Avec plus de 150.000 inscriptions annuelles sur le site sengager.fr, il faut croire que ces métiers et formations ont toutes les raisons de séduire la jeunesse.
Et ce malgré les soubresauts de la perception qu’en ont les uns ou les autres.
Police, Gendarmerie, Armée : confiance ou défiance, c’est selon…
En 2021, certains, telles que la Fondation Jean Jaurès et la Commission nationale consultative des droits de l’homme jugeaient préoccupante la défiance des citoyens à l’encontre de leur police.
Alors que d’autres, à l’instar du Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF) dans sa 13e et dernière édition du Baromètre de la confiance politique, montrent que la grande majorité des français (plus de 70%) accordent aujourd’hui leur confiance à la police, à la gendarmerie et à l’armée.
Les manifestations d’amour ou de rejet à l’égard de ces institutions fluctuent selon l’image qu’en donnent les médias et sans doute aussi au gré de l’actualité. Les soignants ont eu, chaque soir à 20h, leur heure de gloire durant les premières vagues de la Covid. Les policiers aussi ont été applaudis à la suite des attentats du 13 novembre 2015. Un engouement certes moins perceptible depuis les manifestations des Gilets Jaunes.
Reste qu’en raison peut-être des nombreuses et fastueuses campagnes de communication développées par le Ministère des Armées notamment, quelques dizaines de milliers de jeunes se laissent bon an mal tenter par une carrière dans l’un de ces corps en se rendant dans un centre d’information ou de recrutement dédié.
Et puis à en croire le succès des sites de vente en ligne d’objets dérivés des armées de l’Air et de la Marine, tout porte à penser que ce marketing de la Défense ait surfé sur la vague d’un engouement déjà durablement installé.
Pourquoi s’engager dans l’armée, la police ou la gendarmerie ?
Port de l’uniforme excepté, les missions d’un Artilleur ne sont guère comparables à celles d’un Gardien de la Paix ou d’un Gendarme mobile.
Esprit de corps, implication, intégrité, respect de l’autorité et sens de la hiérarchie… sont néanmoins aux métiers de la défense, de la police et de la gendarmerie ce que la promesse matrimoniale est à l’amour.
Une affaire d’engagement donc. C’est à n’en pas douter le maître-mot, l’élément fédérateur et caractéristique de ces métiers.
Les chiffres clés de la Défense
- Personnel civil : 23,5% / Personnel militaire 76,5%
- Répartition homme/femme : 78/22% et 61/39% pour les Civils
Un engagement qui se traduit par ailleurs par la signature d’un contrat éponyme qui diffère sensiblement d’un contrat de travail traditionnel : 6 ans pour la gendarmerie, jusqu’à 10 ans pour certaines spécialités dans l’Armée de Terre, 3 ans dans la Police Nationale…
Contreparties : une formation rémunérée dans la plupart des cas, des possibilités d’hébergement parfois, l’octroi d’aides financières selon les situations… Cette spécificité mise à part, de nombreux postes ouverts au sein de l’armée, de la police ou de la gendarmerie existent dans le monde professionnel « civil ».
Devenir soldat, marin, aviateur, policier, gendarme : un parcours du combattant ?
De cuisinier à responsable des ressources humaines, en passant par développeur informatique, médecin, conducteur de travaux ou même musicien, il n’est pas systématiquement nécessaire de maîtriser l’art du camouflage ou le maniement du fusil HK 416F pour postuler.
En revanche, les opportunités d’orientation professionnelle étant vaste, choisir sa voie pourra se révéler aussi compliqué que de nettoyer son HK416F dans une tempête de sable nocturne en Irak.
Nous verrons qu’entre les centaines de spécialités et de métiers proposées par les différents corps, les pré-requis liés aux études faites et aux diplômes obtenus, les différences de statut, les possibilités de formation et d’évolution, les innombrables écoles existantes… être conseillé pourra s’avérer utile.
Car pour le jeune qui s’interroge, le choix relève de la gageure. Et ce d’autant plus que les différents sites web mis à sa disposition s’inscrivent davantage dans la mise en scène des différents métiers que dans la clarification des parcours pléthoriques possibles et de leurs modalités d’accès.
