Elles sont là. Les vacances d’été sont arrivées. Pendant deux mois environ, l’école buissonnière dont rêvaient certains durant l’année, confortablement installés à proximité immédiate du radiateur douillet de la classe, n’aura plus aucune raison d’être puisqu’il n’y aura pas d’école. Attendue par la plupart des élèves, la pause estivale suscite parfois aussi un début de commencement d’ennui lorsqu’elle tarde à s’achever. Nous avons tous en mémoire ces moments d’intense excitation qui précédaient la rentrée, durant lesquels la perspective jubilatoire de renouveler nos cahiers, livres, crayons et autres fournitures témoignaient de nos bonnes résolutions pour l’année à venir. Un état d’esprit qui tendrait à prouver que notre envie de détente, voire d’oisiveté, a ses limites. Pendant cette trêve, le « temps de cerveau humain disponible » cher à Monsieur Le Lay peut être occupé autrement qu’à ingurgiter du Coca-Cola.
Révisions d’été, oui mais comment ?
Conçus par les éditions Magnard au début des années 30, les cahiers de vacances restent la référence en matière de révision scolaire. Encore faut-il les utiliser à bon escient. Car comme l’explique Bruno Dal Palu, le caractère obligatoire et contraignant de l’outil peut produire des effets contraires aux objectifs visés. Selon ce psychologue et psychothérapeute interrogé par le site Psychologie…
Les révisions pendant l’été ne sont vraiment pas profitables aux enfants quand les parents leur forcent la main. Ces moments peuvent même devenir traumatisants si les parents perdent patience et tiennent des propos dévalorisants. Cela va avoir des effets anxiogènes sur l’enfant qui sera aussi mal à l’aise à l’école qu’à la maison.
La prudence et la mesure s’imposent donc.
Bien que les éditeurs aient fait des efforts considérables pour les rendre plus ludiques, les cahiers de vacances ne sont pas quoi qu’il en soit la panacée pour combler les lacunes accumulées dans une ou plusieurs matières. Et puis si votre adolescent se montre décidément réfractaire à l’idée de se replonger dans la résolution d’équation à 2 inconnus, y compris allongé sous un parasol les petons enfouis dans le sable chaud d’une île paradisiaque, mieux vaut ne pas insister. Il existe d’autres solutions. Car ne l’oublions pas, la tentative de remise à niveau mise à part, l’objectif principal consiste à solliciter les neurones de nos chérubins afin d’éviter qu’ils fondent comme une glace au soleil.
L’idée ? Éviter que la contemplation béate de Chloé réalisant qu’elle est toujours amoureuse de Kevin dans le 10 678e épisodes des Feux de l’amour ne constitue l’essentiel des activités estivales de votre enfant. Et là, les possibilités ne manquent pas. Quelle que soit votre destination de vacances, il existe certainement de multiples occasions d’éveiller leur intérêt et leur curiosité.
Autre idée : offrez-leur des livres. En privilégiant la « lecture pour le plaisir » comme le suggère Florence Pagneux. Ainsi, les pérégrinations de Tom Sawyer (Mark Twain) s’avèrent préférables au Discours de la méthode (Descartes), plus ardu !
Ne visez pas forcément des classiques, conseille l’auteur du Guide pour l’entrée au lycée (Bayard). Peu importe qu’il s’agisse d’un polar ou d’un roman pour ados, le principal, c’est de leur donner le goût de la lecture. L’été est une période agréable et paisible pour les initier à la pratique de la lecture. Pour les langues, beaucoup de professeurs conseillent de regarder des séries TV ou des DVD en VO. C’est une manière de travailler la compréhension orale tout en se détendant.
Enfin, pour les adeptes du numérique, il existe de nombreuses formules pour réviser sur une tablette tactile ou un ordinateur. Développé par le CNED il y a 6 ans, l’Académie en ligne par exemple concerne les enfants depuis l’école élémentaire, jusqu’aux lycéens, et donne accès à des fiches de synthèse et à des exercices dans de nombreuses matières.
En définitive, quoique vous décidiez, les vacances, par définition, marquent une rupture avec les activités du reste de l’année. Sources d’un repos bien mérité, elles sont aussi l’occasion de passer plus de temps avec ceux que l’on aime. Une autre notion à réviser ?