Les formations courtes professionnalisantes ont toujours le vent en poupe. En 2022, près d’un lycéen sur deux a confirmé un voeu en BTS sur Parcoursup. Et un tiers a opté pour un BUT.
Ces études en 2 ou 3 ans après le bac conduisent par ailleurs à des taux de réussite assez largement supérieurs à ceux des étudiants de licence générale. Ainsi, alors qu’ils sont à peine 30% à obtenir leur licence générale en 3 ans, les étudiants en licence professionnelle ont leur diplôme dans 90% des cas.
Et ils sont autant à décrocher un emploi dans les 18 mois qui suivent la fin de leurs études. L’augmentation continue du nombre d’apprentis dans l’enseignement supérieur (+360% entre 2005 et 2020) témoigne de l’intérêt porté à la professionnalisation par les étudiants.
Sommaire formations courtes post-bac
- BTS (Brevet de Technicien Supérieur)
- Bachelor
- BUT (Bachelor Universitaire de Technologie)
- Licence professionnelle
- DEUST (Diplôme d’Études Universitaires Scientifiques et Techniques)
- DCG (Diplôme de Comptabilité et de Gestion)
- DN MADE (Diplôme National des Métiers d’Art et du Design)
- DE (Diplôme d’Etat)
- CPES (Cycles Pluridisciplinaires d’Études Supérieures)
Formations professionnalisantes : quelles études courtes choisir ?
Ce type de formation permet d’accéder au monde du travail suite à l’obtention de son diplôme. C’est pourquoi il conviendra dans un premier temps de définir le ou les domaines d’activité qui pourraient intéresser le jeune.
Il sera par ailleurs primordial de bien choisir la ou les spécialités de ou des formations envisagées et de se renseigner sur les débouchés possibles. Penser aussi à regarder le programme de la formation visée pour avoir un aperçu du contenu et des modalités de la formation (cours théorique, TD, stage, apprentissage…).
Visiter l’établissement, lors des JPO, est tout aussi judicieux. Cela permet d’échanger avec les étudiants, les professeurs, de se projeter dans les locaux et de se faire une idée plus précise des études dans lesquelles s’engager. Toutes ces démarches permettront de s’assurer que ce type formation correspond bien au profil du jeune, à ses besoins, à son parcours…
Enfin, il faut garder en tête qu’avec un bon dossier, il est possible de poursuivre ses études après ce type de formation.
Anne-Laure Ballereau – Conseillère en orientation Mont-de-Marsan (40)
BTS (Brevet de Technicien Supérieur), en 2 ans après le bac
Stages en entreprise, travaux pratiques, interventions de professionnels… né à l’orée des années 60, le BTS est le diplôme professionnalisant par excellence. Il ravira donc les étudiants qui souhaitent intégrer rapidement le monde du travail.
Avec près de 120 spécialités proposées (BTS Agricole compris) dans des domaines aussi différents que l’informatique, l’art, le commerce, la santé, le bâtiment, l’environnement… il offre la possibilité de satisfaire à peu près tous les centres d’interêt.
À savoir sur le BTS
- après le bac
- voie scolaire ou apprentissage
- au lycée ou en école privée
- inscription sur Parcoursup
- une année de mise à niveau peut être requise pour certaines spécialités
- poursuite d’études possible (en Licence Pro par exemple)
Bachelor, un titre en 3 ou 4 ans après le bac
Inspiré du modèle anglo-saxon, le Bachelor est un titre d’école et non un diplôme. Il s’est fortement développé en France depuis une quinzaine d’années, dans les écoles de commerce et d’ingénieur en particulier.
En règle générale, le Bachelor comprend 1 à 2 années « généralistes », suivies d’une à deux années de spécialisation « métier ». A l’instar du BTS, le Bachelor prépare les étudiants au monde professionnel, quel que soit le domaine choisi (Mode, Design, Cybersécurité, Management, Ingénierie, Audiovisuel, Immobilier…).
La prudence impose de privilégier les Bachelors ayant obtenu :
- le visa ou le grade de Licence, tous deux délivrés par le Ministère de l’enseignement supérieur,
- ou un titre RNCP de niveau 6 octroyé par France Compétences (Ministère du Travail).