Conseils Tonavenir : avant de choisir l’armée, la police ou la gendarmerie il faut se poser les bonnes questions
Pour faire son choix, voici les critères que Tonavenir recommande de prendre en compte dans un premier temps, quelle que soit l’institution plébiscitée :
- Les motivations et les centres d’intérêt : métiers opérationnels ou activités dites « civils » ? Devenir technicien télécoms, moniteur de conduite ou musicien est tout à fait possible dans le privé. Il est en revanche moins aisé de piloter un avion de chasse ailleurs que dans l’Armée de l’Air. Indépendamment des avantages offerts parfois (aide au logement, formation rémunérée, réductions SNCF…), il convient de s’interroger sur les raisons qui poussent à privilégier un métier de la Défense et de les confronter aux pré-requis qu’ils supposent.
- L’âge et le niveau d’études : qu’il s’agisse des métiers de la Défense, de la Police Nationale ou de la Gendarmerie, les métiers présentés sont liés à un grade dans la hiérarchie. Certes, les collégiens dès la 3e peuvent postuler dans certains services et pour certaines activités; mais les métiers, les formations et les possibilités d’évolution diffèrent alors de celles, élargies, offertes aux bacheliers ou aux détenteurs d’un Master. Dans le cadre d’une poursuite d’études par exemple, un ingénieur diplômé pourrait souhaiter intégrer une formation dans la Défense. Les opportunités existent. La décision de différer sa candidature pour obtenir le niveau de diplôme exigé pour une fonction ou un poste souhaité peut être une solution à étudier.
- Les pré-requis : il conviendra de se demander si l’envie d’opter pour un métier de la Défense est compatible avec les qualités humaines spécifiques exigées (esprit d’équipe…) d’une part, avec les capacités physiques que certains postes requièrent d’autre part. Par ailleurs, dans la majorité des cas, la Journée Défense et Citoyenneté (JDC) devra avoir été effectuée pour postuler (pour les moins de 25 ans).
- Les exigences de ces métiers : devenir policier, gendarme ou soldat n’est pas anodin. Les fonctionnaires et les militaires de terrain en particulier peuvent être amenés à vivre des situations difficiles, voire traumatisantes en raison des missions qui leur sont confiées. Les prétendants devront avoir la maturité et la capacité à gérer ces situations sur le plan émotionnel.
- Visiter les différents sites web de recrutement qui existent est par ailleurs un incontournable. Chaque service disposant du sien, la plupart des informations y sont disponibles à défaut d’être toujours faciles à décrypter, voire mises à jour : domaines d’activité, métiers, formations, modalités d’accès…
- Ne pas hésiter à ce rendre sur les salons spécialisés (notre partenaire Studyrama a le sien) ou à solliciter le personnel dédié en charge de ces questions dans les différents corps de métiers (CIRFA, CIR…).
Les métiers de la police et de la gendarmerie exposent leurs personnels à des risques particuliers, qui peuvent avoir un retentissement sur leur santé mentale, physique et sociale. Confrontés à des situations traumatogènes et à la violence, les policiers et gendarmes vivent des événements intenses. Le nombre d’agressions à leur encontre augmente (…) Avec une moyenne de 65 suicides par an, la mortalité par suicide des policiers et gendarmes est plus élevée que dans la population générale.
Livret n°5 du Beauvau de la sécurité consacré aux Risques Psycho-sociaux
Les métiers et les formations de la Police et de la Gendarmerie dépendent du Ministère de l’intérieur
Malgré les réticences des intéressés à l’époque, la Gendarmerie Nationale évolue depuis 2009 sous le giron du Ministère de l’Intérieur, aux côtés de la Police donc.
Toutefois, certaines différences perdurent. Ainsi par exemple, les gendarmes conservent leur statut de « militaire », tandis que les policiers officient en qualité de fonctionnaires.
Et si ces derniers interviennent principalement dans les zones urbaines, les premiers opèrent dans les zones rurales et dans la périphérie des agglomérations de Province. Ces distinctions influent sur l’offre de métiers et leurs modalités d’accès.
Formations & Métiers dans la Gendarmerie
Créée dans la première moitié du XIVe siècle, la Maréchaussée deviendra Gendarmerie Nationale au crépuscule du XVIIIe. Présents sur plus de 90% du territoire national, les quelques 150 000 gendarmes en activité ont pour missions principales : la protection, le renseignement, l’intervention, l’enquête et l’interpellation, le maintien de l’ordre.
Sur les 300 métiers disponibles, seuls 30 sont présentés sur le site de la gendarmerie, parmi 8 centres d’intérêt répertoriés : Sécurité, Intervention, Enquêtes, Soutien, Techniques & Administratif, Informatique, Animaux et Scientifique.
Il existe une dizaine de voies externes distinctes de candidature, fonction du niveau de diplôme et du métier envisagé et qui mènent à des formations spécifiques.
