie, de la sensibilisation à l’environnement, de l’agronomie et de l’océan.

protection des oiseaux
légumes agriculture biologique

Comment devenir agriculteur biologique ?

L’agriculture biologique est un mode de production agricole excluant l’emploi de substances de synthèse, tels que les pesticides, les médicaments ou les engrais de synthèse, et d’organismes génétiquement modifiés.

INSEE

Près de 60 000 exploitations « bio », plus de 10% de la SAU, 200 000 emplois générés (+30% par rapport à une ferme non bio), leader mondial de la viticulture biologique (en surface), 13 milliards d’euros de chiffre d’affaires… comparée à ses concurrentes européennes, l’agriculture biologique française n’a pas à rougir de ses résultats.

Marginaux il y a encore un demi-siècle, les produits issus de l’agriculture biologique sont aujourd’hui consommés au moins une fois par semaine par 1 français sur 2. Malgré un cahier des charges contraignant pour l’obtention du label AB, le marché offre donc de fortes perspectives de développement.

Quelles formations suivre pour exercer un métier dans la production « bio » ?

  • Les plans EPA, la loi EGalim, le programme Ambition Bio 2022, la réforme de la voie professionnelle… sont à l’origine des évolutions voulues pour les formations « bios » de l’enseignement agricole. Ces évolutions permettent de distinguer les formations spécifiques en Agriculture Biologique, des formations ayant obtenu la reconnaissance « À orientation AB » et qui doivent répondre aux critères d’attribution mis en place.
  • Nombreux diplômes et formations disponibles quels que soient les secteurs concernés (Fruits & Légumes, Viticulture, Semences, Apiculture…) : Licence professionnelle ABCD (Agriculture Biologique Conseil et Développement); BTSA Analyse et Conduite des Systèmes d’Exploitation; CS production en AB et transformation- commercialisation, BPREA Agrobiologie, BTS Production Horticole, CAPA Métiers de l’Agriculture…

Chiffres Formation

Maraîcher & arboriculteur biologique

par Alexandre Hector | Ferme du Matet • Groupement Agricole d'Exploitation en Commun (GAEC)

Paysan herboriste

par Stephen Chong | Ferme du futur Largenté – Seysses

agroforesterie

Comment devenir Technicien forestier ?

Ouvrier en sylviculture, Garde forestier, Technicien de l’Office National des Forêts, Technicien de parcs naturels… les métiers de la forêt, de l’agroforesterie, et plus largement de la filière Bois sont nombreux et accessibles par le biais de plusieurs formations.

En France, les forêts occupent près de 20 millions d’hectares, soit le tiers du territoire métropolitain et sont en grande majorité privées. Leur capacité à stocker le carbone font des forêts de formidables régulateurs climatiques.

Une fonction mise à mal depuis plusieurs années en raison des dérèglements en cours, qui les rendent vulnérables (sécheresses, feux, insectes…). En l’espace d’une décennie, leur mortalité a progressé de moitié.

Gestion, surveillance, observation, préservation… les métiers qui touchent à la forêt ne manquent pas.

Quelles formations suivre pour devenir Technicien forestier ?

  • Autres appellations : Conseiller forestier, Gestionnaire de forêt.
  • BTSA Gestion forestière, en 2 ans après le bac (ex : Bac Pro Forêt) / une trentaine d’établissements
  • Licence Pro (Métiers des ressources naturelles et de la forêt, Gestion et commercialisation de la filière forestière…)

Métiers du bois ONF

globe terrestre dans une main

Comment devenir Chargé de mission environnement ?

Il n’existe pas à proprement parler de formations spécifiques de « Chargé de mission environnement ». Qu’il s’agisse de sensibilisation ou d’éducation à l’environnement, à l’écologie, à la biodiversité, à l’océan, à l’agriculture durable… les fonctions du chargé de mission peuvent répondre à des objectifs très différents selon les publics à sensibiliser et les organisations publiques ou privées concernées.

Les fonctions du Chargé de mission environnement requièrent de bonnes connaissances techniques et/ou scientifiques des thèmes abordés (agriculture, forêt, biodiversité, océan…), des capacités d’analyse et de synthèse, des compétences en gestion de projet et selon les prérogatives confiées, des aptitudes à la pédagogie et à la transmission d’informations.

Quelles formations suivre pour devenir Chargé de mission ?

  • Les niveaux d’études requis varient selon les fonctions confiées et les secteurs d’intervention. Les postes de Chargé de mission environnement sont le plus souvent ouverts aux titulaires d’un diplôme Bac+5 ou plus qui peuvent justifier d’expériences ou de stages dans le domaine ciblé : Chimie, biologie, urbanisme, écologie, sciences de la vie, océanographie, géologie, politiques environnementales, aménagement du territoire…
  • Toutefois, de nombreux métiers (Animateur nature ou environnement, Chargé de la protection du patrimoine naturel, Éducateur environnement par exemple) peuvent être accessibles après le bac : Bac pro GMNF (gestion des milieux naturels et de la faune); Bac techno Stav (sciences et technologies de l’agronomie et du vivant); Bachelor environnement et développement durable; BTSA DATR (Développement animation des territoires ruraux); Licence Pro MSEE (Médiation Scientifique et Éducation à l’Environnement) …

Référente sensibilisation environnementale

par Caroline Vickridge | Département du Val de Marne

ingénieur agronome

Comment devenir ingénieur agronome ?

L’agronomie est la science de l’agriculture en général – qui étudie les opérations de production et les personnes qui les mettent en oeuvre. Au sens restreint, l’agronomie est consacrée à l’ensemble des aspects de la production de végétaux. Au sens large, l’agronomie inclut des notions de zootechnie (science des pratiques d’élevage), de pédologie (science des sols), d’écologie (science des interactions des êtres-vivants avec leurs milieux), d’économie, de foresterie, etc.

Association Française d’Agronomie

Les champs d’intervention de l’ingénieur agronome peuvent couvrir, outre l’agronomie, ceux de l’agroalimentaire, de la biodiversité, de l’agroforesterie, de l’environnement, de l’eau…

Comme l’indique l’AFA, « c’est une science passionnante qui se trouve à l’interface de nombreuses problématiques (production alimentaire, gestion des ressources et des écosystèmes, impacts environnementaux de l’agriculture, …), qui mobilise des compétences d’observation, d’échanges et de modélisation notamment, et qui est en interaction constante avec nombres disciplines (géographie, sociologie, …) ».

Quelles formations de l’enseignement agricole suivre pour devenir ingénieur agronome ?

  • Autres appellations : ingénieur écologue, ingénieur agro-environnement…
  • Bac+5 (2 années préparatoires + 3 années du cycle ingénieur) : diplôme reconnu par la Commission des Titres d’ingénieurs (CTI), octroyant le grade de Master.
  • Toutes les écoles d’ingénieurs relevant du ministère chargé de l’agriculture proposent au moins une formation d’ingénieur par la voie de l’apprentissage dans les spécialités suivantes : agronomie, agriculture, horticulture, paysage, agro-industries, agroalimentaire, alimentation et santé, eau et environnement.
  • Il existe plusieurs concours (commun pour les écoles publiques et spécifiques pour les écoles privées sous contrat) permettant d’accéder aux écoles d’ingénieur agro (et de vétérinaire) en fonction de la situation de l’étudiant; les bacheliers généraux devront suivre une prépa BCPST (Biologie, Chimie, Physique et Sciences de la Terre) en 2 ans (Voie A du concours « agro »); les bacheliers Techno une prépa A TB (Voie Agriculture Technologie Biologie du concours « agro »).
  • Une douzaine d’établissements publics et privés forment les ingénieurs de l’enseignement agricole (y compris pour vétérinaire et paysagiste) / Seuls Ensaia Nancy, INP-ENSAT et Enstib dépendent du Ministère de l’Enseignement Supérieur.
  • Plus largement, de nombreuses spécialités d’ingénieur permettent d’exercer un métier en lien avec la préservation du Vivant : outre l’Agriculture, citons Bioingénierie, Forêt et génie des biosystèmes, Génie biologique, Génie environnemental, Géologie…

A noter • À défaut de suivre une formation d’ingénieur, il existe une multitude de parcours et de spécialisations débouchant sur un diplôme de Master. La mention Sciences et technologie de l’agriculture, de l’alimentation et de l’environnement (Master 3A) offre par exemple des possibilités en Agrodesign, en Ingénierie de la production alimentaire, en Gestion de la qualité des productions végétales… Celle de Biodiversité, écologie et évolution mène à des parcours tels que Agroécologie, connaissances, territoires et société, Bioévaluation des écosystèmes et expertise de la biodiversité…

Ministère de l’agricultureMonMasterConcours Agro

Entretien avec The Shift Project

visuel former l'ingénieur du XXIe siècleQuestions à Clémence Vorreux (Coordinatrice Enseignement Supérieur & Mobilité pour le think tank The Shift Project) et Léa Ovet (ingénieure agronome et intervenante bénévole pour The Shift Project).

Le rapport sur la transformation des formations de l’ingénieur est le fruit d’un partenariat entre le Shift project et des étudiants du groupe INSA. En quoi consiste-t-il ?

En 2019, le Shift a publié un rapport faisant le constat d’une carence majeure en termes de formation aux enjeux écologiques dans le supérieur en France.

Or, il est impossible d’imaginer réaliser la transition si la population n’est pas formée à comprendre de quoi il s’agit !

Ainsi, en 2020, le Shift s’est associé au groupe INSA pour présenter un cas d’étude de la manière dont un groupement d’établissements peut intégrer les enjeux socio-écologiques sur l’ensemble du parcours de formation de tous les ingénieurs.

Ce projet a été réalisé en étroite collaboration avec le corps enseignant et dans une démarche d’ouverture aux bonnes pratiques extérieures. Le tout en s’attachant à préserver la rigueur scientifique sur le fond.

Selon nous, l’enjeu de l’évolution des formations réponds à 3 objectifs distincts et complémentaires :

  1. Former des ingénieurs conscients, capables de comprendre et d’analyser la complexité croissante du monde dans lequel ils évoluent professionnellement;
  2. Répondre à la demande de sens grandissante de la part des étudiants tant dans leur formation que dans leur future carrière professionnelle;
  3. Répondre aux besoins de compétences actuels et à venir des organisations à opérer efficacement leur propre transition énergétique et écologique.

Pour cela, nous souhaitions proposer des outils définis en collaboration avec les premiers concernés (les établissements, et en particulier les enseignants), qui leur permettent de s’emparer rapidement de la problématique d’évolution des formations.

Attention, il ne s’agit pas ici de proposer un cours sur les enjeux écologiques, ou en tout cas pas seulement. Il s’agit de repenser l’intégralité des parcours à l’aune de ces enjeux pour qu’ils les intègrent de manière transversale, et que ces enjeux infusent dans tous les enseignements. Cela représente un défi considérable pour tous les enseignants, et leurs établissements.

L’équipe a d’abord cherché à comprendre le fonctionnement de chaque établissement pour établir une méthode ensemble, et dressé un état des lieux de la prise en compte des enjeux socio-écologiques dans les formations du Groupe INSA. Elle a ensuite élaboré, en co-construction avec les parties prenantes concernées, un socle commun de connaissances et de compétences pour tous les étudiants INSA (et plus largement, ingénieurs). Elle a également documenté la manière d’organiser l’intégration de ces objectifs de formation sur la durée des formations par les équipes pédagogiques.

Ce travail a été réalisé de manière ouverte et transparente, en intégrant de nombreux acteurs extérieurs au Groupe INSA. Les différents livrables, publics, offrent des outils opérationnels aux différentes parties prenantes :

S’agissant spécifiquement des études d’ingénieur menant à des métiers en liens avec l’agriculture, l’agroalimentaire ou la biodiversité, que faudrait-il transformer ?

Dans les écoles d’ingénieurs en agronomie, les formations sur le climat et la biodiversité existent, mais uniquement en « spécialisations », elles sont encore trop l’apanage de quelques étudiants ayant choisi d’en faire leur métier, et ce sont des notions effleurées dans les programmes, mais pas traitées en profondeur par tous les étudiants dans leurs socles communs de connaissances.

Les formations devraient être transformées pour que les socles communs de tous ces métiers prennent en compte l’extinction de la biodiversité et ses causes, les enjeux climat, l’adaptation au changement climatique, et laisser de la place et de la créativité aux étudiants et étudiantes pour penser la transformation de ces secteurs, qui est trop étouffée aujourd’hui.

Il est donc nécessaire d’intégrer deux temps essentiels dans les formations : la compréhension de taille du problème et des interconnections entre les limites planétaires, et comment l’agriculture est à la fois responsable mais va aussi être très impactée, puis un deuxième temps sur les leviers d’actions, en laissant de la place pour la créativité des étudiants.

Ces formations, si elles évoluent suffisamment, devraient permettre aux étudiants de se rendre compte que des ajustements à la marge et innovations technologiques ne suffiront pas, ni pour l’atténuation, l’adaptation ou l’extinction du vivant mais que nous avons besoin de changements beaucoup plus transformationnels.

Les plans EPA et EPA2 (« Enseigner à Produire Autrement, pour les transitions et l’agro-écologie ») développés depuis 2014 pour toutes les filières de l’enseignement agricole vous paraissent-ils suffisantes, voire utiles ?

Les plans EPA et EPA2, Enseigner à Produire Autrement, pour les transitions et l’agroécologie, développés depuis 2014 pour toutes les filières sont nécessaires et c’est un bon début, mais ils ne sont pas suffisants.

C’est le début d’un petit mouvement qui va dans le bon sens, et qui a l’avantage de concerner toutes les filières de l’enseignement agricole. Cependant, le développement de ces plans sont assez lent, ils ne sont pas encore suffisamment développés dans les établissements, et surtout ils ne vont pas assez loin dans l’étude des enjeux climatiques et de ces solutions, et la transformation des programmes scolaires de toutes ces filières.

L’ingénierie ne représente qu’une petite part des formations dédiées à la préservation du Vivant; à quand un rapport sur la transformation des formations post-bac plus courtes, telles que les BPA, BTSA, Licences pros… ?

Bien sûr, ce projet concerne une infime partie de la formation. Il a cependant été suivi en 2022 d’un rapport « ClimatSup Business – Former les acteurs de l’économie de demain » qui porte sur les formations en gestion, et d’un autre « ClimatSup Finance – Former pour une finance au service de la transition » sur les formations des professionnels en finance.

Le Shift n’a cependant pas la prétention de pouvoir répliquer la réflexion sur toutes les disciplines et filières, et espère surtout que ces premiers travaux vont inspirer les acteurs légitimes à répliquer la démarche.

Car effectivement, c’est bien cela l’enjeu : toutes les filières et disciplines doivent se demander comment elles sont affectées par et doivent contribuer à la transition écologique.

Et au regard de l’ampleur des bouleversements que cette transition implique pour l’ensemble de notre économie et de nos sociétés, cela revient à revisiter en profondeur chaque discipline, filière, et métier.

Le ministère de l’Enseignement supérieur planche aujourd’hui à la promotion d’un socle commun de connaissances et de compétences pour tous les étudiants (une excellente nouvelle, si les moyens sont au rendez-vous).

Nous espérons au Shift que la déclinaison de ce socle par filière suivra de près.

Le Shift, pour sa part, souhaite désormais davantage tenter d’essaimer en terme de méthode pour aider les acteurs à se mobiliser dans cette perspective. Or, si la formation initiale a encore du travail pour se mettre au diapason des enjeux écologiques, la formation continue, elle, n’est pas non plus au bout de ses peines, et peine à enclencher ces évolutions.

Le Shift souhaite donc lancer prochainement un nouveau projet avec et pour les acteurs de la formation continue, en associant son expérience de l’enseignement à celle qu’il a pu développer sur l’emploi dans le cadre du Plan de transformation de l’économie française (PTEF), afin de réfléchir avec ces acteurs à la meilleure manière pour eux d’organiser la transition de leurs propres formations.

Nous lançons également un projet massif sur la transformation du secteur agricole, dans lequel la question de la formation sera un axe central.

Dans le cadre du Plan de transformation de l’économie française, vous avez traité le sujet de l’agriculture et de l’alimentation. Certaines de vos recommandations vont dans le même sens que celles émises par l’association Solagro et son scénario Afterres 2050. Ne serait-il pas plus productif de mutualiser les actions à mettre en oeuvre ?

En effet, nous avons initié dans le cadre du PTEF un travail sur l’agriculture, mais que nous n’avons pas mené à son terme, faute de moyens dédiés. C’est pourquoi nous relançons cette année un gros projet sur ce secteur crucial en termes de décarbonation et de résilience, mais notamment de formation et d’emploi en particulier.

Et effectivement, des acteurs comme Solagro, l’IDDRI ou encore l’INRAE et d’autres ont déjà fait des analyses poussées et de grande qualité sur le sujet avec lesquelles nous sommes largement en accord. C’est pourquoi nous n’avons pas l’intention de refaire tout le travail en repartant de zéro.

Nous avons l’intention de nous inspirer largement de ces travaux, tout en nous permettant de les mettre en discussion dans notre écosystème, et de produire le cas échéant nos propres analyses.

Pourquoi ?

Déjà, parce que le point de vue du Shift sur ces sujets est attendu par notre écosystème et que nous souhaitons effectivement nous positionner pour pouvoir porter des recommandations que nous aurons pris la peine d’étudier, même si in fine, elles convergent largement avec les propositions d’autres acteurs (dont on peut rappeler qu’ils ne sont pas totalement d’accord sur tout les uns avec les autres, et c’est aussi cela qui fait la richesse de la recherche !).

D’autre part, l’intérêt du PTEF réside notamment dans sa capacité à « reboucler » afin de proposer une vision aussi complète que possible de la transition à mener et de ses implications. Rebouclage en termes d’énergie, de matière, de climat, mais aussi d’utilisation des sols, d’emploi et de compétences/formation.

Ainsi, l’absence d’une analyse poussée de l’agriculture au sein du Shift constitue un trou important dans notre raquette sur tous ces points, pour lesquels l’agriculture (et les secteurs « biomasse » dans leur ensemble) jouent un rôle déterminant.

J’ajoute que nous souhaitons d’autant plus collaborer avec les acteurs existants que nous souhaitons intégrer à notre réflexion des paramètres comme la biodiversité et l’eau, qui ne sont pas le cœur d’expertise du Shift, et pour lesquels nous aurons nécessairement besoin d’expertise complémentaire.