À savoir sur le Bachelor
- titre post-bac en 3 ans (ou 4 ans pour le Bachelor of Business Administration)
- voie scolaire ou apprentissage
- en école privée ou consulaire
- inscription sur Parcoursup ou directement sur les sites des formations
- certaines formations (Management, Ingénieur) proposent aussi des concours communs (Ecricome Bachelor, Avenir Bachelor…)
- poursuite d’études possible (en Master par exemple)
B.U.T. (Bachelor Universitaire de Technologie), en 3 ans après le bac
Le BUT succède au DUT qui disparaît. A la différence du Bachelor, le BUT est un diplôme national visé par l’Etat qui se prépare en IUT (Institut Universitaire de Technologie) et confère le grade de licence.
Le BUT propose 24 domaines de spécialisation (ou mentions) couvrant des filières métiers très différentes (Informatique, Industrie, Bâtiment, Administration…) : BUT Carrière Juridiques, BUT Génie biologique, BUT Carrières Sociales, BUT Métiers de la Transition et de l’Efficacité Energétiques, BUT Métiers du Multimédia et de l’Internet…
Les programmes mêlent théorie et pratique, et s’inscrivent dans une logique d’acquisition de compétences dont la nature varie selon la mention et le parcours sélectionnés (voire aussi selon les spécificités locales de l’IUT) :
- des compétences communes à la mention choisie;
- des compétences spécifiques au parcours sélectionné.
Ainsi, le BUT Information-Communication comporte 5 parcours distincts (Communication des organisations, Information numérique dans les organisations, Journalisme, Métiers du livre et du patrimoine, et Publicité), intégrant l’acquisition de compétences communes aux 5 parcours (« Analyser les pratiques et les enjeux liés à l’information et à la communication au niveau local, national et international, Informer et communiquer au sein des organisations ») et spécifique à chacun d’eux.
À savoir sur le BUT
- diplôme national (grade de Licence)
- voie scolaire ou apprentissage
- en IUT exclusivement
- inscription sur Parcoursup
- poursuite d’études possible (Licence, Master…)
Études courtes : le témoignage de Cécile…
Cette année, j’ai pu accompagner un jeune homme en terminale générale qui, lors de notre première rencontre, m’a confié n’avoir aucune idée de métier ou de secteur d’activité vers lequel il pourrait s’orienter. N’arrivant pas à imaginer des perspectives, il se sentait démotivé et en perte de confiance. Ses parents étaient inquiets de cette situation à quelques mois de la procédure parcoursup d’autant plus qu’ils ne percevaient aucune motivation pour travailler de la part de leur fils dont la moyenne générale stagnait à 11 avec des notes en enseignements de spécialité plutôt fragiles.
Il s’agissait donc d’identifier des secteurs d’activité, des idées de métiers qui pouvaient correspondre au profil du jeune homme afin de redonner du sens à ses apprentissages et envisager des formations adaptées à sa situation.
Objectif : faire en sorte que ce jeune homme puisse repartir avec des réponses claires, pragmatiques de manière à reprendre confiance en lui et aborder sereinement parcoursup. Dans le cadre du pass révélation, les tests de personnalité, le travail sur un cahier d’orientation et nos échanges ont mis en exergue son attrait pour le domaine de la chimie. La présentation de divers métiers dans ce domaine ont révélé son intérêt particulier pour la création d’arômes notamment dans la parfumerie.
Après avoir identifié un secteur dans lequel il aurait aimé s’orienter, nous avons ensuite travaillé sur les études pouvant conduire à ce type de métier. Son besoin d’encadrement, son intérêt pour l’expérimentation et la pratique ainsi que son souhait de poursuivre des études supérieures par étapes nous ont conduit à nous intéresser à des cycles de formation courts offrant toutefois des possibilités de poursuites d’études.
La première catégorie de formations proposée à été celle des BUT (Bachelor Universitaire de technologie)
Bien « qu’universitaires », les BUT sont dispensés dans les structures plus encadrantes des IUT (Institut Universitaire de Technologie). Ces formations ne sont pas uniquement centrées sur la théorie comme cela peut être le cas en licence universitaire générale. Les BUT intègrent des cours théoriques certes mais également une grande partie d’enseignements plus concrets à travers des cours en groupe plus restreints en travaux pratiques et dirigés. Ces formations proposent également des stages mais aussi de l’alternance pendant leur cursus de 3 ans. Ce sont donc les BUT mention Chimie avec le parcours chimie industrielle et le BUT mention génie chimique et génie des procédés avec le parcours conception des procédés et innovation technologique qui ont retenu l’attention de mon élève. Ces formations d’un bon niveau à la fois théorique et pratique offrent des possibilités de poursuites d’études en master du domaine de la chimie, en écoles d’ingénieurs de chimie ou en écoles spécialisées comme l’ISIPCA par exemple.
