Association Loi de 1901 née du regroupement de deux écoles de commerce (Ceram à Sophia Antipolis et ESC Lille), SKEMA est l’acronyme anglais de School of Knowledge Economy and Management. Un nom quasi prémonitoire pour cette école dont il a été beaucoup question dans la presse ces derniers mois en raison de son implantation réussie aux Etats-Unis.
SKEMA Business School est en effet la première et la seule école de commerce française à avoir obtenu une certification diplômante par l’état de Caroline du Nord où elle est installée. Une gageure pour Alice Guilhon, la directrice générale du groupe. Et un précieux atout pour ses étudiants, autorisés à postuler pour le visa Optional Professional Training qui leur permettra de travailler pendant un an sur le sol américain, si tant est qu’ils aient étudié pendant deux semestres au sein du campus de Raleigh.
Bachelor in Global Management :
l’autre formation post-bac de SKEMA BS
Dans un précédent article nous avions présenté l’ESDHEM, qui compte parmi la dizaine de programmes proposée par SKEMA.
C’est le Bachelor de SKEMA (à Sophia Antipolis près de Nice) qui nous intéresse aujourd’hui.
À la différence de la plupart de ses consoeurs, qui dispensent un enseignement sur 3 ans, la formation post-bac de SKEMA dure quatre ans, dont une année minimum obligatoire, soit sur l’un des deux campus étrangers de l’établissement (Raleigh aux Etats-Unis ou Suzhou, à proximité de Shanghai en Chine), soit au sein de prestigieuses universités partenaires. Une dimension internationale propre à cette formation, mais dont le caractère marqué chez SKEMA témoigne du parti-pris de développer des compétences « exportables » chez ses étudiants.
Dans cette perspective, l’intégralité des cours étant proposée en anglais, l’école procède en début d’année à une évaluation du niveau de ses élèves afin de leur attribuer un parcours linguistique adapté.
C’est l’autre aspect pédagogique voulu par SKEMA : « l’individualisation » de son enseignement. Outre le choix des spécialisations, celle-ci consiste par exemple à limiter les effectifs des classes, à fixer des objectifs personnels aux étudiants, à suivre leur évolution au fur et à mesure de leur avancée dans le programme via un système de tutorat…
L’assurance d’obtenir un double diplôme
Last but not least, les heureux détenteurs d’un Bachelor in global management de SKEMA ont la garantie de repartir avec un second diplôme qui sera fonction du cursus choisi : la licence 3 de Gestion de l’Université de Lille 2, le fameux Bachelor de l’université de Caroline du Nord ou le Bachelor d’un établissement partenaire. Deux diplômes qui, cumulés avec les expériences en entreprises, constituent un sésame utile pour faciliter l’insertion professionnelle.
SKEMA : L’ENTRETIEN DÉCOUVERTE
Denis Boissin, directeur de SKEMA Bachelor, et Pierre Henry Quantin, double diplômé grâce à SKEMA, ont accepté de répondre à nos questions.
Denis Boissin
Le bachelor est une formation post-bac de premier cycle qui se déroule le plus souvent sur 3 ans; pourquoi avoir opté pour un programme sur 4 ans ?
Si effectivement les programmes dits Bachelor qui se sont développés ces dernières années en France sont sur un format habituellement de 3 ans, en cohérence avec le modèle européen LMD, le standard de ce diplôme à l’étranger se positionne généralement sur 4 années d’études.
Notre programme, né il y a maintenant 26 ans en France, est le résultat de la volonté de déployer un programme de type université américaine. Or, aux Etats-Unis, le format Bachelor en 3 ans n’existe pas. Ayant pour désir de pouvoir délivrer des double-diplômes américains, et de permettre la poursuite d’études éventuelle en master aux Etats-Unis, le format en 4 ans s’est imposé.
De plus, d’un point de vue pédagogique, nous souhaitons que nos étudiants atteignent un niveau d’anglais bilingue, apprennent, comprennent et appliquent les compétences enseignées, vivent une réelle expérience d’expatriation académique et réalisent 6 à 12 mois de stage : difficile de faire rentrer tout cela en seulement 3 ans !
Dans la trentaine de pays où le Bachelor constitue le diplôme post-bac de référence, la majeure partie le présente d’ailleurs dans ce même format de 4 années. Dans certains de ces pays, les deux formats co-existent, mais généralement le parcours sur 3 années ne permet pas la poursuite d’études, contrairement au Bachelor en 4 ans. Seul ce format nous permet donc de garder les deux options possibles pour nos diplômés.
Enfin, si l’on revient sur le paysage français, nous ne sommes pas les seuls à avoir adopté ce format : l’EM Lyon, l’EDHEC, l’ESSEC et bien d’autres ont également fait le choix de déroger au format habituel de 3 ans, afin de permettre une meilleure visibilité de leurs diplômés, tant dans le cadre de la poursuite d’études que de la recherche d’un premier emploi, mais aussi d’attirer plus d’étudiants étrangers pour lesquels ce format est la norme.
L’Innovation Pédagogique mise en avant par SKEMA s’appuie sur le modèle utilisé aux Etats-Unis. Quelles sont ses particularités et en quoi différent-elle du modèle français ?
Pour moi, ce modèle se résume assez simplement : « rendre l’étudiant responsable et acteur de ses études supérieures ».