En revanche, ce travail réalisé, nous avons bien l’intention de joindre notre voix et notre capacité d’action à celles des autres acteurs pour avoir un maximum d’impact !

biodiversité marine

Comment devenir océanographe ?

L’océanographie regroupe l’ensemble des activités qui ont trait à la compréhension et à la modélisation des paramètres physiques de la colonne d’eau (température, salinité, transparence, …) et de leur évolution. Elle regroupe les disciplines suivantes : l’océanographie générale, les niveaux marins, la biogéochimie marine et les propriétés optiques de l’eau, la dynamique sédimentaire, les vagues et états de mer, les glaces de mer et icebergs.

Service Hydrographique et Océanographique de la Marine (shom)

La vie marine compte plus de 250 000 espèces répertoriées, disséminées sur plus de 360 millions de km2, soit environ les 3/4 du globe. Insectes exceptés, près de 9 espèces sur 10 évoluent sous les mers et les océans au sein d’écosystèmes complexes et interdépendants.

Indispensables, ces larges et profondes étendues aqueuses contribuent à la moitié de l’air que nous respirons et absorbent chaque année plus du quart du gaz carbonique émis.

Autant dire que océans et biodiversité marine sont essentielles. En raison de leur action positive sur la régulation du climat d’une part, mais aussi parce qu’ils nourrissent l’humanité et constituent une source de revenus pour de nombreuses populations (4 habitants de la planète sur 10 vivent à moins de 100km des côtes).

Les dérèglements climatiques, les pollutions des littoraux, la pêche intensive… ont des répercussions catastrophiques sur cette vie sous-marine. Hausse des températures, désoxygénation de l’eau, acidification des océans, développement d’espèces exotiques invasives… bouleversent les équilibres écosystémiques.

Un bilan auquel la France n’échappe pas. Selon l’Office Français de la Biodiversité, près du tiers des coraux ont disparu dans les Outre-mer, la moitié des eaux de surfaces des zones littorales sont en mauvais état, plus de la moitié des poissons migrateurs sont en danger…

Quelles formations pour devenir océanographe ?

  • Selon son parcours de formation et les spécialités choisies, l’océanographe (ou océanologue) peut intervenir sur des sujets variés : plaques tectoniques, biodiversité marine, ressources aquatiques, courants océaniques…
  • Exemples de métiers en lien avec l’océanographie : Biologiste ou Géologue marin, Océanographe Chimiste ou Physicien, Ingénieur en génie maritime…
  • Plusieurs formations courtes post-bac possibles : BTSA Aquaculture; BTS Maritime Pêche et Gestion de l’environnement marin, Licence Sciences de la Terre Biologie et Géologie – Option géosciences marines
  • Pour une formation longue, le réseau des Universités Marines (une quinzaine d’établissements en France) proposent quelques dizaines de Masters spécialisés. Et certaines écoles d’ingénieur ont un parcours Sciences de la mer : ENSTA Bretagne, L’institutAgro, SeaTech…

Universités MarinesOFBIfremerIntechmer

Ingénieure Océanographe

par Carole Saout-Grit | Bureau d'études Glazeo • © photo L. Berthy @LeTélégramme

Entretien avec l'association Bloom

chargée de projet association bloomQuestions au Dr. Valérie Le Brenne, Chargée de projet au sein de l’association BLOOM.

Site web de l’association Bloom

Si vous deviez résumer en quelques lignes les principales problématiques auxquelles est confronté le secteur de la mer et de l’océan, quelles seraient-elles ?

Les menaces qui pèsent sur l’océan sont multiples et leurs effets se cumulent.

Les océans se réchauffent et deviennent également de plus en plus acides en raison du CO2 atmosphérique qu’ils absorbent. Ces transformations ont d’ores et déjà des conséquences sur les équilibres physico-chimiques de l’océan et sur les écosystèmes marins.

Bien entendu, les océans subissent également de très nombreuses pollutions, en particulier celles provoquées par les déchets plastiques. Toutefois, les experts de l’IPBES sont formels: la surpêche est l’activité ayant eu le plus d’impact sur les écosystèmes marins au cours des cinquante dernières années.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes: la part des stocks de poissons surexploités est passée de 10% dans les années 1970 à plus de 35% aujourd’hui.

À mon sens, les territoires marins souffrent principalement de pressions anthropiques excessives dûes à nos activités humaines : tourisme, navigation, loisirs, alimentation (pêche), santé (pharmacologie), et ce dans un contexte géopolitique complexe poussant certains états à se tourner vers des espaces maritimes jusqu’ici peu regardés et peu exploités.

Carole Saout-Grit (ingénieure océanographe)

La façon de former les futurs professionnels de la mer et de l’océan vous parait-elle en phase avec les défis à relever ?

Les futurs professionnels de la mer et de l’océan – mais comme dans tous les domaines d’activités – doivent être formés aux enjeux écologiques. C’est absolument indispensable pour affronter les défis qui nous attendent.

Les futurs professionnels doivent bénéficier d’une solide formation scientifique afin de comprendre pleinement les enjeux auxquels nous sommes confrontés, avoir conscience de leur responsabilité et mettre en place des solutions.

Il faut sortir du prisme de l’exploitation maximale des océans et de la nature en général.

Que conseiller à un jeune que ces thématiques intéressent mais qui se demande quels métiers exercer et quelles formations privilégier ?

Les « métiers de la mer », cela recoupe une panoplie d’emplois extrêmement différents ! Il y a mille manières d’y arriver.

Je pense que l’essentiel, c’est d’abord de choisir une voie/un métier qui nous plaise, qui ait du sens (c’est-à-dire qui soit en accord avec nos valeurs personnelles) et dans lequel on pense qu’on sera utile ! Ce n’est peut-être pas très précis, mais c’est vraiment le meilleur conseil que je puisse donner !

Sources & Ressources

Remerciements

FNSEA, Confédération Paysanne, CIRAD, ANIA, Time For The Planet, L’aventure du vivant (Ministère de l’agriculture)… n’ont pas répondu à nos sollicitations.

“(…) En 1913, ce hameau de dix à douze maisons avait trois habitants. Ils étaient sauvages, se détestaient, vivaient de chasse au piège; à peu près dans l’état physique et moral des hommes de la préhistoire. Les orties dévoraient autour d’eux les maisons abandonnées. Leur condition était sans espoir. Il ne s’agissait pour eux que d’attendre la mort : situation qui ne prédispose guère aux vertus. Tout était changé. L’air lui-même. Au lieu des bourrasques sèches et brutales qui m’accueillaient jadis, soufflait une brise souple chargée d’odeurs. Un bruit semblable à celui de l’eau venait des hauteurs : c’était celui du vent dans les forêts. Enfin, chose plus étonnante, j’entendis le vrai bruit de l’eau coulant dans un bassin. Je vis qu’on avait fait une fontaine, qu’elle était abondante et, ce qui me toucha plus, on avait planté près d’elle un tilleul qui pouvait déjà avoir dans les quatre ans, déjà gras, symbole incontestable d’une résurrection. (…) Les maisons neuves, crépies de frais, étaient entourées de jardins potagers où poussaient, mélangés mais alignés, les légumes et les fleurs, les choux et les rosiers, les poireaux et les gueules-de-loup, les céleris et anémones. C’est désormais un endroit où on avait envie d’habiter. (…) Sur l’emplacement des ruines que j’avais vues en 1913, s’élèvent maintenant des fermes propres, bien crépies, qui dénotent une vie heureuse et confortable.

Les vieilles sources, alimentées par les pluies et les neiges que retiennent les forêts, se sont remises à couler. On en a canalisé les eaux. A côté de chaque ferme, dans des bosquets d’érables, les bassins des fontaines débordent sur des tapis de menthe fraîche. Les villages se sont reconstruits peu à peu. Une population venue des plaines où la terre se vend cher s’est fixée dans le pays, y apportant de la jeunesse, du mouvement, de l’esprit d’aventure. On rencontre dans les chemins des hommes et des femmes bien nourris, des garçons et des filles qui savent rire et ont repris goût aux fêtes campagnardes. Si on compte l’ancienne population, méconnaissable depuis qu’elle vit avec douceur et les nouveaux venus, plus de dix mille personnes doivent leur bonheur à Elzéard Bouffier. Quand je réfléchis qu’un homme seul, réduit à ses simples ressources physiques et morales, a suffit pour faire surgir du désert ce pays de Canaan, je trouve que, malgré tout, la condition humaine est admirable. Mais, quand je fais le compte de tout ce qu’il a fallu de constance dans la grandeur d’âme et d’acharnement dans la générosité pour obtenir ce résultat, je suis pris d’un immense respect pour ce vieux paysan sans culture qui a su mener à bien cette ouvre digne de Dieu.”

Jean Giono • L’homme qui plantait des arbres (Editions Folio)

Police, Gendarmerie, Défense : métiers et formations pour prendre du galon

Police, Gendarmerie, Défense : métiers et formations pour prendre du galon

De prime abord, s’orienter vers le métier de policier, de gendarme ou de militaire de carrière peut sembler inhabituel. Cette année pourtant, 26 000 jeunes, militaires et civils, ont été recrutés par le Ministère des Armées, premier recruteur en France. Au sein de la Gendarmerie, 10 000 emplois sont créés chaque année, et presque autant dans la police en 2022. Même la DGSE (Direction Générale de la Sécurité Intérieure) prévoit 2000 embauches d’ici à 2025.

Avec plus de 150.000 inscriptions annuelles sur le site sengager.fr, il faut croire que ces métiers et formations ont toutes les raisons de séduire la jeunesse.

Et ce malgré les soubresauts de la perception qu’en ont les uns ou les autres.

Police, Gendarmerie, Armée : confiance ou défiance, c’est selon…

En 2021, certains, telles que la Fondation Jean Jaurès et la Commission nationale consultative des droits de l’homme jugeaient préoccupante la défiance des citoyens à l’encontre de leur police.

Alors que d’autres, à l’instar du Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF) dans sa 13e et dernière édition du Baromètre de la confiance politique, montrent que la grande majorité des français (plus de 70%) accordent aujourd’hui leur confiance à la police, à la gendarmerie et à l’armée.

Les manifestations d’amour ou de rejet à l’égard de ces institutions fluctuent selon l’image qu’en donnent les médias et sans doute aussi au gré de l’actualité. Les soignants ont eu, chaque soir à 20h, leur heure de gloire durant les premières vagues de la Covid. Les policiers aussi ont été applaudis à la suite des attentats du 13 novembre 2015. Un engouement certes moins perceptible depuis les manifestations des Gilets Jaunes.

gendarme armé

Reste qu’en raison peut-être des nombreuses et fastueuses campagnes de communication développées par le Ministère des Armées notamment, quelques dizaines de milliers de jeunes se laissent bon an mal tenter par une carrière dans l’un de ces corps en se rendant dans un centre d’information ou de recrutement dédié.

Et puis à en croire le succès des sites de vente en ligne d’objets dérivés des armées de l’Air et de la Marine, tout porte à penser que ce marketing de la Défense ait surfé sur la vague d’un engouement déjà durablement installé.

civil de la gendarmerie

Pourquoi s’engager dans l’armée, la police ou la gendarmerie ?

Port de l’uniforme excepté, les missions d’un Artilleur ne sont guère comparables à celles d’un Gardien de la Paix ou d’un Gendarme mobile.

Esprit de corps, implication, intégrité, respect de l’autorité et sens de la hiérarchie… sont néanmoins aux métiers de la défense, de la police et de la gendarmerie ce que la promesse matrimoniale est à l’amour.

Une affaire d’engagement donc. C’est à n’en pas douter le maître-mot, l’élément fédérateur et caractéristique de ces métiers.

Les chiffres clés de la Défense

  • Personnel civil : 23,5% / Personnel militaire 76,5%
  • Répartition homme/femme : 78/22% et 61/39% pour les Civils
femme gendarme en uniforme

Un engagement qui se traduit par ailleurs par la signature d’un contrat éponyme qui diffère sensiblement d’un contrat de travail traditionnel : 6 ans pour la gendarmerie, jusqu’à 10 ans pour certaines spécialités dans l’Armée de Terre, 3 ans dans la Police Nationale…

Contreparties : une formation rémunérée dans la plupart des cas, des possibilités d’hébergement parfois, l’octroi d’aides financières selon les situations… Cette spécificité mise à part, de nombreux postes ouverts au sein de l’armée, de la police ou de la gendarmerie existent dans le monde professionnel « civil ».

Devenir soldat, marin, aviateur, policier, gendarme : un parcours du combattant ?

De cuisinier à responsable des ressources humaines, en passant par développeur informatique, médecin, conducteur de travaux ou même musicien, il n’est pas systématiquement nécessaire de maîtriser l’art du camouflage ou le maniement du fusil HK 416F pour postuler.

En revanche, les opportunités d’orientation professionnelle étant vaste, choisir sa voie pourra se révéler aussi compliqué que de nettoyer son HK416F dans une tempête de sable nocturne en Irak.

Nous verrons qu’entre les centaines de spécialités et de métiers proposées par les différents corps, les pré-requis liés aux études faites et aux diplômes obtenus, les différences de statut, les possibilités de formation et d’évolution, les innombrables écoles existantes… être conseillé pourra s’avérer utile.

Car pour le jeune qui s’interroge, le choix relève de la gageure. Et ce d’autant plus que les différents sites web mis à sa disposition s’inscrivent davantage dans la mise en scène des différents métiers que dans la clarification des parcours pléthoriques possibles et de leurs modalités d’accès.

Conseils Tonavenir : avant de choisir l’armée, la police ou la gendarmerie il faut se poser les bonnes questions

Pour faire son choix, voici les critères que Tonavenir recommande de prendre en compte dans un premier temps, quelle que soit l’institution plébiscitée :

  1. Les motivations et les centres d’intérêt : métiers opérationnels ou activités dites « civils » ? Devenir technicien télécoms, moniteur de conduite ou musicien est tout à fait possible dans le privé. Il est en revanche moins aisé de piloter un avion de chasse ailleurs que dans l’Armée de l’Air. Indépendamment des avantages offerts parfois (aide au logement, formation rémunérée, réductions SNCF…), il convient de s’interroger sur les raisons qui poussent à privilégier un métier de la Défense et de les confronter aux pré-requis qu’ils supposent.
  2. L’âge et le niveau d’études : qu’il s’agisse des métiers de la Défense, de la Police Nationale ou de la Gendarmerie, les métiers présentés sont liés à un grade dans la hiérarchie. Certes, les collégiens dès la 3e peuvent postuler dans certains services et pour certaines activités; mais les métiers, les formations et les possibilités d’évolution diffèrent alors de celles, élargies, offertes aux bacheliers ou aux détenteurs d’un Master. Dans le cadre d’une poursuite d’études par exemple, un ingénieur diplômé pourrait souhaiter intégrer une formation dans la Défense. Les opportunités existent. La décision de différer sa candidature pour obtenir le niveau de diplôme exigé pour une fonction ou un poste souhaité peut être une solution à étudier.
  3. Les pré-requis : il conviendra de se demander si l’envie d’opter pour un métier de la Défense est compatible avec les qualités humaines spécifiques exigées (esprit d’équipe…) d’une part, avec les capacités physiques que certains postes requièrent d’autre part. Par ailleurs, dans la majorité des cas, la Journée Défense et Citoyenneté (JDC) devra avoir été effectuée pour postuler (pour les moins de 25 ans).
  4. Les exigences de ces métiers : devenir policier, gendarme ou soldat n’est pas anodin. Les fonctionnaires et les militaires de terrain en particulier peuvent être amenés à vivre des situations difficiles, voire traumatisantes en raison des missions qui leur sont confiées. Les prétendants devront avoir la maturité et la capacité à gérer ces situations sur le plan émotionnel.
  5. Visiter les différents sites web de recrutement qui existent est par ailleurs un incontournable. Chaque service disposant du sien, la plupart des informations y sont disponibles à défaut d’être toujours faciles à décrypter, voire mises à jour : domaines d’activité, métiers, formations, modalités d’accès…
  6. Ne pas hésiter à ce rendre sur les salons spécialisés (notre partenaire Studyrama a le sien) ou à solliciter le personnel dédié en charge de ces questions dans les différents corps de métiers (CIRFA, CIR…).

Les métiers de la police et de la gendarmerie exposent leurs personnels à des risques particuliers, qui peuvent avoir un retentissement sur leur santé mentale, physique et sociale. Confrontés à des situations traumatogènes et à la violence, les policiers et gendarmes vivent des événements intenses. Le nombre d’agressions à leur encontre augmente (…) Avec une moyenne de 65 suicides par an, la mortalité par suicide des policiers et gendarmes est plus élevée que dans la population générale.

Livret n°5 du Beauvau de la sécurité consacré aux Risques Psycho-sociaux

logo du ministère de l'intérieur

Les métiers et les formations de la Police et de la Gendarmerie dépendent du Ministère de l’intérieur

Malgré les réticences des intéressés à l’époque, la Gendarmerie Nationale évolue depuis 2009 sous le giron du Ministère de l’Intérieur, aux côtés de la Police donc.

Toutefois, certaines différences perdurent. Ainsi par exemple, les gendarmes conservent leur statut de « militaire », tandis que les policiers officient en qualité de fonctionnaires.

Et si ces derniers interviennent principalement dans les zones urbaines, les premiers opèrent dans les zones rurales et dans la périphérie des agglomérations de Province. Ces distinctions influent sur l’offre de métiers et leurs modalités d’accès.

4 gendarmes sur le terrain

Formations & Métiers dans la Gendarmerie

Créée dans la première moitié du XIVe siècle, la Maréchaussée deviendra Gendarmerie Nationale au crépuscule du XVIIIe. Présents sur plus de 90% du territoire national, les quelques 150 000 gendarmes en activité ont pour missions principales : la protection, le renseignement, l’intervention, l’enquête et l’interpellation, le maintien de l’ordre.

Sur les 300 métiers disponibles, seuls 30 sont présentés sur le site de la gendarmerie, parmi 8 centres d’intérêt répertoriés : Sécurité, Intervention, Enquêtes, Soutien, Techniques & Administratif, Informatique, Animaux et Scientifique.

Il existe une dizaine de voies externes distinctes de candidature, fonction du niveau de diplôme et du métier envisagé et qui mènent à des formations spécifiques.

Le niveau CAP/BEP (ou une expérience professionnelle)

donne accès au statut de Gendarme Adjoint Emploi Particulier pour un métier « support » (électricien, cuisinier, assistant informaticien…).

