Accueil > Le Mag > Etudes de santé : devenir Infirmier(ère) en Pratique Avancée (IPA)

Estelle rêvait d’être médecin. Il y a 2 ans, comme plus de 2 étudiants sur 3 et malgré une préparation privée, elle n’a pas réussi le concours de la PACES (Première Année Commune aux Etudes de Santé). Alors que certains optent pour les formations d’ingénieur, le paramédical ou la psychologie… la jeune fille, contrainte à se réorienter, a privilégié les études d’infirmière et entend même devenir Infirmière en Pratique Avancée.

Formation d’infirmière : première étape avant la pratique avancée…

Tous les ans, elles et ils sont en moyenne un peu plus de 30.000 à devenir infirmier(ère) en fonction du numerus clausus déterminé. Si tant est qu’elles et ils réussissent le concours qui leur permettra, aux termes de 3 années d’études ponctuées de stages pratiques, d’obtenir un Diplôme d’Etat d’Infirmier qui donne depuis 2009 le grade de licence et est reconnu dans l’ensemble des pays de l’Union Européenne.

Est considérée comme exerçant la profession d’infirmière ou d’infirmier toute personne qui donne habituellement des soins infirmiers sur prescription ou conseil médical, ou en application du rôle propre qui lui est dévolu. L’infirmière ou l’infirmier participe à différentes actions, notamment en matière de prévention, d’éducation de la santé et de formation ou d’encadrement.
Définition de la profession infirmière selon le Code de la santé publique

Dans la grande majorité des cas, ce sont les Instituts de Formation aux Soins Infirmiers (IFSI), accessibles sur concours et dépendant du Ministère de la Santé et non de l’Education Nationale, qui forment et préparent les étudiants au concours. Il en existe quelques centaines un peu partout en France.

Une fois diplômé(e)s les infirmiers(ères) peuvent exercer en milieu hospitalier (public et privé), en milieu extra-hospitalier (écoles, EHPAD…) ou en libéral.

Devenir Infirmier ou infirmière en Pratique Avancée : plus tout à fait infirmier mais pas non plus médecin !

La corporation des infirmiers(ères) en rêvait, Marisol Touraine l’a fait dans le cadre de la Loi de modernisation de notre système de santé. Depuis 2016, alors qu’il existe déjà dans une soixantaine de pays dans le monde, le statut d’IPA créé sous l’égide de l’ancienne Ministre de la Santé de François Hollande élargit le champs d’action du personnel infirmier.

L’article concerné, publié au Journal Officiel du 27 janvier 2016, liste ainsi les domaines d’intervention en pratique avancée :

  1. Des activités d’orientation, d’éducation, de prévention ou de dépistage.
  2. Des actes d’évaluation et de conclusion clinique, des actes techniques et des actes de surveillance clinique et para-clinique.
  3. Des prescriptions de produits de santé non soumis à prescription médicale obligatoire, des prescriptions d’examens complémentaires et des renouvellements ou adaptations de prescriptions médicales.

 

Reste que le Conseil d’Etat doit encore fixer un certain nombre de choses par décret et que la forte opposition du milieu médical pourrait restreindre le rôle des IPA. D’ici quelques jours, les modalités d’exercice de cette profession devraient être déterminées (domaines d’intervention, nature des activités et types d’actes pratiqués…). Viendront ensuite l’élaboration d’un référentiel de formation, puis les modalités économiques de son exercice.

Ce recul (progressif des textes) nous l’avons constaté avec un certain effarement dès lors que la machine corporatiste de certains acteurs du monde médical s’est emballée. Le repli des esprits derrière les citadelles corporatistes a été visible dans le vocabulaire. On n’a plus voulu entendre parler de « consultation » et rechercher des paraphrases compliquées. On a voulu du « protocole » en veux-tu en voilà pour corseter l’autonomie jugée dangereuse. Derrière tout cela qu’y a-t-il ? Les besoins de soins et de prise en charge de 10 millions de malades chroniques ? L’amélioration du suivi et de l’observance des traitements au long cours ? Le souci de la coordination ville-hôpital si défectueuse aujourd’hui ? Bien sûr que NON, il y a la crainte (infondée évidemment) de la perte de revenus et  il y a la défense d’une rente (…)
Patrick Chaboredon, Président de l’Ordre des Infirmiers – 16 mai 2018

Comment faire des études d’Infirmiers(ères) de Pratique Avancée ?

En dépit des polémiques et des dissensions qui agitent le monde médical et paramédical, certaines modalités d’enseignement ont d’ores et déjà été arrêtées.

Les formations d’Infirmier(ère) en Pratique Avancée se dérouleront sur 2 ans (niveau Master), comprendront des périodes plus ou moins longues de stages cliniques et nécessiteront :

  • d’être Infirmier Diplômé d’Etat (IDE)
  • de pouvoir justifier d’une expérience professionnelle d’au moins 3 ans (voire davantage selon la formation ciblée) en tant qu’infirmier(ère).

À l’issue du tronc commun de la 1ère année de master (anglais professionnel, santé publique, examen clinique, outils numériques…), les étudiant(e)s pourront choisir une spécialisation : santé mentale, pathologies chroniques stabilisées, transplantation rénale ou oncologie.

Ayant une formation approfondie, les IPA auront davantage de compétences et de responsabilités : prescription d’examens complémentaires, interprétation des analyses, adaptation et renouvellement des prescriptions médicales…
Ludivine Gauthier, Présidente de la FNESI (Fédération Nationale des Etudiant(e)s en Soins Infirmiers)

Pour Estelle, qui envisage de se former à la pratique avancée, l’offre de formations est pour l’instant d’autant plus restreinte que de nombreux points demeurent suspendus aux arbitrages qui seront faits dans les semaines et les mois à venir par le Conseil d’Etat.

Citons toutefois l’Université d’Aix-Marseille, ainsi que l’Université de Versailles-St-Quentin-en-Yvelines.

Vous souhaitez faire des études dans le domaine de la santé ?

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