Le niveau CAP/BEP (ou une expérience professionnelle)…
donne accès au statut de Gendarme Adjoint Emploi Particulier pour un métier « support » (électricien, cuisinier, assistant informaticien…).
Avec un Baccalauréat, il est possible d’opter pour :
- la voie de Sous-officier de Gendarmerie sur le Terrain (SOG), qui mène, sur concours, à des postes en Gendarmerie mobile, en Gendarmerie départementale ou à la Garde républicaine. La préparation dure un an dans une école de sous-officier de gendarmerie (Dijon, Chaumont, Montluçon, Chateaulin, Tulles). Puis, selon la formation sélectionnée, le SOG pourra servir au sein d’une spécialité : Développeur de systèmes d’information, Mécanicien d’hélicoptère, Enquêteur en technologies numériques…
- la sélection CSTAGN (Corps de Soutien Technique et Administratif de la Gendarmerie Nationale) qui conduit à de nombreux métiers répartis parmi 6 spécialités en tant que sous-officier : Administration et gestion du personnel, Gestion logistique et financière, Affaires immobilières, Restauration collective, Auto-engins blindés et Armurerie-pyrotechnie. La formation initiale dure 1 an à l’école de sous-officier de Rochefort.
Chaque métier dispose de sa propre structure de formation. Ainsi, le Centre national de formation aux systèmes d’information et de communication de la gendarmerie (CNFSICG) forme dans les domaines de l’informatique, des télécommunications et des nouvelles technologies. D’autres centres de formation permettent aux gendarmes de parfaire leur formation en fonction de leurs spécialités : plongeur, montagne, cynophile…
Dans le cadre d’une Poursuite d’études ou d’une réorientation, plusieurs solutions peuvent être envisagées :
- Officier sous contrat Encadrement (OSC-E) à Bac+3;
- OCTA (Officier du Corps Technique et Administratif) à Bac+5, accessible sur concours, est le pendant du CSTAGN avec un grade supérieur;
- OG (Officier de Gendarmerie sur le terrain) ouvert aussi sur concours à Bac+5 selon le métier souhaité : concours Officier de Gendarmerie Scientifique (OGS), concours Officier de Gendarmerie sur Titres (OG Titres), concours Officier de Gendarmerie Universitaire (OGU)…
Chacune de ces solutions mène à une formation de deux ans à l’École des officiers de la gendarmerie nationale (EOGN) à Melun. Ouvert sous certaines conditions de revenus ou de situation personnelle, les 4 Classes Prépas Talents (CPT) sont des périodes de préparation académique et sportive aux concours d’officiers de la gendarmerie ainsi qu’à ceux de la fonction publique. Les candidats sélectionnés ont le statut de gendarme adjoint volontaire.
Seule la voie Gendarme-adjoint sur le terrain (GAV APJA) ne requiert aucun diplôme particulier.
Elle permet de suivre une formation en lien avec la fonction souhaitée : Sécurité des transports aériens, Gendarme en unité nautique et maritime…
Le GAV APJA est l’équipier du gendarme. Il est confronté à des missions très opérationnelles dans le domaine de la sécurité routière, de la police judiciaire et de la sécurité publique générale. Le contrat offre l’opportunité, même sans diplôme, de présenter le concours de sous-officier de gendarmerie.
Compte-tenu de la complexité des explications fournies sur le site de la gendarmerie, il sera préférable de contacter un Centre d’Information et de Recrutement (CIR), parfaitement compétent pour détailler les modalités d’accès aux différents métiers proposés. Les CIR sont à la gendarmerie ce que les CIRFA sont à l’armée : des points de rencontre pour être accompagné dans son orientation. Il en existe une trentaine en France et dans les DOM.
Il existe par ailleurs des lieux spécifiques pour le recrutement :
- le CIR ont aussi pour mission de faire passer les entretiens des Gendarmes Adjoints sur le terrain et des Gendarmes Adjoints Emploi Particulier;
- les CSC (Centres de Sélection Concours) accueillent certaines épreuves des concours de Sous-officier et d’Officier;
- les CRCS (Centres de Recrutement, Concours et Sélection) sont réservés aux personnes résidant dans les DROM (Départements et Régions d’Outre-Mer), à la fois pour le conseil et pour le recrutement.
