Sans doute avez-vous peu entendu parler de l’Ecole Supérieure de l’Intelligence Numérique. Rien de plus normal : elle a vu le jour récemment. L’ESIN n’en dispose pas moins d’atouts à envisager comme les promesses d’un avenir professionnel amené à se renouveler :
- D’abord, l’ESIN est la dernière-née du groupe IGS qui en l’espace de près d’un demi-siècle a formé environ 100 000 étudiants autour de ses 8 filières de compétences,
- Ensuite, l’ESIN a été créée à l’initiative de Jean-Christophe Beaux, docteur en neurosciences et ancien dirigeant de l’une des plus anciennes écoles du web; autant dire que l’homme est aussi à l’aise avec les enjeux et les perspectives des nouvelles technologies qu’un processeur est utile à un ordinateur,
- Enfin, et ce n’est pas le moindre de ses avantages, l’ESIN a opté pour une stratégie pédagogique qui rompt avec les usages du secteur. « L’intelligence humaine au coeur du numérique » prônée par l’école favorise une approche transversale des métiers et des outils digitaux qui permet aussi d’aborder concrètement ses composantes.
CHIFFRES CLÉS DU NUMÉRIQUE
Le numérique représente 800 000 emplois en France
Les métiers du numérique représentent environ 820 intitulés de postes
Le marché français du numérique génère plus de 56 milliards de chiffre d’affaires
13% des métiers du numérique concernent le marketing et la communication
L’ESIN : formation d’experts en ingénierie de l’intelligence numérique
Au lycée, nombreux sont celles et ceux qui envisagent de choisir un métier dans le digital.
Reste qu’à 16, 17 ou 18 ans il n’est pas si simple d’identifier précisément les fonctions qui combleront leurs velléités professionnelles.
Technicien systèmes et réseaux orienté cybersécurité ou bien Consultant SEO / SEA ? UX designer ou Développeur Symfony ?
À moins d’avoir été bercé de code html ou de big data dans le cocon familial d’un digital entrepreneur, le quotidien d’un professionnel du numérique n’est pas toujours facile à appréhender.
Sans parler des pré-requis de formation qui mènent à ces métiers mystérieux.
Alors contrairement à un certain nombre de ses consœurs qui privilégient d’emblée des spécialisations métiers, l’ESIN s’inscrit dans une perspective élargie qui mêle utilement théories et pratiques.
L’ESIN : un OVNI dans le monde des formations au digital ?
Cette approche postule que la maîtrise fonctionnelle des technologies dont il est question repose en tout premier lieu sur la compréhension de l’ADN des outils exploités et des fondements de la digitalisation de nos sociétés.
Dans le cadre d’une formation en 3 ans (Bachelor) ou en 5 ans (Mastère), l’ESIN offre ainsi :
- une découverte multi-modale des métiers, techniques, outils, usages numériques qui permet de comprendre la raison d’être des technologies existantes tout en abordant concrètement leurs applications,
- l’opportunité d’être en capacité de s’adapter aux mutations caractéristiques de cet univers, et ce au-delà des compétences spécifiques qui pourront être acquises durant le parcours d’études, vouées à évoluer sans cesse, voire à disparaître ou à renaître sous d’autres formes.
L’ESIN : l’entretien découverte
Jean-Christophe Beaux, directeur de l’ESIN, a bien voulu répondre aux questions de Tonavenir.
L’ESIN est l’acronyme de Ecole Supérieure de l’Intelligence Numérique. Comment définiriez-vous la notion d’intelligence numérique ?
Depuis l’aube des temps, l’intelligence humaine s’est toujours appuyée sur un outil et aujourd’hui cet outil aussi phénoménal soit-il, c’est le numérique.
L’intelligence numérique, c’est donc l’intelligence humaine qui utilise le numérique.
C’est une manière indirecte de dire que le meilleur de l’humain doit se jouer du numérique, au lieu d’y être assujetti.
L’ESIN a opté pour une approche résolument généraliste (ou globale) des métiers du numérique. Quels ont été les critères ou les constats à l’origine de ce parti-pris ?
L’approche généraliste est issue d’un triple constat :
- La révolution numérique ne cesse d’accélérer son rythme et les conséquences des bouleversements trans-sectoriels et géopolitiques qu’elle engendre sont sidérants.
- Dans cette course à la numérisation, la France est très en retard puisque classée 14e/28 en Europe (DESI 2019). Un simple ré-alignement permettrait un gain de croissance de l’ordre de 100 milliards par an soit 5% du PIB.
- A ce jour 80 000 postes sont non pourvus dans ce secteur où il n’y a que 20 000 diplômés par an qui sont pour l’essentiel des opérationnels et des spécialistes.
Pour comprendre, maîtriser et reprendre la main, il nous faut donc former des jeunes gens ayant une connaissance étendue et une expérience éprouvée dans le numérique quels qu’en soient les aspects.
C’est la définition même de l’expert.
Cela ne l’empêchera pas évidemment d’avoir une appétence particulière pour un métier donné.
Seuls deux cursus sont aujourd’hui proposés par l’ESIN : Bachelor et Mastère professionnels. Envisagez-vous de les compléter à l’avenir par des formations de spécialisations ?
Oui cela est possible mais l’on restera dans la pluricompétence ; c’est plutôt par le secteur que la spécialisation pourra être faite (luxe, énergie, santé, etc.).
HTML/CSS, java-Script, graphisme, art de l’écrit, marketing… l’hétérogénéité des matières enseignées témoigne-t-elle d’une évolution des profils d’étudiants susceptibles de postuler à l’ESIN ? Autrement dit, l’ESIN s’adresse-t-elle à tous : « matheux », « littéraires », « créatifs »… ?
L’hétérogénéité apparente des cours nourrit la connaissance large qui seule permet la compréhension pointue.
Cela dit, il faut a minima par promotion 1/3 de technophiles, car la formation, si elle n’est pas que technique, l’est tout de même grandement.
Mon expérience montre que des jeunes gens plutôt littéraires ou créatifs sont emportés par le mouvement et deviennent à leur tour très technophiles tout en continuant d’enrichir ce qui leur était propre.
En raison de l’évolution rapide du secteur, vous tablez sur 25 à 30% de cours renouvelés chaque année. Comment comptez-vous organiser ces mises à jour au plan pédagogique (contenu, intervenants…) ?
Nous sommes en lien permanent avec les intervenants qui sont des professionnels du milieu.
Nous adaptons ainsi les cours aux retours faits par les entreprises et les étudiants.
L’année suivante est préparée durant l’année en cours. L’ESIN ne peut que réussir car elle est pensée selon le principe fondamental du monde vivant : ce qui manque est créé, ce qui fonctionne est affiné et ce qui ne fait plus sens est éliminé. Il ne s’agit pas d’être dans le mouvement mais de le précéder avec précision.
In fine, cela revient à revoir 30% des cours tous les ans, c’est empirique.