La deuxième catégorie de formations proposées a été celle des BTS (Brevet de Technicien Supérieur) qui sont des formations accordant une grande place à la pratique.
Ces formations sont souvent dispensées dans des lycées, donc avec un encadrement comparable à celui de l’année de terminale, ainsi que dans des classes de petite taille. De niveau Bac +2, elles offrent des possibilités de stages ou être réalisées en alternance. C’est le BTS mention métiers de la chimie qui a retenu l’attention de mon élève. Malgré le fait que cette formation vise essentiellement une insertion professionnelle, les élèves ayant un bon dossier ont la possibilité de poursuivre leurs études notamment en licence professionnelle comme par exemple la licence professionnelle Arômes, Parfums et Cosmétique de l’université de Montpelier ou intégrer une prépa ATS pour poursuivre en école d’ingénieurs.
La participation aux journées portes ouvertes des établissements conseillés l’ont conforté dans ses choix et lui ont permis de rédiger des projets de formation motivés plus adaptés. Nous attendons donc avec impatience le mois de juin…
Cécile Morel, Conseillère en orientation Tonavenir à Pertuis
Licence professionnelle, en 3 ans après le bac
Licence professionnelle et BUT ont en commun de conduire à des diplômes nationaux de niveau Bac+3 et de faciliter l’entrée dans la vie active. La comparaison s’arrête là.
Alors que le BUT offre des opportunités professionnelles élargies, la licence pro permet d’accéder à un métier spécifique. C’est la raison pour laquelle il existe plus de 170 mentions en licence professionnelle (contre 24 en BUT).
Par ailleurs, depuis qu’elle a été réformée en 2019, la licence pro est aujourd’hui accessible dès l’obtention du baccalauréat et permet de suivre un parcours en 1, 2 ou 3 années.
Enfin, l’admission en licence pro ne requiert que le dépôt d’un dossier sur Parcoursup, tandis qu’un oral est exigé pour le BUT.
À savoir sur la licence professionnelle
- diplôme national (grade de Licence)
- voie scolaire ou apprentissage
- université, école, lycée, CFA
- inscription sur Parcoursup
- poursuite d’études possible (Master…)
DEUST (Diplôme d’Études Universitaires Scientifiques et Techniques), en 2 ans après le bac
Moins connu et surtout moins plébiscité que son cousin le BTS, le DEUST est un diplôme professionnalisant conçu pour répondre aux besoins locaux des entreprises.
Les programmes couvrent un peu plus d’une centaine de spécialisations fonction de la zone géographique : Assistant juridique, Environnement & déchets, Médiations citoyennes Métiers de la forme, Théâtre…
Ils sont le plus souvent co-construits entre l’université d’accueil et les entreprises concernées, et selon des modalités (présentiel/distanciel, théorie/pratique, durée des stages…) propres à chaque établissement.
À savoir sur le DEUST
- diplôme national de niveau 5 (RNCP), donnant droit à 120 ECTS
- université
- inscription sur Parcoursup (ouverte aux bacheliers général ou technologique)
- poursuite d’études possible (Licence pro…)
Dans quels cas choisir des études courtes ?
Les lycéens que j’oriente vers des études courtes sont souvent peu scolaires, ils aspirent à des enseignements plus pratiques que théoriques ou l’apprentissage par le faire. Ils ont besoin de bouger et d’appliquer un concept pour le rendre concret.
De par mon expérience, il s’agit souvent de profil « réaliste », « pragmatique » identifié grâce à notre test d’orientation professionnelle basé sur le RIASEC du chercheur américain John Holland.
Le choix est large entre les BTS, les BUT ou les bachelors d’écoles et couvrent de nombreux métiers et secteurs d’activité, l’informatique, les services, l’industrie…
A titre d’exemple, j’ai accompagné l’année dernière un jeune qui avait abandonné sa première année de licence de géographie. Il avait pris un emploi d’appoint et ne savait pas du tout vers quel métier s’orienter.
Nous avons retravaillé son projet au travers du PASS Révélation. S’appuyant sur 2 stages réalisés auprès de commerciaux, il s’est orienté vers un BTS NDRC en alternance. Aujourd’hui, il est pleinement épanoui tant au niveau scolaire que professionnel.
Les études courtes présentent de nombreux avantages pour ce type de profil. Elles permettent d’acquérir des compétences professionnelles rapidement, d’intégrer le marché de travail mais offrent également la possibilité de poursuite d’études sur des licences professionnelles ou des masters spécialisées en écoles.
