C’est fait ! Après de longs mois de négociation et de réticences françaises notamment, l’IA Act a été ratifié en début d’année par l’Union Européenne.

Ces « nouvelles règles de transparence et de gestion des risques pour les systèmes d’intelligence artificielle », les premières dans l’histoire de l’IA, ont pour louable dessein de protéger les utilisateurs.

La priorité du Parlement (Européen NDLR) est de veiller à ce que les systèmes d’IA utilisés dans l’UE soient sûrs, transparents, traçables, non discriminatoires et respectueux de l’environnement.
Parlement Européen • Juin 2023

L’intelligence artificielle (ou IA), fait beaucoup parler, mais combien savent ce qu’elle recouvre ? Faut-il s’en préserver ? Quels sont les domaines, les activités, les métiers qui l’utilisent ? Existe-t-il des formations à l’IA ?

Synthèse de cette tendance qui tantôt inquiète, tantôt interroge et dont les applications couvrent de nombreux secteurs.

coder pour l'intelligence artificielle

L’intelligence artificielle c’est quoi ?

On évoque beaucoup l’IA depuis une quinzaine d’années. Le concept n’en a pas moins été créé il y a plus de 60 ans. Dans les années 50, John McCarthy travaille à la mise au point d’un programme informatique capable de reproduire les raisonnements humains.

L’intelligence n’est pas la capacité de stocker des informations, mais de savoir où les trouver.

Albert Einstein

Les travaux du docteur en mathématiques américain déboucheront notamment sur la création d’un jeu d’échec opposant deux machines.

Depuis, les tentatives de modélisation du cerveau par le biais de fonctions mathématiques ont été pléthoriques. Mais peut-on parler « d’intelligence artificielle » ?

Luc Julia lui préfère le terme d’intelligence augmentée.
Pour l’inventeur de l’application SIRI et actuel Directeur scientifique de Renault…

Il s’agit d’une utilisation abusive. Cela ne me dérange pas, mais je préfère pour conserver l’acronyme « IA » parler d’intelligence augmentée, ou d’intelligence assistée. Cependant, le terme « intelligence » me gêne, car il n’y en a pas. Et encore moins d’intelligence qui dominerait le monde. Dans ce cas, il s’agit de marketing utilisé par des gens qui veulent faire parler de leurs bouquins ou de leur entreprise, comme Elon Musk. Des spécialistes de l’IA, tels Jean-Gabriel Ganascia – qui est professeur depuis trente-cinq ans – ou Yann Le Cun – qui est au cœur du renouveau de l’IA chez Facebook en ayant mis en perspective le deep learning – vous diront que cette intelligence est loin d’être aussi intelligente que notre cerveau.

Luc Julia – Magazine Stratégies du 24 juin 2019

CTO Samsung
intelligence artificielle et robotique

S’il fallait résumer ce dont est capable l’intelligence artificielle, sans doute pourrait-on dire qu’elle permet de faire bien mieux et bien plus vite ce qu’un humain pourrait faire aussi. Et ce en combinant datas (données), puissance informatique et performance algorithmique.

Mais alors où trouve-t-on de l’IA ?

L’IA est utilisée dans d’innombrables domaines et pour autant d’applications

Industrie, marketing, finance, santé, commerce, transport, environnement, communication… l’intelligence artificielle est autant présente dans le monde que les bactéries dans un Maroilles. Qu’on le veuille ou non, qu’on le sache ou pas.

Depuis l’arrivée des Home Pod, Google Home et autre Amazon Echo, elle occupe jusqu’aux espaces de notre quotidien pour nous faciliter la vie.

Une omniprésence certes moins odorante que pour l’illustre fromage mais tout aussi discrète.

De l’optimisation de sa consommation d’énergie à la traduction instantanée du chinois au roumain, en passant par le diagnostique médical ou la reconnaissance faciale, l’IA n’a probablement pour seule limite que les applications susceptibles d’être imaginées par les entreprises pour satisfaire leurs besoins et les attentes de leurs clients.

A titre d’exemple, l’image figurant en haut de cet article a été créée de toute pièce grâce à un système d’IA générative. L’un des outils proposés par Stable Diffusion a automatisé la formalisation du texte descriptif (prompt) de l’image à créer, et l’application Playground a permis de la réaliser.

