Longtemps plébiscitées par les bacheliers des filières professionnelles et technologiques, les formations courtes intéressent désormais aussi les lycéens en baccalauréat général. Un engouement pour les BTS et les DUT qui tient sans doute autant aux perspectives alléchantes d’emploi offertes qu’aux désillusions vécues par de nombreux étudiants en 1ère année de licence.
Conçus dès l’origine (dans les années 50 et 60) pour répondre aux demandes insistantes des entreprises qui cherchaient à recruter des hommes et des femmes « de terrain » rapidement opérationnels, le Brevet de Technicien Supérieur et le Diplôme Universitaire de Technologie sont une particularité française qui a longtemps tenu ses promesses. Attachés commerciaux, Techniciens, Agents de maitrise, professions paramédicales… la plupart des observateurs s’entendent à considérer les formations courtes (licence professionnelle incluse) comme un sésame professionnel. À tel point que faute de trouver les compétences recherchées, certains ont créé leur propres formations courtes, notamment dans le numérique.
La formation professionnelle en France est caractérisée par un système dual, dans lequel il est possible d’acquérir une formation professionnelle soit par la voie scolaire, dans un lycée professionnel, soit par l’apprentissage, en alternance entre une entreprise formatrice et un centre de formation d’apprentis.
Source : Cereq
Formations courtes pour l’emploi, mais longue patience pour l’évolution professionnelle…
Néanmoins, si de nombreuses filières permettent de trouver un poste dans les 6 mois qui suivent la fin d’une formation professionnelle courte, la progression au sein de l’entreprise peut s’avérer quelque peu moins aisée. Le Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Cereq) évoque le taux maigrelet de 10% de diplômés d’un BTS, d’un DUT ou d’une licence professionnelle ayant obtenu le statut de cadre après 3 ans d’activité. L’établissement public ajoute que la probabilité de conserver durablement un emploi déclassé, avec le modeste salaire qui va avec, est réelle pour ces populations.
Dès lors, faut-il envisager de poursuivre ses études en profitant des possibilités et des passerelles existantes ?
Avantages des formations Bac+2
• Un plus grand encadrement, en particulier pour les BTS, dont les cours sont dispensés en lycées publics ou privés.
• Un tremplin vers des études plus longues
(en IUT, 8 diplômés sur 10 poursuivent leurs études).
• Une employabilité accrue grâce à l’alternance.
• Un maillage local qui facilite la proximité géographique des études.
• Des formations qui obtiennent des taux de réussite largement supérieurs
(de 75 à 80% pour les BTS et les DUT contre 40 % pour la licence).
Comment reprendre ou poursuivre ses études supérieures après des études courtes ?
La réponse à cette question dépend bien évidemment des situations et des objectifs personnels concernés. Il est toutefois possible de distinguer 2 grands cas de figure selon que l’on est déjà sur le marché de l’emploi ou encore étudiant.
Formation continue,
la solution pour évoluer professionnellement.
Deux dispositifs permettent de valoriser une expérience probante en entreprise et éventuellement de la compléter par une formation :
- Avec la V.A.E. (Validation des Acquis de l’Expérience), une personne susceptible de justifier d’une expérience professionnelle de 3 années minimum peut prétendre à un diplôme correspondant.
- La V.A.P. 85 (Validation des Acquis Professionnels) permet quant à elle de faire l’impasse sur un diplôme pour accéder à une formation universitaire; il suffit de faire valider son parcours (professionnel, formation en autodidacte…) pour en bénéficier.
Poursuivre ses études après un BTS ou un DUT
Le Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche l’affirme : sur les quelques 50.000 heureux détenteurs d’un DUT, près de 9 sur 10 poursuivent ou reprennent leurs études supérieures dans les 30 mois qui suivent l’obtention de leur diplôme. Ils ne sont qu’un sur deux en BTS.
Licences pros, classes préparatoires A.T.S., 3e année des formations d’ingénieur ou de management… Dans les deux cas, plusieurs passerelles existent pour ces diplômes qui s’inscrivent dans le parcours L.M.D. (Licence Master Doctorat).
© Photo en Une : Sonja Langford