Pour en savoir plus :
La gendarmerie au quotidien
La gendarmerie au quotidien
La gendarmerie au quotidien
La gendarmerie nous répond
Questions à Christophe Carlier
Major • Chef de Centre Région de gendarmerie d’Ile-de-France • CIR de Paris
→ Les descriptifs et les explications fournies sur le site de la gendarmerie et relatives aux voies d’accès ne sont pas toujours très clairs. Quelle différence par exemple entre les concours OGS, OGU et OG Titres qui requièrent le même niveau d’études (BAC+5) et peuvent dans certains cas mener aux mêmes métiers ?
Ces 3 recrutements ont vocation à former nos officiers de demain. La nuance s’inscrit dans le parcours de carrière de nos officiers. L’OGS et l’OGU auront le même parcours avec des affectations à la tête d’unités opérationnelles et des temps d’affectation en responsabilités (postes d’état-major). Les recrutements sur Titres (=nos experts) sont destinés à armer un des services d’expertise : PJGN (IRCGN) ou le STSISI ou le COMCYBER. Ces officiers occuperont ces postes sur des temps longs d’affectation. Pour autant, ils seront aussi amenés à un moment donné d’aller commander une unité opérationnelle sur le terrain. Ce poste de commandement Terrain peut parfois intervenir dès la sortie de l’école des officiers.
→ Certains enseignements de spécialité sont-ils recommandés pour faciliter l’accès au SOG (Sous-Officier de terrain) ?
Il est difficile de dire que telle ou telle spécialité va favoriser l’accès au SOG. Pour être SOG, il faut réussir un concours avec une épreuve de culture générale et des épreuves d’admission (jury + sport). Avec une bonne prépa (sans dépenser une fortune), n’importe quel jeune peut réussir le concours quel que soit son cursus.
→ Avant d’être formé à son métier et d’être en capacité de l’exercer, le Développeur de système d’information ou encore le Technicien des systèmes d’information et télécoms, doit non seulement réussir le concours de SOG, mais aussi pouvoir justifier d’une expérience de plusieurs années sur le terrain. Pour quelles raisons les compétences et connaissances purement techniques ne peuvent-elles suffire ? Les contraintes de ces parcours de formation ne vous semblent-elles pas un être un frein pour postuler ?
Quelles que soient les technicités détenues, le principe est avant tout d’être recruté comme gendarme puis d’intégrer une technicité après avoir répondu à un appel à volontaires. La spécificité du métier implique que ce recrutement soit effectué en interne (perquisitions, travail sur supports numériques, extraction de données issues de téléphone portable, traitement d’enregistrements issus des dispositifs de vidéo surveillance, etc…). Je ne parlerai pas de frein. C’est surtout qu’on ne parle pas assez de cette spécialité auprès de nos jeunes.
→ Les CIR sont-ils en mesure de conseiller un collégien ou un lycéen qui se demande quel métier choisir parmi ceux proposés ?
Les CIR sont en capacité de renseigner n’importe quel jeune qui souhaite des informations sur les carrières en gendarmerie.
→ Les écoles de gendarmeries ouvertes aux bacheliers seront-elle un jour présentes sur Parcoursup ?
Il est impossible pour moi de répondre à cette question. Je pense que tant que nous recruterons par voie de concours – nous ne serons pas sur la plateforme ParcoursSup.
Formations & Métiers dans la Police Nationale
Issue du grec Politeia (« L’ordre établi pour le gouvernement de la cité »), la notion de police peut se targuer d’une Histoire aussi lointaine que protéiforme. Prévôts et Baillis au Moyen-Âge, Lieutenant de police sous Louis XIV au XVIIe siècle, Police active et Police administrative pendant la Révolution, Générale pendant le Directoire, Impériale sous Napoléon… en France, c’est au pluriel que l’histoire de la police devrait s’envisager. Essentiellement municipale durant la majeure partie de son évolution, la Police Nationale telle qu’on la connait aujourd’hui naît à au printemps 1941. Elle sera rattachée à la Préfecture de police par le Général de Gaulle 25 ans plus tard.
Soyons honnêtes, la police n’a rien à envier à sa consoeur la gendarmerie pour la limpidité des explications fournies sur le site devenirpolicier.fr. Pour comprendre un peu mieux les métiers présentés et leurs modalités de formation et de recrutement, il convient d’abord de distinguer les deux principaux corps existants : Corps des actifs d’une part, Corps de la Police Technique et Scientifique d’autre part.
Les missions de la Police Nationale couvrent : La sécurité générale, L’investigation, La police scientifique, Le renseignement intérieur, Le maintien de l’ordre public, La sécurisation des frontières, La coopération internationale, Le contrôle interne, Les fonctions supports.
