Les femmes valent-elles moins que les hommes ?
C’est une question à laquelle nous aurions préféré répondre par la négative tant elle relève d’une misogynie empreinte de racisme social. Les résultats de la 22e enquête menée entre janvier et mars dernier par la Conférence des Grandes Écoles sur le thème de « l’insertion des jeunes diplômés des Grandes Écoles » ne sont pourtant guère encourageants pour l’avenir professionnel de la gente féminine.
Les quelques 45.000 questionnaires retournés par les étudiants de plus de 160 établissements participants révèlent un certain nombre d’inégalités entre les femmes et les hommes. Une tendance que semble confirmer l’Institut d’Études Politiques de Paris (IEP) qui a publié les résultats de sa propre étude. Selon Bernard Ramanantsoa, Directeur Général d’HEC Paris, qui signe « l’avant-propos » de l’enquête CGE, les femmes feraient office de « variables d’ajustement » pour les entreprises.
Parmi les principales conclusions divulguées, il convient de noter que :
- les femmes ont davantage de difficultés que les hommes à trouver un premier emploi (le taux net d’emploi, c’est-à-dire le rapport entre actifs en activité et total des actifs atteint 82% pour les hommes contre 78,1% pour les femmes),
- les écarts de salaires entre hommes et femmes perdurent; qu’elles soient ingénieurs ou managers, ces dernières gagnent en moyenne 2500 à 3000 euros par an de moins que les hommes (primes incluses) et près de 8.000 euros si on en croit les résultats de l’étude produite par l’IEP,
- les femmes ayant le statut « cadre » sont sensiblement moins nombreuses que leurs homologues masculins (avec un écart d’environ 10%),
- les emplois proposés en CDI profitent majoritairement aux hommes; une tendance qui s’accentue pour les femmes ingénieurs (elles sont 25% a devoir se contenter d’un CDD en début de carrière, soit 2 fois plus souvent que leurs confrères masculins).
Pour certains observateurs, ces disparités peuvent s’expliquer d’une part par le statut de « femme-mère de famille » qu’impose l’environnement sociétal (celle-ci serait susceptible de moins s’investir dans l’entreprise en raison de ses « obligations » familiales), et d’autre part pour des motivations spécifiques selon lesquelles la femme ne souhaiterait pas gagner plus que son époux et privilégierait la qualité de l’emploi et le cadre de travail au salaire.
Le chemin de l’égalité homme-femme semble encore loin.