Avec un Baccalauréat, il est possible d’opter pour :

  • la voie de Sous-officier de Gendarmerie sur le Terrain (SOG), qui mène, sur concours, à des postes en Gendarmerie mobile, en Gendarmerie départementale ou à la Garde républicaine. La préparation dure un an dans une école de sous-officier de gendarmerie (Dijon, Chaumont, Montluçon, Chateaulin, Tulles). Puis, selon la formation sélectionnée, le SOG pourra servir au sein d’une spécialité : Développeur de systèmes d’information, Mécanicien d’hélicoptère, Enquêteur en technologies numériques…
  • la sélection CSTAGN (Corps de Soutien Technique et Administratif de la Gendarmerie Nationale) qui conduit à de nombreux métiers répartis parmi 6 spécialités en tant que sous-officier : Administration et gestion du personnel, Gestion logistique et financière, Affaires immobilières, Restauration collective, Auto-engins blindés et Armurerie-pyrotechnie. La formation initiale dure 1 an à l’école de sous-officier de Rochefort.

Chaque métier dispose de sa propre structure de formation. Ainsi, le Centre national de formation aux systèmes d’information et de communication de la gendarmerie (CNFSICG) forme dans les domaines de l’informatique, des télécommunications et des nouvelles technologies. D’autres centres de formation permettent aux gendarmes de parfaire leur formation en fonction de leurs spécialités : plongeur, montagne, cynophile…

Dans le cadre d’une Poursuite d’études ou d’une réorientation, plusieurs solutions peuvent être envisagées :

  • Officier sous contrat Encadrement (OSC-E) à Bac+3;
  • OCTA (Officier du Corps Technique et Administratif) à Bac+5, accessible sur concours, est le pendant du CSTAGN avec un grade supérieur;
  • OG (Officier de Gendarmerie sur le terrain) ouvert aussi sur concours à Bac+5 selon le métier souhaité : concours Officier de Gendarmerie Scientifique (OGS), concours Officier de Gendarmerie sur Titres (OG Titres), concours Officier de Gendarmerie Universitaire (OGU)…

Chacune de ces solutions mène à une formation de deux ans à l’École des officiers de la gendarmerie nationale (EOGN) à Melun. Ouvert sous certaines conditions de revenus ou de situation personnelle, les 4 Classes Prépas Talents (CPT) sont des périodes de préparation académique et sportive aux concours d’officiers de la gendarmerie ainsi qu’à ceux de la fonction publique. Les candidats sélectionnés ont le statut de gendarme adjoint volontaire.

Seule la voie Gendarme-adjoint sur le terrain (GAV APJA) ne requiert aucun diplôme particulier.

Elle permet de suivre une formation en lien avec la fonction souhaitée : Sécurité des transports aériens, Gendarme en unité nautique et maritime…

Le GAV APJA est l’équipier du gendarme. Il est confronté à des missions très opérationnelles dans le domaine de la sécurité routière, de la police judiciaire et de la sécurité publique générale. Le contrat offre l’opportunité, même sans diplôme, de présenter le concours de sous-officier de gendarmerie.

Compte-tenu de la complexité des explications fournies sur le site de la gendarmerie, il sera préférable de contacter un Centre d’Information et de Recrutement (CIR), parfaitement compétent pour détailler les modalités d’accès aux différents métiers proposés. Les CIR sont à la gendarmerie ce que les CIRFA sont à l’armée : des points de rencontre pour être accompagné dans son orientation. Il en existe une trentaine en France et dans les DOM.

Il existe par ailleurs des lieux spécifiques pour le recrutement :

  • le CIR ont aussi pour mission de faire passer les entretiens des Gendarmes Adjoints sur le terrain et des Gendarmes Adjoints Emploi Particulier;
  • les CSC (Centres de Sélection Concours) accueillent certaines épreuves des concours de Sous-officier et d’Officier;
  • les CRCS (Centres de Recrutement, Concours et Sélection) sont réservés aux personnes résidant dans les DROM (Départements et Régions d’Outre-Mer), à la fois pour le conseil et pour le recrutement.

Pour en savoir plus :

La gendarmerie au quotidien

par Alexandre | Civil de la gendarmerie

La gendarmerie au quotidien

par Eve | Gendarme mobile

La gendarmerie au quotidien

par Aurélie | Sous-officier du Corps de Soutien Technique Administratif

La gendarmerie nous répond

Questions à Christophe Carlier
Major • Chef de Centre Région de gendarmerie d’Ile-de-France • CIR de Paris

Les descriptifs et les explications fournies sur le site de la gendarmerie et relatives aux voies d’accès ne sont pas toujours très clairs. Quelle différence par exemple entre les concours OGS, OGU et OG Titres qui requièrent le même niveau d’études (BAC+5) et peuvent dans certains cas mener aux mêmes métiers ?

Ces 3 recrutements ont vocation à former nos officiers de demain. La nuance s’inscrit dans le parcours de carrière de nos officiers. L’OGS et l’OGU auront le même parcours avec des affectations à la tête d’unités opérationnelles et des temps d’affectation en responsabilités (postes d’état-major). Les recrutements sur Titres (=nos experts) sont destinés à armer un des services d’expertise : PJGN (IRCGN) ou le STSISI ou le COMCYBER. Ces officiers occuperont ces postes sur des temps longs d’affectation. Pour autant, ils seront aussi amenés à un moment donné d’aller commander une unité opérationnelle sur le terrain. Ce poste de commandement Terrain peut parfois intervenir dès la sortie de l’école des officiers.

Certains enseignements de spécialité sont-ils recommandés pour faciliter l’accès au SOG (Sous-Officier de terrain) ?

Il est difficile de dire que telle ou telle spécialité va favoriser l’accès au SOG. Pour être SOG, il faut réussir un concours avec une épreuve de culture générale et des épreuves d’admission (jury + sport). Avec une bonne prépa (sans dépenser une fortune), n’importe quel jeune peut réussir le concours quel que soit son cursus.

Avant d’être formé à son métier et d’être en capacité de l’exercer, le Développeur de système d’information ou encore le Technicien des systèmes d’information et télécoms, doit non seulement réussir le concours de SOG, mais aussi pouvoir justifier d’une expérience de plusieurs années sur le terrain. Pour quelles raisons les compétences et connaissances purement techniques ne peuvent-elles suffire ? Les contraintes de ces parcours de formation ne vous semblent-elles pas un être un frein pour postuler ?

Quelles que soient les technicités détenues, le principe est avant tout d’être recruté comme gendarme puis d’intégrer une technicité après avoir répondu à un appel à volontaires. La spécificité du métier implique que ce recrutement soit effectué en interne (perquisitions, travail sur supports numériques, extraction de données issues de téléphone portable, traitement d’enregistrements issus des dispositifs de vidéo surveillance, etc…). Je ne parlerai pas de frein. C’est surtout qu’on ne parle pas assez de cette spécialité auprès de nos jeunes.

Les CIR sont-ils en mesure de conseiller un collégien ou un lycéen qui se demande quel métier choisir parmi ceux proposés ?

Les CIR sont en capacité de renseigner n’importe quel jeune qui souhaite des informations sur les carrières en gendarmerie.

Les écoles de gendarmeries ouvertes aux bacheliers seront-elle un jour présentes sur Parcoursup ?

Il est impossible pour moi de répondre à cette question. Je pense que tant que nous recruterons par voie de concours – nous ne serons pas sur la plateforme ParcoursSup.

policier de dos pendant une manifestation

Formations & Métiers dans la Police Nationale

Issue du grec Politeia (« L’ordre établi pour le gouvernement de la cité »), la notion de police peut se targuer d’une Histoire aussi lointaine que protéiforme. Prévôts et Baillis au Moyen-Âge, Lieutenant de police sous Louis XIV au XVIIe siècle, Police active et Police administrative pendant la Révolution, Générale pendant le Directoire, Impériale sous Napoléon… en France, c’est au pluriel que l’histoire de la police devrait s’envisager. Essentiellement municipale durant la majeure partie de son évolution, la Police Nationale telle qu’on la connait aujourd’hui naît à au printemps 1941. Elle sera rattachée à la Préfecture de police par le Général de Gaulle 25 ans plus tard.

Soyons honnêtes, la police n’a rien à envier à sa consoeur la gendarmerie pour la limpidité des explications fournies sur le site devenirpolicier.fr. Pour comprendre un peu mieux les métiers présentés et leurs modalités de formation et de recrutement, il convient d’abord de distinguer les deux principaux corps existants : Corps des actifs d’une part, Corps de la Police Technique et Scientifique d’autre part.

Les missions de la Police Nationale couvrent : La sécurité générale, L’investigation, La police scientifique, Le renseignement intérieur, Le maintien de l’ordre public, La sécurisation des frontières, La coopération internationale, Le contrôle interne, Les fonctions supports.

Chaque corps est scindé en grades eux-même divisés en échelons. L’indice (ou traitement indiciaire) associé à chaque échelon sert de référence pour la rémunération.

L’évolution de la carrière d’un policier suppose donc de passer d’un échelon à l’autre dans le même grade et pour le même corps jusqu’à pouvoir prétendre à un grade supérieur quand l’ultime échelon du grade précédent a été atteint.

Les corps des actifs incluent :

  • le corps de Conception et de Direction et les grades associés de Commissaire, de Commissaire divisionnaire et de Commissaire général;
  • le corps de Commandement ou « des officiers » : grades de Capitaine, de Commandant et de Commandant Divisionnaire;
  • le corps d’Encadrement et d’Application : grades de Gardien de la paix, de Brigadier, de Brigadier-chef et de Major.

Les corps de la Police Scientifique incluent :

  • Le corps des Ingénieurs de la PTS (grades d’Ingénieur, d’Ingénieur principal et d’Ingénieur en chef);
  • Le corps des Techniciens de la PTS (grades de Technicien, de Technicien principal et de Technicien en chef).

Les modalités d’accès à ces métiers (concours ou sélections) dépendent du métier sélectionné. Admis sur sélection, le poste de Policier Adjoint ou de Cadet de la République ne nécessite ainsi aucun diplôme particulier. Tandis que les concours d’Officier de Police et de Commissaire ne sont ouverts qu’aux titulaires d’un Bac+3 pour le premier et d’un Bac+5 pour le second.

Ecole Nationale de Police, Unité de formation, Centre Régional de Formation, Ecole Nationale Supérieure d’Application de la Police Nationale… ces différentes structures situées en France et dans les DOM ont pour mission de former les personnes ayant réussi les concours et les sélections de policier. Pour découvrir les métiers, les formations et les modalités d’inscription au sein de la police, il conviendra d’utiliser le « module de profilage » disponible sur le site devenirpolicier.fr. Et de sélectionner tout ou partie des critères proposés :

  • le type de mission souhaité : Protéger, Enquêter, Soutenir et Intervenir;
  • la tranche d’âge : 17 à 30 ans, 30 à 35 ans, 35 à 45 ans ou plus de 45 ans;
  • le niveau de diplôme : de « sans diplôme » à Bac+5.

La Direction Centrale du Recrutement et de la Formation de la Police Nationale a par ailleurs conçu le dispositif Objectif Police. Ce système de tchat comparable à celui développé par l’Armée de Terre et la Marine, permet d’échanger avec des Ambassadeurs. Policiers de tous corps et tous grades et issus de différentes directions de la police nationale, mais aussi élèves en formation initiale sont en charge de répondre aux questions des internautes. Plusieurs fois dans l’année, des lives-chats sont organisés sur des thématiques diverses : « Capitaine, commandant, commissaire : quelles différences ? », « Le métier de gardien de la paix »…

Pour de plus amples informations :

  • un numéro Vert est aussi disponible : 0800 22 08 00
  • et il est possible de se rendre dans l’un des différents services de la police nationale installés en régions (Unités promotion recrutement égalité des chances, structures de formation…).

Suggestion Tonavenir

Pour gagner du temps et s’épargner des désillusions, il apparaît préférable de consulter directement les « recrutements en cours », largement moins nombreux que les métiers existants.

La police au quotidien

par Orane | Gardienne de la Paix

La police au quotidien

par Jessica | Police Technique & Scientifique

La police au quotidien

par Grégory | Service Central du Renseignement Territorial

La police nous répond

Questions à Sonia Fibleuil
Commissaire Divisionnaire Porte-Parole de la Police nationale

L’évolution professionnelle au sein d’un même corps (Actifs ou PST) est possible en passant d’un échelon à l’autre, puis d’un grade à l’autre. Mais une évolution est-elle possible d’un corps à l’autre ? Un Ingénieur de la PST peut-il par exemple intégrer le corps des Officiers ?

Une évolution est possible d’un corps à l’autre de la police nationale en passant un concours externe, un concours interne ou une voie d’accès professionnelle pour le corps de commandement et pour celui de commissaire. Il en est de même pour passer d’un corps technique à un corps actif , ou d’un corps administratif à un corps actif.

Les concours externes d’Officier de Police et de Commissaire de Police sont respectivement ouverts aux titulaires d’un Bac+3 et d’un Bac+5. Certaines filières d’études devraient-elles être privilégiées pour concourir ? Autrement dit le titulaire d’une Licence en Arts du spectacle peut-il participer avec les mêmes chances de réussite que celui d’une Licence en Droit Public ?

Toutes les spécialités sont recherchées en police nationale, notamment au regard de la diversité des métiers et de la technicité croissante des enquêtes. Toutefois, les concours des corps actifs comprennent des épreuves de droit pour lesquels le candidat doit être préparé, particulièrement pour devenir officier ou commissaire.

A l’issue de la formation de 2 ans de Gardien de la Paix, le classement national établi sert de référence pour le choix des postes proposés; quels sont ces postes ?

Il s’agit de postes partout en France, correspondant aux territoires et aux directions qui procèdent à des ouvertures de postes en sortie d’école. Ils sont donc très diversifiés.

Selon les missions qui leurs sont dévolues, policiers (et gendarmes) peuvent avoir à gérer des situations anxiogènes. Un sujet qui s’inscrit d’ailleurs dans le Beauvau de la sécurité souhaité par Emmanuel Macron et mis en place par le Ministère de l’Intérieur en 2021. Que conseiller à un jeune qui se pose des questions sur les conditions de travail en général et les Risques Psycho-sociaux en particulier au sein de la police ?

Les risques psycho-sociaux sont pris en compte en police nationale et font partie des objectifs des cadres. Par différents dispositifs de prévention, la police nationale accompagne tant sur les risques de suicide que sur d’autres difficultés liées ou non aux missions professionnelles. L’exigence du métier nécessite un accompagnement individualisé à la hauteur de l’engagement professionnel. C’est pourquoi de nombreux dispositifs ont été créés au fil du temps: soutien psychologique, accompagnement des blessés, cellule d’alerte prévention suicide et réseau de référents, assistance H24 aux policiers victimes d’agressions. Pour autant, l’une des valeurs phare de la Police Nationale est le sens du collectif, la bienveillance mutuelle se doit d’être la base du commandement. Il s’agit d’un métier difficile mais pour autant riche, diversifié et passionnant, c’est pourquoi de nombreux jeunes se portent chaque année candidats. C’est pourquoi également la réserve opérationnelle reçoit un tel succès depuis son ouverture en mars de cette année.

logo du ministère français des armées

Les métiers et les formations de la Défense dépendent du Ministère des Armées

Rappelons que c’est la Constitution de la Ve République qui fixe l’organisation des pouvoirs en matière de défense entre le Président de la République, le Premier ministre et le ministre des Armées. Et que depuis 2008, le rôle du Parlement a été renforcé sur ces sujets. Pour fonctionner, le Ministère des Armées dispose de plusieurs services et organismes auxquels des prérogatives spécifiques ont été attribuées. Etat major des armées, Direction Générale de l’Armement (DGA), Secrétariat général pour l’administration (SGA), Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE)… chaque service est un employeur potentiel qui propose un parcours de formation ad hoc. Nous n’abordons ici que les principaux.

FOCUS CIRFA

Créés en 2008, les Centres d’Information et de Recrutement des Forces Armées ont vocation à informer et à gérer les demandes d’engagement des jeunes qui envisagent un recrutement dans l’un des 3 corps des forces armées. A l’exception d’une quinzaine de départements, les CIRFA sont installés partout en France métropolitaine et dans les DROM-COM (Départements et Régions d’Outre-Mer et Collectivités d’Outre-Mer).

Le Ministère des Armées a pris la poudre d’escampette

Début septembre, nous avons sollicité le Centre Media du ministère des Armées afin qu’il réponde à nos questions et nous adresse photos et podcasts « métiers ». Bien qu’un accord nous ait été donné et malgré plusieurs échanges et relances, aucun élément ne nous a été envoyé à temps. Les informations communiquées ci-après proviennent donc exclusivement des différents sites existants.

soldats en action

Formations & Métiers dans l’armée de terre

En tant que soldat de l’armée de Terre, votre mission est de protéger la France, les Français et les intérêts nationaux face aux conflits de demain.

Site web sengager.fr

Dans l’Armée de Terre, il faut d’abord distinguer les domaines d’activité, des spécialités « métiers » et des régiments, organisés en familles d’arme.

Il existe 16 domaines d’activité, allant d’Artillerie à Sport en passant par Santé, Forces Spéciales, Infanterie, Maintenance…

Chaque domaine intègre ses spécialités propres, au nombre de 117. Trois pour Combat Blindé, 10 pour Informatique & Télécoms, 20 pour Renseignement…

Chaque spécialité est liée à un grade et donc à un niveau d’études pour postuler. Dans le domaine Administration & Services, le poste d’Officier spécialiste en Ressources Humaines requiert par exemple un diplôme de niveau Bac+3. Tandis que celui de Sous-officier Secrétaire assistant est ouvert aux bacheliers.

Arrivent enfin les régiments (une centaine en France et dans les DOM), répartis en 8 familles d’arme : Infanterie, Arme blindée & Cavalerie, ALAT (Aviation Légère de l’Armée de Terre), Génie, Artillerie, Train, Transmissions et Matériel.

Ne pas confondre ces familles d’arme avec les Spécialités, lesquelles peuvent être présentes dans plusieurs régiments selon leurs besoins. On trouvera davantage de Brancardiers secouristes que de Contrôleurs aérien au régiment médical de Dagneux-Montluel dans l’Ain. Cette clarification faite, il conviendra de se demander :

  • quelles sont les spécialités ou les domaines qui éventuellement m’intéressent ?
  • quels sont les niveaux d’études requis pour celles ou ceux que je retiens ?
  • quels sont les secteurs géographiques (et donc les régiments) ayant ma préférence ?