Chaque corps est scindé en grades eux-même divisés en échelons. L’indice (ou traitement indiciaire) associé à chaque échelon sert de référence pour la rémunération.
L’évolution de la carrière d’un policier suppose donc de passer d’un échelon à l’autre dans le même grade et pour le même corps jusqu’à pouvoir prétendre à un grade supérieur quand l’ultime échelon du grade précédent a été atteint.
Les corps des actifs incluent :
- le corps de Conception et de Direction et les grades associés de Commissaire, de Commissaire divisionnaire et de Commissaire général;
- le corps de Commandement ou « des officiers » : grades de Capitaine, de Commandant et de Commandant Divisionnaire;
- le corps d’Encadrement et d’Application : grades de Gardien de la paix, de Brigadier, de Brigadier-chef et de Major.
Les corps de la Police Scientifique incluent :
- Le corps des Ingénieurs de la PTS (grades d’Ingénieur, d’Ingénieur principal et d’Ingénieur en chef);
- Le corps des Techniciens de la PTS (grades de Technicien, de Technicien principal et de Technicien en chef).
Les modalités d’accès à ces métiers (concours ou sélections) dépendent du métier sélectionné. Admis sur sélection, le poste de Policier Adjoint ou de Cadet de la République ne nécessite ainsi aucun diplôme particulier. Tandis que les concours d’Officier de Police et de Commissaire ne sont ouverts qu’aux titulaires d’un Bac+3 pour le premier et d’un Bac+5 pour le second.
Ecole Nationale de Police, Unité de formation, Centre Régional de Formation, Ecole Nationale Supérieure d’Application de la Police Nationale… ces différentes structures situées en France et dans les DOM ont pour mission de former les personnes ayant réussi les concours et les sélections de policier. Pour découvrir les métiers, les formations et les modalités d’inscription au sein de la police, il conviendra d’utiliser le « module de profilage » disponible sur le site devenirpolicier.fr. Et de sélectionner tout ou partie des critères proposés :
- le type de mission souhaité : Protéger, Enquêter, Soutenir et Intervenir;
- la tranche d’âge : 17 à 30 ans, 30 à 35 ans, 35 à 45 ans ou plus de 45 ans;
- le niveau de diplôme : de « sans diplôme » à Bac+5.
La Direction Centrale du Recrutement et de la Formation de la Police Nationale a par ailleurs conçu le dispositif Objectif Police. Ce système de tchat comparable à celui développé par l’Armée de Terre et la Marine, permet d’échanger avec des Ambassadeurs. Policiers de tous corps et tous grades et issus de différentes directions de la police nationale, mais aussi élèves en formation initiale sont en charge de répondre aux questions des internautes. Plusieurs fois dans l’année, des lives-chats sont organisés sur des thématiques diverses : « Capitaine, commandant, commissaire : quelles différences ? », « Le métier de gardien de la paix »…
Pour de plus amples informations :
- un numéro Vert est aussi disponible : 0800 22 08 00
- et il est possible de se rendre dans l’un des différents services de la police nationale installés en régions (Unités promotion recrutement égalité des chances, structures de formation…).
Suggestion Tonavenir
Pour gagner du temps et s’épargner des désillusions, il apparaît préférable de consulter directement les « recrutements en cours », largement moins nombreux que les métiers existants.
La police au quotidien
La police au quotidien
La police au quotidien
La police nous répond
Questions à Sonia Fibleuil
Commissaire Divisionnaire Porte-Parole de la Police nationale
→ L’évolution professionnelle au sein d’un même corps (Actifs ou PST) est possible en passant d’un échelon à l’autre, puis d’un grade à l’autre. Mais une évolution est-elle possible d’un corps à l’autre ? Un Ingénieur de la PST peut-il par exemple intégrer le corps des Officiers ?
Une évolution est possible d’un corps à l’autre de la police nationale en passant un concours externe, un concours interne ou une voie d’accès professionnelle pour le corps de commandement et pour celui de commissaire. Il en est de même pour passer d’un corps technique à un corps actif , ou d’un corps administratif à un corps actif.
→ Les concours externes d’Officier de Police et de Commissaire de Police sont respectivement ouverts aux titulaires d’un Bac+3 et d’un Bac+5. Certaines filières d’études devraient-elles être privilégiées pour concourir ? Autrement dit le titulaire d’une Licence en Arts du spectacle peut-il participer avec les mêmes chances de réussite que celui d’une Licence en Droit Public ?
