Accueil > Le Mag > Formations et métiers du tourisme : faut-il s’orienter vers l’hospitality management ?

Tourisme Hôtellerie Restauration, Hospitality Management, Luxury Management… quel que soit le nom qu’on leur donne, les métiers et les formations du tourisme et des services qui leur sont associés sont aussi vastes qu’ils ont le vent en poupe.

Comment expliquer cet engouement ? Quels sont les secteurs, les métiers et les formations existants ? Quelles sont les qualités requises pour étudier et travailler dans ces domaines ?

Dressons un panorama de cet univers aux multiples facettes.

Le secteur du tourisme ne cesse de croître

1700 milliards d’USD, 1,4 milliard de voyageurs (chiffres 2018 de l’Organisation Mondiale du Tourisme) : malgré un tassement récent dû au coronavirus, l’industrie touristique mondiale se porte à ravir. Depuis une dizaine d’années, il enregistre une croissance annuelle de l’ordre de 5%.

métiers du tourismeSi les Etats-Unis demeurent les principaux bénéficiaires de cet essor avec près de 200 milliards d’euros de recettes, la France (moins de 70 milliards d’euros) se place en tête du nombre de visiteurs accueillis avec 90 millions de voyageurs extatiques.

Selon une autre étude prospective du World Travel & Tourism Council, l’hexagone pourrait même approcher les 120 millions de touristes en 2028.

Cette perspective contribuerait à créer environ 430 000 emplois supplémentaires avant 2030 (le marché français du tourisme représente un peu plus de 10% des emplois aujourd’hui).

Aujourd’hui plus que jamais, il est crucial de gérer le tourisme sur un mode durable, pour le bien de tous. Il nous faut croître en valeur et pas simplement en volume. On s’attend à ce que la numérisation, l’innovation, l’accessibilité accrue et les changements sociétaux continuent à façonner notre secteur. Les destinations comme les entreprises vont devoir s’adapter pour rester compétitives tout en utilisant le tourisme comme moyen d’atteindre les objectifs de développement durable et de construire un meilleur avenir pour tous.
Zurab Pololikashvili – Secrétaire général Organisation mondiale du tourisme (OMT-UNWTO)

 

ET LE TOURISME DURABLE

Les conséquences de l’explosion du tourisme n’ont pas que des avantages. Le tourisme de masse a des répercussions sur la vie locale et le patrimoine culturel de certaines destinations. L’Islande, Venise, Dubrovnik… ont fait les frais de ce surtourisme. Quant aux conséquences environnementales, elles ne sont pas moins problématiques : pollutions, mise en danger des écosystèmes, surconsommation des ressources naturelles…
Encore peu développées il y a 10 ans, les formations au tourisme vert, au tourisme durable, à l’écotourisme, ont aujourd’hui le vent en poupe.
Le site Voyageons autrement a fait un tour d’horizon des formations universitaires existantes.

Métiers du tourisme : comment choisir ?

Quel rapport y-a-t-il entre un sommelier et un spa manager ? Entre un croupier et un consultant en ingénierie touristique ? Hormis l’appétence de certains pour le contact humain, aucun dénominateur commun notable !

formations tourismePas simple dans ce contexte d’établir le portait-robot d’un métier du tourisme, de l’hôtellerie, de la restauration… tant les compétences demandées et les missions confiées dépendent du secteur étudié et du poste occupé.

Si le contact direct avec la clientèle est un critère discriminant du métier recherché, l’éventail des choix pourra être réduit.

Le data analyst ayant assez rarement pour prérogative de guider un touriste groenlandais au Mont St Michel, les métiers dits du « back office » pourront être écartés.

D’autres paramètres, tels que la durée des études, la mobilité, le salaire… aideront à choisir les métiers ou les secteurs à plébisciter.

Bien que loin d’être exhaustif, le site Atout France liste un certain nombre d’activités et de métiers concernés par le tourisme et l’hôtellerie autour de 6 grands secteurs.

Formations en Hospitality Management : une offre pléthorique

Quelles soient publiques ou privées, il n’est pas simple de s’y retrouver dans cette profusion d’offres de formations.

Master dans une université publique française pour moins de 500 euros par an ou Bachelor of Business Administration (BBA) en 4 ans au sein du prestigieux Institut Glion suisse pour environ 150 000 euros ?

Face à semblable écart, choisir requiert des aptitudes de gymnaste.

Type de formations souhaité (Professionnelle, Apprentissage, Enseignement supérieur), diplôme ciblé, secteur d’activité et métier envisagés… la sélection d’une formation en Tourisme s’apparente à un jeu de piste en terre inconnue.