La formation se déroule en 2 temps :

  1. La formation initiale vise à acquérir les fondamentaux de soldat et peut durer de quelques semaines à plusieurs mois, voire 3 années, selon le parcours entamé (militaire de rang, sous-officier ou officier).
  2. Vient ensuite la formation de spécialité (le métier qui sera exercé), dont les modalités varient aussi selon les choix effectués.

NOUVEAU • L’École Militaire Préparatoire Technique a ouvert ses portes en 2022

L’EMPT offre aux jeunes de 16 à 20 ans une formation professionnalisante dans plusieurs secteurs : la maintenance aéronautique et terrestre ; les systèmes d’information et de communication ; l’énergie et l’électromécanique appliquée. Les élèves peuvent l’intégrer dès la classe de 1re. Elle les mène à des bacs professionnels et technologiques dont les programmes sont validés par l’Education nationale.

Général de division Jean-Marc Chatillon

devenir marin

Formations & Métiers dans la Marine Nationale

Sur tous les océans et toutes les mers du monde, 365 jours par an et 24 heures sur 24, la Marine nationale assure la sécurité et la protection de l’espace maritime français. En mer, sur terre et dans les airs, ses 39 000 marins accomplissent chaque jour des missions de renseignement, de prévention, d’intervention, de protection et de dissuasion. Des femmes et des hommes unis dans l’action, déterminés à préserver la paix et défendre les intérêts de la France.

Site web lamarinerecrute.fr

Le choix d’un métier au sein de la marine nationale est étroitement lié au niveau d’études au moment de l’engagement. Il déterminera non seulement le grade auquel il est possible de prétendre mais aussi la formation à suivre.

Collégien en 3e jusqu’à lycéen en terminale

De 16 à 18 ans : formation de 10 mois à l’Ecole des Mousses créée en 1856 (obtention du Brevet de Mousse). De 17 à 30 ans : formation de 6 semaines à l’Ecole des matelots. Possibilité de signer un contrat de 2 à 4 ans en qualité de Matelot ou de Quartier-maître pour l’une des spécialités disponibles (Marin pompier, Cuisinier, Assistant administratif, Opérateur naval…) et après avoir suivi une formation complémentaire liée à la spécialité choisie.

Du baccalauréat à bac+2

Ouverte aux jeunes de 17 à 30 ans, l’Ecole de Maistrance forme les futurs Officiers mariniers. Durée de la formation : 4 mois pour l’enseignement militaire et maritime, jusqu’à 10 mois pour la partie métier. Contrat de 6 à 10 ans selon le domaine d’activité (Nucléaire, Soutien, Plongée…) et le métier sélectionnés (une trentaine possibles).

De bac+2 à bac+5

C’est à l’Ecole Navale que sont formés les futurs Officiers de la Marine nationale. Le grade d’Officier de carrière et accessible sur concours (Centrale Supelec) après un cycle préparatoire (CPGE Mathématiques Physique, Physique Chimie ou Physique et Sciences de l’Ingénieur); les Officiers de carrière se voient délivrer un diplôme d’ingénieur certifié par la Commission des Titres d’Ingénieurs.

Le grade d’Officier Sous Contrat est quant à lui ouvert aux Officiers mariniers, ainsi qu’aux titulaires d’un bac+3. Il permet d’exercer soit en tant qu’OSC état-major en soutien terrestre, soit en tant qu’OSC Opérations embarquées (aéronautique, informatique ou sécurité).

Dans le cadre d’un partenariat noué avec l’Education Nationale, la marine propose d’autres parcours de formation, tels que le bac pro Marine, le BTS Marine, le DUT Génie Industriel mécanique…

parachutistes hélicoptère

Formations & Métiers dans l’armée de l’Air et de l’Espace

Chaque jour, l’ensemble des Aviateurs qui forment l’armée de l’Air et de l’Espace mettent leur passion et leur engagement au service de la France pour assurer la protection de nos concitoyens.

Site web devenir-aviateur.fr

Plusieurs écoles permettent d’intégrer l’Armée de l’Air et de l’Espace, en fonction du niveau d’études, de l’âge et/ou des souhaits d’orientation professionnelle.

L’Ecole de l’Air et de l’Espace (EAE) forme, à Salon-de-Provence (13), les futurs officiers de l’Armée de l’Air.

Deux cursus sont possibles, quel que soit le statut choisi (Personnel Naviguant ou Non Naviguant) :

  • La « carrière longue » est ouverte sur concours ou sur titres à bac+2 ou bac+3 et conduit à un diplôme d’ingénieur ou à un Master. La formation au sein de l’école dure 3 ans.
  • La « carrière courte » concerne les Officiers Sous Contrat (ainsi que les Volontaires aspirant).

La formation est ouverte aux bacheliers pour le Personnel Naviguant et à bac+3 minimum pour le Personnel Non Naviguant. Elle permet aux premiers de suivre ensuite une formation dédiée en aéronautique militaire, et aux seconds d’être affectés dans leur spécialisation métier. Dans les 2 cas, la formation dure 12 semaines au total pour les élèves OSC.

L’Ecole de Formation des Sous-Officiers de l’Armée de l’Air et de l’Espace (EFSOAAE) est située sur la base militaire de Rochefort (17).

Tous les sous-officiers de l’Armée de l’Air y sont formés, principalement à des métiers techniques (logistique, informatique et cyber défense, mécanique radio et radar…). Ouverte aux bacheliers sur dossier, tests et entretiens, la formation militaire initiale s’étend sur 4 mois à l’Escadron de Formation Militaire de l’école. Après l’obtention du Certificat d’Aptitude Militaire, elle se poursuit par une formation professionnelle dont la durée varie selon la spécialité choisie.

A Saintes (17), l’Ecole d’Enseignement Technique (EETAAE) est accessible sur dossier directement sur le site de l’école aux jeunes de 16 à 18 ans.

Elle est ouverte aux élèves dès la 3e pour une 1ère année en CAP aéronautique. Ainsi qu’aux lycéens en seconde générale, technologique ou professionnelle qui souhaitent intégrer l’école en 1ère et passer le baccalauréat correspondant à leur filière, voire un CAP aéronautique option systèmes.

L’école accueille aussi les élève de 1ère pour une terminale générale ou STI2D. La plupart des élèves diplômés exercent ensuite un métier de mécanicien (Vecteur ou Avionique).

Internat, cantine et formation gratuits, solde mensuelle de quelques centaines d’euros… ces avantages requièrent un contrat d’engagement de 5 ans après l’obtention du diplôme.

Certaines dérogations existent. Par exemple, les élèves ayant obtenu d’excellents résultats au bac peuvent prétendre intégrer une CPGE pour devenir officier.

Terminons cette liste avec le Centre de Préparation Opérationnelle du Combattant de l’Armée de l’Air et de l’Espace (CPOCAA), situé à Orange (84) et appelé à former les Militaires Techniciens de l’Air (MTA). La formation, accessible dès la fin du collège, comporte une partie « militaire » de 8 semaines, suivi d’une formation « professionnelle » dont la durée varie selon la spécialité sélectionnée.

Suggestion Tonavenir

Utiliser avec circonspection le psycho-test « Quel aviateur êtes-vous ? », mis en ligne sur le site deveniraviateur.fr, et lui préférer un déplacement physique dans un CIRFA pour être renseigné.

Le test en question étant aussi pertinent qu’un Messerschmitt est adapté à un décollage sur porte-avion.

Il a ainsi suffit de 7 questions successives telles que « L’action dans votre quotidien professionnel c’est : un impératif pour tromper l’ennui ou un plus mais pas forcément une obligation », ou encore « Pendant votre temps libre vous aimez vous détendre devant une série Netflix ou jouer aux jeux vidéos ? », pour se voir proposer un métier dans le domaine de… l’Hôtellerie-Restauration. A titre de comparaison les tests d’orientation conçus par Tonavenir compte 3 parties et 120 questions; et il est commenté par le Conseiller au moment du passage du test par le jeune.

Comment choisir son orientation vers une voie professionnelle au collège ?

Comment choisir son orientation vers une voie professionnelle au collège ?

La rentrée a démarré. Pour beaucoup de collégiens en 3e, l’hypothèse d’une poursuite d’études en voie professionnelle va se poser à partir du 2e trimestre. Et avec elle son lot de questionnements : Quel métier choisir ? CAP ou Bac professionnel ? Quelles sont les passerelles envisageables ? Quelles études éventuelles faire ensuite ?…

Voie pro 2022-2023 : le saviez-vous ?

La Réforme de la Voie Professionnelle, effective depuis 2019, a pour dessein notable de donner plus de temps aux élèves dans leurs choix d’orientation. Ainsi, en seconde, les lycéens sont invités à se prononcer sur une famille de métiers avant de sélectionner une spécialité en première.

Supprimé en 2021, le Brevet d’Études Professionnelles (BEP) est devenu une attestation de réussite intermédiaire délivrée en fin de première professionnelle.

Organisée pour la 1ère fois en décembre 2021, la Semaine des lycées professionnels est reconduite cette année. Elle permettra aux élèves, dès le collège, de découvrir les métiers et les formations auxquels mène la voie professionnelle.

Entamée en janvier dernier dans les lycées professionnels de certaines académies, l’expérience « Avenir Pro » se poursuit. Co-développé par Pôle Emploi et le Ministère de l’Éducation nationale, ce dispositif vise à accompagner les lycéens en passe d’obtenir leur diplôme professionnel (CAP ou Bac Pro) dans la perspective de leur insertion professionnelle.

voie professionnelle restauration

Orientation en voie professionnelle : voie de garage, réservoir d’emplois ou véritables choix d’avenir ?

Que l’on approuve ou non les innombrables évolutions opérées, les règles et les dispositifs encadrant la formation technique ou professionnelle ont de tout temps été corrélés, au moins en partie, aux besoins, mais aussi aux dérèglements de l’économie :

  • Naissance du Compagnonnage au Moyen-Âge afin d’assurer la transmission d’un savoir-faire;
  • Création du CAP accessible par concours à l’orée du XXe siècle pour encadrer les tâches des ouvriers;
  • Développement des centres d’apprentissage après la seconde guerre mondiale au moment de la reconstruction;
  • Lancement du Bac professionnel en 1985 pour favoriser l’accès des jeunes à l’emploi dans un contexte de chômage massif;
  • Réforme de 2009 avec un Bac pro en 3 ans au lieu de 4;
  • Mise en place du Bachelor Universitaire de Technologie (BUT) en 2021…

Dès lors, en France, s’opposent d’un côté ceux qui considèrent l’enseignement professionnel comme un outil de sélection sociale qui perdure et dont pâtiraient les classes « populaires », et de l’autre ceux qui l’envisagent comme un levier efficace d’employabilité.

L’enquête de la Cour des Comptes conduite en 2018 et remise à l’ancien Ministre de l’Éducation Nationale Jean-Michel Blanquer un an plus tard est plus explicite :

Les politiques nationales d’orientation qui, depuis les années 90, ont privilégié la voie générale et technologique au détriment de la voie professionnelle, ont de facto contrecarré les efforts engagés pour en améliorer l’attractivité et en faire une « voie d’excellence ». Les effectifs ont diminué de manière continue et accentuée depuis 2010. Le public scolarisé est resté en difficulté scolaire, voire en très grande difficulté scolaire pour nombre d’élèves accueillis en certification d’aptitudes professionnelles (CAP), et il est davantage issu de milieux défavorisés, voire très défavorisés. Conséquence de ces évolutions et d’une orientation le plus souvent fondée sur les seules difficultés scolaires repérées à la fin du collège, l’absentéisme et le décrochage scolaire sont particulièrement présents dans les lycées professionnels.
Cour des Comptes

Le constat n’est guère réjouissant. Reste que, désirée ou imposée, la voie professionnelle accueille chaque année près d’un tiers des lycéens. Plus de 650 000 jeunes invités à s’imprégner des dispositifs mis à leur disposition.

Orientation en voie pro : quel diplôme choisir ?

CAP ou Bac Pro. Le choix à faire en fin de collège a beau être restreint il peut s’avérer cornélien. Chacune des formations peut être suivie soit par la voie scolaire (lycée professionnel en particulier), soit par l’apprentissage (Centre de Formation des Apprentis).

Au programme : enseignements généraux (français, mathématiques…), enseignements techniques et professionnels dont la nature est fonction de la spécialité choisie, et Période de Formation en Milieu Professionnel (PFMP).

Dans le cadre de la réforme mise en place en 2019, de nouveaux dispositifs « pédagogiques » complètent ce programme, tels que la préparation d’un « chef d’oeuvre » ou l’aide au choix du parcours de formation.

CAP et Bac Pro sont organisés en familles de métiers et en spécialités. Les premières correspondent à des grands domaines d’activités (ex : Métiers des transitions numérique et énergétique…). Les secondes sont rattachées aux premières (ex : Installateur en chauffage, climatisation et énergies renouvelables…).

Il existe une vingtaine de familles de métiers, près de 200 « spécialités » pour le CAP et une centaine pour le Bac Pro.

femme apprenant la poterie

Le CAP (Certificat d’Aptitude Professionnelle) est une formation qui peut durer 1, 2 ou 3 ans selon le parcours de l’élève.

Il mène au statut d’employé ou d’ouvrier qualifié et concerne les jeunes désireux d’accéder rapidement à la vie active. Toutefois, une poursuite d’études peut être envisagée selon la situation de l’élève (préparation au Brevet des Métiers d’Art, Formation Complémentaire d’Initiative Locale…).

Par ailleurs, en cours d’études, des passerelles sont théoriquement possibles vers les autres filières : Bac Pro et Bac Technologique.

Le Bac Professionnel suit le rythme des autres baccalauréats : une formation en 3 ans de la seconde à la terminale.

Si la plupart des bacheliers professionnels optent pour la vie active, d’autres poursuivent leurs études dans le supérieur, en BTS pour la majorité d’entre eux. Ils devront alors s’inscrire sur la plateforme Parcoursup.

Choisir la voie professionnelle pour exercer quel métier ?

On l’a dit : une vingtaine de familles de métiers disponibles, environ 200 spécialités en CAP et une centaine en Bac Pro. Des spécialités qui, faut-il le préciser, mènent aussi à des centaines de métiers, lesquels sont accessibles par le biais de plusieurs formations distinctes.

Le choix d’une formation et/ou d’un métier en voie professionnelle relèverait-elle du chemin de croix ?

Prenons l’exemple de Lola, collégienne imaginaire de 14 ans à peine, en 3e au collège.

Pour son orientation future, Lola doit choisir une famille de métiers pour la seconde professionnelle.
Lola est chanceuse : elle sait déjà que la plomberie l’intéresse.

Elle se rend sur le site Nouvelle voie pro pour trouver une formation qui lui permettra d’exercer le métier de ses rêves.

Lola clique directement sur « Etape 2 : je découvre », puis sur chacun des 5 onglets qui lui sont proposés. Différences entre un CAP et un Bac Pro, atouts de l’apprentissage… Espérant trouver des réponses à ses questions, elle tente « Je cherche un métier », tape « plombier – plombière » dans le moteur de recherche et accède à une fiche dédiée.

8 formations différentes lui sont proposées pour devenir plombière : 1 CAP, 2 CAP nécessitant 1 année de formation complémentaire et 5 Bacs professionnels.

Retour à la case départ : Lola doit d’abord se demander si elle devrait privilégier un CAP ou un Bac Pro.

Si Lola n’a pas encore carbonisé son ordinateur avec un chalumeau, elle cliquera sur chacune des formations proposées pour tenter de comprendre ce qui distingue un Bac Pro de Monteur en installations du génie climatique et sanitaire, d’un CAP de Zinguerie.

Et si tant est qu’elle y parvienne, il lui faudra sélectionner un établissement susceptible de l’accueillir : lycée ? CFA ? Maison familiale rurale ?

Choisir son orientation en voie professionnelle exige une patience et une persévérance dont il faudra faire preuve en dernière année de collège. À un âge donc, où les hésitations sont plus nombreuses que les certitudes.

Voie scolaire ou apprentissage ?

Quelle que soit la voie choisie, le diplôme obtenu sera le même (Bac Pro, CAP, Licence pro, BTS…) et le jeune alternera expériences en entreprise et périodes de cours.

La différence principale tient au fait qu’en apprentissage, le lycéen est salarié de l’entreprise qu’il a choisie. Il bénéficie donc des mêmes droits qu’un salarié (contrat de travail, salaire, 35 heures, 5 semaines de congés payés…) et est soumis aux mêmes obligations et règles appliquées dans l’entreprise qui l’accueille.

À l’inverse, le statut scolaire offre davantage de temps pour réviser ses cours, tout en permettant de découvrir des univers de métiers différents dans le cadre de plusieurs stages en entreprise. Le choix pourra donc se faire en fonction des préférences, des souhaits, des objectifs… du jeune.

apprenti et maître de stage
élève en CFA

Lycée professionnel ou CFA ?

Le jeune ayant opté pour le statut de l’apprentissage étudiera dans un Centre de Formation des Apprentis. Le lycée professionnel est quant à lui réservé à la voie scolaire.

Dans les deux cas, il sera nécessaire de déterminer en amont le diplôme (CAP ou Bac Pro) mais aussi le domaine professionnel visés, dans la mesure où tous les établissements ne proposent pas les mêmes spécialités.

Une réalité de terrain qui va à l’encontre de la volonté du législateur de privilégier une orientation progressive.

Les portes ouvertes organisées par les formations dès le mois de février permettront d’y voir plus clair. En particulier s’agissant des modalités d’inscription qui peuvent être exigées d’une formation à l’autre (âge, test d’aptitude, obtention préalable d’un contrat d’apprentissage pour se pré-inscrire en CFA…).

La voie pro, c’est du boulot !
Dans les deux sens du terme.

Médecines douces, professions de santé, paramédical : 10 formations et métiers à découvrir

Médecines douces, professions de santé, paramédical : 10 formations et métiers à découvrir

Les études de médecine requièrent 9 ans d’études. A minima. Heureusement, d’autres métiers et formations existent pour celles et ceux qui aimeraient dédier leur vie professionnelle aux autres mais n’ont ni la motivation ni le temps de consacrer une décennie pour devenir médecin. Parfois désignées sous le vocable de Médecines Complémentaires et Alternatives (MCA), ces professions de santé et pratiques de soins pourraient satisfaire les envies d’aider, de soulager, d’accompagner… les personnes en ayant besoin.