Toutes les spécialités sont recherchées en police nationale, notamment au regard de la diversité des métiers et de la technicité croissante des enquêtes. Toutefois, les concours des corps actifs comprennent des épreuves de droit pour lesquels le candidat doit être préparé, particulièrement pour devenir officier ou commissaire.
→ A l’issue de la formation de 2 ans de Gardien de la Paix, le classement national établi sert de référence pour le choix des postes proposés; quels sont ces postes ?
Il s’agit de postes partout en France, correspondant aux territoires et aux directions qui procèdent à des ouvertures de postes en sortie d’école. Ils sont donc très diversifiés.
→ Selon les missions qui leurs sont dévolues, policiers (et gendarmes) peuvent avoir à gérer des situations anxiogènes. Un sujet qui s’inscrit d’ailleurs dans le Beauvau de la sécurité souhaité par Emmanuel Macron et mis en place par le Ministère de l’Intérieur en 2021. Que conseiller à un jeune qui se pose des questions sur les conditions de travail en général et les Risques Psycho-sociaux en particulier au sein de la police ?
Les risques psycho-sociaux sont pris en compte en police nationale et font partie des objectifs des cadres. Par différents dispositifs de prévention, la police nationale accompagne tant sur les risques de suicide que sur d’autres difficultés liées ou non aux missions professionnelles. L’exigence du métier nécessite un accompagnement individualisé à la hauteur de l’engagement professionnel. C’est pourquoi de nombreux dispositifs ont été créés au fil du temps: soutien psychologique, accompagnement des blessés, cellule d’alerte prévention suicide et réseau de référents, assistance H24 aux policiers victimes d’agressions. Pour autant, l’une des valeurs phare de la Police Nationale est le sens du collectif, la bienveillance mutuelle se doit d’être la base du commandement. Il s’agit d’un métier difficile mais pour autant riche, diversifié et passionnant, c’est pourquoi de nombreux jeunes se portent chaque année candidats. C’est pourquoi également la réserve opérationnelle reçoit un tel succès depuis son ouverture en mars de cette année.
Les métiers et les formations de la Défense dépendent du Ministère des Armées
Rappelons que c’est la Constitution de la Ve République qui fixe l’organisation des pouvoirs en matière de défense entre le Président de la République, le Premier ministre et le ministre des Armées. Et que depuis 2008, le rôle du Parlement a été renforcé sur ces sujets. Pour fonctionner, le Ministère des Armées dispose de plusieurs services et organismes auxquels des prérogatives spécifiques ont été attribuées. Etat major des armées, Direction Générale de l’Armement (DGA), Secrétariat général pour l’administration (SGA), Direction Générale de la Sécurité Extérieure (DGSE)… chaque service est un employeur potentiel qui propose un parcours de formation ad hoc. Nous n’abordons ici que les principaux.
FOCUS CIRFA
Créés en 2008, les Centres d’Information et de Recrutement des Forces Armées ont vocation à informer et à gérer les demandes d’engagement des jeunes qui envisagent un recrutement dans l’un des 3 corps des forces armées. A l’exception d’une quinzaine de départements, les CIRFA sont installés partout en France métropolitaine et dans les DROM-COM (Départements et Régions d’Outre-Mer et Collectivités d’Outre-Mer).
Le Ministère des Armées a pris la poudre d’escampette
Début septembre, nous avons sollicité le Centre Media du ministère des Armées afin qu’il réponde à nos questions et nous adresse photos et podcasts « métiers ». Bien qu’un accord nous ait été donné et malgré plusieurs échanges et relances, aucun élément ne nous a été envoyé à temps. Les informations communiquées ci-après proviennent donc exclusivement des différents sites existants.
Formations & Métiers dans l’armée de terre
En tant que soldat de l’armée de Terre, votre mission est de protéger la France, les Français et les intérêts nationaux face aux conflits de demain.
Site web sengager.fr
Dans l’Armée de Terre, il faut d’abord distinguer les domaines d’activité, des spécialités « métiers » et des régiments, organisés en familles d’arme.
Il existe 16 domaines d’activité, allant d’Artillerie à Sport en passant par Santé, Forces Spéciales, Infanterie, Maintenance…
Chaque domaine intègre ses spécialités propres, au nombre de 117. Trois pour Combat Blindé, 10 pour Informatique & Télécoms, 20 pour Renseignement…
Chaque spécialité est liée à un grade et donc à un niveau d’études pour postuler. Dans le domaine Administration & Services, le poste d’Officier spécialiste en Ressources Humaines requiert par exemple un diplôme de niveau Bac+3. Tandis que celui de Sous-officier Secrétaire assistant est ouvert aux bacheliers.