Les paramètres complémentaires à prendre en compte pour le choix d’une formation en Tourisme

 

  • Souhaits personnels : Maître d’hôtel ou Yield manager ? Directeur marketing ou Guide de haute montagne ? Tourisme d’affaires ou parc de loisirs ? Il est essentiel d’avoir une idée des secteurs d’activités et des métiers à privilégier avant de commencer à chercher une formation. Le recours à un.e Conseiller.ère d’orientation facilitera l’identification des qualités et des modalités requises.
  • Budget disponible : quelques centaines d’euros par an pour un master universitaire ou plusieurs milliers voire dizaines de milliers d’euros au sein d’une école privée ? Les moyens financiers et/ou les capacités d’endettement de la famille sont un critère déterminant à prendre en compte.
  • Diplôme visé et durée de la formation : CAP, BEP, BTS, Bachelor, Licence, Master… tout dépendra de l’objectif professionnel. Si le budget le permet, une école spécialisée dans un secteur ou certains métiers et qui mise sur la professionnalisation peut être intéressante.
  • Modalités d’inscription et reconnaissance du diplôme : certaines formations post-bac en Tourisme-Hôtellerie-Restauration sont disponibles sur Parcoursup, d’autres pas. Pour ces dernières, s’intéresser aux diplômes délivrés et aux certifications (RNCP…) et accréditations obtenues sera une bonne idée !
  • Do you speak english ? Sur ce marché par essence cosmopolite, la maîtrise d’une ou plusieurs langues vivantes est une nécessité incontournable. Certaines formations exigent d’ailleurs le passage d’un test de langue comme pré-requis à l’inscription.
  • Portes ouvertes : au-delà de ces critères, il est essentiel de se sentir bien dans l’école choisie; une visite s’impose avant de faire un choix.

 

Outre les formations courtes post-bac de type CAP ou BEP qui concernent majoritairement les métiers de la restauration, on peut globalement distinguer 3 grandes catégories de formations aux métiers de l’Hospitality Management.

Et ce bien que la tendance soit à l’émergence de programmes transverses.

Des écoles spécialisées à l’origine dans la formation aux métiers « opérationnels » de l’hôtellerie et de la restauration ont ainsi développé des formations plus « théoriques ».

C’est par exemple le cas de l’Institut Paul Bocuse. Ecole d’état des Arts Culinaires et d’Hôtellerie d’Ecully à sa création en 1990, elle lance en 2013 un MSc en Hospitality Management en partenariat avec EM Lyon.

métiers hospitality management

1 • Une formation professionnalisante 100% dédiée à l’Hospitality Management

Si la notion « d’hospitality management » couvre l’ensemble des secteurs que sont le tourisme, l’hôtellerie ou la restauration, il convient de distinguer deux sortes d’écoles :

  • Celles qui forment les étudiants destinés à évoluer dans les métiers opérationnels de l’hôtellerie et de la restauration (managers, concierges, réceptionnistes, Chefs…), plus communément appelées « écoles hôtelières » (citons Ferrières, Savignac, Vatel, Ferrandi…)
  • Celles qui ont bâti leurs programmes autour de compétences plus « techniques » ou stratégiques : marketing, communication, finance, digital, datas… Exemples : Ecole Supérieure de Tourisme, Paris School of Tourism & Communication, EFHT…

Ces écoles ont cependant des caractéristiques communes importantes : elles s’attachent à proposer des formations professionnalisantes et ouvertes sur l’international.

2 • Une école de management proposant une spécialisation

« Wine & Hospitality management » pour KEDGE, « Luxury Hospitality and Innovation » pour SKEMA, « Tourisme, culture & art de vivre » pour l’ISTEC… les business schools sont de plus en plus nombreuses à développer des programmes en lien avec le Tourisme, la Restauration haut de gamme, l’Hôtellerie de luxe, le Care Management…

Parfois dans le cadre d’un double diplôme et en partenariat avec une école reconnue dans ces domaines (SKEMA et Ferrières…).

La plupart des formations existantes (Masters, Mastères, MSc, MBA, Spécialisations…) sont proposées sur 1 à 2 ans après une licence ou un Master 1 plus généralistes.

3 • Une formation universitaire en Tourisme ou Hôtellerie-Restauration

Du BTS « Services – Management en hôtellerie restauration » à la Licence « Tourisme sportif, équestre et d’aventure », il est possible de trouver plusieurs dizaines de formations publiques et privées en « tourisme » sur le site Parcoursup.

Les BTS Agricoles « Gestion et protection de la nature » ou « Développement, animation des territoires ruraux » affichés sur la plateforme peuvent prêter à confusion. Il conviendra de se faire une idée plus précise des enseignements prodigués.

Sur le site officiel Trouver Mon Master, les formations en « tourisme » n’offrent qu’une vingtaine de possibilités universitaires. Quant aux masters en « hôtellerie » ou en « Hospitality Management », il n’existeraient tout simplement pas, bien que certaines universités en proposent.