Il existe d’ores et déjà des dizaines de systèmes permettant de créer nativement, outre des images, des vidéos, de la musique, des textes…
Autant dire que les perspectives apparaissent infinies.

Dans son dernier Baromètre Phygital Workplace, le cabinet de conseil en stratégie Julhiet Sterwen et l’IFOP indiquent que 40% de répondants utilisent déjà des outils d’IA générative. Et près de 2 répondants sur 10 précisent que l’IA leur est utile au quotidien.

L’augmentation notable des offres d’emplois dans ces domaines illustre bien cet engouement, faisant de l’IA un secteur indéniablement porteur.

Alors qu’il ne dépassait pas quelques centaines de millions de dollars il y a une décennie, le marché mondial de l’IA devrait dépasser les 730 milliards de dollars à l’horizon 2030 (source Statista).

utilisation de l'IA

L’éducation et l’orientation scolaire ou professionnelle n’échappent pas à cet intérêt pour l’intelligence artificielle

Quelques entreprises ont investi le créneau. Avec un succès mitigé.

Impala et HelloCharly par exemple, fondent leur modèle sur l’exploitation des datas pour identifier des pistes de métiers et proposer aux jeunes d’être « acteurs » de leur orientation. Soit directement, soit par le biais de certains établissements scolaires manifestement désemparés.

Pixis et Caeso, pour ne citer qu’eux, ont quant à eux déjà disparu.

A l’instar de Parcoursup, ces start-up exploitent des algorithmes plus ou moins sophistiqués, plus ou moins aboutis, pour aider les élèves à trouver leur voie.

Nous devons poursuivre le travail sur les outils : améliorer les algorithmes, continuer à actualiser les fiches métiers et la recherche de contenus inspirants.

Entretien avec les fondateurs de la défunte Pixis • Frenchweb • Novembre 2018

Si les tests et bilans d’orientation permettent de compléter la mission du conseiller d’orientation, faut-il se réjouir de l’arrivée de solutions visant à remplacer l’humain par la machine pour déterminer l’avenir professionnel d’un collégien, d’un lycéen ou d’un étudiant ?

On pourra en particulier interroger :

  • la simplicité d’utilisation de ces plateformes,
  • le caractère sur-mesure, personnalisé des suggestions opérées,
  • l’efficience ou à défaut l’utilité réelle des résultats obtenus,
  • les sources d’informations exploitées pour concevoir les algorithmes qui déterminent ces résultats,
  • l’utilisation qui peut être faite des données personnelles laissées sur ces plateformes ?
formation intelligence artificielle
dérives de l'intelligence artificielle

L’IA doit pouvoir se développer dans un cadre éthique

Efficience accrue d’un malware ou d’une tentative de phishing, fake news, robot tueur… les hypothétiques dérives de l’intelligence artificielle, fondées ou non, alimentent les craintes de certains.

Le recours aux algorithmes pour fixer une peine de prison ou le montant des aides sociales (en cours aux Etats-Unis), pour déterminer le degré de probité d’une baby-sitter ou les préférences sexuelles d’un individu constituent des exemples légitimement anxiogènes.

L’audit d’un système d’intelligence artificielle est-il envisageable ? Quel est son niveau de fiabilité ? Existe-t-il une possibilité de recours ?…

Dans un rapport intitulé « L’utilisation malveillante de l’intelligence artificielle : prévision, prévention et atténuation »  diffusé en février 2018, chercheurs, philosophes, représentants de grandes firmes… ont dressé un bilan des risques et fait une série de propositions préventives.

Bien qu’il n’ait pas vocation à alarmer, ce rapport pointe des risques réels. Il constitue le second volet des « 23 principes d’Asilomar », un autre document publié un an plus tôt par l’association Future of Life Institute et signé par plus de 2000 personnes du monde entier.

Dans un rapport sur l’IA rendu public en décembre 2018, la Commission européenne aussi suggérait que les développements en la matière respecte les droits fondamentaux, la législation en vigueur et l’éthique  :

Il faudrait garder à l’esprit que la confusion entre humains et machines peut avoir des conséquences multiples, comme l’attachement, l’influence ou la réduction des valeurs humaines. Le développement de robots androïdes et humanoïdes devra donc faire l’objet d’une soigneuse évaluation éthique.