Arrivent enfin les régiments (une centaine en France et dans les DOM), répartis en 8 familles d’arme : Infanterie, Arme blindée & Cavalerie, ALAT (Aviation Légère de l’Armée de Terre), Génie, Artillerie, Train, Transmissions et Matériel.
Ne pas confondre ces familles d’arme avec les Spécialités, lesquelles peuvent être présentes dans plusieurs régiments selon leurs besoins. On trouvera davantage de Brancardiers secouristes que de Contrôleurs aérien au régiment médical de Dagneux-Montluel dans l’Ain. Cette clarification faite, il conviendra de se demander :
- quelles sont les spécialités ou les domaines qui éventuellement m’intéressent ?
- quels sont les niveaux d’études requis pour celles ou ceux que je retiens ?
- quels sont les secteurs géographiques (et donc les régiments) ayant ma préférence ?
La formation se déroule en 2 temps :
- La formation initiale vise à acquérir les fondamentaux de soldat et peut durer de quelques semaines à plusieurs mois, voire 3 années, selon le parcours entamé (militaire de rang, sous-officier ou officier).
- Vient ensuite la formation de spécialité (le métier qui sera exercé), dont les modalités varient aussi selon les choix effectués.
NOUVEAU • L’École Militaire Préparatoire Technique a ouvert ses portes en 2022
L’EMPT offre aux jeunes de 16 à 20 ans une formation professionnalisante dans plusieurs secteurs : la maintenance aéronautique et terrestre ; les systèmes d’information et de communication ; l’énergie et l’électromécanique appliquée. Les élèves peuvent l’intégrer dès la classe de 1re. Elle les mène à des bacs professionnels et technologiques dont les programmes sont validés par l’Education nationale.
Général de division Jean-Marc Chatillon
Formations & Métiers dans la Marine Nationale
Sur tous les océans et toutes les mers du monde, 365 jours par an et 24 heures sur 24, la Marine nationale assure la sécurité et la protection de l’espace maritime français. En mer, sur terre et dans les airs, ses 39 000 marins accomplissent chaque jour des missions de renseignement, de prévention, d’intervention, de protection et de dissuasion. Des femmes et des hommes unis dans l’action, déterminés à préserver la paix et défendre les intérêts de la France.
Site web lamarinerecrute.fr
Le choix d’un métier au sein de la marine nationale est étroitement lié au niveau d’études au moment de l’engagement. Il déterminera non seulement le grade auquel il est possible de prétendre mais aussi la formation à suivre.
Collégien en 3e jusqu’à lycéen en terminale
De 16 à 18 ans : formation de 10 mois à l’Ecole des Mousses créée en 1856 (obtention du Brevet de Mousse). De 17 à 30 ans : formation de 6 semaines à l’Ecole des matelots. Possibilité de signer un contrat de 2 à 4 ans en qualité de Matelot ou de Quartier-maître pour l’une des spécialités disponibles (Marin pompier, Cuisinier, Assistant administratif, Opérateur naval…) et après avoir suivi une formation complémentaire liée à la spécialité choisie.
Du baccalauréat à bac+2
Ouverte aux jeunes de 17 à 30 ans, l’Ecole de Maistrance forme les futurs Officiers mariniers. Durée de la formation : 4 mois pour l’enseignement militaire et maritime, jusqu’à 10 mois pour la partie métier. Contrat de 6 à 10 ans selon le domaine d’activité (Nucléaire, Soutien, Plongée…) et le métier sélectionnés (une trentaine possibles).
De bac+2 à bac+5
C’est à l’Ecole Navale que sont formés les futurs Officiers de la Marine nationale. Le grade d’Officier de carrière et accessible sur concours (Centrale Supelec) après un cycle préparatoire (CPGE Mathématiques Physique, Physique Chimie ou Physique et Sciences de l’Ingénieur); les Officiers de carrière se voient délivrer un diplôme d’ingénieur certifié par la Commission des Titres d’Ingénieurs.
Le grade d’Officier Sous Contrat est quant à lui ouvert aux Officiers mariniers, ainsi qu’aux titulaires d’un bac+3. Il permet d’exercer soit en tant qu’OSC état-major en soutien terrestre, soit en tant qu’OSC Opérations embarquées (aéronautique, informatique ou sécurité).