Cécile Manca • Conseillère en orientation à Mérignac (33)
DCG (Diplôme de Comptabilité et de Gestion), en 3 ans après le bac
Le DCG constitue le 1er cycle des études de comptabilité et de gestion.
Professionnalisant, il permet, en début d’activité et selon l’organisation concernée, de se voir confier des missions d’assistance : contrôle de gestion, paie, trésorerie, conseil en crédit, audit financier…
Dans la mesure où la formation requiert une forte implication et de bonnes capacités de travail, celles et ceux que ces sujets intéressent pourront privilégier un BTS Comptabilité et gestion ou un BUT Gestion des entreprises et des administrations.
Sur le même sujet : Comment devenir comptable ou expert-comptable ?
À savoir sur le DCG
- diplôme national grade de licence
- lycée, CFA, école
- inscription sur Parcoursup (plus de 65% des étudiants ont un bac général ou technologique)
- poursuite d’études possible (Master, DSCG…)
DN MADE (Diplôme National des Métiers d’Art et du Design), en 3 ans après le bac
Plastiques, Appliqués, Beaux… le domaine des arts offre mille et une possibilité de métiers et de spécialités. Ouvert en 2018 à tous les bacheliers, le DN MADE supplante lentement mais surement le DMA (Diplôme des Métiers d’Art), qui ne durait que 2 ans.
Organisé autour d’un socle commun de connaissances en première année, il permet de se spécialiser en seconde et 3e année. Les étudiants ont ainsi le choix entre une quinzaine de mentions différentes : Animation, Espace, Événement, Graphisme, Innovation sociale, Instrument, Livre, Matériaux, Mode, Numérique, Objet, Ornement, Patrimoine, et Spectacle.
Conçu pour être professionnalisant, le DN MADE impose une immersion en entreprise sous la forme de stages qui peuvent durer jusqu’à 4 mois.
Sur le même sujet :
Formations et métiers d’art et de design, le DN MADE dans le schéma LMD
À savoir sur le DN MADE
- diplôme national grade de licence
- lycée, CFA, école d’art
- inscription sur Parcoursup (plus de 65% des étudiants ont un bac général ou technologique)
- poursuite d’études possible (Master, DSAA, DNSEP…)
DE (Diplôme d’Etat), en 2 ou 3 ans après le bac
Les DE relèvent de la certification professionnelle (le RNCP). La durée d’une formation menant à un DE dépend du métier cible et de l’organisme certificateur (Ministère de la santé, de l’éducation, du travail…). S’il suffit de 3 ans (titre de niveau 6) pour devenir orthoptiste, il en faut 5 (titre de niveau 7) pour prétendre exercer l’orthophonie.
Santé, culture, social, sport… il existe de nombreux métiers accessibles avec un DE en 2 ou 3 ans.
Citons :
- à bac+2 : DEJEPS (diplôme d’État de la jeunesse, de l’éducation populaire et du sport); DE professeur de danse; DE éducateur spécialisé…
- à bac+3 : DE psychomotricien; DE ergothérapeute; DE médiateur familial; DE éducateur technique spécialisé; DE audioprothésiste; DE puéricultrice; DE pédicure podologue…
À savoir sur les DE
- diplôme d’état
- université, école spécialisée
- modalités d’admission fonction du métier choisi
- poursuite d’études possible selon les métiers
CPES (Cycles Pluridisciplinaires d’Études Supérieures), en 3 ans après le bac
Seule exception à cette longue liste d’études courtes professionnalisantes : les CPES. Ils offrent aux bons élèves de terminale issus d’un milieu modeste et ayant obtenu leur bac, l’opportunité de poursuivre des études supérieures.
Les quelques 50 cycles disponibles en 2022/2023 n’ont donc pas vocation à favoriser l’insertion professionnelle.
Développés un peu partout en France en partenariat entre les universités et les lycées accueillant une CPGE, les programmes des CPES s’articulent autour de l’acquisition de fondamentaux (mathématiques, français/philosophie, informatique, langues vivantes…) et de parcours thématiques : Sciences économiques, juridiques et sociales; Environnement et énergies nouvelles; Modélisation et numérique; Sciences des données, arts et culture …
À savoir sur les CPES
- diplôme d’établissement grade de licence
- partenariat université/lycée avec CPGE
- inscription sélective sur Parcoursup
- poursuite d’études possible (Master universitaire, Grande école…)
- à ne pas confondre avec les Classes Préparatoires aux Etudes Supérieures, en 1 ou 2 ans