Et dans le compte-rendu de la conférence sur le thème « Orientation et intelligence artificielle » organisée en octobre 2018 par le réseau Euroguidance et ERASMUS+, les auteurs insistaient

Dans l’orientation initiale, apporter des éléments objectivés de trajectoire prospective pour mieux conseiller un élève impose de penser la question de son libre-arbitre et engagement, en laissant de la place pour le hasard et le surgissement de l’inattendu.
Un marché des applications d’orientation en ligne risque aisément de se développer sur l’angoisse des personnes. Comment rendre à l’individu une autorité sur les données le concernant et leur traitement ? Algorithmes et systèmes automatisés procèdent d’une intention humaine : le sujet doit donc être en mesure d’identifier celle-ci. Les conseillers auront à établir un lien entre les instruments qu’ils utilisent et la nécessité de favoriser l’engagement des personnes dans leurs propres trajectoires, d’apprentissage comme de travail.

Où se former à l’intelligence artificielle ?

Big data, machine et deep learning, robotique, management des systèmes d’informations, systèmes électroniques embarqués, cyber sécurité… les secteurs et les application de l’IA étant vastes, les débouchés professionnels et les métiers nécessitant des compétences en intelligence artificielle le sont tout autant.

Autant dire que la recherche d’une formation dédiée dépendra de votre situation et de vos souhaits d’orientation.

Alors que les MOOCS, bootcamps et autres cours en ligne ou en présentiel sont légion, le choix d’un cursus en formation initiale nécessitera une étude plus approfondie, fonction de vos envies, de votre parcours scolaire et de vos contraintes (financières, géographiques, de durée d’études…).

En 2018, suite au rapport de Cédric Villani sur l’Intelligence artificielle, Emmanuel Macron s’était engagé à promouvoir la filière et à développer :

…écoles de mathématiques, d’ingénierie, d’intelligence artificielle, de data scientist, de façon à doubler le nombres d’étudiants dans le supérieur.

Un effort ré-affirmé en 2023 lors du salon Vivatech et que financera France 2030.

Reste qu’entre les écoles d’ingénieur qui proposent déjà des formations idoines, les écoles de commerce qui ont commencé à investir les champs de l’IA et les universités qui disposent déjà d’une vingtaine de masters spécialisés, il n’est pas aisé de se repérer.

ENTRETIEN AVEC ISABELLE CATTO (PARIS DAUPHINE-PSL)

Isabelle Catto, Responsable pédagogique de la double licence IA & Sciences des organisations à l’Université Paris Dauphine – PSL et chargée de recherches au CNRS en mathématiques, a bien voulu répondre à nos questions.

Paris Dauphine propose des formations à l’IA. Quelles sont-elles, quels champs d’application couvrent-elles et pour exercer quels métiers ?

Les formations les plus orientées IA sont :

  • La double licence IA et Sciences des Organisations qui a pour objectif de former des managers acculturés à la révolution numérique. Selon le master choisi dans le prolongement de la licence le profil sera plutôt manager ou plutôt technique. La maquette de première année de double licence IA & Sciences des organisations prévoit un enseignement intitulé ‘« Histoire et enjeux de l’IA » dès le premier semestre.
    Il est assuré par Jamal Atif notre VP numérique, un chercheur reconnu en IA (directeur de recherches au CNRS) et Chargé de Mission « Science des données et intelligence artificielle » à l’Institut des Sciences de l’Information et de leurs Interactions (INS2I) du CNRS.
  • Le Master 2 IA et Sciences des Données, orienté recherche, mais forme également des data scientists.
  • D’autres masters de Dauphine sont plutôt orientés vers les champs d’application : économie, finance, assurance, management.

A noter : les étudiants de Dauphine s’emparent également eux-mêmes du sujet. Ils ont récemment créé DAUnIA une nouvelle association autour de l’IA.

Les progrès et les innovations réalisés sur ces sujets sont rapides. De quelle façon les intégrez-vous dans les formations existantes ?