Dans le cadre d’un partenariat noué avec l’Education Nationale, la marine propose d’autres parcours de formation, tels que le bac pro Marine, le BTS Marine, le DUT Génie Industriel mécanique…
Formations & Métiers dans l’armée de l’Air et de l’Espace
Chaque jour, l’ensemble des Aviateurs qui forment l’armée de l’Air et de l’Espace mettent leur passion et leur engagement au service de la France pour assurer la protection de nos concitoyens.
Site web devenir-aviateur.fr
Plusieurs écoles permettent d’intégrer l’Armée de l’Air et de l’Espace, en fonction du niveau d’études, de l’âge et/ou des souhaits d’orientation professionnelle.
L’Ecole de l’Air et de l’Espace (EAE) forme, à Salon-de-Provence (13), les futurs officiers de l’Armée de l’Air.
Deux cursus sont possibles, quel que soit le statut choisi (Personnel Naviguant ou Non Naviguant) :
- La « carrière longue » est ouverte sur concours ou sur titres à bac+2 ou bac+3 et conduit à un diplôme d’ingénieur ou à un Master. La formation au sein de l’école dure 3 ans.
- La « carrière courte » concerne les Officiers Sous Contrat (ainsi que les Volontaires aspirant).
La formation est ouverte aux bacheliers pour le Personnel Naviguant et à bac+3 minimum pour le Personnel Non Naviguant. Elle permet aux premiers de suivre ensuite une formation dédiée en aéronautique militaire, et aux seconds d’être affectés dans leur spécialisation métier. Dans les 2 cas, la formation dure 12 semaines au total pour les élèves OSC.
L’Ecole de Formation des Sous-Officiers de l’Armée de l’Air et de l’Espace (EFSOAAE) est située sur la base militaire de Rochefort (17).
Tous les sous-officiers de l’Armée de l’Air y sont formés, principalement à des métiers techniques (logistique, informatique et cyber défense, mécanique radio et radar…). Ouverte aux bacheliers sur dossier, tests et entretiens, la formation militaire initiale s’étend sur 4 mois à l’Escadron de Formation Militaire de l’école. Après l’obtention du Certificat d’Aptitude Militaire, elle se poursuit par une formation professionnelle dont la durée varie selon la spécialité choisie.
A Saintes (17), l’Ecole d’Enseignement Technique (EETAAE) est accessible sur dossier directement sur le site de l’école aux jeunes de 16 à 18 ans.
Elle est ouverte aux élèves dès la 3e pour une 1ère année en CAP aéronautique. Ainsi qu’aux lycéens en seconde générale, technologique ou professionnelle qui souhaitent intégrer l’école en 1ère et passer le baccalauréat correspondant à leur filière, voire un CAP aéronautique option systèmes.
L’école accueille aussi les élève de 1ère pour une terminale générale ou STI2D. La plupart des élèves diplômés exercent ensuite un métier de mécanicien (Vecteur ou Avionique).
Internat, cantine et formation gratuits, solde mensuelle de quelques centaines d’euros… ces avantages requièrent un contrat d’engagement de 5 ans après l’obtention du diplôme.
Certaines dérogations existent. Par exemple, les élèves ayant obtenu d’excellents résultats au bac peuvent prétendre intégrer une CPGE pour devenir officier.
Terminons cette liste avec le Centre de Préparation Opérationnelle du Combattant de l’Armée de l’Air et de l’Espace (CPOCAA), situé à Orange (84) et appelé à former les Militaires Techniciens de l’Air (MTA). La formation, accessible dès la fin du collège, comporte une partie « militaire » de 8 semaines, suivi d’une formation « professionnelle » dont la durée varie selon la spécialité sélectionnée.
Suggestion Tonavenir
Utiliser avec circonspection le psycho-test « Quel aviateur êtes-vous ? », mis en ligne sur le site deveniraviateur.fr, et lui préférer un déplacement physique dans un CIRFA pour être renseigné.
Le test en question étant aussi pertinent qu’un Messerschmitt est adapté à un décollage sur porte-avion.
Il a ainsi suffit de 7 questions successives telles que « L’action dans votre quotidien professionnel c’est : un impératif pour tromper l’ennui ou un plus mais pas forcément une obligation », ou encore « Pendant votre temps libre vous aimez vous détendre devant une série Netflix ou jouer aux jeux vidéos ? », pour se voir proposer un métier dans le domaine de… l’Hôtellerie-Restauration. A titre de comparaison les tests d’orientation conçus par Tonavenir compte 3 parties et 120 questions; et il est commenté par le Conseiller au moment du passage du test par le jeune.