Construire son parcours de formation, trouver son orientation post bac, choisir une voie professionnelle… ne sont pas des enjeux réservés aux jeunes d’aujourd’hui. Il y a 30, 40 ou même 50 ans, nos aînés aussi cherchèrent à dénicher le métier de leur rêve.
Et pour vous c’était comment l’orientation post-bac ?
C’est pour appréhender leurs expériences que nous les avons sollicités. C’est pour comprendre quels furent leurs projets, leurs difficultés, leurs hésitations, leurs erreurs… que nous les avons rencontrés.
Episode 1 : le parcours d’orientation d’Olivier Brémond
Pour ce premier épisode de « Et pour vous c’était comment l’orientation post-bac ? », Olivier Brémond, Directeur Général du Groupe Pierre & Vacances, m’accueille dans le cadre douillet de son appartement parisien.
L’homme est pied nu, chemise blanche entrouverte, cheveux encore humides plaqués en arrière.
Les raies obliques d’un soleil de juillet doux et matinal inondent le grand salon silencieux. La canicule n’a pas encore investi ce havre de paix.
Dans la pièce, meubles et objets scandinaves trônent sans ostentation, à l’image de mon hôte, souriant et détendu.
Nous gravissons un escalier jusqu’au premier étage et nous installons confortablement sur la grande terrasse arborée. Un vent léger accompagne les chants free jazzy des oisillons qui nous observent en virevoltant.
Puis Olivier Brémond se lance…
Parce que s’agissant d’orientation – les Conseillers Tonavenir vous le diraient – il faut laisser le temps de la maturation, nous avons laissé notre interlocuteur prendre son temps. Sans l’interrompre. Sans couper son récit. Nous procéderons chaque fois ainsi.
Olivier Brémond : un parcours de formation chaotique
Après un Baccalauréat B (ancêtre de Economique et Social), Olivier entame au début des années 80 une formation à l’European Business School à Paris, qu’il interrompra en fin de 1ère année pour des raisons personnelles.
Mu par l’envie de voyager, passionné par le journalisme et la photographie, il quitte la France et se rend aux Etats-Unis pour suivre des cours dans une école spécialisée à Rhode Island.
École qu’il abandonnera 6 mois plus tard en raison d’un enseignement dont les perspectives (photos de mariage et autres événements académiques) ne coïncidaient qu’assez vaguement avec ses velléités de grand reporter.
À nouveau 6 mois dans une agence photos à New-York dans le cadre d’un stage, puis retour en France.
Des expériences professionnelles plurielles…
Dès l’adolescence, pendant les vacances scolaires, il édite, publie et distribue un journal sur ses lieux de vacances, puis se fait engager pour photographier les touristes au ski, dans les boîtes de nuit, les restaurants… et leur proposer les tirages papiers de leurs pérégrinations sportives ou festives.
Adulte, après son séjour aux Etats-Unis, les emplois s’enchaînent.
Responsable d’un journal de jazz, reporter-photographe indépendant à travers le monde, éditeur de guides pour un magazine, directeur de la publication de ce même magazine, responsable des ventes internationales du département télévision d’une agence photos, co-fondateur d’une société de production audiovisuelle, exil en Islande puis aux Etats-Unis pour créer un concept-store…
Olivier Brémond comble ses lacunes éducatives en travaillant. Il fait ses choix professionnels au gré des opportunités et guidé par ses passions.
Quitte à se ré-inventer ou à apprendre un nouveau métier.
Bien qu’il ait toujours suivi de près l’évolution de Pierre & Vacances, c’est aussi de cette façon qu’il pourra, en 2018, prendre les rênes de l’entreprise fondée à la fin des années 60 par son père, Gérard Brémond.
Et l’orientation scolaire alors ?
Il n’y avait pas de conseil en formations, il y avait un peu rien à l’école…
Lorsqu’il est en terminal, Olivier n’a pas vraiment d’idées précises de ce qu’il aimerait faire.
À l’époque, les médecins engendrent des médecins, les avocats des avocats…
D’ailleurs, son grand-père, pharmacien, aurait bien fait de lui… un pharmacien.
Olivier aime la presse, la photo, la musique, la politique, mais pas la pharmacie. Et personne pour le conseiller sur les formations à privilégier. L’ONISEP n’a pas encore de site web. Les conseillers d’orientation de l’Education Nationale sont une denrée rare et mystérieuse.
La « fac » ? Trop théorique. Et puis pour faire quoi ensuite ?
Olivier affectionne ce qui est concret. Il ambitionne le pragmatique. Il rêve de tangible. Le droit l’intéresse, la comptabilité aussi.
Il aurait aimé faire Sciences Po, il optera pour l’EBS par manque de confiance en lui et pour « apprendre des choses ».
C’est sûr que j’aurais trouvé formidable d’avoir une aide à ce moment-là et de pouvoir être orienté.
Aujourd’hui, Olivier aurait pu compter sur l’accompagnement d’un Conseiller Tonavenir…