Tout naturellement par le fait que notre corps enseignant est constitué de chercheurs dans ces domaines. Ils sont donc au fait des dernières découvertes et innovations.

Par ailleurs les étudiants de la double licence par exemple participent tous les ans aux Dauphine digital days : un forum de 2 jours et demi, associant chercheurs, entreprises, entrepreneurs, et praticiens de différents domaines d’applications de l’IA : santé, droit, management, journalisme, etc.

Quelles sont les qualités requises (et/ou les spécialités de 1ère et terminale) pour suivre les formations existantes ?

Une solide formation en mathématiques est requise donc la spécialité mathématiques est exigée en première comme en terminale (et l’option mathématiques expertes de Terminale est un plus indéniable).

L’IA Act adopté par l’Union Européenne début 2024 vous paraît-elle aller dans le sens d’une plus grande protection des utilisateurs ? Serez-vous amenés à intégrer leurs recommandations dans vos programmes ?

Bien entendu. Les étudiants sont également informés de ces évolutions et des différences questions soulevées (cf le cours de « Gouvernance et éthique de l’IA » de 40h en deuxième année de la double licence et les thèmes abordés dans les Dauphine digital days).

Isabelle Catto Paris Dauphine-PSL

ENTRETIEN AVEC CAMILO RODRIGUEZ

Conférencier et enseignant, Camilo Rodriguez est par ailleurs le fondateur du Machine Learning Lab, un cabinet de conseil en IA basé à Paris. Il a lancé l’atelier « Découverte de l’intelligence artificielle » afin de vulgariser ce sujet auprès du grand public.

Nous l’avons rencontré.
Son souhait : participer à faire bouger les mentalités et la parité dans l’IA.

Parce que cette révolution nous concerne tous, que personne ne doit se sentir exclu de l’intelligence artificielle.

Quelle(s) formation(s) avez-vous suivi ?

Camilo Rodriguez • J’ai fait une école de commerce en Colombie et je suis arrivé en France en 2004 pour faire un mastère en développement international chez Neoma Business School.

Après 12 ans d’expérience commerciale, je me suis formé au développement web à la 3W Academy et j’ai suivi différentes formations en Machine Learning de l’Université de Stanford.
Je suis la preuve même que l’IA n’est pas réservé aux prix Nobel de maths.

Je suis un lycéen de 17 ans qui s’interroge sur son avenir professionnel : comment m’expliquerez-vous ce qu’est l’IA ?

Avant de répondre sur ce qu’est l’IA, essayons de répondre à ce qu’est l’intelligence tout court. Est-ce la capacité à raisonner ou à comprendre des concepts abstraits ? Est-ce plutôt le fait de pouvoir calculer des stratégies gagnantes comme un bon joueur d’échecs ? Ou est-ce qu’il y a différents types d’intelligence comme certains le prétendent ?

Pour certains, il n’y a pas un seul type d’intelligence, et on parle d’intelligence émotionnelle, motrice, artistique, etc… Si vous voyez bien, il n’y a pas un consensus global sur ce qu’est l’intelligence et pour cette raison, c’est encore plus compliqué de nous mettre d’accord sur ce qu’est l’intelligence artificielle.

L’IA est un concept difficile à expliquer, car chacun à sa propre définition et ses idées sur le sujet et je ne prétends pas contredire les autres.

À chaque fois qu’une équipe de chercheurs réussi à réaliser des exploits dans le domaine, cela cesse d’être mystérieux et le public dit « en fait, c’était juste des calculs » et l’exploit n’est plus considéré comme de l’IA…

Certains vont dire que c’est de l’IA « faible » et qu’il y a une IA « forte » qui n’a pas encore été inventée. D’après Douglas Hofstadter, chercheur aux États-Unis, « l’IA est tout ce qui n’a pas encore été fait ». J’adore sa définition, car elle est atemporelle et sera toujours valable d’ici 50 ans.