Professions paramédicales et médecines douces : une classification hétérogène

Non conventionnelle, Parallèle, Traditionnelle, Non médicamenteuse, Intégrative…  l’OMS recense plus de 400 de ces « médecines » dans le monde. Nous ne les citerons pas toutes. L’Agence des MCA complète d’ailleurs cette taxonomie avec la notion élargie de Soins non médicamenteux et relationnels, qui incluent…

Les pratiques conventionnelles à visées de soins, rassemblant des méthodes validées ou actuellement étudiées par les autorités.

Telles que la diététique, l’ergothérapie ou la psychomotricité.

Près de 9 français sur 10 ont une bonne image des médecines douces et 7 sur 10 ont déjà testé au moins une fois l’une de ces pratiques.
Sondage Harris Interactive • novembre 2019

Si certaines des pratiques concernées ont un impact positif avéré sur la qualité de vie ou le bien être de celles et ceux qui y ont recours, elles ont néanmoins pour point commun de ne pas faire reposer leurs bénéfices sur des preuves scientifiques stricto sensu.

médecines complémentaires et alternatives

L’absence d’évaluations quantitatives ou cliniques spécifiques et de classifications abouties contribue alors peu ou prou à entretenir les doutes et à nourrir les résistances des institutions et des corporations de médecins. Pourtant, le principe d’une approche holistique de la santé dont les MCA feraient partie est d’ores et déjà prôné et partagé par une partie du corps médical.

La demande croissante des patients pour ces pratiques signifie qu’aujourd’hui la médecine conventionnelle ne répond pas à 100 % à leurs attentes. C’est quelque chose dont nous devons tenir compte et qui doit nous amener à nous interroger sur nos pratiques (…)
Pr Jean-Yves Fagon

Les MCA peuvent alors s’inscrire dans un parcours de soin global, soit en complément d’un traitement médical, soit de façon alternative (pour des symptômes bénins par exemple), soit encore de façon préventive.

L’approche que proposent ces soins doit faire réfléchir les médecins conventionnels. Nous sommes peut-être trop fixés sur le symptôme et l’organe. Il faudrait sans doute davantage aborder les patients dans leur globalité (…)
Dr Bruno Falissard

médecines douces

Défenseurs et détracteurs des Médecines Complémentaires et Alternatives : en France on aime la polémique !

2018. Dans une tribune hostile publiée dans Le Figaro, une centaine de médecins réclament (entre autre) la non reconnaissance de l’homéopathie comme pratique médicale, son déremboursement par la sécurité sociale et la fin de son enseignement.

Malgré l’opposition des médecins homéopathes, Agnès Buzyn, Ministre de la santé à l’époque, suit les recommandations de la Haute Autorité de Santé. Depuis le 1er janvier 2021, cette médecine douce n’est plus prise en charge par la Sécurité Sociale.

Cet épisode témoigne des débats souvent enflammés qui opposent dans l’hexagone les inconditionnels d’une médecine dite allopathique à ceux qui défendent le droit d’accès à des pratiques alternatives ou complémentaires.

Si, en France, la médecine conventionnelle prévaut dans le système de soins en tolérant avec parcimonie les MCA, d’autres pays les font cohabiter (Etats-Unis, Inde…) ou encadrent certaines de leurs pratiques (Grande-Bretagne, Allemagne…). En Inde et au Brésil par exemple, l’homéopathie est officiellement reconnue dans le système de santé et compte parmi les 3 techniques de soins les plus utilisées.

véronique suissa DG agence MCAQuestions à Véronique Suissa Docteur en psychologie et co-fondatrice de l’Agence des Médecines Complémentaires et Alternatives.

Site de l’AMCA

Comment définiriez-vous la notion de Médecine Alternative et Complémentaire pour un lycéen qui envisage de suivre une formation dans l’un de ces domaines ?

Très simplement. Les MCA peuvent se définir comme un ensemble de pratiques déployées pour la prévention, le bien-être et la qualité de vie des personnes en santé ou en fragilités. Ces pratiques peuvent être de natures différentes, par exemple, elles peuvent mobiliser le toucher (ostéopathie, chiropraxie, massages…), le duo corps/esprit (ex. sophrologie, hypnose, relaxation, méditation…), l’alimentation (ex. compléments alimentaires, homéopathie, phytothérapie…).

Il faut distinguer les pratiques non médicamenteuses scientifiquement validées par la Haute Autorité de santé (ex. kinésithérapie, psychomotricité, soutien psychologique, diététique), celles qui sont recommandées par les autorités sans pour autant être pleinement validées (ex. sport, activité physique adaptée, socio-esthétique), des médecines complémentaires (citées plus haut) qui rassemblent des pratiques très différentes qui sont ou non réglementées par la loi, détiennent ou non des normes de formation, sont ou non validées par la science.

Les pratiques qui ne relèvent pas de l’allopathie sont pléthoriques et nous ne présentons ici qu’une infime partie d’entre elles. Quels devraient être selon vous les critères et les sources d’informations à privilégier pour choisir la « bonne » pratique et la formation correspondante ?

Il s’agit avant tout de s’intéresser aux appétences des jeunes. Ont-ils une appétence pour le fonctionnement du corps ? Dans ce cas, on peut évoquer les différentes méthodes manuelles.

Portent-ils un intérêt aux dimensions plus psychologiques ? Dans ce cas on peut aborder le spectre des pratiques psychocorporelles. Certaines pratiques demandent des études médicales comme l’acupuncture (réservée aux médecins et sages-femmes) ou comme l’homéopathie. Cela peut être aussi un critère de choix. D’autres pratiques aussi demandent des diplômes plus spécifiques (ex. diététique, soutien psychologique, APA…).

Pour les autres pratiques complémentaires, plus vaste, il s’agit d’indiquer les pratiques pour lesquelles il existe des formations reconnues, soit par voie Universitaire (de type DU qui nécessite d’avoir souvent à minima une licence dans le secteur de la santé) ou par voie professionnelle (de type RNCP, qui nécessite généralement pas de pré-requis).

Il importe aussi de s’intéresser à leur appétence pour la dimension relationnelle très présente. Il faut rappeler que le domaine du bien-être, s’il est très prisé, n’ouvre pas si aisément à l’emploi, quand bien-même le diplôme est reconnu. Il ne s’agit en rien de décourager ces vocations du care, bien au contraire, mais cela doit aussi être un critère pour assurer le développement professionnel et personnel des futurs praticiens qui s’engagent.

En France, de nombreuses pratiques peinent à obtenir la reconnaissance de l’Etat alors qu’elles sont socialement acceptées (cf. par exemple l’homéopathie) et ne présentent pas de danger notable. Un phénomène qu’on observe moins dans d’autres pays. Comment expliquez-vous cette réticence hexagonale ?

Je pense qu’il y a de nombreux facteurs. Avant tout, on a tendance culturellement à opposer « la médecine » et « les médecines complémentaires » ce qui contribue aux réserves, un peu comme si les pratiques complémentaires faisaient concurrence à la médecine, ce qui évidemment n’est pas le cas dès lors où il s’agit de pratiques mobilisées de façon adaptées et en cohérence et complémentarité aux soins conventionnels.

Ensuite, il y a une confusion entre « médecine » et « santé ». La médecine relève du domaine médical tandis que la santé appartient à tout à chacun. Le citoyen est acteur de sa propre santé. Il peut en toute liberté agir en faveur de sa santé, par des modes de vie sains, des approches de prévention, etc. Le croisement entre santé et médecine concerne essentiellement les personnes en situation de fragilité qui sont à la fois traitées par la médecine et qui peuvent tout autant agir en faveur de leur santé en mobilisant des approches complémentaires et des modes de vie adéquat en cohérence avec leurs fragilités. Croiser médecine et santé n’est pas une opposition mais bien une complémentarité vertueuse…

Aussi, la méconnaissance de ces pratiques par les médecins, le manque d’études scientifiques contribuent aux oppositions entre MCA et médecine. De plus, le charlatanisme en santé existe malheureusement et participe des confusions ou des réserves.

Plutôt que d’arbitrer entre une approche 100% « cure » et une autre 100% « care » sujettes, au moins en France, à controverse, nous avons préféré aborder les MCA de façon pragmatique.

En nous basant sur la nomenclature déterminée par l’Agence des MCA, nous présentons ici 10 pratiques et méthodes :

  • conventionnelles à visées de soins, ayant démontré leur efficacité et valorisées par la Haute Autorité de Santé;
  • non conventionnelles (adaptées, sécurisées et/ou encadrées);
  • accessibles, pour la plupart, en formation initiale (post-bac).

N.B : l’Agence des Médecines Complémentaires et Alternatives (AMCA) distingue :

  1. Les Médecines Complémentaires et Alternatives (Acceptées, Tolérées ou Rejetées),
  2. et les Soins officiels non médicamenteux et relationnels (Pratiques validées ou Pratiques recommandées).
exercice de la chiropraxie

Chiropraxie : comment devenir chiropracteur ?

Les chiropracteurs sont les spécialistes du diagnostic, du traitement et de la prévention des troubles neuro-musculo-squelettiques. La chiropraxie se caractérise par une prise en charge globale de chaque patient, prenant en compte son histoire personnelle et médicale, ses antécédents familiaux, ses habitudes de vie et de travail.

Institut Franco-Européen de Chiropraxie

En France, les troubles musculo-squelettiques sont responsables d’au moins 8 arrêts de travail sur 10. Selon la sécurité sociale, le préjudice financier avoisinerait les 2 milliards d’euros chaque année dont la moitié pour les maux de dos.

Dans la mesure où il n’existe que 1400 chiropracteurs en activité, la profession semble offrir d’indéniables perspectives d’avenir.

Fondée avant tout sur une approche manuelle, la chiropraxie consiste à exercer « une pression spécifique et rapide sur une une articulation ». Maux de nuque, de hanches, lumbago, sciatique, maux de tête, tendinite… le chiropracteur agit sur les systèmes musculaire, articulaire et neurologique. Il a vocation à expliquer la nature du dysfonctionnement et la façon dont il entend la traiter, à procéder à des ajustements (manipulations, mobilisations…) et enfin à conseiller son patient quant aux exercices à faire.

Seule formation agréée par le Ministère de la Santé, l’Institut Franco-Européen de Chiropraxie (Ifec) dispose de 2 campus à Ivry-sur-Seine et à Toulouse. Il est autorisé à délivrer un Diplôme de chiropracteur, enregistré au Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP) de niveau 7. Les chiropracteurs sont inscrits à l’ARS (Agence Régionale de Santé).

Parce que la formation est normée au plan international, les chiropracteurs peuvent, contrairement aux kinésithérapeutes, exercer dans d’autres pays que la France.

Durée : 5 ans

Coût en formation initiale : près de 10.000 euros par an.

Admission hors Parcoursup en formation initiale (pour les titulaires du baccalauréat général) sur dossier de candidature entre décembre et juin, puis Journée d’Admissibilité (tests, entretien…). Une réorientation est envisageable après un PASS (Parcours Accès Santé Spécifique). Une session de mise à niveau est possible pour les élèves issus de parcours non scientifiques. A de rares exceptions, certains candidats issus d’un Bac ST2S ont été admis à l’Ifec.

Modalités d’exercice : majoritairement en cabinet libéral. 40% des chiropracteurs en exercice gagnent plus de 60 000 euros par an (source Association Française de Chiropraxie 2017).

La chiropraxie au quotidien

par Charlène Chéron | Chiropracteure • N° ADELI : 460000482

Ce qu'il faut savoir sur la Chiropraxie

Questions à Charlène Chéron

Chiropracteure • Diplômée de l’IFEC (Institut Franco-Européen de Chiropraxie) MSc – Contrôle Moteur, Spécialité Recherche, Paris Saclay PhD – Science du Sport et du Mouvement Humain, Paris Saclay • Membre du Conseil d’Administration de l’Association Française de Chiropraxie (AFC)

Quelles sont les qualités requises pour devenir chiropracteur ?

Pour devenir chiropracteur et pour s’épanouir dans cette profession il est important en premier lieu d’être à l’écoute et d’avoir de l’empathie. Avoir un esprit logique ainsi que de bonnes capacités d’analyse est aussi primordial afin d’être en mesure de poser le diagnostic et d’identifier les meilleures stratégies thérapeutiques pour le patient. En dernier lieu, la chiropraxie étant une profession manuelle, il est important d’aimer être au « contact » des gens.

Pour quelles raisons n’existe-t-il qu’une seule formation à la chiropraxie ?

Il n’existe qu’une seule formation en France pour différentes raisons. Historiquement, à mesure de son développement partout dans le monde, la profession s’est structurée avec le souci constant d’un haut niveau de qualification d’une part, et de maîtrise de sa démographie professionnelle, d’autre part.

A cet égard, les organisations représentatives des chiropracteurs ont très tôt mis en place un cursus homogène au niveau international, reconnu par les différentes associations nationales. Au niveau européen, par exemple, il existe un organisme chargé de l’établissement des normes d’enseignement chiropratique, et du contrôle de la qualité des programmes l’European Council on Chiropractic Education (ECCE) qui permet une accréditation. C’est le cas de l’Institut franco-européen de chiropraxie (IFEC), pour la France.

Cette accréditation demeure interne à la profession et n’a naturellement pas de valeur pour les autorités publiques. Néanmoins, lorsqu’en France, l’association française de chiropraxie et l’IFEC ont engagé la discussion avec les ministères de la santé et de l’enseignement supérieur, dans la perspective de la reconnaissance de la formation dispensée, ces normes pré-existantes ont été précieuses pour travailler à la rédaction des décrets parus en 2018.

Depuis, la réglementation française relative à la formation en chiropraxie est particulièrement exigeante, tant du point de vue du contenu du programme que des qualifications du corps enseignant. La formation délivrée par l’IFEC est ainsi la seule agréée par le Ministère de la Santé et par le ministère de l’enseignement supérieur.

Combien de places l’Ifec ouvre-t-il chaque année ?

L’IFEC ouvre 100 places par campus en 1ère année en France, soit 200 places en tout car il existe 2 campus : un a Ivry (Paris) et un à Toulouse.

Comparée à l’ostéopathie, la chiropraxie pâtit d’un déficit de notoriété important. Il peut sans doute s’expliquer par le faible nombre de praticiens en exercice et le fait qu’il n’existe qu’une seule formation habilitée. Comment faire mieux connaître cette pratique afin qu’elle se développe ?

Dans une enquête IFOP réalisée en 2017 plus de la moitié des Français affirmaient connaître la chiropraxie. On peut aisément supposer que ce chiffre a augmenté car le nombre de chiropracteurs a presque doublé depuis la réalisation de cette enquête.

Les chiropracteurs sont environ 1400 à exercer sur le territoire Français, notre pratique devient de plus en plus connue.

A mesure que la profession se développe, nous sommes de plus en plus sollicités par les médias, pour notre expertise des troubles musculosquelettiques. Cela accroît progressivement notre visibilité. C’est aussi une belle reconnaissance. Au regard des enjeux de santé publique, rappelons les lombalgies sont la principale cause d’incapacité dans le monde, l’Association Française de Chiropraxie a pour objectif de promouvoir la profession pour favoriser l’accès aux soins chiropratiques du plus grand nombre.

pratique ostéopathe

Ostéopathie : comment devenir ostéopathe ?

L’ostéopathie consiste, dans une compréhension globale du patient, à prévenir, diagnostiquer et traiter manuellement les dysfonctions de la mobilité des tissus du corps humain susceptibles d’en altérer l’état de santé.
Association Registre des Ostéopathes de France

Douleurs du dos, des lombaires, des hanches… et même sinusites, otites, céphalées, problèmes de digestion… l’ostéopathie jouit d’un engouement avéré du grand public. Selon l’URCO (Union pour la Recherche Clinique en Ostéopathie), près de 15 millions de français bénéficieraient chaque année des services d’un ostéopathe pour soulager un trouble fonctionnel musculo-squelettique.

Si le statut des ostéopathes diffère d’un pays à l’autre, en France, l’ostéopathie est réglementée depuis 2002 par le Ministère de la Santé et a été l’objet de plusieurs lois et décrets visant à définir son statut et sa place dans le système de soins.

La pratique est par ailleurs reconnue par le Conseil de l’Ordre des Médecins.

Il existe 31 formations agréées par le Ministère de la Santé, dont 9 à titre provisoire (septembre 2021).

Durée : 5 ans, fixée par décret à 4860h :
• 3 360 heures de formation théorique et pratique, sous forme de cours magistraux, de travaux dirigés et de travaux pratiques ;
• 1 500 heures de formation pratique clinique encadrée incluant 150 consultations complètes et validées.

Coût en formation initiale : entre 8.000 et 10.000 euros par an selon la formation.

Le Diplôme d’Ostéopathe est enregistré au Répertoire National des Certifications Professionnelles (RNCP) de niveau 7.

Admission hors Parcoursup. Une admission en formation initiale (post-bac) est possible sur dossier de candidature et entretien. Une année préparatoire pourra être requise selon le parcours de l’élève.

Modalités d’exercice : La plupart des ostéopathes exercent dans le cadre d’une activité libérale.

L'ostéopathie au quotidien

par François Courty | Ostéopathe

Ce qu'il faut savoir sur l'ostéopathie

Questions à François Lejeune

Secrétaire général adjoint du Registre des Ostéopathes de France Responsable du département Admissions

Quelles sont les qualités requises pour devenir ostéopathe ?

Comme tous les métiers de la santé, le futur professionnel doit être doté de fort potentiels d’empathie et d’écoute : l’humain est au cœur de notre métier. La curiosité et l’adaptabilité, en toute circonstance, sont également des qualités qui faciliteront grandement, à la fois le futur étudiant et également le futur professionnel.

Enfin et peut-être avant tout chose, il est incontestable que le futur ostéopathe doit être un « manuel », au sens où le métier reste avant tout une pratique manuelle. Le toucher du futur ostéopathe se devra d’être fin et s’affinera au fur et à mesure de sa formation et de son expérience.

Quels sont les enseignements de spécialité à privilégier au lycée pour suivre une formation d’ostéopathe ?

Il est indéniable qu’en premier lieu l’ES de « SVT » est à privilégier : c’est probablement la matière fondamentale lorsque l’élève souhaite s’orienter vers les métiers de la santé.

Ensuite, l’ES de « Sciences de l’ingénieur » pourrait s’avérer d’une grande utilité pour parfaire les capacités de raisonnements et de matérialisation des problématiques dont le futur élève ostéopathe et professionnel aura grand besoin.

Enfin, l’ES de « Physique-chimie » sera un plus supplémentaire pour permettre à l’élève de modéliser les concepts théoriques et pratiques.