Cela se traduit d’abord par le choix des cours : s’il existe une base de cours obligatoire pour être diplômé, l’étudiant possède également la possibilité de choisir une grande partie de ses cours, quasiment 1/3 pour être précis. De plus, il n’y a pas de tronc commun ou de programme standardisé : l’étudiant choisit librement à quel moment de sa scolarité il suivra tel ou tel module et peut faire varier sa charge semestrielle de plus ou moins 40%. Ainsi, les étudiants adaptent à la fois le rythme et le niveau scolaire au fil de leurs semestres, en fonction des implications associatives et des projets professionnels et sportifs qu’ils conduisent en parallèle de leurs études.
De plus, il n’y a pas d’interdiction à suivre plus de modules que demandé : tant qu’il respecte les exigences minimales du diplôme, l’étudiant peut ajouter des compétences à son cursus (linguistiques, informatiques…), diversifier ses connaissances en prenant des cours d’autres spécialisations que la sienne, ou affiner son expertise en ajoutant des modules plus avancés.
Cela se traduit également par la pédagogie dans chacun des modules de cours qu’il suit. Nos professeurs n’ont pas pour vocation d’être des perroquets, qui prodigueraient pendant le temps du cours un karaoké académique de leurs supports. Les étudiants sont formés à l’anticipation du temps de face-à-face pédagogique : ils reçoivent avant le cours les supports pédagogiques, qu’ils doivent lire en préparation du cours, afin d’en comprendre les grandes lignes et d’identifier ce qui à priori ne leur semble pas compréhensible. Le temps de cours redevient un moment d’échange, où les étudiants partagent leurs incompréhensions et leurs difficultés avec le professeur, et obtiennent les réponses qui leurs permettent d’assimiler le cours. Cela laisse le temps au cours de s’attarder sur des temps de discussion, des études de cas, des exemples plus avancés… De plus, les étudiants sont encouragés à partager des éléments pertinents dont ils auraient connaissance par ailleurs, que ce soit dans des cours antérieurs, ou dans leurs lectures, les conférences auxquelles ils ont assisté… Cette approche innovante du temps en salle de cours repositionne le professeur comme une ressource complémentaire dans l’apprentissage, et minimise la passivité des élèves. C’est un richesse tant pour l’enseignant que pour les étudiants qui créé une dynamique de cercle vertueux.
Selon vos études internes, en 2014, parmi les 2/3 de vos diplômés qui ne poursuivaient pas leurs études, le taux d’emploi net à 6 mois atteignait 95% avec un salaire moyen annuel autour des 40KE : comment expliquez-vous ce taux élevé ?
Pour moi, l’explication est double. D’abord par le cursus en lui-même, qui apporte un équilibre entre connaissances et compétences, ce qui intéresse les recruteurs, et qui permet de s’engager dans un contenu de cours en lien avec la spécialisation choisie, dès la première année du cursus. Ainsi, lorsqu’un étudiant affirme un domaine d’expertise, il ne s’agit pas des 6 ou 12 derniers mois de son cursus, mais réellement de connaissances et de compétences acquises et assimilées au fil des quatre années d’études.
La seconde explication boucle avec la première question, car elle se trouve dans la forte visibilité à l’international de notre formation. Les étudiants diplômés sont bilingues en anglais, et maîtrisent les « business codes » des pays dans lesquels ils ont séjourné 1 à 2 ans dans le cadre de leurs études. Quand votre diplôme est reconnu sur un marché de l’emploi bien plus large que le seul marché français ou européen et que vous connaissez les subtilités locales du territoire dans lequel vous souhaitez initier votre carrière, il est normal que le taux d’emploi net soit élevé.
Pierre Henry Quantin
Peux-tu nous parler un peu de toi ?
Je suis né d’une mère Américaine et d’un père Français à Londres en 1994. Après avoir vécu jusqu’à l’âge de 14 ans en région parisienne, j’ai déménagé dans le sud de la France où j’ai étudié au lycée Albert Camus à Fréjus. J’ai obtenu mon baccalauréat Scientifique (Sciences de l’ingénieur option mathématiques) mention Bien en Juillet 2012. Plus tôt cette même année, j’ai reçu une convocation pour une interview à Cambridge pour leur programme d’ingénierie aéronautique. L’interview n’ayant pas donné suite, je me suis rendu compte que l’ingénierie n’était peut-être pas fait pour moi.
Pourquoi SKEMA ?
Le commerce était mon second intérêt professionnel. Mon envie de retourner aux sources, c’est-à-dire les Etats-Unis, m’a poussé à poursuivre mes études dans ma langue maternelle. SKEMA et son partenariat avec NCSU m’a semblé être la meilleure option. C’est ainsi qu’en Septembre 2012 j’ai intégré cette école de management dans la branche Finance. Deux ans plus tard me voilà parti pour les Etats-Unis étudier sur le campus de SKEMA Raleigh puis à NCSU. Je suis aujourd’hui diplômé des deux écoles avec la mention summa cum laude pour NCSU (réservé aux étudiants avec plus de 3.75/4 de moyenne générale).
As-tu d’autres centres d’intérêt ?
En parallèle à ce côté studieux, j’adore le sport; j’ai participé aux championnats de France de Natation UNSS au collège et au lycée. Je suis aussi titulaire du BNSSA (Brevet national de sécurité et de sauvetage aquatique). Grâce à ce brevet, j’étais sauveteur secouriste sur les plages de Fréjus-Saint-Raphaël pendant l’été 2012.
Et aujourd’hui où en es-tu ?
Je suis actuellement en stage de fin d’étude en contrôle de gestion chez Téléperformance France, une entreprise multinationale française leader de la gestion multicanal et de l’expérience client externalisée. Mon stage se terminera fin août car j’ai décidé de poursuivre mes études en faisant un Master of Science en Finance de marché à SKEMA dès septembre.