Parmi les conclusions de l’étude effectuée l’année dernière par le cabinet McKinsey sur le thème « De l’enseignement à l’emploi : engager les jeunes européens dans un parcours plus efficace vers l’emploi », l’une a de quoi inquiéter. Il ressort en effet que près de 7 jeunes français sur 10 opteraient pour des études différentes si l’opportunité leur était offerte. La machine à remonter le temps demeurant une hypothèse pour le moins improbable, ces 67% d’étudiants déçus n’ont, sauf exception, d’autre alternative que d’oublier leur amertume et d’achever ce qu’ils ont entamé.
Orientation post-bac : déficit d’informations
Faut-il voir dans cette triste réalité la conséquence d’autres constats non moins consternants ? Ainsi, près de 85% des personnes sondées pointent un déficit d’information en fin d’études secondaires quant aux débouchés professionnels envisageables au regard des différentes filières de formation proposées dans le supérieur. Et ils sont à peine moins nombreux à estimer avoir été insuffisamment éclairés sur « les matières et les domaines d’études dans le supérieur » à la fin du lycée.
Par ailleurs, alors que le taux de chômage des jeunes dépasse les 25% en France, 3 employeurs sur 10 décident de ne pas recruter faute de trouver les compétences recherchées. Autre symptôme du décalage de perception qui existe entre les entreprises et les jeunes diplômés d’un côté, les responsables des structures d’enseignement de l’autre : ces derniers estiment (à 74%) que leurs étudiants sont préparés à intégrer le marché du travail, tandis que 73% des employeurs et 67% des jeunes sont convaincus du contraire. Ubuesque !
L’étude McKinsey n’est pas la seule à révéler les lacunes persistantes en matière d’orientation scolaire et professionnelle. Comme nous l’évoquions dans un article récent, le rapport déposé en juillet dernier à l’Assemblée Nationale au sujet des « liens entre le lycée et l’enseignement supérieur« , insiste sur la nécessaire « refonte du processus d’orientation » comme condition de « réussite dans le supérieur ».
Trop souvent (le processus d’orientation) est davantage le résultat d’exclusions successives que l’aboutissement de choix éclairés (…) L’objectif doit être d’amener les étudiants dans les formations où ils ont de réelles chances de réussir puis de s’insérer en leur reconnaissant aussi un droit à l’erreur (…)
Faire du conseil en orientation professionnelle : mission impossible ?
Seulement voilà : avec près de 5,5 millions jeunes scolarisés dans les collèges et lycées de l’hexagone et à peine 3500 personnes préposées au conseil en orientation pour le compte de l’Éducation Nationale, une question de bon sens se pose : est-il raisonnablement possible d’exiger de chaque conseiller qu’il accompagne efficacement et de façon individualisée les quelques 1600 enfants dont il a théoriquement la charge ? Les Conseillers du réseau Tonavenir.net ayant en moyenne une cinquantaine de jeunes chaque année sous leur responsabilité, la réponse va de soi.
Pourtant, à travers les nuages sombres de cette impéritie qui s’éternise, quelques rayons réjouissants transpercent comme autant de promesses d’un avenir meilleur. McKinsey vantent en effet les mérites du système français, tels que l’accessibilité financière de l’enseignement, la qualité des filières professionnelles, l’accès facilité aux stages en entreprises ou encore l’excellence de la formation académique. Des atouts qu’il convient de préserver et de renforcer tout en repensant intégralement la façon d’assurer les missions d’orientation scolaire et professionnelle.
Dans la perspective d’apporter sa pierre à l’édifice, le réseau tonavenir.net, modestement, s’est attelé à la tâche. Parce qu’il est inconcevable qu’en 2015, autant d’étudiants regrettent leur choix d’orientation. Parce que sans chercher à remonter le temps, il était temps de dessiner les contours d’un parcours réaliste, adapté aux ambitions et au potentiel des adolescents et des jeunes qui nous sollicitent. C’est ainsi que nous concevons le conseil en orientation professionnelle et scolaire.