Ceci étant dit, tous les ES peuvent évidemment avoir leurs intérêts propres. Comme évoqués précédemment, la curiosité est une qualité essentielle pour le futur étudiant et professionnel : Plus la culture générale sera développée et plus la pratique du métier sera aisée pour permettre au thérapeute de s’adapter à tous les types de situations et de patients. N’oublions pas que le métier d’ostéopathie est d’abord et avant tout un métier de l’humain.

Il existe plusieurs pratiques impliquant une manipulation corporelle (chiropraxie, ostéopathie, étiopathie, réflexologie…). Quels conseils objectifs donneriez-vous à un lycéen qui s’interroge sur la pratique et la formation correspondante à privilégier ?

Si l’élève a des affinités à s’orienter vers les métiers du soin et de la santé, deux conseils peuvent lui être donnés : Tout d’abord, et tout simplement, être amené à devenir patient peut être un « premier pas » et permettra de toucher du doigt les contours de la pratique. Si le choix se confirme, il peut s’avérer intéressant de demander au thérapeute de le recevoir en stage au sein du cabinet, afin de confronter le souhait à la réalité.

Les professions de la santé, à fortiori les professions impliquant une pratique manuelle, font parties de celles qui nécessitent d’être confronter aux réalités du terrain pour pouvoir dessiner avec certitude le choix de son avenir professionnel.

pratique psychomotricité

Psychomotricité : comment devenir psychomotricien ?

Le psychomotricien est un professionnel de santé qui exerce sur prescription médicale. Il mobilise tout ou partie des 4 domaines constitutifs de la psychomotricité d’un individu : les émotions, la sensorialité, le cognitif et la motricité. Dans le cadre de techniques, d’exercices et de méthodes spécifiques d’intervention, il est en mesure d’agir sur de nombreux troubles ou dysfonctionnements, pouvant toucher les enfants, les adultes ou les personnes âgées : autisme, polyhandicap, AVC, maladie neurodégénérative…
Nicolas Raynal • Secrétaire Général de la Fédération Française des Psychomotriciens

Jongler en équilibre sur un socle instable, mémoriser et répéter une suite de mouvements corporels, faire un match de football en salle… les exercices mis en oeuvre en séance de psychomotricité sont vastes.

Ils n’ont pour seule limite que la créativité du psychomotricien et tendent à solliciter des fonctions cognitives et corporelles variées : contrôle des gestes, coordination motrice, conscience du corps, lâcher prise et relaxation, travail sur l’équilibre ou le rythme…

Le psychométricien intervient sur prescription médicale pour gérer hyperactivité, troubles du langage, inhibition…

Durée de la formation : 3 ans.

Coût : en formation initiale, les frais de scolarité peuvent varier de quelques centaines d’euros à plus de 5000 euros par an selon l’établissement concerné.

Diplôme d’Etat (DE) de psychomotricien. La formation est accessible sur concours après la baccalauréat dans un Institut de Formation en Psychomotricité (IFP). Il en existe moins d’une vingtaine en France. L’inscription se fait sur Parcoursup.

Modalités d’exercice : majoritairement à l’hôpital, mais aussi dans les maisons de retraite, dans les crèches, en libéral… Le salaire oscille entre 22 et 25K€ par an en début de carrière et il peut atteindre 30K€ en libéral.

La psychomotricité au quotidien

par Aurélien D'Ignazio | Psychomotricien

Ce qu'il faut savoir sur la psychomotricité

Questions à Nicolas Raynal

Psychomotricien D.E. • Secrétaire Général de la Fédération Française des Psychomotriciens (FFP)

Quelles sont les qualités requises pour devenir psychomotricien ?

Comme dans la plupart des métiers ayant trait à l’humain, les capacités d’écoute, d’empathie et plus globalement avoir un bon relationnel, sont des qualités essentielles. La patience et la maîtrise de soi sont aussi des atouts considérables dès lors que notre travail nous amène à devoir nous confronter à des situations parfois compliquées ou d’accueillir des personnes pouvant être en grande souffrance. L’exercice de la profession demande de son côté d’avoir un attrait pour la démarche scientifique et nécessite des capacités d’expression, à la fois orale et écrite.

Plus généralement, il est important de savoir travailler en équipe, faire preuve de curiosité, d’autonomie et de créativité dans sa gestion des situations et des projets Dans le même temps il est important d’avoir de l’intérêt pour les pratiques sportives et ou artistiques en général, et porter un intérêt aux questions sociales et de santé

Quels sont les enseignements de spécialité à privilégier au lycée pour suivre une formation de psychomotricien ?

Aujourd’hui, les enseignements liés aux Sciences et Vie de la Terre et à la maîtrise de la langue française (notamment Humanité, Littérature et Philosophie) sont à prioriser pour se préparer à intégrer ces études. Donc intégrer ces 2 spécialités au moment des choix pour la première est important. On peut y associer avant le passage en terminale les sciences économiques et sociales, surtout pour les compétences d’analyse et de synthèse qu’elles invoquent, ou la physique chimie qui poussera elle évidement à renforcer ses aptitudes à la démarche scientifique.

Il existe de grandes différences de prix entre les formations, qu’elles soient publiques ou privées; comment expliquer ces écarts ?

Dans les faits il ne faut pas parler de prix, mais de reste à charge, car une année universitaire coûte à peu près le même prix de partout. En effet le financement des Instituts de Formation des Psychomotriciens est une prérogative des Régions. Ce sont donc ces dernières qui « décident » en quelque sorte de ce qu’aura à débourser l’étudiant pour ses études. Comme chacun l’aura compris, les régions font des choix différents, parfois au sein même de leur territoire, et le reste à charge de l’étudiant peut être extrêmement réduit comme total selon que l’IFP reçoivent ou non une subvention de la Région, et du montant de cette dernière évidemment.

Sur les 17 formations existantes présentées sur Parcoursup, 6 sont Privées (dont 3 hors contrat). Quel intérêt y-a-t-il selon vous à opter pour le privé dans la mesure où le programme (publié au JO) et le diplôme délivré au terme des 3 ans sont les mêmes ?

Concrètement, tous les IFP de France métropolitaine et d’outre-mer sont placés sous la double tutelle des ministères de la santé et de l’enseignement supérieur. Ils dispensent tous un enseignement basé sur un arrêté.

S’il peut exister quelques différences entre les Instituts, pour de simples raisons de culture territoriale ou d’expertise particulière du corps professoral, la formation est la même. Quel que soit votre établissement, il vous prépare à l’obtention du Diplôme d’Etat de Psychomotricien qui est codélivré par nos ministères de tutelle et non par les IFP eux-mêmes.

Les établissements privés présentent un avantage non négligeable du fait qu’ils proposent de réaliser sa formation en alternance à partir de la deuxième année. Cela fait plus de 10 ans maintenant que notre profession propose cette modalité de formation et le recul acquis nous permets d’affirmer que le niveau des professionnels ainsi formés est tout à fait comparable à celui de ceux qui ont suivi un cursus classique avec des stages.

Cette modalité est certes exigeante pour celles et ceux qui y recourent, car cela demande beaucoup de travail, mais elle constitue une voie de formation très adaptée dès lors que l’on est dans une situation où l’on doit gagner sa vie à côté des études, notamment dans les cas de reconversion professionnelle ou de réorientation.

assiette diététique

Diététique : comment devenir diététicien ?

Est considérée comme exerçant la profession de diététicien toute personne qui, habituellement, dispense des conseils nutritionnels et, sur prescription médicale, participe à l’éducation et à la rééducation nutritionnelle des patients atteints de troubles du métabolisme ou de l’alimentation, par l’établissement d’un bilan diététique personnalisé et une éducation diététique adaptée. Les diététiciens contribuent à la définition, à l’évaluation et au contrôle de la qualité de l’alimentation servie en collectivité, ainsi qu’aux activités de prévention en santé publique relevant du champ de la nutrition.
Code de la Santé Publique (Art. L 4371-1).

« Que ton aliment soit ta meilleure médecine » aurait dit Hippocrate (bien que les avis divergent sur la paternité de l’aphorisme).

Dénutrition, surpoids, obésité, diabète… les dysfonctionnements, voire les pathologies qui peuvent résulter au moins en partie d’une alimentation déséquilibrée ou inadaptée sont légion. En France, on compte ainsi près d’un adulte sur deux en situation de surpoids ou d’obésité.

Dans un monde où les produits bios, les alicaments, les AOC, AOP, Nutri-score et autres labels pléthoriques… s’affichent sur les packagings et les étals comme autant de promesses d’équilibre alimentaire vantées par les producteurs et les industriels, il peut s’avérer un tantinet difficile de faire les bons choix nutritionnels.

Dans ce contexte, le diététicien peut, dans un parcours de soins plus global si nécessaire, accompagner ses patients dans un but thérapeutique, préventif et/ou éducatif. Contrairement au nutritionniste, profession médicale, le métier de diététicien relève du paramédical.

Ce qui ne l’empêche pas d’intervenir sur prescription médicale, ou de veiller par exemple à la qualité des repas servis dans une collectivité.

Durée :  2 à 3 ans selon la formation choisie.

Admission & diplôme : en formation initiale, deux cursus sont aujourd’hui accessibles via Parcoursup aux bacheliers généraux, technologiques et professionnels:
• le BTS de diététique en deux ans, proposé dans des établissements publics ou privés;
• le BUT (Bachelor Universitaire de Technologie) Parcours Diététique et Nutrition (l’un des 5 du BUT génie biologique). La formation est délivrée en IUT et confère le grade de licence (Bac+3). Il se substitue au Diplôme Universitaire de Technologie Génie Biologique option Diététique (DUT) qui disparait en 2022.

Modalités d’exercice : plus de 15000 diététiciens nutritionnistes exercent en France (dont une très large majorité de femmes), dans des secteurs variés : en libéral, en hôpital, dans la restauration collective, dans l’agro-alimentaire…

La diététique au quotidien

par Faustine Simonnet | Diététicienne-Nutritionniste

Ce qu'il faut savoir sur la diététique

Questions à Florence Foucaut

Diététicienne nutritionniste et membre de l’Association Française de Diététiciens Nutritionnistes (AFDN).

Naturopathie, Phytothérapie, Aromathérapie, Nutrition, Diététique… bien qu’elles recouvrent des compétences, des connaissance, des statuts et des modalités de formation différents, les disciplines touchant au bien être ou au soin par « l’alimentation » au sens large sont nombreuses. Quels conseils donner à un lycéen qui s’interroge sur la voie à suivre ?

Les diététiciens nutritionnistes sont des paramédicaux reconnus auprès des ARS (agences régionales de santé), nous possédons un numéro ADELI et à ce titre nous sommes reconnus comme professionnels de santé, nous prenons en charge des patients (et non des clients). Ce statut n’est pas délivré aux aromathérapeutes et naturopathes nutrithérapeutes et autres coachs en nutrition… Seuls les médecins phytothérapeutes sont eux aussi reconnus comme professionnels de santé, ils sont médecins. Donc aujourd’hui les seuls diplômes reconnus et obligatoires pour exercer en tant que diététiciens nutritionnistes sont BTS diététique et BUT ex DUT en biologie appliquée option diététique. Enfin rien n’empêche un étudiant diplômé avec BTS ou BUT (diplôme officiel) de continuer en licence professionnelle ou formations annexes (Phyto hypnose aroma bachelors…). Il est bon de noter qu’après un BTS, les étudiants peuvent également intégrer une école d’ingénieur (sélection sur dossier et entretien); AgroparisTech ou LaSalle Beauvais par exemple… ou encore LAS (licence accès santé). Les formations en rapport avec l’alimentation sont certes nombreuses mais les étudiants doivent privilégier les formations reconnues.

Quels sont les enseignements de spécialité à privilégier au lycée pour suivre une formation de diététicien ?

Avec la réforme parcoursup les bacs techniques sont recommandés pour les BTS et BUT (bac ST2S). Choix des spés en première générale : idéalement SVT physique et mathématiques. Les écoles privées ont quant à elles leurs propres systèmes de sélection.

Quelles sont les qualités requises pour devenir diététicien ?

Bonne maîtrise de la biochimie et physiologie. Bonne capacité d’écoute. Capacité de travail en équipe si intégration dans une équipe notamment à l’hôpital. Réévaluer de connaissances de façon constante. Avoir des connaissances solides et se baser sur les recommandations officielles issues des sociétés savantes. Se former régulièrement. Ce métier ouvre de nombreuses possibilités d’évolution :

  • Cabinet libéral/MSP (maison de santé pluridisciplinaire)
  • Enseignement/formation
  • Restauration collective
  • Ehpad
  • Hôpitaux et cliniques
  • Associations
  • Faire du consulting auprès de diverses entreprises
  • Milieu sportif
  • Rédaction article
  • Presse audiovisuelle et écrite.
ergothérapeute aidant une personne en situation de handicap

Ergothérapie : comment devenir ergothérapeute ?

L’ergothérapie est une profession paramédicale (…) qui a pour objectif de permettre aux personnes atteintes dans leur santé physique ou mentale de réaliser leurs activités quotidiennes dans les domaines des soins personnels, des activités domestiques, du travail et des loisirs. L’ergothérapeute est (…) un intervenant incontournable dans le processus de réadaptation, d’adaptation et d’intégration sociale des personnes en situation de handicap ou en perte d’autonomie.
Extrait de la définition du Syndicat des Instituts de Formation en Ergothérapie Français (SIFEF)

Manier des couverts pour manger, enfiler ses chaussettes, écrire, se laver… sont des pratiques quotidiennes a priori faciles à réaliser, mais qui peuvent relever de la gageure en cas d’accident vasculaire cérébral, de commotion, de fracture, d’amputation…

L’ergothérapeute est un spécialiste de la ré-éducation. Il tend à « maintenir, donner ou redonner un niveau d’indépendance et d’autonomie optimal au patient » qui lui est confié en veillant à s’adapter à ses contraintes propres.

Mais il doit aussi faire preuve d’imagination pour trouver des solutions pratiques aux difficultés engendrées par certains handicaps.

Selon les cas concernés, l’ergothérapeute peut être amené à travailler en équipe avec le kinésithérapeute, l’orthophoniste, voire l’assistante sociale.

Durée :  3 ans.

Coût en formation initiale : les frais de scolarité varient de quelques centaines d’euros à plus de 6000 euros selon le statut des établissements et les financements régionaux dont ils bénéficient.

Diplôme d’Etat d’ergothérapeute (DEE).

Admission : Il existe un peu moins d’une trentaine d’instituts de formation en ergothérapie. L’inscription se fait via la plateforme Parcoursup (sur dossier, voire entretien).

Modalités d’exercice : la plupart des ergothérapeutes sont salariés d’un hôpital ou d’un centre médico-social, mais ils peuvent aussi exercer en libéral.

L'ergothérapie au quotidien

par Clémence Chassan | Ergothérapeute

Ce qu'il faut savoir sur l'ergothérapie

Questions à Jean-Michel Caire

Ergothérapeute • Responsable pédagogique de l’Institut d’ergothérapie de Toulouse

Quelles sont les qualités requises pour devenir ergothérapeute ?

En reprenant les attendus et critères nationaux de Parcoursup, les jeunes qui souhaitent devenir ergothérapeute doivent disposer d’aptitudes relationnelles pour être en communication avec des personnes en situation de handicap et fragilisées par un accident de la vie que ce soit au niveau physique, psychologique ou cognitif.

Bien entendu ils doivent avoir un attrait pour la santé et le social, l’ergothérapeute est bien au carrefour du médico-social. Il doit disposer d’une capacité d’analyse pour être capable de comprendre les situations de handicap dans le contexte de vie, analyser les conséquences de le pathologie sur le quotidien et construire avec la personne et l’équipe le projet de soins. Là encore c’est une profession qui est au carrefour d’une approche scientifique mais aussi littéraire à travers la mise en place de synthèse relatant la situation. Enfin l’ergothérapeute est plutôt curieux, créatif et il s’adapte aux situations rencontrées.

Le plus important c’est la motivation pour une profession qui est au cœur du quotidien des personnes en situation de handicap. Bien entendu l’ergothérapeute travaille dans le cadre aussi de la prévention pour limiter les risques de problème de santé. Il est donc important qu’il ait des aptitudes pour anticiper les événements.

Quels sont les enseignements de spécialité à privilégier au lycée pour suivre une formation en ergothérapie ?

Les enseignements sont bien entendu scientifiques (SVT, physique, mathématique) mais pas uniquement; le français, les langues et principalement l’anglais sont importants. Avoir une culture générale en s’intéressant à l’histoire, géographie, philosophie sont des atouts. Enfin développer des compétences artistiques et sportives peuvent favoriser la candidature dans ce type de formation

SIFEF, ANFE, UNAEE, CNPE, SYNFEL ERGOLIB … pour quelles raisons existe-t-il autant d’instances représentatives alors même que l’ergothérapie est une profession paramédicale reconnue et réglementée ?

L’ergothérapie au niveau international est très représentée (on les appelle : occupational therapist). Nous sommes des professions de la réadaptation, du maintien à domicile, d’une approche plus de prévention que du curatif. Aujourd’hui nous n’avons pas encore de remboursement CPAM et pourtant le rôle essentiel dans le parcours de soin à long terme n’est plus à prouver, de nombreuses études internationales l’attestent.

Le paysage de la santé en France change avec une plus grande part donnée à la qualité de vie et l’engagement des personnes en situation de handicap dans notre société. L’ergothérapeute fait partie des acteurs qui favorise la reprise des activités de vie quotidienne dans son milieu de vie. Ces instances représentatives de l’ergothérapie en France sont des leviers de changement pour notre politique de santé.

difficultés de lecture

Orthophonie : comment devenir orthophoniste ?

La pratique de l’orthophonie comporte la promotion de la santé, la prévention, le bilan orthophonique et le traitement des troubles de la communication, du langage dans toutes ses dimensions, de la cognition mathématique, de la parole, de la voix et des fonctions oro-myo-faciales. L’orthophoniste dispense des soins à des patients de tous âges présentant des troubles congénitaux, développementaux ou acquis. Il contribue notamment au développement et au maintien de l’autonomie, à la qualité de vie du patient ainsi qu’au rétablissement de son rapport confiant à la langue. L’exercice professionnel de l’orthophoniste nécessite la maîtrise de la langue dans toutes ses composantes (…)
Code de la Santé publique

Difficultés d’alimentation du nourrisson, soucis d’apprentissages de l’enfant, problème de bégaiement de l’adolescent, séquelles d’un AVC chez l’adulte… l’orthophoniste est un professionnel de santé à même d’intervenir sur prescription médicale pour des publics et des pathologies variés.