Dans mon cabinet et dans mes formations, je m’intéresse particulièrement au machine learning, le domaine le plus porteur de l’IA, où il y a le plus d’applications concrètes…

Pour certains, il s’agit même de l’état de l’art de l’IA. Et le machine learning, ce n’est pas de la science fiction. Il est déjà présent dans notre quotidien. À chaque fois que nous débloquons nos iphone avec nos visages, que nous avons des recommandations de produits sur Amazon ou que nous utilisons des filtres Instagram, nous utilisons les algorithmes de machine learning.

Concrètement, ces logiciels sont fait avec beaucoup de données et des maths… Et c’est un domaine très porteur qui embauche et qui paie très bien.

Dernière précision : depuis 2023 ChatGPT a monopolisé le discours autour de l’IA et beaucoup de gens font l’amalgame entre les deux termes.

C’est faux et c’est dommage, car même si ChatGPT est l’un des logiciels les plus impressionnants dans le domaine de la génération du langage, il y a des nombreuses applications d’IA génératives dans le domaine des images, du son et des vidéos, et ceci sans compter les application d’IA non génératives, comme les logiciels capables d’analyse et des prédictions des données.

ChatGPT est une IA, mais l’IA n’est pas ChatGPT.

Quels sont les secteurs dans lesquels l’IA jouera un rôle important dans les 10 ans à venir ?

De l’industrie à l’agriculture, en passant par l’assurance et le retail, toutes les industries sont concernées par l’IA.

L’une des premières industries à avoir investi dans des logiciels d’IA, c’était le secteur financier, car c’était le seul secteur qui avait les moyens et les ressources pour le faire.

Mais avec la démocratisation de l’infrastructure informatique grâce au cloud computing, toutes les industries peuvent entraîner des modèles de machine learning si elles arrivent à trouver les données nécessaires pour le faire.

L’une des industries qui investi le plus dans ces algorithmes actuellement, ce sont les médias, pour faire des campagnes publicitaires ultra ciblées.

Quels sont les métiers ayant recours à l’IA ?

D’après Andrew NG, l’une des personnes les plus influentes dans le domaine… si l’on peut faire une tâche intellectuelle en moins d’une seconde, cette tâche sera forcement automatisée.

Tous les métiers sont concernés et même les cadres supérieurs peuvent intégrer ces nouvelles technologies dans leur quotidien pour automatiser des tâches, alléger la charge de travail ou tout simplement analyser des données pour prendre des décisions plus objectives.
L’un des métiers qui investi le plus dans les applications d’IA actuellement c’est le marketing.

Quelles sont les limites (fonctionnelles ou éthiques par ex) de l’IA ?

Nous ne sommes pas aujourd’hui trop limités par la capacité de calcul ni par les modèles mathématiques. Je dirais que les limites de l’IA sont dictées plutôt par la réglementation, qui certes, protège notre droit à la vie privée, mais elle le fait au détriment de l’innovation.

La donnée médicale par exemple, est une mine d’or pour développer des nouvelles applications de santé et de prévention, mais en règle générale, ce type de donnée est extrêmement difficile à manipuler d’un point de vu légal.

Prenons par exemple la conduite autonome. Aux États-Unis, on voit déjà des voitures qui se conduisent toutes seules dans la rue, mais en France, le cadre légal ne le permet pas encore.
Les problèmes éthiques de l’IA sont plutôt liés aux biais dans la donnée.

Si j’entraîne par exemple un algorithme capable de trier les « bons » CV pour accélérer mon processus de recrutement, il y a risque d’introduire de la discrimination (race, sexe, âge) dans le logiciel si la donnée comporte elle même cette discrimination.

Heureusement qu’il y a des techniques mathématiques pour s’attaquer à ce type de problèmes, mais encore faut-il être conscient de ces problèmes avant de commencer le travail.

Pensez-vous que l’IA seule puisse être exploitée pour tracer le parcours d’orientation personnalisé d’un jeune ?

L’IA peut faire des recommandations sur quels seraient les parcours les plus adéquats en fonction d’un jeune. Mais il ne faut pas oublier que l’IA (ou plutôt le machine learning) n’est qu’un outil et qu’il faut accepter que ses conclusions ne sont que des recommandations.

Tout comme dans le système de recommandations d’Amazon ou de Netflix, celui qui a le dernier mot sur la pertinence de celui-ci reste l’humain.

camilo rodriguez