Ils sont des milliers massés dans l’enceinte de la gare du Nord à proximité de l’embarquement pour l’Eurostar. Ils crient, ils supplient, ils chantent…
« Don’t let me down »
Des étudiants venus des quatre coins de l’hexagone se sont donnés rendez-vous pour dirent non au Brexit. Non à la sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne, votée à près de 52% par les britanniques le 23 juin dernier. Ils veulent faire leurs études de l’autre côté de la Manche et continuer à bénéficier des avantages que procurent les accords signés entre pays membres. Alors ils reprennent en coeur le célèbre couplet des Beatles. « Don’t let me down ». « Ne me laisse pas tomber ».
Bien qu’elle eut pu constituer un projet de flash-mob original, la scène ne s’est pas produite. Aucune foule d’étudiants français aux abords d’un train en direction du tunnel sous la Manche. Pas d’orchestre improvisé reprenant en boucle l’exhortation de John Lennon et de Paul Mac Cartney.
Reste que les questions concernant la sortie surprise de l’UE du royaume de sa Gracieuse Majesté perdurent. En particulier pour les jeunes qui envisageaient ou avaient planifié un séjour sur l’île, afin d’y poursuivre ou d’y commencer leurs études.
Alors y-a-t-il des raisons de s’inquiéter ?
Faire des études en Angleterre malgré le Brexit
Quels que soient les changements qu’engendrera à terme le Brexit, il ne se passera rien avant deux ans, voire plus; le temps d’organiser dans les formes ce départ, qui doit être confirmé par le gouvernement britannique auprès du Conseil européen. Que ceux qui s’apprêtent à faire leur valise dans un sens comme dans l’autre (car les étudiants britanniques aussi sont concernés) soient rassurés : l’année 2016/2017 se déroulera comme cela était prévu.
Il ne faut pas s’affoler car les négociations pour définir les modalités de sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne dureront à minima deux ans.
(Secrétariat d’Etat chargé de l’Enseignement supérieur)
Ensuite, ça dépendra.
Le diplôme.
Depuis la mise en place de l’European Credit Transfer and Accumulation SystemECTS à la fin des années 80, les diplômes décernés par les pays membres de l’UE sont reconnus par tous les autres. Un processus qui offre ensuite la possibilité aux jeunes diplômés de travailler dans n’importe quel pays de l’Union. À l’avenir, des accords spécifiques devront donc être passés entre les établissements, universités, écoles, souhaitant préserver la reconnaissance mutuelle de leurs diplômes.
Frais de scolarité.
Les établissements du Royaume-Uni sont connus pour pratiquer des tarifs élevés. Tarifs que les accords et les programmes (tels qu’Erasmus) passés entre les pays de l’UE permettent de diminuer substantiellement. Il est un peu tôt pour prédire ce qui pourrait advenir en la matière : les étudiants français devront-ils s’acquitter des frais d’inscription élevés demandés aux « étudiants internationaux » ? Des accords seront-ils passés entre les 2 pays ou entre établissements ? Après tout certains non-membres de l’Union Européenne, tels que l’Islande, la Norvège… participent au programme Erasmus.
Visa.
Aujourd’hui, une simple carte d’identité suffit pour voyager au Royaume-Uni. Mais le pays ne faisant pas partie de l’espace Schengen, il n’est pas exclu qu’un visa et/ou un permis de séjour devienne nécessaire à l’avenir. Une fois encore, tout dépendra des négociations engagées avec les autres pays membres de l’UE.
Hypothétique avantage du Brexit en raison d’une possible baisse de la Livre sterling : un pouvoir d’achat accru pour les étudiants français. Et l’occasion d’améliorer son anglais en profitant de prix intéressants pour un séjour de langue sur l’île.