Il peut par exemple procéder à un bilan orthophonique pour dépister d’éventuelles difficultés ou troubles du langage chez les plus jeunes et envisager les solutions pour y remédier.

Toutes les facettes du langage (écrit et oral) relèvent de ses champs de compétences : expression, interaction sociale, symbolisation…

Le statut légal de la profession est institué depuis 1964 et sa pratique a fait l’objet de plusieurs décrets.

Durée de la formation : 5 ans dans l’un des quelques 22 centres de formation universitaires en orthophonie présents en France.

Coût en formation initiale : les frais de scolarité avoisinent les 500 euros.

Diplôme : Certificat de Capacité d’Orthophoniste (CCO), conférant le Grade de Master.

La formation est accessible aux titulaires du baccalauréat. L’inscription s’effectue sur Parcoursup et la sélection sur dossier puis après passage d’un entretien.

Modalités d’exercice : la grande majorité des quelques 30.000 orthophonistes en activité en France exercent en libéral ou mixte (libéral et salarié d’un hôpital ou d’un centre médico-social).

L'orthophonie au quotidien

par Elodie Pascual | Orthophoniste

Ce qu'il faut savoir sur l'orthophonie

Questions à Alice Perdereau

Vice Présidente chargée de l’Accès à la vie professionnelle au sein de la Fédération Nationale des Orthophonistes (FNO)

Quelles sont les qualités requises pour devenir orthophoniste ?

Les études en orthophonie durent 5 ans et sont intenses; il y a beaucoup d’heures de cours et de stage. En tant qu’étudiant.e il faut donc être studieux.euse, avoir de bonnes capacités d’apprentissage et être rigoureux.euse. En tant que professionnel, l’orthophoniste reçoit des patient.es qui ont parfois des pathologies neurologiques lourdes mais également des parents ayant un enfant atteint d’un handicap, il est donc important d’avoir de l’empathie et de la bienveillance.

Certaines prises en soin peuvent être longues avec des progrès minimes, par exemple un enfant atteint d’autisme. Un orthophoniste doit donc être patient.e.

L’orthophoniste reçoit également des enfants ayant des troubles du langage oral et écrit. Il doit donc être pédagogue et créatif pour s’adapter à chaque patient.e. De plus, l’orthophoniste doit savoir travailler en équipe et être sociable. En effet de plus en plus de professionnels de santé s’installent en cabinet pluri professionnels et des réseaux de territoires se mettent en place, parallèlement l’orthophoniste est en lien avec les autres acteurs de soin autour de l’enfant ou de l’adulte et les instituteurs/trices.

Enfin, la plupart du temps l’orthophoniste gère seul.e son emploi du temps. Il faut donc des capacités de gestion administrative comme la gestion de planning, de liste d’attente et l’accueil téléphonique.

Quels sont les enseignements de spécialité à privilégier au lycée pour suivre une formation en orthophonie ?

Il n’ y a pas forcément d’enseignement de spécialité à privilégier au lycée. Sur Parcoursup, une attention particulière sera portée aux notes de français et de philosophie mais également aux notes obtenues dans les matières scientifiques.

Existe-t-il des possibilités de poursuite d’études à l’issue du certificat de capacité d’orthophoniste ?

Oui il est possible de poursuivre vers un doctorat et faire de la recherche. Il est également possible de faire des DU dans différents domaines concernés par l’orthophonie.

pratique de la réfloxologie

Réflexologie : comment devenir réflexologue ?

Praticien en relation d’aide et gestion du stress, le réflexologue agit sur le bien-être d’un individu. Il intervient manuellement sur certaines parties du corps dites « réflexes » (voûte plantaire, visage, oreilles…) dans une perspective de relâchement des tensions, de relaxation et de détente.

Cette « médecine complémentaire » (selon l’OMS) s’inscrit dans une approche manuelle et non médicamenteuse qui vise au mieux-être de l’individu.

La méthode utilisée trouve son origine dans la cartographie créée par la physiothérapeute Eunice Ingham à la fin des années 30, qui définit les 10 zones réflexe de la voûte plantaire.

Chacune de ces zones correspondant à une partie spécifique du corps, l’application de pressions ciblées sur l’une ou l’autre de ces zones contribuent à libérer les tensions accumulées et à libérer les capacités du corps à s’auto-réguler.

Plus largement, le réflexologue peut mettre en oeuvre des techniques touchant d’autres parties du corps : le visage, le crâne, les mains…

La formation n’étant pas sanctionnée par un diplôme d’Etat et les référentiels métiers pouvant varier d’une formation à l’autre, il conviendra de privilégier une école apte à délivrer un titre professionnel inscrit au RNCP de niveau 5 (bac+2) ou 6 (bac+3).

Celui-ci répond à un cahier des charges (blocs de compétences) précis et est considéré comme adapté au marché de l’emploi.

Plus couramment exercée en indépendant, la réflexologie est pratiquée dans des secteurs variés (en cabinet, dans des EPAHD, des clubs de sports, des hôtels ou des SPAS…).

Durée :  2 à 3 ans selon les formations (le standard européen de la profession est fixé à 300 heures).

Admission : le programme de formation est ouvert aux titulaires du baccalauréat ou aux élèves ayant le niveau Bac. A date, seules 2 écoles bénéficient du titre RNCP (niveau 5) :
• Le Centre de formation du Sud-Est forme ses stagiaires en 440 heures pour 4600 euros,
• A fleur de peau propose une formation en 308 heures pour 7000 euros.

Modalités d’exercice : en libéral dans les centres de massage, les hôtels, à domicile…

La réflexologie au quotidien

par Alexandra Lemercier | Réflexologue

Ce qu'il faut savoir sur la réflexologie

Questions à Elisabeth Breton

Présidente de L’association des Réflexologues certifiés RNCP • Membre du Comité Scientifique Régional de l’Association La Douleur et le Patient Douloureux (LDPD) • Membre de la Chambre Nationale des Professions de la Santé Durable • Auteure (Réflexologie pour la forme et le bien-être • Réflexologie, un vrai remède au stress • Réflexologie Faciale et Crânienne • Stress, ça vous parle ?)

Quelles sont les qualités requises pour devenir réflexologue ?

L’écoute, la bienveillance, l’altruisme, la curiosité, aimer le toucher, la capacité de verbaliser son savoir faire et maitriser les différentes pratiques en réflexologie, la patience et la persévérance.

Comment expliquez-vous qu’il existe plusieurs « réflexologies » et donc autant de disparités dans les référentiels métier ?

Il existe plusieurs « types de réflexologies » parce qu’il existe plusieurs manières d’aborder les stimulations des zones réflexes (plantaire, palmaire, faciale, auriculaire…). Le premier référentiel élaboré et validé en 2015 au RNCP (Centre de formation Elisabeth Breton) contenait des notions plus générales sur la pratique de la réflexologie et la vision du métier de réflexologue. Ce référentiel a pu s’appliquer à toutes les écoles de réflexologie.

Les autres centres qui ont obtenu les titres de « réflexologue » par la suite (cinq à ce jour référencés au RNCP) avaient plutôt visé dans leurs référentiels leurs spécificités (approches ou techniques spécifiques utilisée pour les stimulations des zones réflexes, par exemple : énergétique chinoise, dien’chan,…), du coup, nous nous retrouvons avec 6 référentiels différents représentant ou décrivant le métier de réflexologue ! Dommage de ne pas avoir un SEUL référentiel représentant le métier de réflexologue dans sa globalité.

Nous avons collaboré avec ONISEP pour donner une vision du métier et une fiche métier de réflexologue RNCP a été diffusée sur le site de l’ARRNCP (Organisation professionnelle représentant les réflexologues certifiés RNCP).

séance sophrologie

Sophrologie : comment devenir sophrologue ?

La sophrologie peut être définie comme une école active et positive de l’existence et de la conscience de soi (…) La sophrologie s’inscrit à la fois comme courant scientifique, philosophie existentielle et méthode professionnelle, grâce et uniquement grâce à son fondateur : Alfonso Caycédo.
Extrait « Les 20 grandes questions pour comprendre la sophrologie » • Editions Michalon

Pratique de nature psycho-corporelle, la sophrologie est utilisée, en complément éventuel d’un suivi médical spécifique, pour de nombreuses affections : troubles du sommeil, acouphènes, anxiété, stress, phobies, maladies chroniques…

Selon le dysfonctionnement concerné, le sophrologue utilise un ensemble de techniques « centrées sur une respiration consciente, une attention positive soutenue, l’accueil phénoménologique des émotions et des pensées ou encore l’activation du corps à la conscience ».

Si elle n’entre pas dans le champ des pratiques réglementées, la sophrologie peut néanmoins être enseignée dans un environnement éthique et pédagogique qui contribue à professionnaliser l’activité.

Dans le cadre du 1er cycle de formation (Fondamental), certaines instances (tels que la Société Française de Sophrologie, le Syndicat des Sophrologues Professionnels…) ont ainsi fixé des critères permettant de sécuriser le parcours de formation. Il conviendra par exemple de privilégier les écoles qui dispensent un minimum de 300 heures d’enseignement et de pratique, qui délivrent un titre inscrit au RNCP, qui ont adhéré à une organisation professionnelle…

Des « spécialisations » peuvent compléter la formation initiale du sophrologue praticien selon ses souhaits de pratique : Relation d’aide, Troubles émotionnels, Phénoménologie existentielle…

Durée de la formation : 2 ans (300 heures et plus).

Coût (individuel) : les frais de la formation dépassent le plus souvent les 3000 à 4000 euros.

A ce jour, seules 4 organisations sont habilitées par France Compétence à délivrer un titre RNCP de niveau 5 de sophrologue praticien.

Modalités d’exercice : quels que soient leurs champs d’application (éducation, sport, entreprise…), les sophrologues exercent le plus souvent en indépendant. Ils interviennent dans le cadre de séances individuelles ou de groupe, pour les besoins des plus jeunes au plus âgés.

La sophrologie au quotidien

par Florence Le Quéré | Sophrologue praticienne

Ce qu'il faut savoir sur la sophrologie

Questions à Anne Almqvist

Sophrologue • Directrice de l’Ecole Supérieure de Sophrologie Appliquée • Membre du Conseil d’Administration de la Société Française de Sophrologie (SFS) • Membre du Syndicat des Sophrologues Professionnels (SSP)

Dans un article de mars 2018 consacré à la sophrologie, Anne Almqvist répondait aux questions de Tonavenir.

Voir l’article

danse thérapie

Arts-thérapies : comment devenir art-thérapeute ?

Les arts-thérapies constituent une pratique de soin fondée sur l’utilisation thérapeutique du processus de création artistique.
Définition du Syndicat Français des Arts-thérapeutes (SFAT)

La définition proposée par le Syndicat Français des Arts-Thérapeutes est aussi succincte que les pratiques artistiques sollicitées sont étendues.

Peinture, sculpture, chant, cinéma, théâtre, poésie, expression corporelle… de nombreuses spécialités sont exploitées pour « accompagner les personnes dans leur processus de création ».

Bien qu’en France ces pratiques ne soient pas réglementées, certains, comme le SFAT, nourrissent l’espoir de définir un référentiel métier qui ferait des arts-thérapies « une pratique professionnelle éthique et responsable ».

Mises en oeuvre dans le cadre de séances individuelles ou d’ateliers en groupe pour des profils (enfants, adolescents, adultes…) et dans des contextes (hôpitaux, maisons de retraite, structures pénitencières…) variés, les arts-thérapies se déclinent ainsi dans des registres aussi différents que la clown-thérapie, la danse-thérapie, la dramathérapie, la musicothérapie…

Objectifs ? Aider les individus rencontrant des difficultés pour entrer en contact verbal avec autrui, pour structurer leur pensée ou encore mettre des mots sur leurs émotions, en utilisant un biais artistique et créatif adapté.

Comme son nom le laisse supposer, les arts-thérapies ne peuvent être envisagées sans d’une part la maîtrise d’une ou plusieurs pratiques artistiques et d’autre part la connaissance d’un processus thérapeutique idoine. C’est la raison pour laquelle il est nécessaire de pouvoir justifier d’une formation (ou à minima d’une pratique) artistique pour escompter suivre l’une des formations existantes.

Le SFAT œuvre avec énergie pour la reconnaissance et la protection du titre. Pour cela un travail de structuration et de construction est en cours. Les organismes de formation y sont associés, de même que les associations et fédérations nationales représentantes des différentes spécialités des arts-thérapies dont l’AND, Association nationale de dramathérapie, la SFDT, Société française de danse thérapie, qui sont adhérentes au SFAT, de même que la FFM, Fédération française de musicothérapie et l’AFM, Association française de musicothérapie dans une démarche de réflexion collégiale. Le SFAT est également en lien avec les représentants des arts-thérapies en Europe et dans le monde.

N.B : au singulier, l’art-thérapie renvoie aux arts plastiques uniquement, tandis que les arts-thérapies (au pluriel) désignent l’ensemble des spécialités artistiques.

Durée : elle varie selon la formation concernée et le diplôme délivré.

Diplôme Universitaire (DU) art-thérapie : en 1 an après un bac+3 (le DU n’est pas un diplôme d’état, il est spécifique à un établissement, le programme peut donc différer de l’un à l’autre); il existe des DU d’arts-thérapies dans plusieurs villes de France.

Seul le Master proposé par l’Université Paris Descartes (campus de Boulogne Billancourt) est dédié à l’art-thérapie (Création Artistique-Art Thérapies) : en 2 ans après un Bac+3.

Enfin, sous réserve d’une pratique artistique confirmée, certaines formations sont habilitées à délivrer une certification professionnelle (titre RNCP actif de niveau 6) : l’Institut National d’Expression de Création et Transformation (INECAT) et l’Institut de Recherche et de Formation en Art-Thérapie (IRFAT).

Les arts-thérapies au quotidien

par Angela Evers | Art-thérapeute • artiste-plasticienne

Ce qu'il faut savoir sur les arts-thérapies

Questions à Emilie Mégas

Art-thérapeute • Secrétaire du SFAT

Quelles sont les qualités requises pour devenir art-thérapeute ?

Les critères suivants sont recommandés par le Syndicat Français des Arts-Thérapeutes, pour l’entrée en formation d’arts-thérapies :

  • Être titulaire d’un diplôme ou d’un certificat de niveau bac +2 ou équivalent
  • Justifier d’une formation artistique et d’une pratique artistique personnelle régulière d’au moins 5 années
  • Être engagé dans une démarche de connaissance de soi

Parmi les qualités attendues du candidat :

  • La connaissance approfondie d’au moins un art grâce à une pratique régulière qu’elle soit professionnelle ou en pratique amateur.
  • La maturité que chacun acquiert au cours de son parcours de vie singulier.
  • Être dans une démarche de connaissance de soi, engager une thérapie personnelle en amont de sa formation et la poursuivre autant que possible.
  • Dynamisme, rigueur, professionnalisme, respect … (la liste n’est pas exhaustive) sont autant de qualités qui viennent renforcer le savoir-faire du professionnel qui se destine aux arts-thérapies.

Comme tous les professionnels du soin, le futur art-thérapeute devra rester dans une démarche de curiosité et de perfectionnement constant par rapport à son métier et à ses outils. Garant du cadre dans lequel il accueillera les personnes, souvent en grande fragilité/en état de grande dépendance, il devra se montrer professionnel, humain et rigoureux. En cela il saura trouver la juste place au sein des équipes dont il fera partie, et pourra mobiliser son réseau le cas échéant pour la meilleure prise en soin possible.

Quels sont les enseignements de spécialité à privilégier au lycée pour suivre une formation en arts-thérapies ?

Actuellement en l’absence de titre protégé et d’unité dans le socle de formation en arts-thérapies, le parcours pour se former est pluriel. Les arts-thérapies constituent un champ professionnel dont le parcours initial est souvent lié au secteur médico-social, de la santé (ex : infirmier diplômé d’état, médecins, psychologues…) ou de l’art (artiste plasticien, acteur, danseur, graphiste, musicien…). Les enseignements spécialisés à privilégier au lycée pourraient être liés à l’art au sens large (option art/danse/théâtre/musique…), ou bien en lien avec le bac soutenu (médico-social, littéraire).

Existe-t-il un lien entre la discipline artistique que maîtrise l’art-thérapeute et la nature du ou des dysfonctionnements pouvant être traités ou encore le type de thérapie à envisager ? Faut-il par exemple préférer la musique pour soulager une personne dépressive ? Le dessin s’inscrit-il dans un protocole thérapeutique spécifique ?

On ne peut présager de la réussite de telle ou telle pratique spécifique. De nombreux courants et spécialités offrent un large panel d’accompagnements possibles en arts-thérapies. La première des étapes serait donc de s’assurer que le professionnel des arts-thérapies s’est convenablement formé à la pratique et poursuit le développement de ses compétences professionnelles par un parcours de formation continue incluant une supervision régulière.

La spécialité de l’art-thérapeute peut être la première motivation pour amorcer un accompagnement. Mais c’est la rencontre humaine qui est primordiale : « ce professionnel que je rencontre m’offre-t-il un espace de confiance et de respect dans lequel je pourrai, en toute sécurité, explorer et transformer mes affects? ». Comment seront accueillis les contenus psychiques exprimés par l’acte de créer (par le mouvement, le son, la trace…) ?

Les recherches francophones sont encore peu nombreuses pour affirmer qu’une méthode est plus justifiée qu’une autre pour soigner une affection spécifique. Il serait même plutôt juste de pouvoir envisager les différents espaces psychothérapeutiques comme complémentaires et cela même dans le champ spécifique des arts-thérapies. L’importance du travail en réseau est encore une fois primordiale, le parcours de soin des patients doit rester au cœur de nos pratiques.

Diversité des formations, des programmes, des diplômes, des tarifs… il n’est pas aisé de se retrouver dans cette offre éclectique. En l’absence de référentiel métier, que conseiller à un lycéen qui envisage de devenir art-thérapeute ?

En effet, il existe de nombreux organismes de formation, chacun soutenant des courants différents, aux contenus pédagogiques variés… En l’absence de titre officiel acté par décret national, aucune formation ne peut se prévaloir de donner le titre officiel ou titre d’Etat en France.

Le label RNCP, désormais QUALIOPI, est délivré aux organismes de formation qui en font la demande et qui remplissent une grille de critères de qualité liés particulièrement à leur méthodes et rigueurs pédagogiques. Il permet en outre un référencement et un possible financement par les fonds de formation (Compte personnel de formation pour les salariés, et par exemple le FIFPL pour les micro-entrepreneurs).

