Accueil > Le Mag > Diplôme Etudiant Entrepreneur ou comment suivre une formation pour devenir chef d’entreprise ?

Le D2E n’est ni une nouvelle série du baccalauréat technologique, ni un cousin éloigné du facétieux robot R2D2 imaginé par Georges Lucas. Le Diplôme Etudiant Entrepreneur sanctionne les efforts des jeunes porteurs de projet qui envisagent de devenir chef d’entreprise.

Il s’inscrit dans le processus des PEPITE (Pôles Étudiants Pour l’Innovation, le Transfert et l’Entrepreneuriat).

statut étudiant entrepreneur

PEPITE pour étudiants entrepreneurs

Octobre 2013. La Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche de François Hollande lance le Plan PEPITE. Pour Geneviève Fioraso, il s’agit de sensibiliser les jeunes étudiants à l’esprit d’entreprendre et de les aider à créer leur entreprise.

étudiante entrepreneur30 Pôles Étudiants Pour l’Innovation, le Transfert et l’Entrepreneuriat sont développés sur tout le territoire.

Ils ont globalement vocation à former les étudiants entrepreneurs et à les accompagner dans la mise en oeuvre de leur projet de création d’entreprise.

Tout étudiant ou jeune diplômé souhaitant être formé à l’entrepreneuriat et à l’innovation est accompagné et aidé au sein d’un PEPITE. Ouverts sur leurs écosystèmes socio-économiques, ancrés sur le territoire, les PEPITE associent établissements d’enseignement supérieur (universités, écoles de commerce, écoles d’ingénieurs), acteurs économiques et réseaux associatifs. Les PEPITE travaillent en réseau pour s’inspirer les unes des autres, permettre aux bonnes idées de se diffuser.

Le statut d’étudiant entrepreneur voit le jour afin de permettre à ces futurs jeunes patrons de concilier études et activité professionnelle.

Le D2E est créé quelques mois plus tard. Parce qu’il est fondé prioritairement sur l’acquisition de compétences, son approche s’éloigne des formats pédagogique classiques (cours/TD).

L’un de ses principaux intérêts tient au fait qu’il permet aux jeunes déjà diplômés de recouvrer un statut d’étudiant et les avantages qui y sont associés.

Un gisement insuffisamment valorisé pour les futurs créateurs d’entreprise

Bien que son bien fondé ne soit pas remis en cause, le Plan PEPITE tel qu’il existe à ce jour nécessiterait certains aménagements.

Si l’énergie déployée et les compétences acquises par ces jeunes étudiants entrepreneurs paraissent intéresser les employeurs, avec moins de 10 000 entreprises créées en 4 ans, les résultats restent en deçà des objectifs fixés à l’origine (20 000 à l’horizon 2020).

jeune chef d'entrepriseDans un rapport remis en janvier dernier à la ministre, les auteurs ont évalué les effets de ce plan et pointé un certain nombre de carences et de dysfonctionnements, parmi lesquels :

  • Déficit de notoriété : à peine plus de 5% des étudiants seraient « concernés » par PEPITE sans compter les quelques 250 000 jeunes des sections de techniciens supérieurs (DUT, BTS…),
  • Sous représentation des étudiantes entrepreneurs : alors que selon l’INSEE elles sont 4 sur 10 en France à créer leur entreprise, les femmes bénéficiant des PEPITE ne dépasseraient pas les 30%,
  • Manque de valorisation du diplôme : le Diplôme Etudiant Entrepreneur (D2E), serait encore méconnu et à fortiori peu reconnu,
  • Désimplication de l’Etat : la participation de l’Etat, tant sur le plan financier que politique, ne serait pas à la hauteur des enjeux,
  • Déploiement local très inégal : les disparités importantes qui existent d’un Pôle à l’autre (partenariats noués, budgets alloués…) impactent significativement l’efficacité du dispositif en régions.

Le nouveau plan « L’esprit pour entreprendre » doit compenser les lacunes recensées

Frédérique Vidal a souhaité amplifier les dispositifs mis en place. Le 2 mai dernier, l’actuelle ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche a détaillé les mesures de son Plan « L’esprit pour entreprendre ».

On oublie trop souvent que plusieurs des entreprises les plus innovantes et attractives au monde ont été créées par des étudiants. C’est à la fois une excellente nouvelle et une occasion d’en tirer des leçons pour améliorer davantage encore notre écosystème d’enseignement supérieur.
Frédérique Vidal

groupe jeunes entrepreneursGrâce à son « Esprit d’entreprendre », Frédérique Vidal entend donner un nouveau souffle aux velléités de création d’entreprise des étudiants.

Les solutions préconisées s’articulent autour de 8 grandes mesures, qui peuvent être résumées ainsi :

  • Renforcer la communication autour des dispositifs d’accompagnement des étudiants qui envisagent entreprendre,
  • Développer les offres de formation et de sensibilisation à l’entrepreneuriat, y compris à l’international,
  • Rendre plus accessible le statut d’étudiant entrepreneur et enrichir les avantages auxquels il donne droit,
  • Renforcer les moyens octroyés aux PEPITE et leurs modalités d’organisation.

diplôme étudiant entrepreneur

Comment obtenir un Diplôme d’Etudiant Entrepreneur ?

Diplôme d’université, le D2E est l’une des composantes du statut d’étudiant entrepreneur. Obtenir ce statut est donc le préalable à l’inscription au diplôme.
Pour ce faire, il convient simplement :

  • de faire une demande de candidature auprès du PEPITE concerné (celui de rattachement de votre formation ou celui de votre choix le cas échéant),
  • d’être porteur d’un projet de création ou de reprise d’entreprise (il devra être retenu par le PEPITE pour obtenir le statut),
  • d’avoir moins de 28 ans pour bénéficier du régime social des étudiants (le statut reste cependant ouverte à tous sans limite d’âge).

Une fois obtenu le statut d’étudiant entrepreneur, le porteur de projet est éligible au D2E…

  • s’il est a minima titulaire du baccalauréat ou d’une équivalence (VAE…),
  • s’il s’est acquitté des droits d’inscription (jusqu’à 500 euros par an hors sécurité sociale étudiante).

Bien que recommandée pour bénéficier des avantages qui y sont associés, l’inscription au D2E est facultative pour les étudiants en cours de formation. Elle est en revanche nécessaire pour les jeunes diplômés qui souhaiteraient profiter du statut d’étudiant.