Le SFAT a élaboré des critères de qualité de formation. Ils ont été établis en lien avec les critères européens et particulièrement ceux des pays où les arts-thérapies bénéficient d’une reconnaissance d’Etat. Ces critères permettent aux futurs étudiants d’identifier avec objectivité les organismes de formation dont les exigences en termes de contenus pédagogiques, de durée de stage et d’atelier expérientiels, sont suffisamment élevés. Le SFAT insiste particulièrement sur la nécessité de suivre autant que possible sa formation en présence et non à distance.

Une fois la formation choisie en fonction des critères du SFAT, le futur étudiant pourra rencontrer les équipes pédagogiques au cours de week-ends ou de stage d’introduction que la plupart des organismes de formation proposent, puis évaluer ce qui est financièrement et géographiquement adapté à ses possibilités.

homme et chien médiation animale

Zoothérapie : comment devenir médiateur animal ?

La médiation par l’animal est une méthode d’intervention basée sur les liens bienfaisants entre les animaux et les humains, à des fins préventives, éducatives ou thérapeutiques. La qualité de l’apport de l’animal dans un programme de prise en charge repose sur la pertinence des objectifs et des moyens permettant d’organiser, de mettre en œuvre et d’évaluer l’action entreprise.
Fondation Adrienne et Pierre Sommer

La manipulation des corps endoloris que permettent la chiropraxie, l’ostéopathie ou la réflexologie ne vous tentent pas. L’ultrastructure et la physiologie des différents organites cellulaires étudiée en diététique pas davantage. Et vous n’avez pas les talents de danseur, de peintre, de comédien ou de musicien… que requièrent les arts-thérapies.

Si en revanche, l’affection des animaux vous est acquise, il est possible que la médiation par l’animal (ou zoothérapie) puisse contenter vos ambitions altruistes.

Berger, apiculteur, palefrenier soigneur… il existe d’innombrables métiers impliquant une forte proximité avec les animaux. Mais moins d’une dizaine de pratiques (Guide chien d’aveugle par exemple) offre la possibilité d’accompagner les humains grâce à eux.

L’intervenant en médiation par l’animal en fait partie. On parle aussi de zoothérapeute. Il peut intervenir pour des publics variés (enfants, adultes, personnes âgées) et pour des pathologies qui le sont tout autant (personnes en situation de handicap, dépression, troubles alimentaires ou du comportement…).

Il convient de noter que cette pratique sollicite des connaissances à la fois « médicales » ou médico-sociales s’agissant de l’individu, et « d’éthologie » s’agissant du comportement animal.

Ajoutons que pour ces dernières, une spécialisation par animal apparaît d’autant plus souhaitable qu’il ne faut pas espérer mobiliser les mêmes qualités chez un chien ou un cheval.

Rares sont les praticiens qui ont cette double compétence. C’est la raison pour laquelle un projet de médiation animale est le plus souvent développé dans le cadre d’un binôme médiateur animal et profession de santé ou profession du social (psychologue, psychomotricien, éducateur…).

Par ailleurs, la médiation animale n’est pas un métier réglementé; elle s’apparente davantage à un soin ou une pratique sans reconnaissance officielle.

Dans ce contexte, 3 cas de figure peuvent être envisagés pour devenir praticien en médiation animale :

En formation initiale, seul le Master parcours Éthologie, parcours Comportement animal et humain est proposé à date par l’Université Rennes1. Mais il devra être complété par une expérience de terrain afin de garantir une intervention de qualité.

Plusieurs DU (Diplômes Universitaires) sont ouverts aux détenteurs d’un bac+3 pouvant justifier d’une expérience professionnelle de deux ans ou d’un Master adapté (psychologie, biologie, sociologie, anthropologie…) et d’une année d’expérience. L’Université Paris13 propose ainsi un DU Relations Homme/Animal – Médiation, Thérapie, et bien-être animal.

Certaines formations privées disposent de labels (Qualiopi, Datadock…) à même de garantir la fiabilité professionnelle de leur enseignement. C’est par exemple le cas d’Umanima Formation ou de l’association Equitaide (spécifique à la médiation équine).

La zoothérapie au quotidien

par Emmanuel Doumalin | Zoothérapeute et directeur Umanima formation

Ce qu'il faut savoir sur la zoothérapie

Questions à Boris Albrecht

Directeur de la Fondation Adrienne et Pierre Sommer

La Fondation est reconnue d’utilité publique, sous l’égide de la Fondation de France, désintéressée dans ses actions et ne fait pas appel à la générosité du public. Son rôle est de s’engager pour la médiation animale par la sensibilisation et le soutien aux initiatives et à la recherche. Depuis 20 ans elle a soutenu plus de 1000 initiatives dans les établissements sociaux, médico-sociaux, villes, prisons… pour un montant total de 10 millions d’euros.

Comment expliquer qu’il n’existe pas de référentiel métier pour la médiation animale ou même d’organisme capable de fédérer les nombreux acteurs autour de cette pratique ?

La médiation animale est à un tournant de son histoire et se structure étape par étape. Elle a su acquérir ses lettres de noblesse et s’ancrer au sein des institutions carcérales, sociales, médico-sociales, sanitaires…depuis une vingtaine d’années (cf. recensement national 2021 que nous avons réalisé).

Pourquoi pas de référentiel métier et de fédération ? Longtemps et encore aujourd’hui la terminologie employée a été très diverse en associant souvent le terme, à tort, de thérapie à la présence animale : zoothérapie (qui étymologiquement signifie médecine vétérinaire et non soigné avec ou par l’animal) activités thérapeutiques associant l’animal, thérapie par l’animal… Cela a posé d’emblée des difficultés brouillant les repères de « qui fait quoi ? » et « comment », laissant croire que l’animal aurait le pouvoir de guérir l’humain.

Si dans les pratiques actuelles, la grande majorité des professionnels du sanitaire ou médico-social sont compétents pour proposer une activité sociale, thérapeutique ou éducative avec une présence animale, on a observé par ailleurs que des intervenants se sont autoproclamés thérapeutes (voire formateurs) sans qualification aucune, ni humaine, ni animale, faisant par la même les beaux jours de nombreux organismes de formations proposant des diplômes (coûteux) sans aucune valeur officielle et intrinsèque.

Aujourd’hui, on n’échappe pas donc à une concurrence entre les prestataires entre eux (intervenants en médiation animale) d’une part, et les organismes de formations d’autre part. Cette situation n’encourage pas à la fédération de l’ensemble des acteurs ni à une harmonisation d’un référentiel métier.

Quelles sont les qualités requises pour devenir médiateur animal ?

L’écoute et l’observation. Il faut savoir s’adapter et moduler les séances lorsque cela est nécessaire. La médiation animale n’est pas une finalité en soi. C’est une passerelle vers d’autres dispositifs de prise en charge.

Quels sont les enseignements de spécialité à privilégier au lycée pour suivre une formation en médiation animale ?

C’est le rapport aux autres qui prime. Donc, plutôt des spécialités liées à l’humain (humanité) et à la connaissance des animaux (SVT) dans les filières générales.

Dans les filières spécifiques, tout ce qui concerne le médico-social et la connaissance des animaux est un bon moyen de se sensibiliser à la question.

D’une manière générale, il faut avoir a minima une connaissance de la prise en charge des populations humaines (secteur de la gérontologie, de l’éducation spécialisée auprès de personnes en situation de handicap…).

On peut ensuite compléter avec une formation dédiée à l’animal (éducation canine, éthologie équine, etc.). Si l’on souhaite s’orienter vers cette voie, il faut cependant cibler et définir ses objectifs (avec quel animal je souhaite travailler et auprès de quelle population ?). Ce n’est pas la même chose d’intervenir auprès de personnes âgées avec un chien et des jeunes placées par l’Aide Sociale à l’Enfance avec des équidés.

En l’absence de reconnaissance officielle, quel parcours de formation conseiller à un lycéen qui souhaite combiner sa passion pour un animal et son envie de soigner ?

Les formations en travail social sont une bonne voie d’entrée (éducation spécialisée) ou celles du secteur paramédical (psychomotricité, orthophonie…). Elles peuvent parallèlement ou a posteriori être complétées par des formations spécifiques liées à l’animal. L’expérience est également capitale dans le domaine de la médiation animale. Pour l’acquérir, rien de mieux que de participer à des ateliers existants dans les institutions qui en mettent en place.

Pour la plupart des professions et pratiques présentées, une poursuite d’études est possible après obtention du diplôme concerné. Qu’il s’agisse d’une reconversion vers un autre métier, d’une « passerelle » ou encore d’un accès à un niveau universitaire supérieur (master, puis éventuellement en doctorat).

Remerciements

Parcoursup 2022 : tout ce qu’il faut savoir sur les admissions post-bac

Parcoursup 2022 : tout ce qu’il faut savoir sur les admissions post-bac

20 janvier 2022. Après l’étape d’observation d’un mois accordée aux élèves pour découvrir les formations disponibles, la plateforme Parcoursup a ouvert la phase d’inscription. Les élèves de terminale et les étudiants ont jusqu’au 29 mars prochain pour sélectionner et ajouter leurs voeux d’études supérieures.

Comme chaque année depuis que Parcoursup a remplacé feu APB, commentaires, conseils, recommandations, études et rapports foisonnent.
Une récurrence dont il ne faut pas s’étonner ; les familles aujourd’hui concernées s’apparentent à des primo-accédants que le sujet de l’enseignement post-bac n’intéressaient pas forcément autant les années précédentes.

Réforme du Bac, concours, formations, procédure, « attendus »… voici une synthèse des changements apportés et des concepts clés à maîtriser afin que Parcoursup 2022 ne devienne pas un parcours du combattant.

Ce ne sont pas les vœux des candidats qui doivent guider les choix d’ouvertures de places dans les filières de l’enseignement supérieur, mais les débouchés professionnels réels qui s’offrent aux diplômés. Toute augmentation du nombre de places dans une filière devra être justifiée par de bons taux de réussite et d’insertion professionnelle. À l’inverse, une formation dont les taux de réussite et d’insertion professionnelle sont faibles ou en diminution devra connaître une réduction de ses capacités d’accueil.
Amendement à la loi ORE (Orientation et Réussite des Etudiants) du Sénateur Jacques Grosperrin

Ce qui a changé au cours des 2 dernières éditions Parcoursup

Près de 20 000 formations disponibles

Cette année, la plateforme s’est enrichie de 4500 formations supplémentaires et compte par ailleurs environ 6000 formations en apprentissage (BUT, licence, BTS).

À noter : certaines formations présentes au catalogue de la plateforme (telles que des écoles d’art) requièrent une candidature directe.

Vous avez dit BUT ?

Mis en place à la rentrée 2021 au sein des IUT (Institut Universitaire de Technologie), le Bachelor Universitaire de Technologie confère le grade de licence avec les 180 crédits ECTS auxquels il donne droit. Il complète le DUT en 2 ans qui ne disparait pas.

À noter : 50% des places en BUT devraient être réservées aux titulaires d’un baccalauréat technologique.

La prépa MP2I pour les fans d’informatique

Cette prépa Mathématiques Physique Ingénierie et Informatique est dédiée aux bacheliers généraux qui auront opté, en première et en terminale, pour les spécialités ad-hoc : Numérique & sciences informatiques, mais aussi Mathématiques.

comprendre parcoursup 2022

Et la prépa ECG pour les grandes écoles

Avec la disparition des filières S et ES, les prépas ECE et ECS ont fusionné. Réservée elle aussi aux bacheliers de la filière Générale, cette nouvelle prépa Economique et Commerciale voie Générale ouvre les portes des grandes écoles de commerce et de management via les concours Ecricome et BCE en particulier.

Bac 2021 et Parcoursup 2022

L’examen du dossier de l’élève s’inscrit dans la Réforme du Bac et s’avère donc renforcé pour les futurs bacheliers généraux et technologiques. Outre les éléments requis sur la fiche descriptive de la formation envisagée, les résultats obtenus pour les enseignements de spécialité suivis en terminale seront pris en compte (l’année dernière les épreuves de spécialité n’avaient pas pu avoir lieu en raison de la crise sanitaire).

Sciences Po Paris a rejoint ses confrères Instituts d’Études Politiques (IEP) de Province

La prestigieuse école est désormais accessible sur Parcoursup depuis la dernière édition. Ses modalités d’admission en Bachelor n’en demeurent pas moins conséquentes. La procédure comprend 2 grandes étapes :

  1. Les candidats devront compléter leur dossier sur Parcoursup (résultats au baccalauréat, analyse des bulletins scolaires de la seconde à la terminale et remise de 3 écrits)
  2. Puis, en fonction de la note globale obtenue pour ces éléments, ils seront invités à passer un oral.

Vétérinaire : une alternative post-bac PACENV à la BCPST

Première Année Commune aux Écoles Nationales Vétérinaires ou classe préparatoire Biologie Chimie Physique Sciences de la Terre ? Depuis 2021, il est désormais possible d’accéder à l’une des 4 écoles formant au métier de vétérinaire directement sur Parcoursup. 160 places seront à pourvoir sur la plateforme et permettront aux candidats retenus de suivre les 6 années d’études requises.

Parcoursup 2022 : mots clés et concepts à intégrer pour bien utiliser la plateforme d’admission post-bac

Formations sélectives, non sélectives ou en apprentissage ?

Parcoursup distingue ces 3 catégories de formations.

Comme leur nom l’indique, les formations sélectives, majoritaires sur la plateforme, ne sont accessibles qu’après sélection sur dossier ou concours. Parmi elles, citons : les classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE), les écoles d’ingénieurs et de commerce et de management, les instituts de formation en soins infirmiers (IFSI), les écoles d’art (DNMADE), de design et du spectacle vivant, les IEP, les écoles nationales vétérinaires…

Les formations en apprentissage font partie des formations dites « sélectives », mais sur une durée courte (1 à 3 ans). C’est en particulier le cas des BTS, BTSM (Brevet de Technicien Supérieur Maritime) et BTSA (Brevet de Technicien Supérieur Agricole), et des BUT.

Les formations non sélectives sont théoriquement en capacité d’accueillir tous les candidats qui le souhaitent. Elles comprennent les spécialités universitaires proposées en licence (Economie et gestion, Lettres, Langues, Sciences Humaines et sociales…).

À noter : certaines d’entre elles, dites « en tension » (Droit, STAPS, PASS et L.AS…) disposent d’un nombre limité de places.

Le cas particulier des formations en apprentissage

Il est possible de faire 10 voeux supplémentaires pour les BTS, les licences professionnelles ou les BUT. Ces 10 voeux peuvent être sélectionnés jusqu’au 14 septembre 2022 (au lieu du 29 mars), sous réserve de les confirmer avant la date précisée dans le dossier.

rester calme sur parcoursup

En 2022, faites un voeu, un voeu multiple, un sous-voeu !

Le principe est le suivant : un voeu équivaut à une formation (sélective ou non sélective).
Chaque candidat peut formuler 10 voeux maximum.
Lorsqu’une formation est regroupée au sein de plusieurs établissements ou écoles, il est possible de formuler des « voeux multiples ». La plupart des formations présentes sont concernées. Dans la phraséologie de Parcoursup, le voeu correspondant à l’établissement ou à l’école choisie est appelé un « sous-voeu ».
Un voeu multiple compte pour un seul voeu parmi les 10 autorisés, dans la limite de 10 sous-voeux par voeu multiple et de 20 sous-voeux sur le total des voeux multiples sélectionnés.

A titre d’exemple, si plusieurs écoles de commerce ou d’ingénieur post-bac se sont regroupées et proposent un concours commun, ces écoles correspondent à un voeu multiple. Un candidat peut sélectionner ce voeu multiple qui ne compte que pour un voeu et choisir autant de sous-voeux qu’il le souhaite en fonction des écoles qui l’intéressent.

Voir les exceptions et cas particuliers.

La fiche Avenir est toujours là

Comme son nom l’indique, elle conditionne celui de l’élève dans la mesure où elle comprend les commentaires des enseignants et l’Avis du chef d’établissement.

Elle est entièrement dématérialisée et spécifique à chaque vœu et comprend :
-pour chaque discipline enseignée en terminale : la moyenne des deux premiers trimestres (ou du 1er semestre), le positionnement de l’élève dans la classe, l’effectif de la classe et l’appréciation des professeurs
-une appréciation complémentaire sur le profil de l’élève, renseignée par les professeurs principaux (méthode de travail, autonomie, engagement et esprit d’initiative, etc.)
-l’avis du chef d’établissement sur la capacité de l’élève à réussir dans la formation demandée
Source : Eduscol

Le Projet de formation motivé réclame de la détermination

Ses caractéristiques ne sont pas sans rappeler celles de la lettre de motivation adressée à une entreprise pour un stage ou un emploi.
Il consiste à décrire de façon synthétique (environ 300 mots) le parcours scolaire et personnel du candidat. Objectif : démontrer à l’examinateur que ses « compétences » sont en adéquation avec les critères requis pour la formation visée. Autrement dit, mieux vaut s’être imprégné des Attendus de la formation en question !

Ce projet de formation motivé est un document de rencontre entre un candidat qui apporte ses compétences et une formation qui a des attentes.
Xavier Tripoteau • Enseignant IUT de Vannes • Vidéo « Parcoursup : Comment rédiger son projet de formation motivé ? »

Attendus : les exigences de la formation

Serait-ce une coquetterie de la novlangue technocratique dont l’Education Nationale a le secret ?

Le fait est que les « attendus » sont à une formation ce que les critères de recrutement sont à une entreprise : équivalents donc ! Et bien entendu, ils diffèrent d’une formation à une autre. Peu de chance que les attendus requis pour intégrer un Parcours spécifique accès santé soient comparables avec ceux exigés pour une filière artistique.

La Fiche spécifique de chaque formation présente dans le moteur de recherche de Parcoursup détaille ces informations.

Parcours+ pour la reprise d’études

Initié en 2019, Parcours+ est destiné aux personnes désireuses de reprendre leurs études après une période d’activité professionnelle, ainsi qu’aux étudiants souhaitant se réorienter.

Parcours+ comprend :

  • une version de présentation accessible à tous sur une page dédiée : voir le site Parcours+
  • une version privative réservées aux personnes inscrites sur Parcoursup; on y trouve un questionnaire (facultatif) à compléter pour obtenir une sélection de formations adaptées au projet envisagé.

À voir ou à revoir : « Parcoursup mode d’emploi »

Webinar diffusé sur la chaîne Youtube Tonavenir le 11 janvier et animé par Déborah Médioni, Conseillère d’orientation à Neuilly sur Seine.